2018-66. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! »
9 août,
Fête de Saint Jean-Marie Vianney, confesseur (cf. > ici) ;
Mémoire de Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, vierge et martyre (cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Romain, martyr ;
Mémoire de la vigile de Saint Laurent ;
225ème anniversaire du commencement du siège de Lyon par les troupes de la Convention (9 août 1793).
Le siège de Lyon par les troupes envoyées par la Convention
9 août – 9 octobre 1793
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
A partir du 9 août 1793, la ville de Lyon, en révolte ouverte contre la Convention depuis la fin du mois de mai, fut assiégée par une armée de quelque 65.000 hommes. Les défenseurs de la ville, eux, sont estimés à moins de 10.000 combattants.
Le siège lui-même, qui allait durer exactement deux mois, puisque la reddition eut lieu le 9 octobre 1793, fit un nombre inconnu de victimes (tuées au combat ou victimes de la faim et de la misère).
La répression impitoyable qui suivit, elle, dirigée principalement par Collot-d’Herbois et Fouché, fut l’occasion du massacre de presque 2.000 personnes : quelques unes furent guillotinées (mais ce moyen d’exécution était jugé trop long et trop coûteux), une centaine d’entre elles fut fusillée (mais cela aussi n’allait pas assez vite) et la très grande majorité fut l’objet de mitraillades collectives dans la plaine des Brotteaux.
On connaît le fameux décret de la Convention en date du 12 octobre 1793, voté à l’instigation de Barère : « Lyon perdra son nom, elle sera appelée Ville-Affranchie. Elle sera détruite. Tout ce qui fut habité par le riche sera démoli, il ne restera que la maison du pauvre, les habitations des patriotes égarés ou proscrits, les édifices spécialement employés à l’industrie et les monuments consacrés à l’humanité et à l’instruction publique. Il sera élevé sur les ruines de Lyon une colonne qui attestera à la postérité les crimes et la punition des royalistes de cette ville avec cette inscription : « Lyon fit la guerre à la liberté ; Lyon n’est plus. » »
C’est en effet une chose bien connue : « La pitié n’est pas révolutionnaire » (Westermann) !
Crypte de la chapelle expiatoire des Brotteaux (Lyon)
dans laquelle sont conservés une partie des ossements des victimes de la répression du soulèvement de la ville contre la Convention
Mais je ne veux pas aujourd’hui m’étendre davantage sur cet épisode – qui nécessiterait à lui seul des pages et des pages d’études – : ce rappel n’est pour moi que l’occasion, le tremplin, pour quelques réflexions plus générales, et toujours très actuelles.
Au temps de la grande révolution, c’est au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité que l’on a commis des milliers et des milliers d’assassinats et que l’on a justifié des actes d’une barbarie qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer. Et cela a continué bien au-delà des limites officielles de ladite révolution, puisque – c’est une évidence pour qui veut bien y réfléchir (voir par exemple > ici) – la révolution a continué bien au-delà, s’est étendue, s’est diversifiée, a opéré des changements d’apparence (mais non de substance)…
La révolution se perpétue et dure encore.
La révolution poursuit ses incommensurables ravages, dans l’ordre temporel… et dans la Sainte Eglise elle-même.
Oh ! Bien sûr, à l’intérieur de l’Eglise, il n’existe pas – au sens physique et matériel – de guillotine, de fusillades, de mitraillades, d’exécutions sommaires, de tribunaux d’exception, de comités de salut public, de loi des suspects, d’obligation de prêter les serments révolutionnaires, de déportations ou de camps de concentration…
Mais ils existent au sens psychologique et spirituel, et ce terrorisme-là n’est pas moins criminel et n’est pas moins dévastateur.
Ossuaire de la crypte de la chapelle expiatoire des Brotteaux – détail.
Si, officiellement, un certain nombre de dispositions et de lois émanant du Saint-Siège Apostolique – notamment les mesures en faveur de la célébration de la Sainte Messe latine traditionnelle – garantissent les droits des fidèles ; si des évêques, encore trop rares, se démarquent de la « ligne du parti » (pardon, de l’inertie d’un consensus épiscopal figé par les toujours très prégnantes idéologies ecclésiastiques qui se sont imposées à l’occasion du concile vaticandeux) ; il n’en demeure pas moins toutefois que, mis à part en quelques oasis où l’on respire un air plus catholique, le terrorisme révolutionnaire ecclésiastique persiste, subsiste, se maintient, et prolonge son action mortifère.
A l’intérieur de la Sainte Eglise comme en politique, les libéraux ne l’ont jamais été que de nom et, en vérité je vous le dis, ils sont de très proches parents de Saint-Just (quelle sinistre ironie qu’un tel patronyme pour un tel personnage !) lorsqu’il martelait : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! ».
Malheureusement, les exemples actuels ne manquent pas pour illustrer mon propos.
Ils sont encore très nombreux, au Royaume de France, les prêtres et les fidèles qui, tout simplement parce qu’ils tentent de restaurer, parce qu’ils demandent, ou seulement parce qu’ils désirent l’enseignement d’une doctrine authentiquement catholique, la célébration des sacrements de manière authentiquement catholique, la transmission d’une spiritualité authentiquement catholique, sont méprisés, brimés, marginalisés, critiqués, suspectés, ignorés, rejetés, persécutés, exécutés dans leur réputation, guillotinés dans leurs moyens d’action, fusillés dans leurs initiatives, mitraillés dans leur aspirations et achevés sans ménagement à coups de crosse (car lorsque ce n’est plus celle des fusils de la liberté, il reste toujours celle des évêques).
