2021-29. Le 15 juin, nous fêtons Saint Guy, Saint Modeste et Sainte Crescence.
15 juin,
Fête des Saints Guy, Modeste et Crescence, martyrs ;
Fête de Saint Bernard de Menthon, confesseur ;
Mémoire de Sainte Germaine de Pibrac.
Le martyrologe romain fait mention de plusieurs saints qui portent le prénom latin de Vitus, qui est traduit en français par Guy.
Au mois de juin, on en trouve deux à trois jours d’intervalle : le plus ancien, fêté le 15 juin, en même temps que le couple qui l’a élevé et qui subit avec lui le martyre, est un jeune martyr de 12 ou 13 ans, très populaire aux âges de foi, dont le culte s’est répandu dans toute l’Europe et qui figure au nombre des Quatorze Saints Auxiliateurs (ou Auxiliaires) ; le second, fêté le 12 juin, est le Bienheureux Guy de Cortone (1185-1245), prêtre franciscain qui passa la plus grande partie de sa vie dans une grotte proche de Cortone.
Par un de ces « curieux » tours de passe-passe tels que les modernistes en commirent un grand nombre à l’occasion des réformes liturgiques successives du XXème siècle, le très célèbre et vénéré Saint Guy du 15 juin, dont la vie et le martyre, remplis de miracles éclatants, contrariaient les préjugés rationalistes des pseudo réformateurs, fut éliminé des calendriers français modernes (ce n’est pas le cas en Sicile par exemple ou dans les Pouilles où sa fête donne toujours lieu à de grandes festivités) ; toutefois, comme le prénom Guy était populaire et très répandu, on fit sortir de la pénombre du culte très local où il était confiné, le Bienheureux Guy de Cortone du 12 juin, afin de le substituer au jeune martyr que nombre de prêtres progressistes reléguèrent parmi les « saints légendaires » sans authenticité historique.
Or il me semble que l’acharnement des modernistes à « faire passer à la trappe » les saints thaumaturges populaires, est une raison plus qu’amplement suffisante pour que nous nous intéressions à eux, et pour que nous nous attachions à entretenir leur culte et la ferveur envers eux !
Saint Guy entre Saint Modeste et Sainte Crescence
(tableau de Mattia de Mare – 1753 – dans l’église San Vito à Ostuni dans les Pouilles)
Nous ne pouvons pas, dans le format réduit des publications de ce blogue, donner ici toute la vie de Saint Guy en détail ; ceux que cela intéresserait la trouveront par exemple > ici (Vie écrite par le Rd Père Samuel de Chiaramonte, capucin, en italien, mais que ceux qui ne lisent pas l’italien pourront néanmoins aisément lire avec l’aide d’un traducteur automatique, malgré les imperfections dont ces logiciels sont coutumiers).
Né en Sicile vers 290, dans la ville qui se nomme aujourd’hui Mazara del Vallo, Vitus (Guy) était issu d’une famille noble et riche. Son prénom est dérivé de « vita », la vie.
Son père était païen, mais sa mère chrétienne ; elle mourut cependant peu de temps après la naissance de Vitus et son père confia l’enfant à une nourrice et gouvernante nommée Crescence dont l’époux, Modeste, allait faire office de précepteur.
Modeste et Crescence étaient de fervents chrétiens et, tout en prenant soin de Vitus, ils lui enseignèrent aussi la foi chrétienne que l’enfant embrassa avec enthousiasme si bien que, à sa demande, ils le firent baptiser.
Lorsque son père apprit qu’il avait été baptisé à son insu, il entra dans une violente colère et, sur les conseils d’un juge nommé Valérien, il fit battre Vitus de coups de verges. Non seulement le supplice n’entama pas la résolution du jeune adolescent, mais il n’en proclama sa foi qu’avec davantage de détermination, et Dieu fit à cette occasion quelques miracles éclatants.
Cependant, comme son père réfléchissait à des moyens plus radicaux pour le faire apostasier, averti par un ange, Vitus rejoignit le couple qui le considérait comme un fils adoptif : ils s’enfuient alors de la ville, prirent le bateau et gagnèrent la Lucanie (aujourd’hui la Basilicate, province d’Italie méridionale).
Le jeune Vitus accomplissait toute sorte de miracles, et sa renommée se répandit de plus en plus, si bien qu’elle parvint jusqu’aux oreilles de l’empereur Dioclétien, qui le fit venir à Rome – avec Crescence et Modeste - pour guérir son fils possédé par un mauvais esprit. Vitus expulsa le démon, et Dioclétien – qui avait déclenché la plus sanglante des persécutions contre les chrétiens – fit pression sur eux pour qu’ils abandonnassent la vraie foi et sacrifiassent aux idoles.
