2017-16. De la religion officielle de la république française.
Vendredi 10 février 2017,
Fête de la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, vierge de l’Ordre de Saint-Augustin ;
Mémoire de Sainte Scholastique.
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En France, quoi que prétende l’article 2 de la loi dite « de séparation des Eglises et de l’Etat », il existe bel et bien une religion d’Etat, une religion qui présente un caractère obligatoire, une religion reconnue, salariée et subventionnée par l’Etat, qui est le culte de la république elle-même et de ses « valeurs ».
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Cette religion a ses « mystères » : les « valeurs de la république » ne sont jamais pleinement explicitées, mais toujours exaltées et célébrées derrière d’épais nuages d’encens citoyen.
Cette religion a ses « dogmes », sur lesquels ne peut être menée aucune étude critique (au sens objectif et rationnel de ce qualificatif), et à propos desquels ne peut être soulevé aucun doute sans risquer d’encourir de graves sanctions.
Cette religion a son « clergé », chargé de l’enseigner et d’en promouvoir le culte.
Ici, on peut faire une distinction entre a) le « bas clergé » séculier (que l’on trouve essentiellement dans « l’éducation nationale » : enseignants et fonctionnaires plus ou moins appliqués à mettre en oeuvre les consignes du ministère), b) le « bas clergé » régulier (francs-maçons des degrés inférieurs, membres de sociétés de pensées – plus ou moins secrètes, plus ou moins élitistes – , bénévoles de certaines associations humanitaires), et surtout c) son « haut clergé » : caste très fermée à laquelle on n’accède pas par le mérite personnel mais par un jeu complexe de rouages savants qui conjuguent les copinages, les collusions d’intérêts, les cooptations, la corruptions et les chantages, avec une idéologie résolue ; caste de hauts pontifes qui ne paraissent que très rarement sur le devant de la scène, parce qu’ils préfèrent rester dans la pénombre…
Cette religion a son « inquisition », police de la pensée dont les agents zélés sont habilement dispersés dans la magistrature, la presse, l’enseignement, la fonction publique, voire les Eglises… etc.
Inquisition en comparaison de laquelle celle de la légende noire de Torquemada fait figure de conte pour enfants de grande section maternelle.
Cette inquisition-ci ne vous fera habituellement pas brûler sur une place publique mais, d’une manière irrémédiable, elle vous tuera de réputation après vous avoir jeté en pâture aux médias.
Cette religion à ses « excommunications » : quiconque n’adhère pas strictement à ses dogmes ou s’écarte de l’orthodoxie républicaine officielle se trouve très rapidement mis au ban de la société, marginalisé, « diabolisé ».
Cette religion a sa « liturgie », bien codifiée, constituée de campagnes électorales, de débats républicains, de rituels sacralisés autour de l’isoloir et de l’urne, d’investitures, de célébrations « citoyennes » auxquelles il est de très mauvais ton de ne pas assister (qui ont lieu à dates fixes [14 juillet, 8 mai, 11 novembre... etc.] ou mobiles – comme ce peut-être le cas à l’occasion de drames qui émeuvent le peuple -), de « processions laïques » que l’on appelle des mobilisations de rue, de « canonisations laïques » que l’on appelle des « panthéonisations », de plantations d’arbre ou de dévoilement de plaques… etc.
Cette religion a ses « conciles » et ses « synodes », appelés aussi « concertations citoyennes », « états généraux » de ceci ou « grenelles » de cela, sessions ordinaires ou extraordinaires du parlement, réunions du Congrès (qui se tiennent à Versailles : excusez du peu !).
Cette religion a ses « figures prophétiques », ses « saints » et ses « martyrs », dont on exalte l’exemple devant les enfants et les jeunes, et auxquels on dédie non pas des autels mais des monuments publics et des rues : Jean Moulin, Voltaire, Louise Michel, Jean Jaurès, Marie Curie, Victor Hugo, Lucie Aubrac…
Cette religion a ses « reliques » et ses « objets consacrés » autour desquels se concentre sa dévotion, et qu’il serait sacrilège de mépriser : drapeau tricolore, bustes de « Marianne », colonne de la place de la Bastille (cf. > ici), et autres arbres de la liberté…
Cette religion a ses « antres sacrés » au fond desquels vaticinent quelques modernes pythies transmettant infailliblement les oracles auxquels la république doit se conformer religieusement : le plus connu de ces sanctuaires occultes et pseudo-mystiques est le siège du Grand-Orient, rue Cadet à Paris, mais il en existe plusieurs autres, très discrets voire secrets…
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Faut-il développer encore ?
Tout ce que j’ai déjà explicité ci-dessus n’est-il pas l’évidente démonstration que la république est une forme de contre-Eglise ?
Elle singe et copie tout ce qui appartient en propre à l’unique religion révélée pour se substituer à elle.
Cet ersatz de religion – religion séculière, religion laïque – qui cherche à supplanter le catholicisme ne peut, à l’évidence, qu’être inspiré par le singe de Dieu, par « l’ennemi (qui) s’élève au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu, ou qui est adoré, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se faisant passer lui-même pour Dieu » (2 Thess. II, 4) : Satan, le véritable instigateur et maître de la république française.
Lully.
Voir aussi :
Pourquoi catholicisme et maçonnerie sont incompatibles (1ère partie) > ici
Pourquoi catholicisme et maçonnerie sont incompatibles (2ème partie) > ici
et la question de l’infiltration maçonnique dans l’Eglise > ici
Carte éditée à l’occasion d’un congrès de loges affiliées au Grand-Orient de France
tenu à Genève en 1904 :
on y voit la république avec sa devise (« empruntée » au Grand-Orient)
triomphant du catholicisme symbolisé, entre autres, par la tiare et la mitre épiscopale,
ainsi que des royautés chrétiennes.

Vous pouvez laisser une réponse.
J’ai tant envie de décomposer RE-PU-BLI-QUE en début de mots « élogieux » définissant ce que j’en pense (mais la bienséance m’interdit de dévoiler ces mots crus!) que je m’impose le silence.
BRAVO et MERCI, mon Cher Lully, d’oser mettre au jour le canevas de cette religion trop peu connue et subie… Brillante oeuvre de nos bonheurs douloureux.
Merci de cette description de la satanique RÉPUBLIQUE UNIVERSELLE : combien de temps encore avant qu’elle ne soit abattue, alors qu’elle est toujours triomphante en cette année du 3ème centenaire de la création officielle de la maçonnerie (24 06 1717) ?
Merci pour cette mise en mots et en forme de « l’inquisition » morale, de ce viol des consciences que nous subissons de plus en plus violemment et ouvertement.