La prose latine « Languentibus » pour les trépassés.
Pieuse supplication à la Vierge de Compassion
à l’intention des âmes des fidèles trépassés
2 novembre,
Commémoraison solennelle des fidèles défunts.
Il y a déjà fort longtemps que nous recherchions un enregistrement de la prose latine « Languentibus » que nous puissions intégrer dans ce blogue. N’en trouvant pas, nous dûmes nous résoudre à en réaliser un nous-mêmes dans l’oratoire du Mesnil-Marie, avec « les moyens du bords » (c’est-à-dire avec une toute petite caméra de poche placée devant la statue de Notre-Dame de Compassion, n’ayant pas la possibilité de supprimer les bruits de fond, avec un unique « chantre » qui est loin d’être parfait…) : vous aurez la bonté de pardonner toutes ces imperfections, s’il vous plaît.
Pourquoi tenions-nous tant à publier cette prose ?
Parce que, malheureusement, elle est aujourd’hui trop peu connue, et – par suite – ne se trouve que rarement interprétée dans les églises et chapelles traditionnelles, alors qu’il s’agit d’une magnifique prière chantée qui sollicite l’intercession de la Vierge de Compassion en faveur de nos frères souffrants du Purgatoire.
Quant aux « modernes », il y a belle lurette qu’ils ont envoyé dans les oubliettes des « vieilles croyances surannées » la doctrine du Purgatoire, et les paroles de ce chant leur hérisse le poil…
Le texte de cette prose a été de manière récurrente attribué à un certain Dom Jean de Langoueznou, abbé de Landévennec au milieu du XIVème siècle : attribution des plus fantaisistes semble-t-il.
Monsieur H. de La Villemarqué, dans le « Bulletin de la Société Archéologique du Finistère » (Tome XIX, année 1892, pp. 190 et suivantes) a en effet montré qu’il n’existait pas de Jean de Langoueznou dans la liste des abbés de Landévennec, et que le texte de la seconde moitié du XVIème siècle qui lui attribue la paternité de ce chant empile les erreurs historiques et les incohérences…
Peu importe finalement l’auteur de cette prose latine et la date de sa composition : ce qui compte c’est la qualité du texte et la poignante intensité de sa prière à la Mère de toute Compassion en faveur des âmes des trépassés.
La version ici enregistrée est conforme au texte publié par Monsieur le Chanoine Joseph Besnier, directeur de la Maîtrise de la Cathédrale de Nantes, dans son « Manuel pratique de chants liturgiques » (10ème édition – 1955). Nous savons toutefois que l’on trouve dans d’autres ouvrages des paroles légèrement différentes, d’autres couplets ou des variantes musicales, nous nous en sommes tenus ici à ce que notre Frère Maximilien-Marie a appris jadis au noviciat.
(faire un clic droit sur l’image ci-dessous, puis : « ouvrir dans un nouvel onglet »)
Traduction :
1. A ceux qui languissent dans le Purgatoire,
Qui sont purifiés par un feu très ardent,
Et subissent les tourments d’un lourd supplice,
Que votre compassion soit en aide :
O Marie !
2. Vous êtes la Source ouverte qui lave les fautes,
Vous venez en aide à tous et ne repoussez personne :
Etendez votre main vers les défunts
Qui languissent sous des peines continues :
O Marie !
3. Faites que les larmes, que vous regardez avec bonté,
Et que nous répandons aux pieds du Juge,
Eteignent bientôt la force de la flamme vengeresse,
Afin que nos défunts soient associés aux Chœurs angéliques :
O Marie !
4. Et lorsque viendra l’examen rigoureux,
Lors du redoutable jugement de Dieu,
Suppliez votre Fils qui sera notre Juge,
Afin que notre héritage soit avec les Saints :
O Marie !
Antoine Guerra, dit « le jeune », retable de l’église Saint-André de Cattlar (1709) :
La Très Sainte Vierge Marie et Saint André intercédant pour les âmes du Purgatoire.
Voir aussi :
– Prière à la Vierge de Compassion en faveur des âmes du Purgatoire > ici
– Les indulgences applicables aux défunts > ici
– le « Musée du Purgatoire » à Rome > ici
Vous pouvez laisser une réponse.
This was sung after the Absolution today at Saint-Eugène in Paris (Pater Thomas SJ was celebrant), although the text and music of the Schola’s version there differs rather from Canon Besnier’s. They have sung it before on at least a couple of other occasions.
Merci pour ce très beau texte que je vais réciter pour les âmes du Purgatoires, et celles de mes parentés…
Ce n’est pas dans le « caté » de « Pierre vivante » qu’on a pu être instruit de telles choses.
Quelle honte et que de complicités calculées que de nous cacher de tels trésors.
Il y a un siècle, un enfant de 10 ans en savait plus que nous, pauvres hères. Vous voyez pourquoi, il y a un an ou deux, je vous avez posé une question sur l’âme (qu’est-ce que l’âme ?) et que vous m’aviez répondu de me rapprocher du catéchisme. Mais quel catéchisme ? Aussi vide qu’une réunion d’humanistes. De surcroit, je n’ai toujours pas ma reponse mais je ne désespère pas car je l’attend de personnes sûres, doctrinalement parlant.
C’est très beau et d’une telle gravité, merci !
Merci beaucoup de nous aider à nous rapprocher un peu plus de nos chers défunts et de nous aider à les secourir dans la mesure des moyens compatissants qui nous sont donnés.
MERCI !
Ou plutôt, comme on dit dans une Auvergne plus proche géographiquement de vous que de moi « Je ne vous remercie pas » tel un laquais que l’on congédierait mais je me tiens, pour ce cadeau là aussi, votre débiteur insolvable.
MERCI.
Le purgatoire, enseigné au « caté » de notre enfance, a suscité bien des interrogations. « Histoire de vieux curés » disent certains.
Pourtant il existe bel et bien.
Regardons autour de nous.
Tous les ingrédients en apportent la preuve !
Merci pour cette piqûre de rappel concernant la véracité sur le Purgatoire !
Cette prière est celle qui est chantée pour l’admission des membres de la confrérie de Notre Dame du Suffrage de Grenoble (Collégiale Saint André) et dont je suis moi-même membre depuis le 19 mai 2014.