Vitus, Modeste et Crescence résistèrent à toutes ses sollicitations, promesses et menaces, si bien que Dioclétien, ulcéré, les fit emprisonner, puis soumettre à divers supplices pour les faire apostasier.
Ainsi furent-ils placés dans une chaudière de poix brûlante, mais eux – tels les trois jeunes hébreux dans la fournaise de Nabuchodonosor – ne furent point indisposés et chantaient des hymnes de louange ; ils furent alors présentés à un lion affamé, mais celui-ci se coucha devant eux et leur lécha les pieds. Et comme ce prodige enthousiasmait les assistants et risquait de les gagner à la foi chrétienne, Dioclétien ordonna de les suspendre à un chevalet, instrument de torture sur lequel les corps étaient étirés jusqu’à entraîner la rupture des jointures et des os. Libérés par de nouveaux prodiges, et bien qu’ils fussent très affaiblis par les derniers supplices subis, Vitus, Modeste et Crescence furent conduits par des anges jusqu’au bord du fleuve Sélé, où ils rendirent leurs âmes à leur Créateur : c’était le 15 juin probablement de l’an 303.
Les Saints Guy, Modeste et Crescence dans la chaudière de poix
(on aperçoit Dioclétien, vêtu comme un grand seigneur du XVe siècle, assistant au supplice depuis une espèce de loggia)
Les corps des martyrs furent discrètement ensevelis sur ces rives du Sélé où ils étaient trépassés. Mais au VIIe siècle Vitus apparut à une pieuse femme de Salerne prénommée Florence (Fiorenza) qui, navigant sur le Sélé, s’y trouva en grand danger de sombrer. Sauvée du naufrage, elle décida d’offrir une sépulture plus importante à l’adolescent martyr et à ses compagnons. C’est ainsi que les trois saints corps furent transportés à Polignano a Mare, près de Bari, dans les Pouilles. L’église qui fut édifiée en 672 en l’honneur des trois martyrs fut par la suite confiée aux bénédictins : ce n’est plus une abbaye de nos jours, mais des parties importantes des reliques de Saint Vitus s’y trouvent toujours.
En effet, au cours des siècles, en raison même des grands miracles accomplis par l’intercession de Saint Vitus, et de la diffusion très large de son culte, des reliques furent distribuées dans toute la Chrétienté : l’abbaye royale de Saint-Denys en reçut sous Pépin le Bref, par exemple, et à partir de Saint-Denys, il y eut encore des transferts de parcelles de ses ossements vers des sanctuaires de Germanie ou d’Europe du nord.
Le chef (c’est-à-dire le crâne) de Saint Guy fut transféré à Prague où la cathédrale lui est dédiée : c’est ainsi que Saint Vitus (Guy) est devenu l’un des célestes protecteurs du royaume de Bohème.
L’intercession de Saint Vitus fut particulièrement efficace contre cette maladie infectieuse du système nerveux que l’on appelle chorée et qui, dans le langage populaire, a été appelée « danse de Saint Guy ».
Saint Guy est également invoqué contre l’épilepsie, la léthargie, les crampes, la rage et les morsures de chiens ou de serpents, l’énurésie, les convulsions et les troubles nerveux en général, ainsi que pour obtenir la grâce de faire une bonne confession.
Statue reliquaire de Saint Guy portée en procession le jour de sa fête à Mazara, sa ville natale.
Prière en l’honneur de Saint Guy :
O glorieux martyr, Saint Guy, par votre héroïque fidélité et votre brûlant amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, obtenez-nous, nous vous en supplions, toutes les vertus nécessaires pour rester nous aussi inébranlablement fidèles à la vraie foi en face des dangers du monde, de ses attraits et de ses menaces.
Vous qui avez guéri d’innombrables malades, montrez-vous encore aujourd’hui compatissant envers ceux qui souffrent, tout spécialement ceux qui sont atteints par des maladies des nerfs et ceux qui sont tourmentés par des convulsions.
Enseignez-nous la grâce d’être attentifs aux inspirations de nos anges gardiens, et de marcher sans découragement, malgré toutes les épreuves, dans les voies de la perfection évangélique.
Ainsi soit-il.
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Belle présentation de ces trois Saints.
Ainsi soit-il !
Merci, frère Maximilien-Marie, pour la présentation de ces 3 saints
Quel enténébré ce Dioclétien ! Aucune gratitude.
Merci de nous avoir fait découvrir ce saint !