2018-86. Où, à l’occasion de la translation du corps de Sainte Thérèse Couderc, le Maître-Chat Lully publie quelques photographies qui sont plus éloquentes que de longs discours…

Samedi 22 septembre 2018 ;
Octave de Notre-Dame des Sept-Douleurs ;
Commémoraison du samedi des Quatre-Temps d’automne ;
Commémoraison de Saint Maurice et de ses compagnons, martyrs de la Légion thébaine.

A La Louvesc, jour de la translation du corps de Sainte Thérèse Couderc.

Sainte Thérèse Couderc

Corps incorrompu de Sainte Thérèse Couderc à La Louvesc.

frise

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

   J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de la vie (cf. > ici) d’une très grande sainte native du diocèse de Viviers pour laquelle nous avons une très grande vénération : Sainte Thérèse Couderc, fondatrice de la congrégation des sœurs de Notre-Dame de la retraite au Cénacle (que l’on appelle couramment « sœurs du Cénacle »), dont la fête liturgique est célébrée au jour anniversaire de sa naissance au Ciel, le 26 septembre.

   Je vous ai également raconté (cf. > ici) de quelle manière, le mardi 12 juillet 2016, nous avions appris avec une douloureuse stupéfaction la fermeture et la vente programmée de la maison-mère historique des religieuses du Cénacle à La Louvesc.
La publication que j’avais alors faite pour annoncer cette triste nouvelle avait suscité de nombreuses réactions : réactions navrées ou indignées de beaucoup de fidèles, et même – je le dis avec désolation mais Dieu m’est témoin que c’est la stricte vérité – démentis mensongers donnés à cette nouvelle par certaines religieuses essayant de calmer l’émotion suscitée par mon article. Sans doute avaient-elles oublié le contenu et le sens du huitième commandement de Dieu, puisque la décision de fermer et de vendre ce couvent qui est le lieu de leur fondation était déjà fermement prise…

Autel avec la châsse de Sainte Thérèse Couderc - carte postale postérieure à la canonisation

Carte postale réalisée après la canonisation de Sainte Thérèse Couderc (1970)
et montrant l’autel érigé au-dessus de la châsse contenant le corps incorrompu de la sainte
dans la chapelle des religieuses du Cénacle à La Louvesc.

   Il y eut des mois d’incertitude.
Les villageois de La Louvesc eux-mêmes ignoraient ce qu’allait devenir le corps d’une sainte à laquelle ils sont très attachés. Certains nous écrivaient pour nous demander si nous avions des informations à ce sujet, car du côté des religieuses ou du clergé local ce fut longtemps « silence radio ».
Des bruits contradictoires couraient, dont nous ne pouvions savoir s’ils étaient rumeurs et bobards, ou bien s’ils avaient quelque fondement de vérité.
Enfin, nous apprîmes de manière certaine, au cours de l’hiver dernier, que le corps de Sainte Thérèse Couderc serait transféré dans la basilique de Saint Jean-François Régis, à quelques centaines de mètres du couvent déserté.
Ce nous fut un véritable soulagement de savoir que « notre » chère Sainte resterait à La Louvesc et que nous pourrions continuer à nous recueillir devant sa châsse vénérée.

   Le transfert des reliques d’un saint, surtout lorsqu’il s’agit d’un corps entier, porte le nom de translation.
La translation solennelle d’un corps saint, usage qui remonte à la plus haute antiquité, et qui parfois donne l’occasion à l’institutution d’une fête liturgique supplémentaire en l’honneur de ce saint, obéit normalement à certaines règles canoniques et liturgiques précises. Cela fait partie des cérémonies traditionnellement les plus importantes – qui exige la présence d’au moins un évêque – ; c’est aussi l’une des moins fréquentes de nos jours.

   Or c’est aujourd’hui, samedi 22 septembre 2018, en début d’après-midi, que va avoir lieu la translation du corps de Sainte Thérèse Couderc depuis la chapelle du Cénacle, jusqu’à la basilique de La Louvesc.
Frère Maximilien-Marie avait prévu de s’y rendre mais il en a été empêché, alors j’ai demandé à des amis qui s’y trouvent de prendre de nombreuses photographies pour me les communiquer ensuite.

