2021-61. De Saint Théodore d’Amasée, sauroctone et mégalomartyr.
9 novembre,
Fête de la dédicace de l’archibasilique du Très Saint Sauveur au Latran (9 novembre 324) ;
Mémoire de Saint Théodore, martyr ;
Mémoire de Sainte Elisabeth de la Trinité, vierge (cf. > ici).
Le 9 novembre, à la fête de la dédicace de l’archibasilique du Très Saint Sauveur – cathédrale de Rome, « mère et maîtresse de toutes les Eglises de l’univers » selon l’expression gravée sur les pierres de sa façade -, le calendrier romain ajoute la mémoire liturgique de Saint Théodore, martyr.
La date de la fête de ce saint au calendrier romain est semble-t-il celle de la dédicace de l’église romaine qui lui est dédiée : l’église Saint-Théodore-au-Palatin (San-Teodoro-al-Palatino), ainsi dénommée parce qu’elle est construite au pied du versant occidental du Palatin, au bord de la voie qui relie le forum au Cirque Maxime.
Cette église remonte au VIème siècle. Le vocable de Saint Théodore lui a été attribué dès son origine. Le pape Jean Paul II en a concédé l’usage à la communauté gréco-byzantine de Rome. Au calendrier byzantin, Saint Théodore est fêté le 17 février.
Rome, église Saint-Théodore-au-Palatin
(San-Teodoro-al-Palatino)
Ce saint, malheureusement un peu oublié de nos jours en Occident, est du nombre des mégalomartyrs (le titre de mégalomartyr est attribué à des saints laïcs martyrisés avant 313) et des sauroctones (c’est-à-dire des tueurs de dragons). Il ne faut pas le confondre avec un autre mégalomartyr homonyme : Saint Théodore le Stratilate.
On l’appelle aussi Saint Théodore Tiron (qui signifie « nouveau soldat ») ou Saint Théodore le Conscrit, ou encore Saint Théodore le jeune, ou enfin Saint Théodore d’Amasée.
Certains pensent qu’il était originaire de la ville d’Amasée dans le Pont (aujourd’hui Amasya en Turquie), d’autres que c’est le lieu où il subit le martyre.
Chrétien depuis son enfance et engagé dans l’armée romaine, où il semble qu’il était officier, il était resté assez discret sur sa foi, non par lâcheté mais seulement parce que les circonstances ne lui avaient pas permis d’en être le valeureux confesseur, jusqu’au moment où la grande persécution de Dioclétien et Maximien Hercule (303 – 311) va lui fournir l’occasion de rendre le témoignage suprême de la fidélité et de l’amour envers le Christ Notre-Seigneur.
Alors que son corps de troupe était cantonné près de la ville d’Euchaïta (dans ce qui était alors l’Hélénéopont : il semble qu’Euchaïta se trouvait là où aujourd’hui se situe le village de Beyözü), il apprit que les habitants de la région étaient terrorisés par un redoutable dragon qui se cachait dans la forêt. Discernant que c’était là l’épreuve par laquelle Dieu devait lui montrer si le moment de s’offrir au martyre était arrivé, il s’enfonça hardiment dans la forêt et parvint jusqu’à un village qui avait été abandonné par ses habitants. Seule une noble princesse chrétienne, Eusébie, était demeurée sur place. Elle lui indiqua où se trouvait le repaire du monstre.
S’armant du signe de la Croix, Théodore se précipita vers la bête qui mugissait en crachant des flammes, et il l’abattit d’un coup de lance à la tête.
Icône (XIXème siècle) de Saint Théodore d’Amasée
au monastère de Chrysoskalitissa (Crète)
Désormais persuadé que, par la Grâce de Dieu, il pourrait vaincre aussi le dragon spirituel, le diable, de même qu’il avait abattu le monstre visible, Théodore regagna son campement, sans craindre de se révéler chrétien.
Alors que le commandant de la troupe avait ordonné d’offrir un sacrifice aux dieux de l’empire, Théodore resta dans sa tente. On vint le chercher, en le pressant de prendre part, lui aussi, au sacrifice. Mais il répondit : « Je suis Chrétien, c’est le Christ seul que j’adore. C’est Lui le Roi que je sers, et c’est à Lui seul que je veux offrir un sacrifice ! »
Après l’avoir pressé de questions insidieuses, on le laissa pour passer à l’interrogatoire d’autres chrétiens.
Enflammé d’un zèle divin, Théodore encourageait ses compagnons à se montrer jusqu’à la fin dignes du Christ qui les avait enrôlés dans son armée céleste. La nuit venue, voulant bien manifester à quel point il abominait l’idolâtrie, il se rendit jusqu’au temple de Cybèle – que les païens vénéraient comme la mère des dieux -, et il y mit le feu.
Un des serviteurs du temple surprit le Saint et le conduisit auprès du gouverneur Publius.
