2015-60. Le Pain des forts.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
J’ai déjà eu l’occasion d’y faire allusion, Frère Maximilien-Marie a recueilli un certain nombre d’images pieuses anciennes.
Comme nous sommes dans les parages de la fête du Très Saint-Sacrement (n’oublions pas que la date officielle et normale de cette fête est le jeudi qui suit le dimanche de la Sainte Trinité, même si, dans les pays où cette fête n’est plus chômée on en reporte la solennité au dimanche suivant), appelée aussi Fête-Dieu (cf. > ici et également ici), je voudrais donner en « aliment » à votre piété l’une de ces images qui se rapporte à la Très Sainte Eucharistie (* Note 1).
C’est une image de 6 x 12 cm, qui s’ouvre comme un petit livret : la première page représente, dans un vignette en taille douce, la dernière communion de Sainte Jeanne d’Arc, dans sa prison, avant d’aller au supplice.
La double page intérieure ne comporte que du texte : deux citations de Saint Pierre-Julien Eymard, une troisième de S. Coubé (le Rd Père Stephen Coubé, jésuite, né à Lyon en 1857 et mort à Paris en 1938), une quatrième du Général de Sonis, et enfin une courte oraison.
Le choix que j’ai fait de cette image – l’illustration et la prière finale – est évidemment en rapport avec les textes que j’ai publiés à l’occasion de la fête de Sainte Jeanne d’Arc (cf. > ici).
Puisse cette image de dévotion vous plaire autant qu’à moi !
Lully.
- Où trouverons-nous le courage nécessaire pour surmonter les épreuves de la vie, sinon dans le Sacrement qui fait les forts, dans l’Hostie salutaire à laquelle nous adressons si souvent cette prière : Bella premunt hostilia : Da robur, fer auxilium (*Note 2).
C’est elle qui est la source de la sainteté, le préservatif des consciences, la nourriture qui soutient les martyrs jusqu’au triomphe, le ferment divin qui empêche les âmes de se corrompre.
Qu’ils sont abondants les secours que nous apporte Notre-Seigneur en venant, par la Sainte Communion, s’unir à nos âmes et les revêtir, avec la plénitude de la grâce, de sa force et de sa toute-puissance !
Il connaissait ce principe de force surhumaine, Saint Augustin, lorsqu’il disait : « Je suis en Dieu ! Qu’y a-t-il de plus fort ? » Heureux de la possession de Jésus, il ne craignait pas de dire au démon : Malheureux, le sang que tu as versé est ta perte, mais il est ma force et mon salut !
Et de fait, que peut craindre cette âme, qui, par la Communion, se trouve inséparablement unie à la puissance même de Jésus-Christ ?
Oui, que le monde et l’enfer se liguent contre le fidèle Communiant, que des armées entières viennent fondre sur lui, nous le verrons se rire de leurs vains efforts.
Revêtu, par la Sainte Communion, de la vertu de Dieu, nous l’entendrons défier toutes les puissances de pouvoir jamais le séparer de l’amour de Jésus-Christ.
Oui, allez à Jésus, allez à son Sacrement d’amour, vous qui désirez rester fidèles au service du Divin Maître : Il daignera vous armer contre votre faiblesse.
Usez de ce puissant levier de la bonne volonté ; que la grâce de l’Eucharistie dont vous êtes si souvent participants, en soit le solide point d’appui.
(P. Eymard)
* * *
- L’Eucharistie est le Pain des faibles et des forts, elle est nécesaire à ceux qui sont faibles et à ceux qui sont forts, parce qu’ils portent leur trésor dans des vases d’argile. Assurons-nous donc une garde, une escorte sûre, un viatique fortifiant : ce sera Jésus, notre Pain de vie, Jésus, le Pain des forts.
(P. Eymard)
* * *
- Comment l’Eucharistie qui, aux jours de persécution, était l’école de l’héroïsme, ne serait-elle pas dans la vie ordinaire, l’école de la virilité ?
Si donc vous voulez être puissants pour le bien, communiez, communiez avec ferveur, communiez souvent, communiez tous les jours.
(S. Coubé)
* * *
- La vraie force, la force indomptable est le partage du chrétien en qui Jésus-Christ est en permanence.
(Général de Sonis)
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- Prière :
Par votre intercession, obtenez-nous, ô Sainte Jeanne d’Arc, votre amour pour l’Eucharistie, pour ce Pain des forts que vous avez reçu avec tant de piété pendant votre vie et au moment d’aller au supplice.
Notes :
(* Note 1) : Cette image a été imprimée et diffusée par la célèbre Maison Bouasse-Lebel (reprise par Lecène et Cie) dans la collection de laquelle elle porte le N° 464. Comme le texte imprimé parle de Jeanne d’Arc comme sainte, elle est donc – en toute logique – postérieure à la canonisation de celle-ci (16 mai 1920), mais comme d’autre part Pierre-Julien Eymard n’y est cité que comme le Père Eymard, on doit aussi en conclure qu’elle est antérieure à la béatification de ce dernier (12 juillet 1925). Nous avons ainsi une idée relativement précise de la date d’impression de cette image.
(* Note 2) : « Bella premunt hostilia : da robur, fer auxilium » – citation de la strophe « O Salutaris Hostia » de l’hymne des laudes du Saint-Sacrement composé par Saint Thomas d’Aquin. Traduction : « les armées ennemies nous poursuivent, donnez-nous la force, portez-nous secours. »

Vous pouvez laisser une réponse.
La vraie force et le partage du Chrétien en qui Jésus-Christ est en permanence (général de Sonis).
Très belle image pieuse ancienne !
Merci pour ce beau texte.
Belle image de dévotion…
Bien cha(t)micalement
Béa kimcat