2018-35. Anniversaire de l’ordination sacerdotale de Saint Maximilien-Marie Kolbe.
- 28 avril 1918 -
Le dimanche 28 avril 1918, qui était cette année-là le quatrième dimanche après Pâques, fut célébrée, à Rome, l’ordination sacerdotale de celui qui deviendrait Saint Maximilien-Marie Kolbe.
Le jeune religieux avait atteint son vingt-quatrième anniversaire le 7 janvier précédent : entré au séminaire franciscain conventuel à l’âge de treize ans, Raimond Kolbe avait reçu, à l’âge de seize ans et demi, le 4 septembre 1910, en même temps que le saint habit, le nom de religion de Frère Maximilien ; deux ans plus tard (1912), il était envoyé à Rome pour ses études : il y resta sept ans.
Docteur en philosophie à l’âge de vingt-et-un ans et neuf mois (22 octobre 1915), il sera également reçu docteur en théologie à l’âge de vingt-quatre ans et demi (22 juillet 1919), juste à la veille de prendre le train pour rentrer dans son pays natal.
Notons au passage cette particularité : par sa naissance en 1894 dans la voïvodie de Lodz, Raimond Kolbe était de fait sujet de Sa Majesté Impériale le Tzar de toutes les Russies ; entré dans un couvent de Galicie – dans l’empire austro-hongrois, parce qu’il n’y avait pas de couvents franciscains pour le noviciat et les études dans l’Empire Russe -, puis placé dans un couvent de Cracovie pour le début de ses études religieuses, tout en restant sujet de l’empereur Nicolas II, c’est avec un des documents administratifs autrichiens qu’il prit la route pour Rome ; enfin, pour son retour, le Père Maximilien-Marie bénéficia de papiers polonais puisque le 11 novembre 1918, après cent-vingt-trois ans de partition entre la Russie, la Prusse et l’Autriche, la Pologne avait été reconstituée en véritable état indépendant.
Le jeune Père Maximilien-Marie Kolbe
A propos de son accession au sacerdoce, le Père Maximilien-Marie Kolbe écrivit le 26 septembre 1918 à sa mère : « L’ordination sacerdotale est arrivée pour moi à l’improviste ». Cette expression a de quoi surprendre : n’était-il pas à Rome justement afin de s’y préparer au sacerdoce ?
Mais pour quelqu’un qui est bien au courant des usages ecclésiastiques traditionnels, il saute aux yeux que cette date d’ordination présente un caractère insolite : un dimanche – le quatrième après Pâques -, et non à l’occasion d’un samedi des Quatre-Temps, de la fête des Saints apôtres Pierre et Paul ou de quelque autre apôtre (l’usage de célébrer les ordinations le dimanche n’est en effet pas du tout traditionnel mais appartient aux modes qui ont prévalu seulement depuis les réformes postérieures au second concile du Vatican).
Ceci demande donc quelques explications.
Frère Maximilien avait prononcé à la fin du mois de juin 1914 le serment antimoderniste – prescrit par le motu proprio « Sacrorum antistitum » du 1er septembre 1910 (cf. > ici) – nécessaire pour accéder aux ordres sacrés, puis il avait été tonsuré par le cardinal Basil Pompilj, vicaire de Rome, le 28 octobre 1914, en la fête des Saints apôtres Simon et Jude : c’est à cette occasion qu’il rajouta le nom de Marie à celui de Maximilien reçu lors de sa prise d’habit. Quelques jours après, pour la fête de la Toussaint (1er novembre 1914), jour où il fit sa profession perpétuelle, il fut ordonné portier et lecteur par le même cardinal-vicaire ; enfin pour la vigile de Saint André (29 novembre 1914) il reçut les ordres d’exorciste et d’acolyte, toujours des mains du même cardinal.
Il fut ordonné sous-diacre le 16 juillet 1916, en la fête de Notre-Dame du Mont Carmel, et diacre le 28 octobre 1917, à nouveau en la fête des Saints apôtres Simon et Jude.
Mais pour l’ordination sacerdotale, initialement prévue le vendredi dans l’octave de la Pentecôte 24 mai 1918, il y eut des changements qui donnent à l’événement un aspect quasi rocambolesque.
Le Code de Droit Canonique voulu et préparé par le pape Saint Pie X avait été promulgué par son successeur, Benoît XV, le 27 mai 1917 et il devait entrer en vigueur à la Pentecôte 1918 (dimanche 19 mai 1918).
Or en vertu du canon 976, le Code dont les dispositions devraient être mises en application à partir de ce 19 mai 1918 interdisait d’ordonner prêtre un homme qui n’aurait pas atteint le milieu de sa quatrième année de théologie, et le Frère Maximilien-Marie n’en était qu’à la troisième année.
