2015-99. «Ne l’oubliez pas, c’est du retour à ses traditions de Foi et d’honneur, que la grande nation, un moment affaiblie, recouvrera sa puissance et sa gloire».
Ce lundi 23 novembre 2015, Monseigneur le Duc d’Anjou, de jure Sa Majesté le Roi Louis XX, était attendu à Paris pour une soirée organisée en hommage à son ancêtre direct le Roi Louis XIV, en cette année du tricentenaire de son rappel à Dieu.
En définitive, Monseigneur n’a pas pu venir : la Princesse Marie-Marguerite son épouse a fait une mauvaise chute de cheval et, si elle est sortie de l’hôpital, le Prince a néanmoins préféré rester auprès d’elle et de ses enfants.
Toutefois, le discours qu’il devait lire à l’occasion de cette soirée a bien été transmis aux participants, lu en son nom par le comte de Beaumont-Beynac, et nous nous empressons de le retranscrire aussi dans les pages de ce blogue.
Ce discours est important, notre Prince y revient sur les évènements tragiques qui, il y a dix jours, ont endeuillé la capitale. Mais, prenant rapidement de la hauteur – la hauteur que lui donne le fait d’être l’héritier et le successeur de tant de Rois qui ont présidé aux destinées de la France et qui ont été les artisans de sa grandeur – , il en a tiré d’importantes leçons : voilà pourquoi, une fois encore, il importe que nous lisions ce beau texte avec la plus grande attention et que nous en méditions les enseignements.
Louis XX,
« héritier des rois, héritier d’une tradition » ainsi qu’il le rappelle dans son discours ci-dessous
Chers Amis,
Alors qu’il y a quelques mois, nous apprenions qu’allait se tenir à Versailles la passionnante exposition Louis XIV et que nous organisions une soirée en hommage au grand roi, autour de la conférence qui nous a tant intéressés, personne n’imaginait que la France serait frappée par un acte d’une barbarie infinie.
La France frappée, et en particulier Paris, sa capitale. Paris, que le Comte de Chambord en 1870 alors que les ennemis étaient en son cœur qualifiait, de « la ville de Clovis, de Clotilde et de Geneviève, (…) la ville de Charlemagne et de Saint Louis, de Philippe Auguste et d’Henri IV, (…) la ville des sciences, des arts et de la civilisation ». L’ennemi, une nouvelle fois, est là !
Frappée au plus profond d’elle-même car, répétant un geste que les révolutionnaires connaissent bien, les assassins ont pris les jeunes pour cibles. Faire mourir des enfants, c’est aussi pour une part, tuer les parents. Alors, ne supportons plus le déni, donnons leurs sens aux événements et aux mots, parlons en vérité : ceux qui ont commis ces massacres sauvages sont des assassins et des barbares sans foi ni loi.
Ma compassion et mes prières vont à toutes les victimes et à leurs familles meurtries et j’adresse mes encouragements et félicitations aux forces de l’ordre et aux autorités judiciaires dont l’action dangereuse s’est révélée efficace ainsi qu’aux médecins et infirmières qui ont secouru et soigné, confrontés à des blessures de guerre bien inhabituelles pour eux.
Mais comme héritier des rois, comme héritier d’une tradition, ayant élevé au rang des principes intangibles de la politique, l’état de droit garanti par les lois fondamentales, je ne peux, comme vous tous, que ressentir au plus profond de moi la tragédie que représentent de tels actes perpétrés sur notre sol, perpétrés contre la France et les Français.
Evoquer cette tragédie en cette journée, où nous tenions à honorer le roi Louis XIV à l’occasion du tricentenaire de sa mort, apparait alors comme un vrai symbole, tant elle en est l’antithèse. En effet, qu’a voulu le roi, si ce n’est tendre vers le meilleur régime ? Le moins mauvais, en tout cas, sachant ce que sont les individus. Gouvernement d’équilibre entre Dieu et les hommes. Entre les égoïsmes de chacun et le bien commun pour tous. Entre tradition et progrès.
S’il fut un grand souverain, celui dont le professeur Jean Christian Petitfils nous a si bien parlé ce soir, c’est qu’il a découvert tôt dans sa vie, lorsqu’il a décidé de gouverner personnellement, ces principes qu’il s’est appliqué ensuite à mettre en œuvre. Pouvoir d’équilibre et de maîtrise du monde naturel comme des hommes ; du monde spirituel comme des institutions. Pouvoir pour ordonner la société comme un jardin à la française, c’est-à-dire lui donner du sens, mais aussi pour permettre aux Lettres et aux Arts d’acquérir leur plein épanouissement. Sa mort fut à l’image de sa vie comme Madame Saule l’a si bien évoqué dans la remarquable exposition qu’elle a montée à Versailles et qu’elle m’a fait visiter cet après-midi. Sa mort résume sa vie et la magnifie. L’astre a alors rejoint les cieux !
