2017-61. Le meilleur argument en faveur de la Messe latine traditionnelle.
Vendredi 7 juillet 2017,
Dixième anniversaire du motu proprio « Summorum Pontificum ».
2007 – 7 juillet – 2017
Mysterium Fidei
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Quel est le meilleur de tous les arguments en faveur de la Sainte Messe latine traditionnelle ?
Car certes, il existe plusieurs arguments qui en démontrent l’excellence et la supériorité : arguments tous très pertinents, arguments tout à la fois très pieux et très savants, arguments fondés sur de très sérieuses études de l’histoire de la liturgie, fondés sur l’absolue rectitude doctrinale de ce rite séculaire, fondés sur les fruits de grâce que l’on constate dans les communautés où il est célébré, fondés sur les vocations qu’il suscite, fondés sur les extraordinaires développements spirituels que l’on peut apprécier dans les âmes qui en vivent… etc.
Mais il existe un argument qui, en quelque sorte, les résume tous : un argument unique qui contient tous les arguments historiques, doctrinaux et spirituels au sujet desquels on peut écrire des milliers d’excellents livres ; un argument unique qui nous est donné non par les défenseurs du rite traditionnel mais par ses opposants, et qui réside… dans ces opposants eux-mêmes.
De la même manière en effet que le vice – par le fait même qu’il est vice – démontre l’excellence et la supériorité de la vertu, de la même manière aussi tous les adversaires de la Sainte Messe latine traditionnelle en démontrent exactement, par ce qu’ils sont et par ce qu’ils professent, l’excellence et la supériorité.
Je m’explique.
Qui sont, en effet, ces opposants à la liturgie latine traditionnelle ?
On peut les répartir en deux catégories :
1) les ennemis de l’Eglise, désireux de limiter son influence, acharnés à la combattre de manière plus ou moins frontale ou plus ou moins occulte, hostiles au règne du Christ, suppôts plus ou moins avoués de Satan, maçons sectaires ou idéologues de gauche héritiers de l’esprit des « Lumières », païens fanatiques ou néopaïens adonnés à des rites ésotérico-chamano-idolâtro-naturalistes, hérétiques farouches de la descendance de Luther ou de Calvin… etc.
2) des membres de l’Eglise, clercs ou laïcs, que l’on peut qualifier de « néo-modernistes ».
Les premiers sont animés par toute la rage de l’enfer contre tout ce qui fait jaillir la grâce de Dieu en ce monde, contre tout ce qui peut rapprocher les âmes de Dieu, contre tout ce qui est clairement catholique, contre tout ce qui témoigne de la plénitude de la Vérité révélée. En cela, ils sont dans une pleine cohérence avec leurs convictions.
S’ils ridiculisent et traitent par le mépris la liturgie latine traditionnelle, qualifiant ses fidèles d’intégristes, de fondamentalistes catholiques, de rétrogrades, de réactionnaires, de gens nuisibles au progrès de la société… etc., lorsque le sujet est évoqué ils prendront immanquablement la défense de la liturgie postconciliaire. En effet, même s’ils n’ont pas la foi de l’Eglise, même s’ils n’ont que des notions très superficielles de son catéchisme et de sa théologie, même s’ils sont ignorants de l’histoire de la liturgie et de son symbolisme, et donc même si tous les arguments d’une véritable discussion sur ce sujet leurs sont étrangers, ils sont, par principe, en faveur de la « nouvelle messe » ; « nouvelle messe » à laquelle ils n’assistent pourtant quasi jamais, sinon pour quelques cérémonies où ils se rendent par pure convenance sociale (mariages, enterrements), et au cours desquelles ils attendent seulement que cela se passe.
Tous ces ennemis de l’Eglise qui critiquent la liturgie latine traditionnelle et se disent favorables à la réforme liturgique postconciliaire, ne démontrent-ils pas ainsi, en définitive, que le démon (sous l’influence duquel ils se trouvent, agissent et réagissent) craint bien plus le rite antique et séculaire que son ersatz de la fin des années 60 !