Qu’à cela ne tienne ! Si l’on veut échapper à une loi qui contrarie nos desseins, il n’y a finalement rien de plus simple que de se placer dans un cadre légal où elle n’a pas, ou plus, ou pas encore d’autorité.
Vivement désireux de ne pas retarder l’accès au sacerdoce de plusieurs jeunes lévites franciscains, le recteur du Collège Séraphique (faculté de théologie des Franciscains conventuels à Rome) demanda au cardinal Pompilj que les ordinations fussent avancées à une date précédant la Pentecôte… et le cardinal-vicaire acquiesça à une requête qui ne lui provenait d’ailleurs pas uniquement des franciscains mais également de plusieurs autres supérieurs ecclésiastiques.
Le 9 avril, Frère Maximilien-Marie fut informé qu’il devait se préparer aux examens finaux en vue du sacerdoce qui allaient donc être anticipés eux aussi ; examens auxquels il fut reçu, évidemment.
Le 20 avril, il commença les exercices spirituels de préparation à l’ordination.
Rome : basilique Sant’ Andrea della Valle.
Edifiée de 1591 à 1663, elle est l’une des plus grandes églises de Rome après la basilique vaticane.
C’est l’église de la maison-mère de l’Ordre des Théatins.
C’est dans cette basilique que fut ordonné prêtre Saint Maximilien-Marie Kolbe.
Au matin du dimanche 28 avril 1918, en la basilique de Sant’ Andrea della Valle, au milieu d’une centaine d’autres ordinands, séculiers et réguliers de tous ordres et de tous pays, Frère Maximilien-Marie devint pour l’éternité prêtre de la Sainte Eglise Catholique.
On notera qu’à l’heure du sacrifice, lorsque le Lagerführer d’Auschwitz lui posera la question : « Qui es-tu ? », le Père Maximilien-Marie répondra simplement par ces deux mots : « Prêtre catholique ».
Au moment de rendre le témoignage suprême, la seule identité qu’il a mise en avant fut celle de son sacerdoce.
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.
Basilique sant’Andrea della Valle : intérieur.
Un décor fait pour magnifier la grandeur du Saint Sacrifice de la Messe
et la beauté du sacerdoce catholique.
Basilique sant’Andrea della Valle : le sanctuaire.
Les trois panneaux peints qui l’ornent sont l’œuvre du napolitain Mattia Preti (1613-1699)
et représentent des scènes du martyre de l’apôtre Saint André, titulaire de cette église.
A suivre :
L’anniversaire de la première Messe de Saint Maximilien-Marie Kolbe > ici.
Dans les pages de ce blogue vous trouverez aussi :
– Prières en l’honneur de Saint Maximilien-Marie Kolbe > ici
– Catéchèse de Sa Sainteté le pape Benoît XVI sur Saint Maximilien-Marie > ici
– Récit du martyre de Saint Maximilien-Marie Kolbe > ici
- Témoignage d’un rescapé d’Auschwitz sur le martyre de Saint Maximilien-Marie > ici
- Centenaire de la fondation de la Militia Immaculatae (16 octobre 1917) > ici
Vous pouvez laisser une réponse.
Merci pour ce rappel.
Merci frère Maximilien-Marie pour ce billet sur Saint Maximilien-Marie.
Merci infiniment pour cette attention !
La lecture du récit extrait de la vie de saint Maximilien-Marie Kolbe me rappelle sa cellule à Auschwitz, tous les jours fleurie. Ce lieu où il a donné sa vie pour sauver celle d’un père de famille. Sa seule identité étant prêtre catholique, il me semble important de vous souhaiter aujourd’hui, cher frère, BONNE FÊTE
Son ordination aussi a eu lieu la fête du Bienheureux Louis Grignon de Montfort!
Que dire?
Tellement fort!
La grâce et la puissance d’en haut.
Merci pour l’exemple divin.
Saint Maximilien, priez Dieu de redonner à la France son état d’Etat chrétien car aujourd’hui on autorise ce qui fut des crimes d’assassinats, que sont l’avortement et l’euthanasie ; et pour les premiers les bébés vont au crématoire ainsi qu’une partie des seconds, cela rappelle une certaine période tant critiquée de l’histoire pendant laquelle les gouvernants étaient des nationaux SOCIALISTES. Le droit d’assassiner en toute impunité remplace le droit à la vie.
Cher Frère Maximilien-Marie,
Merci pour ce rappel à l’occasion du Centenaire de l’ordination sacerdotale
de Saint Maximilien-Marie KOLBE.
C’est très édifiant et confirme votre choix qui n’est pas anodin.
Respectueusement vôtre.
Reine Claude
Cher Saint Maximilien Kolbe!
Priez pour nous!
Priez pour frère Maximilien-Marie.