2017-48. Où le Chat chouan vous livre quelques unes de ses réflexions et quelques citations au sujet des élections républicaines.
« Loi du nombre, suffrage universel. – Etre « élu aux voix »… Mais parmi ces voix, combien ne sont que des échos ? »
Gustave Thibon,
in « Parodie et mirages ou la décadence d’un monde chrétien »
Ed. du Rocher – 2011, p. 126
Elections = aliénation.
Je trouve absolument incroyable qu’il y ait encore tant de gens qui s’imaginent que c’est en votant qu’ils exercent leur liberté. C’est justement tout le contraire ! En allant urner, ils aliènent totalement leur liberté.
En « donnant leur voix » – peu importe à qui, en l’occurrence – ils se plient à la règle du « jeu démocratique » (sic), c’est-à-dire qu’ils acceptent à l’avance le « verdict des urnes », et qu’en conséquence ils remettent de fait leur liberté entre les mains de celui qui sortira vainqueur du suffrage, qu’il ait été leur « candidat » ou pas.
Quel que soit le candidat d’ailleurs, on se rend compte que – sauf pour une toute petite minorité de « militants » dont le dévouement inconditionnel confine à l’hystérie – les électeurs qui votent pour lui ne lui accordent jamais une pleine confiance. Si vous n’en êtes pas convaincus, allez écouter les conversations du tout-venant : vous verrez bien qu’à l’évidence les électeurs sont généralement assez désabusés et votent rarement parce qu’ils sont convaincus qu’un candidat est le « meilleur », mais seulement parce qu’ils pensent qu’il est le « moins mauvais ». La nuance est d’importance.
Le « moins mauvais » : c’est celui dont ils s’imaginent, ou dont ils font semblant de croire, ou encore dont ils espèrent (sans trop d’illusions souvent), qu’il les trompera un peu moins que les autres, qu’il abusera un peu moins que les autres du crédit qu’ils lui accordent au travers de leur suffrage, qu’il lèsera leurs intérêts un peu moins que les autres… peut-être (car on n’en est jamais complètement sûr).
C’est dire que par ce système électoral tel qu’il est aujourd’hui pratiqué, l’immense majorité des citoyens a conscience de se remettre pieds et poings liés aux décisions d’élus sur lesquels ils ne pourront plus exercer aucun contrôle, qui ne leur rendront aucun compte, et contre lesquels le seul et unique recours sera de ne plus voter pour eux à l’élection suivante, après les avoir subis pendant un certain nombre d’années (ce qui leur permet de jouir jusqu’à leur mort de retraites et de prébendes en comparaison desquelles les privilèges de l’Ancien Régime sont peu de choses)… Et avec en arrière-plan la quasi certitude que celui pour lequel ils voteront alors ne vaudra sans doute pas mieux !
Néanmoins ils continuent de prétendre que voter leur permet d’exercer leur liberté ! Ils continuent de donner à cela le nom quasi magique de démocratie !
Je me demande s’il s’agit d’un aveuglement volontaire ou bien d’un manque de réflexion qui, à un tel niveau, doit être appelé ilotisme absolu, aliénation mentale, esclavage consenti, bêtise, stupidité, crétinerie et abrutissement.
Objection :
« Mais ceux qui s’abstiennent de voter subissent la même chose que ceux qui sont allés voter : l’abstention ne leur épargne pas de subir les mêmes inconvénients. Ils ne sont pas en dehors de la société ! »
Réponse :
« Certes ! Etant dans la société, ils subissent comme leurs concitoyens les résultats des élections, mais du moins n’ont-ils pas contribué en « idiots utiles » à l’esclavage que leur impose la république et n’ont-ils pas prostitué leur honneur et leur conscience, ce qui fait qu’ils demeurent malgré tout intérieurement libres et forts ! »
De Jacques Brel :
« Mettez onze imbéciles d’un côté, dix philosophes de l’autre ; les imbéciles l’emporteront. C’est ça, la démocratie ! »
Chèque en blanc.
Vous arrive-t-il souvent de signer des chèques en blanc ?
Moi je connais beaucoup de personnes qui ne le font jamais, même pour des très proches, même pour ceux avec lesquels elles partagent leur existence et dans lesquels elles disent cependant avoir confiance : ce n’est pas une confiance illimitée ; et il est tout simplement « raisonnable » et « prudent » qu’il en soit ainsi.