Quant aux qualificatifs de « fanatiques », « aristocrates », « liberticides » ou « brigands » qui fleurissaient dans la bouche ou sous la plume des terroristes de 1793, ils existent toujours remis au goût du jour avec toutes les déclinaisons d’acception que l’on peut trouver pour « rétrogrades » et « intégristes », sans oublier, sous l’actuel pontificat, le terme « pharisien » par lequel il faut entendre le reproche d’être tout simplement et véritablement catholique dans sa doctrine et dans ses mœurs !
La spectaculaire photographie prise sur la place Saint-Pierre au Vatican le 11 février 2013
La révolution continue dans la Sainte Eglise, et malgré certaines tentatives pour en limiter la progression et les dégâts, menées par exemple par Sa Sainteté le pape Benoît XVI et par quelques autres prélats qui ont vraiment pris la mesure de la gravité et des enjeux des combats présents, elle étend son œuvre de dévastation et de mort, orchestrée par ces modernes Saint-Just ecclésiastiques qui grenouillent à la Curie, dans les diocèses, dans les séminaires et dans les paroisses, et qui s’acharnent toujours, parfois sous des apparences conservatrices, à pratiquer et enseigner une exégèse, une liturgie, une doctrine et une morale polluées par tout ce que Grégoire XVI, le Bienheureux Pie IX et Saint Pie X ont fermement condamné.
Oui, ces Saint-Just-là sont toujours en place, et ils veulent substituer la fausse « liberté » révolutionnaire à la véritable liberté des enfants de Dieu, pleinement accordée à la Révélation divine (cf. conférence de Gustave Thibon publiée à partir d’ > ici).
Mais contre ceux qui s’opposent à la liberté surnaturelle des authentiques et fidèles croyants, la liberté surnaturelle de ceux auxquels il a été donné le pouvoir d’être faits enfants de Dieu, qui ne sont point nés du sang ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu (cf. Johan. I 12-13), il y aura toujours des Vendées immatérielles et des chouanneries spirituelles, héroïques dans leurs combats malgré tous les moyens colossaux et acharnés mis en œuvre afin de les détruire, pour faire triompher dans l’invisible le Sacré-Cœur et la glorieuse Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ !
Vous pouvez laisser une réponse.
La révolution française a été une horreur et une erreur !
C’est un échec pour la liberté.
Vous commencez votre blog par « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! »
Ne devrions-nous pas dire aujourd’hui : « Pas de liberté pour les amis de la liberté » ???
Réponse :
Le titre est la citation de Saint-Just… C’est ainsi !
Même si – c’est ce que j’exprime dans ce texte – les catholiques fidèles à Dieu et au Roi sont les vrais amis de la vraie liberté.
Mais c’est justement ce qui fait que pour nos adversaires nous sommes des ennemis de la liberté : leur liberté – celle qui est proclamée par la devise de la république empruntée au Grand Orient – qui est la liberté de la révolte contre la Révélation divine et contre l’ordre voulu par Dieu.
« Polluées »: bien dit. Je n’ observe aucune amélioration. Vraiment aucune.
Raillé, critiqué, insulté parce que catholique et royaliste, je réponds toujours par le sourire et je remercie la personne qui me raille, me critique, m’insulte car, ayant l esprit de contradiction et étant libre parce qu’amoureux de la Vérité par le Christ, je lui fais un grand sourire et prie pour elle et je lui fais savoir, même si elle me l interdit. Ce à quoi, je lui rétorque, qu’étant libre, elle ne peut pas m’en empêcher, avec toujours ce même sourire affiché.
Et cela renforce mes convictions. Sans ces personnes, je serais peut être un peu tiède. D’un mal, j’en sors un bien.
je n’ose même pas parler à mon évêque de la question « ad orientem », si bien suscitée par le Cal Sarah !
(je crois que le cardinal n’est pas bien vu par beaucoup d’évêques français)
Lully, cher Lully, comme vous dites bien ce qui est, dans une clairvoyance qui nous aide à sentir profondément la crise qui secoue l’Eglise et le monde.
Lucifer est le premier révolutionnaire qui entraîne dès l’origine la révolte d’Adam et Eve contre Dieu par l’anarchie de leur désobéissance, qui entraîne le triste Caïn à tuer son frère, qui est celui qui abîme l’homme et veut désintégrer les nations pour les asservir à ses instincts meurtriers et haineux. Cette haine qui a obtenu la morts de Jésus, notre Sauveur, comme il veut obtenir la mort de l’Eglise.
Mais la Vie triomphera toujours parce que la vie est Dieu et qu’en dehors de Lui il n’y a qu’illusion, mensonge, tromperie, hypocrisie, trahisons, tricherie, méchanceté, crime et violence.
Lully vous êtes le plus intelligent, le plus authentique, le plus cultivé, le plus réaliste, le plus catholique, le plus… le plus… le plus ……. de tous les chats de la terre. Je partage intégralement à la virgule près vos analyses et vos réflexions.
Merci !
Moult gratitude et moult caresses et mes profonds respects à votre Papa Moine qui vous éduque si bien pour nous transmettre la vraie Foi et la vraie pratique.
Merci !