2020-61. La Procession dominicale telle qu’elle se trouve prescrite dans les livres liturgiques traditionnels du diocèse de Viviers.
3 mai,
Fête de l’Invention de la Sainte Croix ;
Anniversaire du massacre des clercs de Lamastre par les huguenots en 1587 (voir > ici et > ici).
Dans la liste des processions énumérées à l’article précédent (cf. > ici), par le chanoine Lesage, se trouve la Procession dominicale, au sujet de laquelle il écrit (en 1952) : « qui, en plusieurs diocèses, se fait encore tous les dimanches avant la grand’Messe ».
De fait, si elle était autrefois d’un usage général dans une majorité de diocèses – tout spécialement les diocèses de forte ruralité -, au début des années cinquante du précédent siècle la Procession dominicale avait tendance à disparaître.
L’une (mais pas l’unique) des raisons de cette disparition se trouve dans le fait que la baisse des vocations sacerdotales a peu à peu obligé de confier plusieurs villages à un même prêtre, lequel – devant célébrer deux, voire trois, messes dominicales -, a progressivement « allégé » le programme des cérémonies qu’ils assuraient le dimanche matin…
J’ai connu quelques personnes qui se souvenaient très bien de ces processions d’avant la grand’Messe. Elles sont aujourd’hui de moins en moins nombreuses.
Ainsi que le rappelle le chanoine Lesage dans l’article sus-cité, la Procession dominicale avant la grand’Messe a subsisté dans beaucoup de monastères traditionnels et quelques communautés religieuses.
Dans le diocèse de Viviers, sur le territoire duquel nous nous trouvons, elle était prescrite entre les deux fêtes de la Sainte Croix : depuis le 3 mai (fête de l’Invention de la Sainte Croix) jusqu’au 14 septembre (fête de l’Exaltation de la Sainte Croix).
C’est d’ailleurs à l’occasion de la procession du 3 mai 1587 que plusieurs ecclésiastiques massacrés par les huguenots à Lamastre, à une dizaine de lieues du Mesnil-Marie, ont subi le martyre (cf. > ici et > ici).
La Procession dominicale ne s’accomplit par sur un long parcours : elle ne sort généralement pas de l’enclos paroissial (quand il en existe encore un) et son unique station se fait soit au Calvaire qui y est érigé, soit devant une Croix de mission à proximité de l’église : elle est l’occasion d’implorer la protection et bénédiction de Dieu Notre-Seigneur sur la communauté paroissiale et ses biens, en demandant en particulier l’éloignement des catastrophes naturelles, épidémies, disettes… etc.
Cela demeure donc d’une constante actualité !
Voici recopié ci-dessous le rite particulier de cette Procession dominicale prescrit pour le diocèse de Viviers dans le supplément au Rituel Romain publié par l’ordre de l’un de nos anciens évêques.
« Manuale sacerdotum » : Manuel des prêtres, ou supplément au Rituel Romain pour l’usage du diocèse de Viviers
publié en 1928 par ordre de Monseigneur Etienne-Joseph Hurault, évêque de Viviers
- Procession dominicale -
Cette procession se fait du 3 mai au 14 septembre, mais peut-être omise aux fêtes de 1ère classe.
Le célébrant et tous les assistants se mettent à genoux, et on chante la 1ère strophe de l’hymne suivante. Cette strophe chantée, tous se lèvent et on se rend processionnellement au lieu désigné pour la station.
Veni Creator Spiritus Qui diceris Paraclitus, Tu septiformis munere, Accende lumen sensibus Hostem repellas longius Per te sciamus da Patrem, Deo Patri sit gloria, V./ Emitte Spiritum tuum et creabuntur. Oremus : Deus qui corda fidelium Sancti Spiritus illustratione docuisti : da nobis in eodem Spiritu recta sapere et de ejus semper consolatione gaudere. Per Christum Dominum nostrum. R./ Amen. |
Venez, Esprit Créateur, Vous qui êtes nommé le Paraclet, Vous le don qui se manifeste en sept, Allumez Votre lumière en nos sens, Repoussez au loin l’ennemi, Par Vous que nous soit donné de connaître le Père, Qu’à Dieu le Père soit la gloire, V./ Envoyez Votre Esprit et ils seront créés. Prions : |
Ensuite le célébrant dit à genoux le Munda cor meum… Jube domne benedicere… etc. Puis il se lève et chante l’Evangile (s’il est assisté d’un diacre, celui-ci demande la bénédiction au célébrant en disant : Jube, domne, benedicere. Le célébrant dit : Dominus sit in corde tuo… etc).
