2016-71. « Pour que son peuple soit ramené à la foi de ses aïeux et à la pratique religieuse ».

Dernier dimanche de septembre
et 3 octobre,

Fête de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face,
céleste patronne de la France en second avec Sainte Jehanne d’Arc.

   Au dernier dimanche de septembre, en France, on célèbre la solennité de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face, dont le jour de la fête est assigné au 3 octobre.
Profitons-en donc pour lire – ou relire – la lettre apostolique par laquelle Sa Sainteté le Pape Pie XII a proclamé la jeune carmélite de Lisieux patronne céleste de la France en second, après Notre-Dame de l’Assomption.

Nous nous sommes permis, en reproduisant ce texte, de mettre en caractères gras les passages qui expliquent et motivent ce céleste patronage : les « ruines immenses tant spirituelles que temporelles » de notre temps sont sans nul doute différentes de celles laissées par la seconde guerre mondiale, mais elles n’en sont pas moins réelles et graves, nécessitant peut-être plus encore le recours à nos célestes protecteurs…

Ste Thérèse jouant Ste Jehanne d'Arc dans une récréation du Carmel

« J’aime la France ma patrie,
Je veux lui conserver la foi ;
Je lui sacrifierai ma vie
Et je combattrai pour mon roi. »

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus jouant le rôle de Sainte Jehanne d’Arc
lors d’une récréation au Carmel.

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PIE XII
Lettre Apostolique

« Sanctae Romanae Ecclesiae »

par laquelle Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, vierge, carmélite de Lisieux,
est établie patronne en second de toute la France.

   Le cardinal de la Sainte Eglise romaine, archevêque de Paris (note 1), Nous fait connaître, parlant aussi au nom de tous les autres cardinaux, archevêques et évêques de France, son souhait ardent de Nous voir daigner, par un effet de Notre bienveillance, déclarer sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus patronne en second de la France entière.
Comme la très noble nation française a déjà, depuis plusieurs siècles, pour patronne principale la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, et pour patronne en second, sainte Jeanne d’Arc, depuis sa canonisation, les évêques, d’un commun accord, ont jugé opportun, surtout en ces temps de détresse, de ménager aux fidèles de France une autre intercession particulière auprès de Dieu, celle de la sainte carmélite de Lisieux qui, pour que la foi catholique se conserve toujours et avec fermeté chez ses compatriotes, a témoigné à sa patrie un grand amour en la recommandant à Dieu le plus possible.
Le cardinal de Paris ajoute que Notre prédécesseur, de récente mémoire, le pape Pie XI, avait bien voulu instituer sainte Thérèse patronne des missions ; et puisque aujourd’hui la France elle-même, en raison des ruines immenses tant spirituelles que temporelles que la dure et terrible guerre présente lui a causées, peut être considérée comme un très vaste champ à cultiver par le labeur missionnaire pour que son peuple soit ramené à la foi de ses aïeux et à la pratique religieuse, il ne faut pas douter que ce saint patronage, instamment sollicité, tournera au plus grand bien et au profit spirituel de la nation française ; car tout le monde connaît de quelle affection, de quelle gloire, de quel culte vous, les Français, même des classes les plus humbles, honorez sainte Thérèse.
Au vrai, Nous-même déjà, avant d’être élevé au pontificat suprême, lorsque Nous accomplissions les fonctions de légat dans la ville de Lisieux, en 1937 (note 2), Nous avons recueilli à ce sujet des témoignages éclatants et mémorables, si bien que les voeux que le cardinal de Paris, parlant à la fois en son nom personnel et au nom des autres évêques, Nous présente avec instance, Nous estimons qu’ils doivent être favorablement accueillis aujourd’hui.
C’est pourquoi, après avoir entendu Notre Vénérable Frère le cardinal de la Sainte Eglise romaine, évêque de Palestrina, préfet de la Sacrée Congrégation des Rites (note 3), de science certaine, et après mûre délibération, usant de la plénitude de Notre pouvoir apostolique, par la teneur de la présente lettre et d’une façon perpétuelle, Nous déclarons et instituons sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus patronne en second de toute la France auprès de Dieu, en ajoutant tous les privilèges liturgiques et les honneurs qui appartiennent d’ordinaire aux célestes patrons de ce genre. Nonobstant toutes choses contraires.
Nous accordons et proclamons ces faveurs en décrétant que la présente lettre est et restera toujours valable dans toute sa force et son efficacité, qu’elle a et gardera ses effets pleins et entiers, qu’aujourd’hui et à l’avenir elle assurera la plénitude de ses avantages à ceux à qui elle s’adresse ou pourra s’adresser ; qu’il faut ainsi juger et décider, et que serait nul et sans effet à partir de maintenant tout ce qui pourrait être tenté en dehors de ceci, sciemment ou par ignorance, par qui que ce soit, par n’importe quelle autorité.

Donné à Rome, auprès de Saint Pierre, sous l’anneau du Pêcheur, le 3 mai de l’an 1944, le sixième de Notre Pontificat.

L. Card. Maglione, Secrétaire d’Etat.

A. A. S-, XXXVI, 1944, p. 329
Texte latin sur le site du Saint-Siège > ici

Armoiries de Pie XII

Note 1 : Il s’agissait alors de Son Eminence Monsieur le Cardinal Emmanuel Suhard.
Note 2 : Son Eminence Monsieur le Cardinal Eugenio Pacelli, futur Pie XII, avait été le légat a latere de S.S. le Pape Pie XI en juillet 1937 aux cérémonies de la dédicace de la basilique de Lisieux. C’est après les fêtes de Lisieux qu’il prononça à Paris, dans la chaire de Notre-Dame, le fameux discours sur la vocation de la France (cf. > ici).
Note 3 :
Son Eminence Monsieur le Cardinal Carlo Saloti.

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 3 octobre 2016 à 16 h 18 min Artur écrit:

    Cardinal Suhard – Sur les murs de l’église de Brains-sur-Marches en Mayenne qui est celle de son enfance, l’on trouve retranscrites quelques belles paroles de ce prélat. Notamment celles-ci :
    “On a trop dit que Sainte Thérèse était une petite voie, on l’a trop identifiée à sa “petite voie” . Sainte Thérèse n’a jamais été “petite”. Si une âme s’est jamais montrée grande et passionnée c’est la sienne. Le nom de Thérèse de l’Enfant-Jésus est lié à notre pays la France… Par destinée, elle appartient au monde, mais par ses origines, elle est bien de notre sang, de notre race. Nous ne manquerons pas de l’implorer pour notre chère patrie. Nous lui demanderons d’y conserver vivaces la sève apostolique et l’esprit missionnaire. ”

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