Mais celui que les hommes avaient peut-être jugé un peu vite, trop occupé de sa propre grandeur, ne la poursuivait pas pour lui-même mais pour la France dont il a fait un exemple donné au monde et un modèle de civilisation.
Or, n’est-ce pas le message que l’on attend actuellement ? Notre société a besoin de sens et de modèles auxquels se référer. Ne faut-il pas, une nouvelle fois, rappeler la phrase si prophétique de saint JeanPaul II, « France qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? »
La France tient-elle toujours sa place ? Au fond d’elle-même peut-elle toujours dire qu’elle est un modèle à donner aux autres nations quand elle renie la vie, quand elle ne sait plus éduquer ses enfants, quand elle abandonne ses vieillards, quand elle baisse la garde alors que depuis près de 15 ans la menace était visible, quand elle oublie l’essentiel de son histoire et méprise la réalité au profit de l’idéologie ? Pour pouvoir être un modèle auquel le monde peut et veut adhérer, encore faut-il être exemplaire.
La France vient de montrer qu’elle était capable de l’être dans le malheur et lorsqu’elle est attaquée, en retrouvant une certaine union ainsi que réalisme et lucidité. Elle doit continuer à le montrer à l’avenir. Reprendre sa place de veilleur et de sentinelle dont la vocation est de protéger et de promouvoir ses idéaux puisés aux sources chrétiennes et ses valeurs nées de l’héritage gréco-romain et polies par quinze siècles d’histoire. « Ne l’oubliez pas, c’est du retour à ses traditions de Foi et d’honneur, que la grande nation, un moment affaiblie, recouvrera sa puissance et sa gloire », écrivait le Comte de Chambord toujours si pertinent dans ses jugements. C’est cette France que le monde attend et espère surtout quand les barbares sont à ses portes, prêts à répandre la mort, le désespoir, la ruine et la désolation.
Chacun à leur manière, Madame Saule et Monsieur Petitfils, à qui je tiens à redire tous mes remerciements, l’ont grandement montré. La première par l’exposition qu’elle offre à Versailles et qui j’en suis persuadé recevra de très nombreux visiteurs ; le second par ses talents d’historien et tous ses travaux dont la conférence de ce soir nous a donné un aperçu trop bref mais si convaincant.
La dynastie capétienne depuis les premiers temps, a toujours accompagné la France dans ses moments de gloires comme dans ceux d’épreuves : à Bouvines et à Rocroi, comme à Crécy et Malplaquet. Chaque fois, elle a apporté son message d’espoir. Incarnée dans une famille, elle sait, plus que tout autre, qu’il y a toujours une génération pour prendre la relève. Louis XIV laissant la France aux mains d’un enfant de 5 ans le savait. Son héritier incarnait la jeunesse du monde. La jeunesse de la France sans cesse renouvelée, celle qui porte notre avenir.
Par l’intercession de Saint Louis, protégeons notre pays et transmettons notre héritage à nos enfants.
Merci de m’avoir écouté.
Louis de Bourbon, duc d’Anjou.
Vous pouvez laisser une réponse.
Que Dieu garde Monseigneur le Roi
Le bien commun ne peut-être la somme des biens particuliers, que vous traduisez par égoïsmes particuliers.
La vision nécessaire pour gouverner un pays ne peut venir d’une idéologie versatile fondée sur l’athéisme.
Cela condamne alors à terme le laïcisme actuel, qui fonde toute croyance comme étant égales. Mettre alors sur un même plan religion révélé et secte fondée par un pervers narcissique ne peut conduire qu’à un futur boiteux. L’affrontement qui en résulte est hélas lui actuel.
Réenchanter la foi, l’accorder avec une pensée scientifique fondée sur le réel est la condition indispensable pour sortir de toute idéologie destructrice.
Merci, Monseigneur, que Dieu vous entraîne sur le trône pour régner !
Merci de votre lettre qui montre votre grand attachement à la France et à son peuple.
Que Dieu vous bénisse, vous et votre aimable famille.
Vive Dieu, vive le Roi, vive la France !
Monseigneur, un grand merci pour cette si belle lettre, il serait temps que vous preniez le pouvoir et que vous rendiez à la France ses vraies valeurs ; comme le faisait si bien votre aïeul Louis XIV, à qui je voue une véritable passion.
Je crois en vous et à votre épouse pour monter sur le trône de France !
…merci d’être aussi présent dans ces heures aussi cruelles pour tous !!!
…… pour mémoire ……
Merci pour cette très belle lettre.
Belle soirée à vous.
Respectueusement.
Martine M.
Magnifique lettre
… et une excellente soirée !
Une belle lettre…
Bien cha(t)micalement.
Béa kimcat