2017-94. Nous vivons vraiment en des temps formidables !
Mardi 12 décembre 2017,
Fête de Notre-Dame de Guadalupe (cf. > ici) ;
Cinquième jour dans l’octave de la fête de la Conception immaculée de Notre-Dame ;
Mémoire du mardi de la deuxième semaine de l’Avent.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Ceux d’entre vous qui sont abonnés à la lettre d’information du Mesnil-Marie ont pu lire dans la chronique de cet automne 2017 (cf. > ici) que le Cercle Légitimiste du Vivarais, qui existe comme association de fait depuis maintenant plus de deux ans, a procédé le 11 novembre dernier – à l’occasion de la fête de Saint Martin de Tours, apôtre des Gaules (la date n’avait évidemment pas été choisie au hasard) – à son assemblée générale constitutive afin d’être désormais une association de droit selon la loi de 1901, dotée de la personnalité juridique et pouvant ainsi adhérer officiellement à l’Union des Cercles Légitimistes de France (UCLF).
Le soir même de ce 11 novembre, Frère Maximilien-Marie, sénéchal du Cercle Légitimiste du Vivarais, a accompli toutes les formalités de la déclaration de la nouvelle association auprès des services de l’Etat : cela peut maintenant se faire directement en ligne et évite des déplacements ou des envois de dossier par courrier postal.
C’est beaucoup plus simple, rapide et pratique… en théorie du moins.
Du 11 novembre (11 XI) au 12 décembre (12 XII), un mois s’est écoulé, et Frère Maximilien-Marie commençait à s’étonner de ne pas recevoir le récépissé de la Préfecture de l’Ardèche et de n’avoir pas de nouvelle de la publication au Journal Officiel, quand, justement, un peu avant midi, il a reçu un courriel rédigé en ces termes : « Bonjour, votre demande de création d’association a été traitée par le service chargé de votre dossier. Un document a été mis à votre disposition dans le porte-documents de votre compte service-public.fr. Cordialement. »
Notre Frère s’est donc aussitôt rendu sur le-dit compte et y a été invité à télécharger un document intitulé « rejet ». A la vue de ce titre, son sang n’a fait qu’un tour et il s’est hâté de l’enregistrer et de l’ouvrir.
Voici ci qu’il y a lu :
Perplexe devant le motif invoqué, puisque c’est en fonction même du code postal de la commune sur le territoire de laquelle se trouve le siège social de l’association que le site « service-public.fr » fait automatiquement suivre la télédéclaration aux services administratifs ayant juridiction sur cette commune, Frère Maximilien-Marie, dès la réouverture du standard de la sous-préfecture de Tournon-sur-Rhône, y a téléphoné au service des associations afin d’exposer le problème et demander des éclaircissements.
La dame qui lui a répondu était aussi perplexe que lui et ne comprenait absolument pas de quoi il pouvait s’agir. Elle ne pouvait même pas avoir accès aux dossiers : « La commune de Saint-Martial, sur laquelle se trouve le siège social de l’association dont vous avez déclaré la création, faisait partie de l’arrondissement de Tournon-sur-Rhône jusqu’au mois de décembre 2016. A la suite du rattachement de Saint-Martial à la communauté de communes « Montagne d’Ardèche », effectif depuis le 1er janvier 2017, cette commune s’est également retrouvée rattachée à l’arrondissement de Largentière. J’ai beau essayer de retrouver votre dossier de déclaration avec le numéro d’enregistrement que vous venez de me communiquer, je n’ai plus de possibilité d’accès à tout ce qui concerne les communes extérieures à notre arrondissement… Essayez de joindre ma collègue de Largentière ».
Voilà notre Frère qui appelle donc la sous-préfecture de Largentière et qui demande à joindre le service des associations. La standardiste, fort aimable au demeurant, le met en relation (après la petite musique électronique agaçante d’usage). Il salue la dame qui prend la communication, se présente, et demande tout de go : « Saint-Martial ne fait-il pas partie de l’arrondissement de Largentière depuis onze mois et demi ? »
- Pas du tout ! lui rétorque son interlocutrice avec un ton péremptoire. Saint-Martial dépend de la sous-préfecture de Tournon !
- Toutefois, insiste Frère Maximilien-Marie avec une voix pateline, je viens justement d’avoir votre collègue de Tournon et elle a été absolument catégorique : depuis que Saint-Martial a été rattaché à la communauté de communes « Montagne d’Ardèche », cette commune n’appartient plus à l’arrondissement de Tournon mais à celui de Largentière…
- Attendez ! Je vais voir… répond la dame avec moins d’assurance.
Frère Maximilien-Marie l’entend se lever, sortir de la pièce, échanger des paroles avec d’autres personnes sans qu’il puisse en comprendre les mots… Puis cette exclamation, elle clairement audible : « Sainte Vierge ! » Puis à nouveau des pas et la dame sur un ton très irénique lui dit : « Eh bien vous avez raison ! Saint-Martial se trouve bien dans notre arrondissement désormais… » Et là sur un ton presque enjoué : « C’est à vous que j’ai envoyé ce matin une notification de rejet pour un dossier de création d’association en vous demandant de refaire votre déclaration auprès de la sous-préfecture de Tournon ? »
- Oui, Madame !
La dame se confond en excuses et ajoute : « Je ne peux pas récupérer le dossier que vous m’avez envoyé le 11 novembre puisque, en raison de ma réponse, le site l’a automatiquement classé dans les rejets. Pouvez-vous me renvoyer un dossier complet ? »
Frère Maximilien-Marie n’a pas voulu se montrer désobligeant et lui a dit qu’il allait reprendre toute la démarche dans l’après-midi même – ce qu’il a fait – , mais il n’a pas pu s’empêcher auparavant de rechercher une extraordinaire séquence du dessin animé « Les douze travaux d’Astérix » qui s’intitule : « La maison qui rend fou ».