Les seconds partagent avec les premiers une conception évolutive et « progressiste » de l’histoire humaine, une conception héritée du siècle des « Lumières », de sa fausse philosophie, puis du scientisme et du rationalisme qui en découlent, ainsi que toutes les « remises en question » de tout ordre qui se sont introduites dans l’Eglise dans cette continuité.
En définitive, tout en restant factuellement à l’intérieur de l’Eglise, ces clercs ou laïcs ont la même mentalité, les mêmes idées, le même type de réflexion et de raisonnement que les ennemis de l’Eglise, qu’ils sapent de l’intérieur.
Aussi n’y a-t-il rien d’étonnant à ce qu’ils aient envers la liturgie latine traditionnelle la même attitude de critique, de rejet, d’opposition et d’hostilité que les premiers.
La même ? Non, pas exactement ! Ces critiques, ce rejet, cette opposition et cette hostilité sont souvent plus virulents et passionnés chez eux.
Une attitude parfois même d’une virulence exacerbée lorsqu’ils ont connu et pratiqué cette liturgie dans leur enfance ou leur jeunesse : je pense à ces prêtres formés dans les séminaires dans les années qui ont précédé le second concile du Vatican, qui ont été ordonnés selon le rituel antique et qui, aujourd’hui plus ou moins septuagénaires (sinon octogénaires), se montrent les plus acharnés adversaires de l’application des mesures édictées par le Saint-Siège en faveur de la messe traditionnelle, dans le même temps où ils ont la bouche pleine de poncifs tels que : tolérance, accueil de tous, respect de toutes les différences… etc.
Que dirons-nous d’eux, sinon qu’ils sont eux aussi mus par l’erreur, gangrenés par l’hérésie, infestés par les idées du siècle et donc, eux aussi, sous l’influence de l’esprit des ténèbres ? Tout ce qui est trop catholique les indispose, et ils ont à l’adresse des catholiques fidèles à la Tradition de l’Eglise les mêmes qualificatifs que leur donnent les ennemis de l’Eglise.
Oui, quand on prend la mesure de ce que sont en vérité les opposants au rite séculaire de la Sainte Messe et les opposants à tout développement de la liturgie traditionnelle, nous possédons ipso facto l’argument le meilleur qui soit pour en démontrer l’excellence et la supériorité !
Lully.
Nota bene :
On relira avec intérêt les propos de feu Monsieur le cardinal Domenico Bartolucci au sujet de la réforme liturgique > ici

Vous pouvez laisser une réponse.
Intéressante analyse que j’approuve complètement.
Je réponds également au commentaire ci-dessus de l’Abbé Jean-Louis D.
Si l’Eglise est arrivée à admettre la messe moderniste, c’est parce ce qu’elle l’a fabriquée elle-même peut-être, grâce aux infiltrations maçonniques en son sein.
Je ne vois pas pourquoi il fallait tout changer, alors que la Messe a été instituée par le Christ Lui-même. Si cela a été fait, c’est qu’il y a une raison, sans doute bonne pour l’ennemi.
Du coup, même si cette « messe » est célébrée par de bons prêtres, elle n’est sûrement pas aussi sanctifiante que la Messe de toujours.
Cessons ce modernisme qui nous a retiré toutes les grâces, mais vous devez savoir cela aussi bien que moi M. l’Abbé.
Argument qui se base sur une constatation.
Et c’est vrai que cet acharnement sur la Messe Tridentine est un argument fondé. Le Diable n’aime pas plus la Messe traditionnelle que l’eau bénite et le chapelet.
Comment l’Eglise en est-elle venu à admettre cette messe si ordinaire qu’elle en devient vulgaire, surtout si elle est ‘menée’ par des curés progressiste où n’importe quoi se fait?
Si, au moins, la messe moderniste était célébrée par de bons prêtres qui la célèbrent dans l’esprit du rite Romain, avec foi et conviction, convaincus qu’ils célèbrent le Saint Sacrifice de la Messe ! Il y en a.