Cour intérieure de la maison de fondation du Cénacle avec façade de la chapelle

Cour intérieure de la maison-mère historique des sœurs du Cénacle à La Louvesc et façade de la chapelle :
sur le linteau de la porte d’entrée de la maison est gravée la date de 1837
c’est-à-dire 10 ans après le commencement de la congrégation.

   A l’heure actuelle, j’ignore si le couvent est déjà vendu et j’ignore donc aussi ce que deviendront ces grands bâtiments, le parc, et surtout la chapelle, dont il y a tout lieu de craindre qu’elle sera désacralisée, hélas !

   Avant même la cérémonie de translation, j’ai résolu de vous montrer, à l’aide de clichés anciens que j’ai collectionnés (et tels qu’il y en a déjà deux ci-dessus), l’évolution de cette chapelle : une évolution tout-à-fait révélatrice.

   Voici tout d’abord un ancien cliché montrant les grands bâtiments du Cénacle, avec la chapelle (signalée par une flèche rouge) et le parc, sur la droite du couvent.

Bâtiments du Cénacle et chapelle extérieurs

   Et maintenant une vue de l’intérieur de la chapelle telle qu’elle se présentait dans la première moitié du XXème siècle.
Tout est en place. Tout y est catholique : le maître-autel, la table de communion, la grille du chœur des religieuses (du côté de l’Evangile), les lustres, les statues, les stations du chemin de Croix.
Il y a même un drapeau tricolore (peut-être marqué du Sacré-Coeur !).
Remarquez, en avant du sanctuaire, de chaque côté de la nef, deux grandes fenêtres en plein cintre…

Chapelle du Cénacle dans la première moitié du XXe siècle

   Et ci-dessous une photographie prise dans cette même chapelle au soir du 4 novembre 1951, jour où fut célébrée à Rome la béatification de Mère Thérèse Couderc par Sa Sainteté le pape Pie XII.

   On voit la profusion de décoration et de luminaires avec laquelle les religieuses d’alors ont orné le sanctuaire pour cette circonstance.
Cela permet aussi de distinguer certains détails du maître-autel.

Chapelle du Cénacle soir de la béatification de Mère Thérèse Couderc 1951

   Après cette béatification, des travaux furent réalisés dans la chapelle.
Le corps incorrompu de la Bienheureuse Thérèse Couderc fut exposé à la vénération des fidèles dans une châsse placée sous un autel de marbre sombre qui fut édifié dans un renfoncement pratiqué sur le côté droit de la nef, là où se trouvait auparavant une grande fenêtre (je vous la signalais ci-dessus) qui fut transformée en oculus.
C’est ce que montre la photographie suivante :

chapelle du cénacle après béatification 1951

   Au dessus de cet autel latéral, fut apposée une grande plaque de marbre dont l’inscription latine rappelle les grandes dates de la vie de la nouvelle bienheureuse et mentionne sa béatification :

Plaque de marbre au-dessus de l'autel après béatification

   Sainte Thérèse Couderc fut canonisée le 10 mai 1970.
C’était après le second concile du Vatican, et la nouvelle messe était entrée en vigueur depuis moins de six mois. Toutefois les chambardements liturgiques avaient commencé à se faire jour depuis 1965.

   Dans le diocèse de Viviers, Son Excellence Monseigneur Alfred Couderc (né en 1882, évêque de Viviers en 1937 et décédé le 25 février 1968), qui était relativement conservateur, avait autorisé que l’on remplaçât les anciens maîtres-autels à la condition que les autels qu’on édifierait à leur place afin qu’on puisse y célébrer la messe « face au peuple », soient néanmoins conçus pour qu’on continue à y célébrer de manière traditionnelle. C’est ce qui explique que, sur la photo suivante, si l’ancien maître-autel a disparu l’autel qui l’a remplacé – et qui est encore un autel en pierre – garde le tabernacle en son centre (sur ce cliché pris lors d’une exposition du Très Saint-Sacrement l’ostensoir est posé sur le tabernacle).