V./ Dominus vobiscum. Sequentia sancti Evangelii secundum Mattheum. In illo tempore : Ascendente Jesu in naviculam, secuti sunt eum discipuli ejus. Et ecce motus magnus factus est in mari, ita ut navicula operiretur fluctibus, ipse vero dormiebat. Et accesserunt ad eum discipuli ejus, et suscitaverunt eum dicentes : Domine, salva nos, perimus. Et dicit eis Jesus : Quid timidi estis, modicae fidei ? Tunc surgens imperavit ventis et mari, et facta est tranquillitas magna. Porro homines mirati sunt dicentes : Qualis est hic, quia venti et mare obediunt ei ? |
V./ Le Seigneur soit avec vous. Suite du saint Evangile selon Matthieu. En ce temps là : Jésus étant monté dans la barque, Ses disciples Le suivirent. Et voilà qu’une grande tempête s’éleva sur la mer, de sorte que la barque était couverte par les flots ; Lui-même cependant dormait. Et Ses disciples s’approchèrent de Lui, et ils L’éveillèrent en disant : Seigneur, sauvez-nous, nous périssons ! Et Jésus leur dit : Pourquoi êtes-vous craintifs, hommes de peu de foi ? Alors Se levant il commanda aux vents et à la mer, et il se fit un grand calme. Or, saisis d’admiration, ces hommes se disaient : Quel est Celui-ci, parce que les vents et la mer Lui obéissent ? |
Le célébrant ou les chantres entonnent ensuite, selon le temps, l’une des antiennes suivantes de la Sainte Croix :
Au temps pascal : Ant. Crucem sanctam subiit, qui infernum confregit : accinctus est potentia, surrexit die tertia, alleluia.
V./ Dicite in nationibus, alleluia. Oremus : Deus, qui pro nobis Filium tuum Crucis patibulum subire voluisti, ut inimici a nobis expelleres potestatem : concede nobis, famulis tuis, ut resurrectionis gratiam consequamur. Per eumdem Christum… Hors le temps pascal : Ant. Per signum Crucis de inimicis nostris libera nos, Deus noster. V./ Omnis terra adoret te, et psallat tibi. Oremus : Perpetua nos, quaesumus, Domine, pace custodi : quos per lignum Sanctae Crucis redimere dignatus es. Per Christum…
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Il a subi la Croix sainte, Celui qui a abattu l’enfer : Il est ceint de puissance, Il est ressuscité le troisième jour, alléluia ! V./ Dites parmi les nations, alléluia. Prions : Par le signe de la Croix, libérez-nous de nos ennemis, ô notre Dieu ! V./ Que toute la terre Vous adore et qu’elle psalmodie pour Vous. Prions : |
L’oraison terminée, le célébrant jette de l’eau bénite dans la direction des quatre points cardinaux, en chantant successivement :
Ter : Ter : Ter : |
3 fois : 3 fois : 3 fois : |
Le célébrant, sans chanter, donne ensuite la bénédiction de la Croix ; après quoi tous se lèvent et l’on rentre à l’église en chantant l’hymne :
Ave, maris Stella, Sumens illud ave Solve vincla reis, Monstra te esse matrem, Virgo singularis Vitam praesta puram, Sit laus Deo Patri V./ Ora pro nobis, Sancta Dei Genitirix. Oremus : Concede nos, famulos tuos, quaesumus, Domine Deus, perpetua mentis et corporis sanitate gaudere : et gloriosa Beatae Mariae semper Virginis intercessione, a praesenti liberari tristitia et aeterna perfrui laetitia. Per Christum… R./ Amen. |
Salut, Etoile de la mer, En recevant ce salut Déliez les liens des coupables, Montrez-vous notre mère, Vierge sans égale, Accordez-nous une vie pure Qu’à Dieu le Père soit la louange, V./ Priez pour nous, Sainte Mère de Dieu. Prions : |
Viviers, le rocher fortifié sur lequel se trouvent l’ancien quartier canonial, l’évêché médiéval et la cathédrale Saint-Vincent

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Quel bonheur de revivre tous ces historiques !