2016-80. Où, à l’occasion de la fête des Saintes Reliques, le Maître-Chat narre la manière dont il a été en pèlerinage auprès des reliques de Saint Antoine le Grand.

Samedi soir 5 novembre 2016,
Fête des Saintes Reliques.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire dans ce blogue (cf. > ici), chaque 5 novembre, nous célébrons la fête des Saintes Reliques, fête propre à un certain nombre de diocèses et de congrégations.

En notre Mesnil-Marie, vous le savez aussi, nous gardons dans l’oratoire un assez grand nombre de reliques pour la conservation et l’exposition desquelles notre Frère Maximilien-Marie a aménagé une ancienne bonnetière du début du XVIIIe siècle…

Sacellum reliquiarum dans l'oratoire du Mesnil-Marie

« Sacellum reliquiarum » :
l’armoire des reliques dans l’oratoire du Mesnil-Marie.

L’un des derniers reliquaires à avoir pris place dans le « sacellum reliquiarum » – l’armoire des reliques – est un morceau de bure, découpé en forme de tunique, qui a été mis en contact direct avec la Sainte Tunique d’Argenteuil.
En effet, comme notre Frère ne pouvait se rendre à la basilique Saint-Denys d’Argenteuil à l’occasion de l’ostension solennelle qui a eu lieu au printemps dernier, il a obtenu du très sympathique recteur de la basilique ce que l’on appelle en jargon ecclésiastique un « tetigit » (ce qui signifie littéralement « il a touché »), c’est-à-dire un morceau d’étoffe qui a touché à l’insigne relique et qui, de ce fait, est devenu lui-même une relique de troisième classe ; c’est un usage très ancien de l’Eglise, puisque, par exemple, on sait que les premiers chrétiens mettaient des linges au contact des tombes des Saints Apôtres Pierre et Paul et les rapportaient chez eux comme des reliques.

Reliquaire de la Sainte Tunique

« Tetigit » de la Sainte Tunique d’Argenteuil au Mesnil-Marie.

Mais, si j’ai pris ce soir la plume, c’est pour vous raconter que, il y a quelques semaines, je ne me suis pas contenté de vénérer les reliques conservées dans notre oratoire, aussi précieuses soient-elles, mais que j’ai eu l’occasion de me rendre « en chair et en os », comme on dit familièrement, en pèlerinage auprès des reliques de Saint Antoine le Grand. Le fait est assez rare pour que je le souligne, puisque, de manière habituelle, je ne quitte le Mesnil-Marie et ne monte en automobile que pour me rendre chez Madame la Doctoresse des chats…

Je vous ai transcrit, il y a quelques années, une belle histoire de notre Frère Maximilien-Marie sur les liens privilégiés qu’eurent de nombreux saints avec les animaux (cf. la première des quatre parties > ici ; ensuite cliquer sur le lien en fin de chaque épisode). Or, s’il est un saint qui a un rapport très particulier avec les animaux, c’est bien Saint Antoine le Grand, appelé aussi parfois Saint Antoine d’Egypte, « père de tous les moines d’Orient et d’Occident », pour la fête duquel, le 17 janvier, la Sainte Eglise a même institué une bénédiction des animaux (voir > ici).

Saint Antoine le Grand entouré d'animaux - détail de la châsse de Saint Antoine

Saint Antoine le Grand dans le désert entouré d’animaux qu’il bénit
(bas relief d’argent – détail de la châsse de Saint Antoine le Grand à Saint-Antoine-l’Abbaye)

Les reliques de Saint Antoine le Grand se trouvent, depuis la seconde moitié du XIe siècle, dans l’église abbatiale du village aujourd’hui dénommé Saint-Antoine-l’Abbaye, en Dauphiné, à une trentaine de lieues environ de notre Mesnil-Marie.
Frère Maximilien-Marie s’y rend lui-même en pèlerinage environ une fois par an. D’habitude, il ne m’y emmène pas, car il sait que je n’apprécie pas trop les voyages en automobile…

…Toutefois, à la mi-octobre dernière, notre Frère devait se rendre à La Salette : en effet, l’association des descendants des Zouaves Pontificaux, avec laquelle vous savez qu’il a des liens étroits (cf. par exemple > ici), en cette année du cent-septentième anniversaire de l’apparition et parce que Maximin Giraud a lui-même intégré un temps le corps des Zouaves Pontificaux, tenait à La Salette son assemblée générale annuelle. C’était donc une occasion unique d’approfondir le message donné aux hommes par la Sainte Mère de Dieu sur la sainte montagne, et de réfléchir sur les prolongements de cette apparition dans l’histoire de l’Eglise et de la Chrétienté… D’ailleurs, Frère Maximilien-Marie était sollicité pour donner une conférence sur ces thèmes lors du séjour.