   On remarque par ailleurs que des statues, les stations du chemin de Croix et la table de communion ont disparu.
L’autel sous lequel se trouve la châsse de Sainte Thérèse Couderc conserve sa nappe, sa croix et ses chandeliers.

Chapelle du Cénacle après la canonisation 1970

   La chapelle va ensuite, au cours des quatre décennies et demi qui ont suivi, être « relouquée » de diverses manières.

   L’autel que l’on aperçoit ci-dessus va être d’abord remplacé par un cube, toujours en pierre, tandis que le tabernacle sera relégué sur le côté.
Puis, à cet autel cubique va succéder… une ancienne table ronde de salle à manger aux pieds tournés (!!!), qui a elle-même cédé la place à une espèce de « meuble » circulaire, en bois, qui fera des allées et venues : tantôt dans le sanctuaire et tantôt dans la nef (avec les chaises des fidèles en rond tout autour) au gré de l’inventivité des bricoleurs de la liturgie…

chapelle du cénacle années 2000

   Quand à l’autel de Sainte Thérèse Couderc il sera dépouillé de sa nappe, de ses chandeliers et de sa croix.

autel de Sainte Thérèse Couderc dépouillé

   Puis la grande plaque de marbre gravée (sur laquelle avait été rajoutée la mention de la canonisation en 1970) a été recouverte de ce que je peux difficilement qualifier d’un autre mot que « barbouillage ».
Sans doute son inscription en langue latine semblait-elle totalement anachronique à ceux qui se sont rendus coupables de cette œuvre d’ « art conceptuel » sur laquelle on peut toutefois lire le mot « Bonté », en référence à l’une des expériences mystiques de Sainte Thérèse.
Je n’hésite pas à le dire : pour ce qui me concerne, j’ai bien du mal à retrouver l’expérience mystique et les leçons spirituelles de Sainte Thérèse Couderc dans cette figuration absconse…

Au Cénacle, la chapelle Thérèse Couderc

   Voilà donc, en attendant que je puisse vous montrer le lieu de la basilique où a été transféré le corps de Sainte Thérèse Couderc, ce que je vous pouvais montrer de l’évolution symptomatique de la chapelle où ce corps incorrompu a reposé jusqu’à ce jour, chapelle de ce qui fut la maison-mère de la congrégation qu’elle fonda en 1827 ; congrégation – est-il besoin de le préciser ? – qui est aujourd’hui en pleine régression et décadence, en attendant son extinction qui semble inéluctable, puisque totalement ravagée par le modernisme, lequel est inexorablement stérile.

pattes de chatLully.

   Voir le splendide texte de Sainte Thérèse Couderc intitulé « Se livrer » > ici
Et sa prière à la Très Sainte Trinité > ici

Vous pouvez laisser une réponse.

7 Commentaires Commenter.

  1. le 26 septembre 2023 à 7 h 53 min Goës écrit:

    Il est vrai qu’avec cette nouvelle disposition on a du mal à retrouver l’esprit mystique de la messe.

  2. le 25 septembre 2018 à 8 h 58 min Jeanine G. écrit:

    Que de misères a fait ce diabolique vatican II !
    Et avec le pape François on est un peu perdus.. .
    Il faut avoir la foi bien accrochée au coeur pour ne pas faillir et laisser tomber.
    Quand donc le SEIGNEUR AGIRA ?

  3. le 24 septembre 2018 à 10 h 08 min Claude L. écrit:

    Surtout pas à Lourdes!!!
    Naguère il y avait la possibilité, pour les handicapés moteurs, de stationner la voiture près de l’entrée du parc. Maintenant, cet été, c’étaient des marchands de friandises et rien autour du parc de la grotte pour nous, si bien que je n’ai pas pu aller à la Grotte !
    Tout autour, ce ne sont que des commerces et aucun stationnement.
    Déjà Bernadette s’en plaignait mais c’est de pire en pire !!!
    Ramener son corps à Lourdes serait une offense à la sainte.
    A Nevers, nous pouvons nous recueillir car, quoiqu’orthodoxe, je suis très attaché à Lourdes et Nevers à cause de la guérison de ma mère.

