2021-77. Le sectarisme et la cruelle impiété des promoteurs d’un concile gangrené par le modernisme ne nous effraient pas, ni ne peuvent entamer notre résolution et avoir raison de notre fidélité.
Lundi 20 décembre 2021,
Férie de la 4ème semaine de l’Avent
et vigile de Saint Thomas.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
A quelques jours des célébrations, si chères à nos âmes, de la Nativité de notre divin Rédempteur, il me serait vraiment agréable de ne vous écrire que des choses iréniques et exemptes de toutes ces luttes bien fatigantes – épuisantes même parfois – qu’il nous faut continument mener, chaque jour et à chaque heure du jour, contre les forces maléfiques déchaînées, dans le monde et dans l’Eglise.
Las ! ce ne sera pas le cas…
L’ennemi du salut du genre humain, menteur et homicide dès le commencement (cf. Joan. VIII, 44), ne nous veut point laisser en repos, et il se plaît spécialement à polluer des produits nauséabonds de sa haine et de sa méchanceté les fêtes de Notre-Dame les plus fécondes en fruits de sérénité intérieure et de paisible intimité avec notre Mère céleste, pour les remplir de trouble et d’amertume.
C’est ainsi qu’après avoir souillé la fête de Notre-Dame du Mont Carmel (16 juillet) par son ignoble « motu sordido » ordonnant l’éradication de la Sainte Messe latine traditionnelle, le grimaçant et perfide occupant du trône pontifical a aussi souillé la fête de l’Expectation de l’enfantement de la Bienheureuse Vierge (18 décembre) par la publication d’un texte de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements agissant en son nom, qui, sous couvert de réponses à des questions qui auraient été posées par des évêques, vient préciser quelques uns des moyens par lesquels il compte parvenir à ses fins.
Car, oui, ce ne sont là que quelques unes des manières de sa « sollicitude paternelle » (!!!) et de sa « miséricorde » (!!!).
Attendez de voir les ordres de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostoliques à laquelle ont été livrés pieds et poings liés les instituts et communautés ex-Ecclesia Dei : il faudrait être d’une inconscience et d’une naïveté coupables pour compter sur la protection du droit propre qui leur a été accordé à leur fondation.
Que les responsables de ces « communautés traditionnelles unies à Rome » se souviennent très exactement des agissements des sbires de François contre la florissante congrégation des Franciscains de l’Immaculée, et qu’ils prennent conscience qu’ils sont désormais exposés à des procédés bien plus iniques et bien plus cruels, dans leurs apostolats et dans leurs maisons de formation.
Naïveté coupable, écrivai-je ci-dessus, parce qu’il n’est raisonnablement et surnaturellement pas possible d’envisager que ceux qui poursuivent aujourd’hui cette extirpation violente de la liturgie latine traditionnelle, sont animés par la quête de la justice, la recherche du salut des âmes et le bien de toute l’Eglise.
Sans doute y en aura-t-il pour me reprocher de faire des procès d’intention, mais les faits sont là et « contra factum non fit argumentum » [contre l’évidence du fait, on n’argumente pas] : je voudrais vraiment me tromper ; vous verrez que l’avenir – hélas ! – me donnera raison.
Messe clandestine du Bienheureux Noël Pinot
(peinture murale de l’église du Louroux-Béconnais)
Il faut dire et redire que notre attachement indéfectible à la Sainte Messe latine traditionnelle n’est pas une question d’esthétique, ni une question de latin.
Il est motivé par notre défense de la foi catholique dans son intégrité, telle qu’elle a été définie et précisée contre les hérésies protestantes sur le Saint-Sacrifice de la Messe, l’Eucharistie et le sacerdoce, en particulier lors du concile de Trente ; et nonobstant les protestations des personnes sincèrement catholiques mais attachées à la célébration de la messe réformée à la suite du concile vaticandeux, nous affirmons que cette nouvelle liturgie (de par la volonté même du pape Montini) n’exprime plus avec autant de force et de clarté cette doctrine catholique pérenne, mais y a introduit des éléments propres à édulcorer la foi…
La preuve en est dans tous ces « catholiques pratiquants » interrogés lors de sondages récurrents, qui ne croient plus à la transubstantiation, qui ne trouvent dans la messe qu’une rencontre festive de partage fraternel, qui ne voient dans l’Hostie qu’ils reçoivent que du pain exprimant de façon purement symbolique la présence du Christ, qui ne font plus la différence entre une messe et une réunion de prière sans prêtre… etc. La liste des erreurs et hérésies affirmées tranquillement par ces « catholiques pratiquants », voire membre des « équipes d’animation liturgique », pourrait malheureusement être allongée de manière navrante.