Alors, ce que vous ne faites pas pour ce qui concerne votre compte en banque, pourquoi le faites-vous pour la gestion de l’Etat, pour l’administration de votre pays, pour votre avenir et celui de vos enfants ?
D’autant plus que, ce chèque en blanc, vous le remettez à des personnes dans lesquelles vous n’avez pas totalement confiance, dont vous ne savez finalement pas grand-chose, envers lesquelles vous savez que vous devez garder une méfiance certaine (méfiance que les faits justifient par trop souvent)…
Alors, un « chèque électoral en blanc », est-ce bien raisonnable ? Est-ce bien prudent ?
Le système électoral actuel est l’exacte antithèse de la démocratie : il ne consiste en rien d’autre qu’en la remise sans aucun contrôle d’un chèque en blanc à des inconnus qui prétendent être vos amis… le temps d’une campagne électorale.
Et pas seulement à eux.
Car derrière eux, en réalité, il y a des inconnus – partis, lobbies, groupes d’intérêts, sociétés secrètes, trusts, groupes de pressions, systèmes politico-financiers complexes, officines occultes… etc. – , il y a toute la partie immergée d’un iceberg dont vous ne savez rien ou presque rien ; et c’est là que se trouvent les véritables décideurs, les véritables acteurs de la vie politique aujourd’hui. Les candidats et les élus ne sont que leurs pantins articulés dont ils tirent les ficelles dans l’ombre.
Le chèque en blanc que vous signez inconditionnellement lorsque vous glissez votre bulletin dans l’urne ne va pas simplement au candidat, au mouvement ou au parti auxquels vous donnez votre voix : il tombe en réalité dans la poche de ces décideurs occultes qui se chargeront, eux, d’y écrire un chiffre et beaucoup de zéros derrière…
A de très rares exceptions près (et uniquement à l’échelon local), quelle que soit la marionnette « élue démocratiquement », l’actuel système prétendûment représentatif vous livre pieds et poings liés à la maçonnerie dont la république est l’émanation, vous livre pieds et poings liés aux grands groupes financiers internationaux, vous livre pieds et poings liés aux décideurs de l’ombre qui méprisent au plus haut point et ce que vous pensez et ce que vous êtes.
Du « contrat social »…
La prétendue démocratie, telle qu’elle est conçue aujourd’hui, repose sur une fiction : celle du « contrat social » théorisé par Rousseau (que sa mémoire soit en malédiction !).
Mais le « contrat social » - auquel même certains mitrés croient bon devoir se référer quand ils veulent parler de politique – n’a historiquement jamais existé. Jamais !
L’idée de « contrat social » est une fiction philosophique qui se fonde sur une fausse notion de la nature humaine : la notion rousseauiste de la bonté naturelle de l’homme.
Mais la nature humaine n’est pas une nature bonne que corromprait la société, c’est une nature créée bonne, certes, mais qui est déchue – pas en totalité cependant – et qui, laissée à elle-même, incline vers le mal ; une nature déchue qui toutefois porte aussi en elle la capacité d’être relevée, d’être réparée, d’être – par la grâce de Dieu, par les grâces de la rédemption accomplie par le Christ Sauveur – élevée à l’ordre surnaturel (pour lequel elle a été créée).
Il n’existe pas de « contrat social » : l’homme est par nature un « animal social » (« Zoon politikon » selon la définition aristotélicienne) ; l’homme est par nature un être vivant fait pour vivre en société, un être vivant qui ne peut vraiment devenir un homme que s’il grandit dans la société de ses semblables (sans société, l’homme n’est qu’un enfant-loup).
L’individu en tant qu’individu n’existe que parce qu’il vit en société (famille, village, paroisse, corps de métier, corporations, associations diverses…), c’est la société qui lui permet de devenir pleinement un individu unique. Tandis que le menteur Rousseau a échafaudé son système (système idéologique directement inspirateur de la révolution et de la république française) en faisant abstraction des faits réels et en imaginant que l’individu préexiste de manière parfaite avant la société.

Vous pouvez laisser une réponse.
Les principes que vous énoncez sont évidemment ceux que nous tentons de suivre habituellement. Mais les circonstances ont leur importance. Quand il y a le feu à la maison, on ne va pas demander au pompier qui arrive s’il ne vit pas en concubinage ! Les événements qui se sont déroulés sous nos yeux ont abouti à une situation où tout doit être tenté pour empêcher le fils de Satan de régner ! Et si la personne que le Seigneur nous donne pour nous sauver n’est pas une sainte, Il lui donnera tout de même la capacité de réussir !