Bref ! Accompagné d’un ami, notre Frère devait partir pour La Salette le 13 octobre dans la matinée et ne revenir que le samedi 15 octobre en fin d’après-midi.
Il m’a demandé si – bien que je n’aimasse point les longs trajets en voiture – je voulais l’accompagner, ou si je préférais rester pendant trois jours tout seul au Mesnil-Marie (avec toutefois la visite d’un voisin une fois par jour pour remplir mon écuelle). Tout bien réfléchi, j’ai opté pour le voyage à La Salette : même si je savais qu’à l’hôtellerie du sanctuaire je resterai dans sa cellule, du moins étais-je sûr que je ne serai jamais trop longtemps séparé de mon papa-moine !

Saint-Antoine-l'Abbaye

Saint-Antoine-l’Abbaye : l’abbatiale dominant le village.

De La Salette même, je ne vous dirai rien de plus aujourd’hui car cela n’entre pas dans mon propos, mais c’est parce que je m’étais montré particulièrement sage et patient durant les longs voyages et pendant le séjour à l’hôtellerie du sanctuaire que, lors de notre retour, Frère Maximilien-Marie a proposé que nous fassions une halte à Saint-Antoine-l’Abbaye, afin qu’il puisse me présenter directement à la bénédiction et protection de Saint Antoine le Grand.
Sitôt dit, sitôt fait, car le village n’est pas très éloigné de l’autoroute que nous empruntions.

Maître-autel de l'abbatiale Saint-Antoine

Maître-autel de l’abbatiale, à l’intérieur duquel sont conservées les reliques de Saint Antoine.

C’est dans mon panier de voyage que Frère Maximilien-Marie m’a introduit dans l’abbatiale : il m’en avait tellement parlé que j’ai bien reconnu tout ce qu’il m’ en avait décrit.

J’ai été impressionné par la majesté et les proportions du splendide maître-autel de marbre et de bronze à l’intérieur duquel sont conservées les reliques du saint anachorète.
Mais je me suis aussi très rapidement senti en pays de connaissance, puisque deux de mes congénères montent la garde de part et d’autre du lieu sacré où sont conservées ces insignes reliques…

Lion gardant les reliques de Saint Antoine

Lion gardant les reliques de Saint Antoine (détail du maître-autel)

C’est par l’arrière du maître-autel que, à travers une lourde grille de bronze, l’on peut apercevoir la châsse d’argent en laquelle sont renfermés les précieux ossements du grand Saint Antoine.

arrière du maître-autel

L’arrière du maître-autel et la grille par laquelle on aperçoit le reliquaire.

Frère Maximilien-Marie m’a alors fait sortir de mon panier, et, me tenant dans ses bras, m’a présenté à cette grille, pour que je sois au plus près des reliques…

Lully près des reliques de Saint Antoine 1

Lully près des reliques de Saint Antoine 2

Dans mon coeur, je me suis uni à la prière affectueuse de mon papa-moine qui me confiait à la protection de Saint Antoine et me recommandait à sa bénédiction.

J’ai aussi pu admirer cette très belle châsse, et frère Maximilien-Marie m’a expliqué que, lors du pèlerinage annuel (à l’Ascension, je crois), elle est extraite du maître-autel, portée en procession dans la cour d’honneur de l’abbaye, et que, à l’issue de cette procession, les fidèles ont l’habitude de passer sous le reliquaire maintenu un peu en hauteur.

châsse de Saint Antoine le grand

Châsse de Saint Antoine le Grand, en bois sombre et en argent, telle qu’on peut l’apercevoir à travers la grille du maître-autel (les bas reliefs représentent des scènes de la vie et la mort de Saint Antoine).

