2017-64. Le cœur de Saint Vincent de Paul et la France.
19 juillet,
Fête de Saint Vincent de Paul.
Apparitions du cœur de Saint Vincent de Paul à Sainte Catherine Labouré
dans la chapelle de la rue du Bac pendant l’octave de la translation de Saint Vincent (25 avril – 2 mai 1830) :
le graveur a représenté comme un seul moment la vision des trois couleurs différentes du cœur de Saint Vincent, blanc, rouge feu et rouge noir, alors que cela fut montré sur trois jours consécutifs.
Du cœur de Saint Vincent de Paul montré à Sainte Catherine Labouré
comme particulièrement affligé pour la France,
et des leçons qui découlent de cette vision :
Sainte Catherine Labouré (1806-1876) a vu Saint Vincent de Paul pour la première fois dans un songe alors qu’elle avait 15 ou 16 ans. Sur le coup elle ne comprit pas ce que ce prêtre âgé, qu’elle ne connaissait pas, lui signifiait en l’appelant à venir vers lui ; elle ne le réalisa que plus tard lorsque, dans le parloir des Filles de la Charité de Châtillon-sur-Seine, elle vit au mur le portrait de ce prêtre inconnu et apprit qu’il s’agissait de Saint Vincent de Paul. Tout devint alors limpide : Saint Vincent voulait qu’elle entrât chez les Filles de la Charité.
Catherine arriva au noviciat (on disait alors « le séminaire ») des Filles de la Charité, rue du Bac, à Paris, le 21 avril 1830.
Sœur Catherine prit part avec joie et ferveur à la grande procession de la translation du corps de Saint Vincent depuis la cathédrale Notre-Dame jusqu’à la chapelle des Lazaristes, le dimanche 25 avril (cf. > ici), puis à l’octave de prières et d’actions de grâces qui suivit, octave pendant lequel les novices allaient souvent prier dans la chapelle des Lazaristes.
Sœur Catherine aimait particulièrement ces moments de recueillement auprès de la châsse du saint fondateur, et elle avait un peu de peine de la laisser pour rentrer au « séminaire ».
Toutefois, dans la chapelle de la rue du Bac, Sœur Catherine fut, pendant trois jours consécutifs, favorisée de visions pendant lesquelles il lui fut donné de contempler le cœur de Saint Vincent de Paul (Nota bene : le reliquaire du cœur de Saint Vincent de Paul ne se trouvait alors pas à Paris dans la chapelle des sœurs, ainsi que nous l’avons vu > ici).
Voici ce qu’elle a écrit :
« J’avais la consolation de voir son cœur au-dessus de la petite châsse où ses reliques sont exposées. Il m’apparut trois jours de suite d’une manière différente : blanc couleur de chair, et cela annonçait la paix, le calme, l’innocence et l’union. Puis, je l’ai vu couleur de feu, ce qui était le symbole de la charité qui s’allumera dans les cœurs. Il me semblait que la charité devait se renouveler et s’étendre jusqu’aux extrémités du monde. Enfin, il m’apparut rouge-noir, ce qui me mettait la tristesse dans le cœur. Il me venait des tristesses que j’avais peine à surmonter. Je ne savais ni pourquoi ni comment cette tristesse se portait sur le changement de gouvernement ».
Une voix intérieure lui dit alors distinctement :
« Le cœur de Saint Vincent est profondément affligé des grands malheurs qui vont fondre sur la France ».
Le dernier jour de l’octave, elle voit le même cœur, d’un rouge vermeil, tandis que la voix intérieure lui explique :
« Le cœur de Saint Vincent est un peu consolé, parce qu’il a obtenu de Dieu, par la médiation de Marie, que ses deux familles ne périraient pas au milieu de ces malheurs et que Dieu s’en servirait pour ranimer la foi ». Ses deux familles, ce sont les deux congrégations religieuses fondées par Saint Vincent de Paul : les Filles de la Charité et les Pères Lazaristes.
Ces grands malheurs qui vont fondre sur la France, ce sont en tout premier lieu la révolution – dite des « trois glorieuses » - qui va se déchaîner trois mois plus tard et remplacera la monarchie légitime par une royauté d’usurpation acquise aux idées maçonniques et soumise aux faux principes hérités de la révolution.
On le voit bien ici : Le Ciel n’est pas favorable aux révolutions ; Dieu et ses saints sont légitimistes, ils ne sont ni orléanistes ni républicains !