  4. le 22 septembre 2018 à 16 h 48 min Maître-Chat Lully écrit:

    A ma connaissance, il n’y a pas de proche parenté entre Sainte Thérèse Couderc, native de la paroisse de Sablières, dans la Cévenne vivaroise proche de l’Uzège, et Son Excellence Monseigneur Alfred Couderc, natif de la paroisse de Druelle, en Rouergue.
    Le patronyme Couderc, assez fréquent dans les pays de langue d’Oc, serait – selon certains étymologistes – d’origine toponymique : un « coderc », « couderc » ou « coudert », désignant un terrain inculte proche d’une ferme.
    Quant à la disparition des congrégations religieuses, en particulier celles qui furent fondées au XIXème siècle pour répondre à d’immenses besoins d’instruction et d’éducation, tout spécialement, leur décadence visible dès la fin du concile vaticandeux s’est accélérée et va s’accélérer encore : il y a déjà eu de nombreuses fusions, unions, fédérations… qui ont masqué un temps la réalité mais vont aboutir à une fin rapide c’est évident.
    Dans ce diocèse de Viviers il y a eu plus de 12 congrégations féminines qui avaient leurs maisons-mères : ces congrégations, totalement sécularisées, sans recrutement, vieillissantes, et spirituellement décadentes, ont vendu les bâtiments la plupart du temps… et pour les rares cas où ils sont demeurés biens ecclésiastiques c’est en étant transformés en maisons de retraite médicalisées.

  5. le 22 septembre 2018 à 15 h 42 min Louis écrit:

    Quel était le lien de parenté entre l’évêque et la Sainte ?

    Un canoniste annonce la suppression de 70% des congrégations « apostoliques » dans les cinq ans à venir…

  6. le 22 septembre 2018 à 13 h 34 min Henry écrit:

    Toutes ces congrégations décadentes ferment… c’est l’esprit du concile Vatican II !!!

  7. le 22 septembre 2018 à 11 h 15 min Marie-Agnès L. écrit:

    Bonjour Lully
    Mais que sont devenus tous les ornements , lustres etc …. que l’on voit sur la première photo.
    Cette chapelle est-elle devenue un temple protestant ?
    A Paray le Monial, c’est un peu pareil aussi : beaucoup de transformations.
    Quant à Nevers, il paraît que le corps de Sainte Bernadette va partir aussi, car le couvent va être fermé.
    Il y a en ce moment de grandes discussions entre ceux qui veulent que le corps reste à Nevers(mais où ) et Lourdes qui veut se l’approprier.
    D’après ce que j’en sais, la famille Soubirous elle-même est divisée. Ceux qui ne veulent pas parce que Bernadette ne voulait plus revenir à Lourdes, et ceux qui veulent : devinez pourquoi ??? POUR LE DIEU ARGENT !
    Lourdes n’est plus Lourdes dans ce sens que l’on y trouve dans une boutique « Souvenirs religieux des lieux saints : Jérusalem » ; Bd de la Grotte des menorah en tous métaux, de toutes tailles (prix en rapport), des mains de fatma écrites en hébreux : bénédiction de la maison, d’autres en espagnol ainsi de suite, d’autres avec le sceau de Salomon… enfin…
    L’eau des fontaines est de l’eau municipale mélangée à la source originelle (confirmé par l’Abbé de Mérode). Tout est bétonné, tout est dépouillé de la sacralité originelle. Il y avait avant que les piscines ne soient réouvertes un endroit où l’on pouvait faire la cérémonie de l’eau (je n’y suis pas allée donc je ne sais comment cela se fait). La ville est envahie par la franc-maçonnerie qui y tient pignon sur rue, et par les juifs qui y tiennent commerce.
    Voilà.
    Le maire a supprimé tous les stationnements, ce qui fait que les pèlerins qui viennent en voiture ont de plus en plus de mal à stationner, et il en coute 16 € pour une après midi de stationnement par horodateur : des pèlerins étrangers me l’ont montré.
    Pardon d’avoir été un peu longue, mon cher Lully, mais il fallait que cela sorte et l’occasion m’en a été donnée aujourd’hui avec la translation de cette Sainte.
    En union de prières.

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