Réponse de Lully :
Comme supra, je réponds que ces propos n’engagent que vous : pour nous, on ne peut pas aller contre les principes sans de plus grands dommages que ceux que l’on prétend éviter dans l’immédiat…
Pas sûr que les philosophes soient plus intelligents que les imbéciles…
Ce qui est certain, c’est que quand on se reconnaît dans le démon, on donne sa voix à la démoncratie !
Dans tous les cas, le résultat immanquable du suffrage universel, c’est : « liberez Barrabas »!
0h… que c’est bien vu!
J’avais, adolescent, un prof civil (école des frères St-Jean Baptiste de La Salle) parlant du suffrage universel et tapant de rage sur son bureau :
« Le peuple est bête… comment voulez-vous…? »
Très instructif… On ne peut que s’interroger… surtout en cette période électorale…
Bien cha(t)micalement.
Tout en étant pleinement d’accord pour reconnaître que les élections sont des foutaises et des attrapes nigauds, il devient absolument nécessaire de changer le cours des choses. On ne peut aller plus loin. Il faut une révolution. Voter Le Pen, c’est accepter de donner un grand coup de pied dans la fourmilière pour inverser une situation inacceptable. Cela déclenchera une guerre civile ? Et alors ? Devons-nous accepter de continuer cette route vers la tyrannie mondialiste ?
Je suis royaliste, mais je sais que mes convictions ne changeront rien à rien.
Si des événements comparables à une purification ou un châtiment doivent arriver, eh bien, allons-y! On ne peut laisser aller les choses sans intervenir. Et le seul moyen humain d’intervention, actuellement, c’est le second tour de ces élections.
Désolé de me démarquer de votre logique.
Réponse de Lully :
Ces propos n’engagent que vous : pour nous, on ne peut pas aller contre les principes sans de plus grands dommages que ceux que l’on veut éviter…
« Dans les circonstancies présentes, c’est un strict devoir pour tous ceux qui en ont le droit, hommes et femmes, de prendre part aux élections. Quiconque s’en abstient, spécialement par indolence ou par lâcheté, commet en soi un péché grave, une faute mortelle » (Pie XII, aux Curés de Rome, le 10 mars 1948).
Ma question est : que doit on faire en bon chrétien ?
Réponse de Lully :
1) cette citation du Vénérable Pie XII était adressée aux curés de Rome dans des circonstances particulières de la ville et de l’Italie en 1948.
2) cette citation est un avis donné certes par un pape que nous vénérons particulièrement pour de multiples raisons, mais elle ne constitue pas une déclaration magistérielle et encore moins une déclaration infaillible.
3) dans le cas de l’Italie en 1948, il y avait des candidats qui étaient véritablement catholiques et qui ne se démarquaient pas de la doctrine et de la morale catholiques… ce n’est pas précisément le cas en 2017 en France.
4) votre conscience vous permet-elle de voter pour un candidat qui est excommunié à plusieurs titres (sa vie personnelle, son état de vie, sa défense de l’avortement, son approbation à certaines lois immorales… etc.) ?
5) est-il permis d’utiliser un mauvais moyen pour parvenir à une fin louable ?
Carrière :
Oui, je suis d’accord avec vous dans le fond (n’ayant jamais voté de ma vie ! je ne vous dirai pas mon âge…) mais quelle solution préconisez-vous ? Moi, je choisirais le « moindre mal », même si ce n’est pas l’idéal. Au moins le pouvoir « franc macron » sera ébranlé et rencontrera une certaine résistance ! Ne pas montrer à ce type que l’on n’est pas d’accord avec lui, ce n’est pas possible cette fois-ci ! Qui ne dit mot consent, malheureusement…
Réponse de Lully :
Je me répète, mais en ce qui nous concerne nous nous en tenons aux principes, de manière stricte et rigoureuse. Comme disait feu Mgr le Prince Alphonse : « N’étant pas républicain, je ne vais pas voter pour un président de la république ». Nous nous en tiendrons aux consignes données jadis par le comte de Chambord et dont les années écoulées nous montrent le bien fondé et la justesse de vues.