Cela fut confirmé le 6 juin suivant, dimanche de la Sainte Trinité, où Sœur Catherine fut gratifiée d’une nouvelle vision encore plus explicite :
« Le jour de la Sainte Trinité, Notre-Seigneur m’apparut dans le Très Saint-Sacrement pendant la Sainte Messe, comme un roi, avec la croix sur sa poitrine. Au moment de l’Evangile, il m’a semblé que la croix et tous ses ornements royaux coulaient à terre sous ses pieds, et que Notre-Seigneur restait dépouillé. C’est là que j’ai eu les pensées les plus noires et les plus tristes, comprenant que le roi serait dépouillé de ses habits royaux et les dommages qui en résulteraient ».
Cette identification entre le Roi céleste, Notre-Seigneur Jésus-Christ et son lieu-tenant sur terre, le Roi Charles X, sacré à Reims, n’a guère besoin de commentaires !
Cœur de Saint Vincent de Paul dans son reliquaire
Ces grands malheurs qui vont fondre sur la France, ces grands malheurs qui affligent profondément le cœur de Saint Vincent de Paul, ce sont ensuite les progrès de l’impiété.
En effet, les dommages qui résultent du rejet de la monarchie catholique traditionnelle, liée d’une manière unique et privilégiée à la foi et à l’Eglise catholiques, ce sont la cessation du régime privilégié du catholicisme au sein de l’Etat et de la protection des autorités civiles sur le culte catholique, sur les ecclésiastiques et les religieux catholiques, sur les œuvres apostoliques et caritatives catholiques ; ce sont l’indifférentisme, qui met toutes les religions sur un pied d’égalité, et, en conséquence, la liberté laissée aux hérétiques et aux païens de répandre leurs croyances infestées d’erreur ; ce sont encore le développement de la maçonnerie et des doctrines politiques et économiques contraires à l’ordre social chrétien ; ce sont aussi les troubles sociaux, les idéologies qu’ils vont engendrer, ainsi que les guerres civiles et internationales qui en découleront et vont empoisonner toute la suite du XIXe siècle et tout le XXe siècle jusqu’aux jours d’hui.
De toutes ces choses, la Madone elle-même viendra parler à Sœur Catherine (cf. > ici), dans la nuit du 18 au 19 juillet 1830, c’est à dire à l’occasion de la fête liturgique de Saint Vincent de Paul.
Ces grands malheurs qui vont fondre sur la France, ces grands malheurs qui font que le cœur de Saint Vincent de Paul apparaît d’un rouge-noir inspirant une incoercible tristesse, ce sont l’apostasie de plus en plus affirmée des gouvernements successifs de la France, les lois anti-chrétiennes ou contraires à la loi naturelle, ce sont les infiltrations des idées de Rousseau et de la révolution dans l’esprit des ecclésiastiques eux-mêmes, ne rêvant plus dès lors que d’ « ouverture au monde », et abandonnant pour une illusoire et superficielle concorde terrestre les nécessaires combats pour la défense de l’unique Vérité révélée…
Que de sombres et tristes réalités prophétisées dans ce cœur de Saint Vincent de Paul apparaissant avec cette couleur rouge-noir pour montrer son affliction profonde à la vue des grands malheurs qui allaient fondre sur la France, en raison du changement de gouvernement, en raison de la chute de Charles X, en raison de la révolution, en raison du rejet de la monarchie légitime, en raison de l’usurpation orléaniste, puis en raison de l’établissement de la république !!!
Lully.
Reliquaire du cœur de Saint Vincent de Paul
Voir aussi :
Prière à Saint Vincent de Paul pour la Famille Royale et pour la France > ici
Lettre de Saint Vincent de Paul faisant le récit de la mort de Louis XIII > ici

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La chose est pire encore aujourd’hui car les fausses idées, dans tous les domaines, ont bien pénétrée les esprits.
Ce récit nous donne l’espoir de voir refleurir les lys de France…
Saint Vincent, merci de veiller sur notre destin…
Oui, merci Lully pour cet approfondissement de la mission céleste de Saint Vincent de Paul en lien avec Sainte Catherine Labouré. Une nouvelle lacune de comblée!
Et l’on peut « voir » la puissante intercession des saints.
Merci mille fois pour cet enseignement d’une très haute valeur sur un personnage lui même de très grande valeur.
Dans l’Eglise de Clichy il y avait (je ne sais s’il est toujours là) un portrait en pied de Saint Vincent de Paul.
Un article qui m’a bien intéressée…
Bien cha(t)micalement