N’opposant aucune résistance, Théodore répondit calmement aux questions du gouverneur, en lui montrant qu’il était bien absurde de considérer comme dieu une pièce de bois inanimée qui, en un instant, avait été réduite en cendres.
Publius le menaça des pires tortures. Le Saint lui répliqua : « Tes menaces ne m’effraient pas, car la puissance du Christ sera pour moi joie et allégresse dans les tourments ».
Grinçant les dents de rage, le gouverneur le fit jeter dans un sombre cachot sans nourriture. Mais cette nuit-là, Notre-Seigneur Jésus-Christ apparut à Théodore, pour le consoler et lui promettre que Sa grâce serait pour Son vaillant serviteur à la fois nourriture, joie et protection. Ainsi réconforté, le vaillant soldat du Christ passait son temps à chanter des hymnes, accompagné par des Anges, de sorte que ses geôliers crurent que d’autres chrétiens l’avaient rejoint dans cette cellule, pourtant bien verrouillée.
Par la suite, comme on voulait lui apporter un peu de pain et d’eau, il refusa toute réfection, disant que le Christ lui avait promis une nourriture céleste.
Emmené à nouveau devant le gouverneur, on lui proposa d’être élevé à la dignité de grand prêtre des idoles s’il renonçait à sa foi chrétienne ; ce dont le Saint se moqua, assurant qu’il était prêt à se laisser couper en morceaux pour l’amour du Christ.
On le suspendit alors la tête en bas et les bourreaux s’épuisèrent à lui déchirer le corps avec des crochets de fer sans obtenir qu’il reniât son Sauveur. Devant cette résistance indomptable, le gouverneur, craignant que d’autres ne suivissent son exemple, donna finalement l’ordre de le brûler vif.
Lorsqu’il parvint près du bûcher, Théodore se dévêtit et, après avoir adressé une fervente prière à Dieu pour la confirmation des autres confesseurs, il se livra lui-même au feu. Mais, comme si elles voulaient lui rendre hommage, les flammes l’entourèrent sans le toucher, en formant autour de son corps une sorte d’arc de triomphe, et c’est en rendant grâce que Saint Théodore remit alors son âme à Dieu.
Martyre de Saint Théodore
(enluminure du ménologe de Basile II – bibliothèque apostolique vaticane)
La pieuse Eusébie réussit à se faire attribuer son corps. Elle l’embauma et l’ensevelit dans sa propre maison, à Euchaïta. Après la fin des persécutions, elle fit construire une église sur son tombeau, et les miracles qui s’y produisirent attiraient la foule des pèlerins qui y trouvaient la guérison de l’âme et du corps.
En 361, Julien l’Apostat, qui essayait par tous les moyens de restaurer les usages païens, au moment de la première semaine du grand carême donna au préfet de Constantinople l’ordre de faire asperger toutes les denrées exposées au marché avec du sang des victimes immolées aux idoles, de sorte qu’il ne soit possible à aucun habitant d’échapper à la souillure de l’idolâtrie.
Mais le Seigneur n’abandonna pas son peuple choisi : Il envoya Son serviteur et glorieux martyr Théodore, qui apparut en vision au Patriarche Eudoxe (360-364) pour lui dévoiler la machination du tyran et lui demander d’ordonner aux chrétiens de ne pas acheter les aliments présentés au marché ; Saint Théodore conseilla en revanche qu’ils préparassent des colyves – c’est-à-dire des grains de blé bouillis – pour leur nourriture.
C’est ainsi que, grâce à l’intervention du Saint martyr Théodore, les fidèles se gardèrent purs de la souillure de l’idolâtrie. Depuis l’Eglise Byzantine commémore chaque année ce miracle, le premier samedi du grand carême, afin d’enseigner aux fidèles que le jeûne et la tempérance ont le pouvoir de purifier toutes les souillures du péché.
Saint Théodore accomplit quantité d’autres miracles pour ceux qui recouraient à lui avec foi et qui persévéraient en prières dans son église. Parmi ces prodiges, on raconte ainsi qu’un jour, il apparut, brillant de gloire, sur son cheval blanc et pour ramener à une pauvre veuve son fils unique qui avait été emmené captif par les mahométans ; on lui attribue également la protection et la vie sauve de navigateurs pris dans des tempêtes, la découverte de voleurs, le recouvrement de personnes perdues… etc., montrant que, de soldat de l’armée terrestre, il était devenu protecteur céleste du peuple chrétien.
»O Dieu, qui nous donnez la glorieuse profession de foi de votre bienheureux Martyr Théodore, comme appui et protection, accordez-nous la grâce de profiter de ses exemples, et d’être soutenus de ses prières ».
(collecte du missel romain pour la mémoire de Saint Théodore)
Saint Théodore d’Amasée

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Voilà donc résolue la question de la disparition des dinosaures. Ils ont tous pris un coup de lance à travers la tête.
… A part quelques spécimens en miniature dont triomphent encore certains sauroctones à moustaches ! <img src="https://i.ibb.co/mCTb0vy/proxy-image.jpg"