Ce samedi 15 octobre, où je fus donc « présenté à Saint Antoine », reste donc un grand et beau jour pour moi : je suis vraiment très heureux d’avoir pu approcher si près de sa châsse et j’ai voulu profiter de la fête liturgique propre des saintes reliques pour vous partager ma joie…

Pour terminer, laissez-moi vous montrer ce beau tableau d’un peintre baroque de l’école napolitaine, Francesco Guarino (1611-1654), représentant la rencontre de Saint Antoine avec le centaure : j’aime particulièrement cette oeuvre parce que Saint Antoine y est vêtu de noir et de blanc… comme je le suis moi-même !

pattes de chatLully.

Francesco Guarino Saint Antoine et le centaure 1642

Francesco Guarino : Saint Antoine et le centaure (1642)

Vous pouvez laisser une réponse.

9 Commentaires Commenter.

  1. le 17 janvier 2024 à 17 h 53 min Thizy écrit:

    L’armoire des reliques est splendide !

  2. le 16 novembre 2020 à 21 h 14 min Jean-Eudes de T. écrit:

    Au temps pour moi ! (En réalité, je me doutais bien que vous aviez traité le sujet, mais ma paresse proverbiale aura encore une fois été plus forte que ma curiosité naturelle)

    Merci à vous. Votre propos est certainement plus érudit que celui de mon lien (qui m’avait tout de même permis jadis de connaître cette Sainte, dont on fête aujourd’hui l’homonyme de Helfta). Dès demain, je prendrais plaisir à lire votre article.

    Bien cordialement.

  3. le 16 novembre 2020 à 18 h 30 min Maître-Chat Lully écrit:

    Sainte Gertrude de Nivelles est évoquée sur ce blogue > ici

  4. le 16 novembre 2020 à 15 h 36 min Jean-Eudes de T. écrit:

    Un lecteur assidu.

    Ne pas oublier non plus Sainte Gertrude de Nivelles, sainte protectrice des chats !

    http://www.chatsnoirs.com/pages/au-chat-noir/ste-gertrude-protectrice-des-chats.html

    Que Dieu vous garde !

    Vive le Christ-Roi et vive la France nouvelle !
    (Dès lors que la pourriture j…-maçonnique sera éradiquée de la surface de sa terre bénie)

  5. le 6 novembre 2016 à 10 h 39 min Paulette L. écrit:

    As-tu bien prié saint Antoine pendant que tu étais près de lui, cher petit Minou ?
    Notre France, l’Europe et le monde entier ont tellement besoin de la prière des saints…

  6. le 6 novembre 2016 à 6 h 30 min Benoît MN écrit:

    Notre évêque, Mgr de Kérimel, célèbre chaque année la fête de l’Ascension à Saint-Antoine : la messe est suivie d’une procession de la châsse du saint, puis devant l’abbatiale les pèlerins peuvent passer sous la châsse.
    En 2009, l’évêque a repris cette tradition du moyen-âge, abandonnée vers 1970 : cf vidéo https://www.youtube.com/watch?v=5cxxDlWLYEU

  7. le 5 novembre 2016 à 21 h 06 min Jean-Pierre G. écrit:

    Un grand Saint mais aussi un beau village
    https://www.youtube.com/watch?v=7-pTHHJqSuo

  8. le 5 novembre 2016 à 20 h 13 min Béa Kimcat écrit:

    Coucou Lully
    Bien contente pour toi que Frère Maximilien-Marie t’ait fait sortir de ton panier pour que tu sois au plus près des reliques et et qu’il t’ait confié à la protection de Saint Antoine…
    Bien cha(t)micalement.
    Béa kimcat

  9. le 5 novembre 2016 à 19 h 53 min Rachel écrit:

    Cher Lully,
    je suis très heureuse pour toi ; frère Maximilien-Marie, ton papa-moine, t’a présenté à Saint Antoine du Désert, qui est un grand saint, un saint protecteur de tous les animaux. Je le prie souvent, en lui demandant de protéger les chats, les miens, et ceux du quartier…et les autres compagnons à quatre pattes…
    Saint dimanche.
    Rachel.

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