Si vous ne la connaissez pas, ou si vous désirez la revoir, je vous invite à le faire > ici. Bien sûr, selon la formule consacrée, « les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »
Moi, depuis mon couffin douillet près du poële, bien que faisant mine de dormir, j’ai tout entendu et tout enregistré, et je pensais en moi-même : « Nous vivons vraiment en des temps formidables ! Obliger mon papa-moine à refaire complètement la déclaration de création de l’association Cercle Légitimiste du Vivarais parce que la responsable du service des associations de la sous-préfecture vers laquelle le site internet, correctement configuré, l’avait fait suivre, n’avait pas encore assimilé, au bout de onze mois et demi, qu’il y avait eu une modification des territoires respectifs des sous-préfectures de l’Ardèche, oui, c’est vraiment formidable ! »
Car, si vous ne le saviez pas, l’adjectif français formidable, vient de l’adjectif latin « formidabilis » qui signifie « qui inspire la crainte » ; il est en effet formé sur le verbe « formidare » qui veut dire « craindre », « redouter ». Et ce verbe « formidare » dérive lui-même du mot « formido, -inis » qui désigne au sens premier un épouvantail et au sens figuré l’ « effroi », la « terreur » !
Ainsi, dans notre belle langue française, l’adjectif formidable signifie-t-il originellement « terrible », « redoutable ». Ce fut d’ailleurs son unique sens à l’époque classique et jusqu’au début du XIXème siècle. Vers 1830, il y eut un premier glissement de sens et formidable fut utilisé comme un synonyme d’ « impressionnant » puis d’ « étonnant », jusqu’à ce qu’enfin on arrive à l’utiliser comme un équivalent de « sensationnel » ou « extraordinaire ».
Mais bien sûr – vous vous en doutez j’espère – , lorsque j’écris que nous vivons en des temps formidables, j’emploie ici l’adjectif dans son acception classique et étymologique : je ne m’appelle pas Lully pour rien !
Oui, ces temps sont vraiment redoutables et m’inspirent une véritable épouvante…
Et pour La Gazette Royale dont Maître-Chat Lully est un lecteur assidu voir > ici
Vous pouvez laisser une réponse.
Maître-Chat Lully, prince félin, grand merci!
Vous êtes si beau avec vos yeux fabuleux venus d’un autre monde, avec votre pelage monastique et vos vaillantes moustaches, que l’on composerait volontiers un poème en votre honneur.
Comme, en ce qui mon concerne, dans la boutique d’un célèbre opérateur téléphonique « de couleur », où un des séides commerciaaux, après m’avoir demandé d’attendre mon tour avant d’être pris par un des vendeurs, me déclare : « Quand votre tour viendra, je vous enverrai un sms » !
Je lui rétorque qu’étant à moins de 2 mètres de lui, il peut me l’annoncer directement en me prévenant lui-même à la cantonade.
- Non ! non, c’est la procédure !
- Désolé, lui-dis-je, mais mon appareil est HS, donc il faudra user de votre voix !
A sa mine, on aurait dit une poule ayant trouvé un œuf cubique.
Hélas, trois fois hélas! il fut donc obligé, contraint et forcé, d’user de son organe vocal !
Bien sûr, ce n’est pas très moderne et cela ne fait guère connecté !
Voyez dans quel monde de fous, nous vivons !
Saint Glin-Glin, patron des fonctionnaires, priez pour nous !
Mon cher Lully,
Dans la rubrique « nous vivons une époque formidable » :
Heureusement que votre Papa Moine sait se servir d’une souris comme les chats savent chasser les souris, parce que votre Papa Moine aurait été obligé d’effectuer un voyage à Tournon et un voyage à Largentière certes deux magnifiques villes au passé historique (et votre Papa Moine aime l’histoire de France !) avec des horaires d’ouverture au public des sous-préfectures un peu restreint !!!
Une petite pensée pour les personnes qui sont micro-débutantes ou micro-allergiques qui ont toute les peines du monde à effectuer une simple demande de carte d’identité par exemple…
Respectueusement.
Jacqueline
Bonsoir, mignon petit Lully,
Tu as raison, nous vivons une époque « formidable » !
Les dirigeants de la FRANCE ne savent pas quoi inventer pour ajouter la pagaille à la pagaille. Et beaucoup de Français sont complètement anesthésiés ne réagissant même plus, sauf quelques grèves par ci par là, et une SNCF qui ne maitrise pas l’informatique. Il est bien loin le temps où les trains arrivaient à l’heure !
Ce n’est pas le cas de ton « papa moine » ! De plus, il est d’une patience à toute épreuve. Il pourrait donner des cours à tous les ministres ainsi qu’aux bras cassés du secteur public…. en restant toujours aimable même avec une cruche.
Malheureusement, il vaut mieux en rire plutôt que d’en pleurer.
S’il te plaît, Lully, continue à nous adresser de si belles lettres pour la Gloire de Dieu et pour remplir notre tête d’admirables textes.
Je caresse ta jolie tête et ton dos bien dodu.
Avec ton mon respect à ton papa-moine.
Reine Claude
Bonsoir Maitre chat Lully,
Je me suis permis d’envoyer votre article à une amie de Belgique qui est aussi avocate.
Je crois que les bras vont lui tomber en lisant.
Bien à vous.
Hervé N.