2016-85. Le divin Enfant réveillé par le cri de la France.
2 décembre,
Dans l’Ordre de Saint Augustin, la fête du Bienheureux Jan van Ruysbroeck (cf. > ici) ;
Anniversaire de la bataille de Loigny (2 décembre 1870).
La bannière de Loigny
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Hier, à l’occasion de la fête du Bienheureux Charles de Jésus (cf. > ici), je vous citais ces lettres de Son Excellence Monseigneur Bonnet qui confiait « l’Eglise affligée » (Ecclesia Dei afflicta) et « la France meurtrie » à l’intercession de son prêtre que des traîtres avaient assassiné quelques mois plus tôt.
C’est dans la continuité de ces préoccupations spirituelles pressantes – car l’Eglise est toujours, et peut-être bien plus qu’en 1917, affligée ; et la France est encore bien davantage meurtrie de nos jours, même si c’est d’une autre manière -, que je veux vous écrire en ce 2 décembre.
J’ai déjà eu l’occasion de vous parler (par exemple > ici ou > ici) de la collection de canivets de Frère Maximilien-Marie.
Aujourd’hui, en voici un qui, tout en s’accordant merveilleusement à ce temps de l’Avent, qui nous fait tendre vers la Nativité du Verbe de Dieu incarné avec une ardeur renouvelée, s’inscrit admirablement et dans l’anniversaire de la célèbre bataille de Loigny, et dans notre sollicitude spirituelle pour cette France tant aimée où « il y a grande pitié ».
Cette image en taille-douce publiée chez Ch. Letaille (éditeur pontifical -rue Garancière, 5 – Paris) avec la référence PL. 26, s’intitule « Le divin Enfant réveillé par le cri de la France ».
En voici tout d’abord une vue générale :
L’en-tête porte cette inscription : « Je crois en Jésus-Christ né de la Vierge Marie » qui surmonte, dans une espèce de mandorle, une représentation de l’Enfant Jésus, couché sur la paille.
Les yeux du Saint Enfant Jésus sont légèrement inclinés vers le bas où, appuyés contre le bois de sa crèche, nous découvrons une branche de lys, un bourdon de pèlerin avec la gourde qui y est attachée, et une bannière dont la hampe se termine par une croix ouvragée ; sur le tissu blanc de cette bannière est écrit le nom « France ».
Les lys et le bourdon qui encadrent cette bannière blanche symbolisant la France, semblent évoquer le grand élan des pèlerinages nationaux issu de l’effondrement, de la défaite et des humiliations de 1870-1871, alors qu’on espérait une restauration royale, et que la France, pénitente et vouée (c’est-à-dire engagée par un vœu : « Gallia pœnitens et devota », comme l’affirme l’inscription sous la grande mosaïque du sanctuaire à Montmartre), se tournait suppliante vers le divin Coeur de Jésus.
A l’arrière-plan, dans un double rayon qui descend de la représentation des deux Cœurs unis de Jésus et Marie qui sont figurés au sommet de la mandorle, on aperçoit la façade de la basilique de Saint-Pierre au Vatican, avec l’obélisque dressé au centre de la colonnade du Bernin.
La France pénitente et vouée au premier plan, le symbole de l’Eglise romaine à l’arrière-plan, ceci renvoie immanquablement au texte du Voeu National :
« En présence des malheurs qui désolent la France et des malheurs plus grands peut-être qui la menacent encore. En présence des attentats sacrilèges commis à Rome contre les droits de l’Eglise et du Saint Siège, et contre la personne sacrée du vicaire de Jésus Christ. Nous nous humilions devant Dieu, et réunissant dans notre amour l’Eglise et notre patrie, nous reconnaissons que nous avons été coupables et justement châtiés.
Et pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l’infinie miséricorde du Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus Christ le pardon de nos fautes, ainsi que les secours extraordinaires qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France nous promettons de contribuer à l’érection, à Paris, d’un sanctuaire dédié au Sacré Cœur de Jésus ».
N’oublions pas que la bataille de Loigny, le 2 décembre 1870, au cours de laquelle les Zouaves Pontificaux, rentrés de Rome et incorporés à l’armée française sous le commandement du général Gaston de Sonis, soutinrent héroïquement l’assaut des envahisseurs, eut alors un retentissement considérable.
Sur ce champ de bataille, avait été déployée la bannière du Sacré-Cœur (cf. photo en haut de page) brodée par les Visitandines de Paray-le-Monial et déposée sur le tombeau de Saint Martin à Tours avant d’être confiée au colonel-comte Athanase de Charette, et ce haut fait ne manqua pas d’inspirer les initiateurs du Vœu National, Messieurs Alexandre Legentil et Hubert Rohault de Fleury.
Le cartouche gravé au-dessous de cette représentation symbolique fait une allusion explicite au fameux cantique « Pitié, mon Dieu ! », dont le refrain originel suppliait : « Dieu de clémence, ô Dieu vainqueur, sauvez Rome et la France, au nom du Sacré-Cœur ! »
Le verso de cette émouvante image porte ce texte :
Venez, divin Messie, venez renaître au milieu de nous !
La France repentante vous appelle, la France vous tend les bras ;
recevez-la dans les vôtres…
Que les rayons de lumière et d’amour qui s’échappent du soleil ardent de votre divin Cœur,
rendent la vue aux aveugles, réchauffent les âmes glacées dans le sommeil de l’oubli et de l’indifférence,
ressuscitent nos morts à la grâce ;
et que tous, unis en UN, nous n’ayons plus qu’un seul désir, qu’un seul vouloir :
Le triomphe de l’Eglise,
le règne de Dieu sur la terre,
en attendant la réunion des élus dans la paix et la joie des cieux.
+
O Cœur très doux et très clément de Jésus,
daignez faire miséricorde à la France !
Nous vous le demandons par le Cœur très saint et immaculé de votre Bienheureuse Mère,
à qui votre amour filial n’a jamais rien refusé !
+
Comme je vous l’écrivais en commençant, chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion, tout ceci demeure bien actuel et nous ne pouvons que le faire nôtre, et crier nous aussi ardemment vers le Ciel :
« O Cœur très doux et très clément de Jésus,
daignez faire miséricorde à la France ! »
Ainsi soit-il !
Lully.
Voir aussi :
– « Les plaies de la France pansées par Marie » > ici
– La prophétie de Madame Royer sur la France > ici
– « Cœur de Jésus, sauvez la France, ne l’abandonnez pas » > ici
- « Sauvez Rome et la France, au nom du Sacré-Cœur » > ici
Vous pouvez laisser une réponse.
Pitié mon Dieu ! il y a grande misère au pays de France.
Venez divin Messie…
On ne l’entend plus guère !
Merci Lully.
Merci Cher Frère.
Reine Claude