Ce que François – habitué lui-même à célébrer avec de multiples et aberrantes fantaisies lorsqu’il était archevêque de Buenos-Aires ainsi qu’en témoignent plusieurs vidéos disponibles sur Internet – veut imposer, en imposant avec dureté la liturgie postconciliaire, c’est une foi « nouvelle », marquée par les idées modernistes dont cette liturgie réformée est le véhicule.
Ce que François veut éradiquer, en éradiquant la liturgie latine traditionnelle, c’est la foi catholique traditionnelle.
Plusieurs théologiens, ou prétendus tels, qui ont participé au concile vaticandeux l’ont eux-mêmes qualifié de « 1789 dans l’Eglise ».
Soyons-leur reconnaissants de cet aveu et filons la métaphore : l’entière soumission à ce concile est comparable en bien des points à l’acceptation de la Constitution civile du clergé (notons au passage que cette dernière s’est largement inspirée des erreurs jansénistes, lesquelles aboutirent, entre autres, à la prétention d’épurer le missel et le bréviaire pour les ramener à une « pureté primitive » idéalisée, de célébrer en langue vernaculaire, de simplifier le culte, de réduire ses manifestations extérieures – processions par exemple – et le culte des saints, de réformer la vie religieuse et de réduire les indulgences… Cela ne vous rappelle-t-il rien ?).
Bref ! De même qu’il y eut des réfractaires à l’odieuse et sacrilège Constitution civile du clergé, il y a eu et il y a encore aujourd’hui des réfractaires aux mesures destructrices de la foi induites par un concile vérolé… Et la « sollicitude paternelle » de François à leur encontre est tout-à-fait comparable à celle dont la miséricordieuse révolution régénératrice de l’homme s’est comportée envers ceux qui ont perpétué malgré tout, dans la clandestinité et dans l’exercice quotidien d’un héroïsme admirable, au péril de leur vie, la Tradition vivante de la Sainte Eglise.
Nous avons aujourd’hui besoin de tels réfractaires, de tels non-jureurs qui résistent aux ordres iniques et qui, jusqu’au sacrifice d’eux-mêmes, continuent aux âmes la dispensation de la foi catholique authentique à travers le culte liturgique authentique.
Quelles que soient les vexations endurées, et les sanctions encourues.
Oui, quelles qu’elles soient !
Le Bienheureux Noël Pinot montant à l’échaffaud
(peinture murale de l’église du Louroux-Béconnais)
Depuis ses origines, le maintien de la Vérité révélée, à l’encontre des doctrines humaines ou le refus des compromissions avec elles, a valu à l’Eglise des persécutions.
Les diktats bergogliens ne sauraient nous intimider ou nous effrayer : nous avons pour nous, aujourd’hui, les vingt siècles d’expérience d’une Eglise qui a survécu aux dix persécutions des césars païens, qui a résisté à Julien l’Apostat, qui a tenu bon en face des hérésiarques lorsqu’ils prenaient le pouvoir, qui a fait front à de nombreux antipapes, qui ne s’est pas couchée devant le cimeterre des sectateurs de Mahomet, qui s’est relevée des atrocités que lui ont fait subir les princes apostats ayant embrassé les hérésies des pseudo réformateurs, qui s’est perpétuée malgré la sanglante grande révolution dite française, qui s’est conservée à travers les déchainements des bolcheviks, de Staline, d’Hitler, des rouges d’Espagne, de Mao, de Castro, d’Enver Hoxha, d’Hô Chi Minh, de Tito et de beaucoup d’autres…
Le sectarisme et la cruelle impiété des promoteurs d’un concile gangrené par le modernisme ne nous effraient pas, ni ne peuvent entamer notre résolution et avoir raison de notre fidélité.
Un de mes amis me demandait si François voulait nous enfermer dans des « réserves » comme on l’a fait aux Etats Unis pour les peuples indiens, et je lui ai répondu que ce stade était aujourd’hui dépassé.
Paul VI avait voulu faire disparaître la liturgie latine traditionnelle de la même manière que les colons anglo-saxons avaient voulu faire disparaître les peuples originels d’Amérique du Nord ; Jean Paul II, par le motu proprio « Ecclesia Dei afflicta », avait, lui, suspendu le massacre et ouvert ces « réserves d’indiens », dans des frontières bien circonscrites ; Benoît XVI avait enlevé les barbelés qui bouclaient le périmètre des réserves et permis qu’une certaine circulation pût se faire : ce fut « Summorum Pontificum ». François, lui, a décidé de supprimer drastiquement les réserves et d’envoyer leurs occupants en camps d’extermination, car il ne tend à rien moins qu’une « solution finale ».
Ne nous berçons donc pas d’illusions et si, véritablement, nous tenons à garder, pour le bien et le salut de nos âmes, les richesses spirituelles irremplaçables de la liturgie traditionnelle, sachons nous engager dans un combat qui demandera de la fermeté, de la détermination, du sang-froid, de la clairvoyance, de l’intelligence, de la sagacité, de la constance, de la générosité, de l’abnégation, de l’esprit de sacrifice, de l’habileté – et même de la ruse -, de la force morale, de la persévérance et beaucoup de courage !
J’ai moi-même connu, dans les années 1970-1980, les messes clandestines, célébrées dans des greniers ou des caves aménagés.
Je racontais à des amis, il y a quelques jours, comment encore dans les premières années de ce XXIème siècle, un prêtre ami avait dû aménager en chapelle de fortune une grange qui lui était prêtée, à moins de 100 m d’une église vide dont on lui refusait l’usage (lors même qu’il fût canoniquement en règle). Cette grange était si froide qu’un dimanche de janvier il avait été impossible de faire l’aspersion en début de Grand’Messe, parce que l’eau bénite avait gelée (malgré le sel), et que nous n’avions pas pu dégager le goupillon de sa gangue de « glace bénite » !
C’est vrai, retourner aux catacombes nous imposera des sacrifices et mortifiera nos habitudes de confort, mais ce sera pour le plus grand bien de nos âmes.
Les disciples ne sont pas au-dessus de leur divin Maître, que les méchants et les hommes au cœur dur ont contraint à naître dans l’inconfort et le froid d’une grotte étable ; nous pouvons bien nous organiser, avec nos bons prêtres que nous soutiendrons avec tout le dévouement et la discrétion nécessaires, pour recevoir encore et toujours Jésus dans l’intégrité des Sacrements célébrés selon l’usage traditionnel, quand de nouveaux méchants et hommes au cœur dur leur refusent les églises et l’usage du missel et du rituel antérieurs au concile vaticandeux, dont nul pourtant n’a le pouvoir de leur dénier le droit.
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.
Saint Joseph découvre l’étable où la Vierge Marie pourra mettre au monde le Fils de Dieu
(peinture de Mickaël Rieser [1828-1905])
Vous pouvez laisser une réponse.
Très belle synthèse sur le travail de destruction de François zéro…
C’est à lui que l’on doit l’interdiction des messes de pâques en 2020 dans le monde entier…
Reste à trouver un prêtre, un vrai : à ce jour je n’en connais pas hélas. Je dois prier seule dans mon coin le plus souvent, mais dans l’espérance.
Merci pour ce rappel.
Heureusement il nous reste la possibilité de retrouver la sainte messe traditionnelle dans notre pays de France dans des fraternités « tradi », ce qui permet aux fidèles de retrouver la vraie foi.
Demeurons dans l’intégrité de la Foi et passons un Très Saint et Joyeux Noël catholique!
Il nous préparera à vivre l’année 2024 dans l’affrontement écclésio/sociétal avec courage et fermeté.