2015-47. Où le Maître-Chat Lully donne le compte-rendu d’un petit pélerinage au pays natal de Saint Bénézet à l’occasion de sa fête.
Jeudi soir 16 avril 2015,
fête de Saint Benoît-Joseph Labre (cf. > ici).
Saint Bénézet, le pâtre Burzétin fondateur du pont d’Avignon,
opuscule publié par Jean Laurent en 1996.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Je vous ai expliqué qui est Saint Bénézet (cf. > ici), et vous avez pu lire au passage qu’il est natif de ce diocèse de Viviers dans lequel est établi notre Mesnil-Marie.
Mardi dernier, 14 avril, jour de la fête liturgique de Saint Bénézet, Frère Maximilien-Marie a réalisé un souhait qui l’habitait depuis longtemps : se rendre en pélerinage au lieu où est né ce saint que nous aimons beaucoup, c’est-à-dire au hameau du Villard, sur la paroisse de Burzet, à 8 ou 9 lieues d’ici.
Le village de Burzet est célèbre pour son chemin de croix du Vendredi Saint, pour lequel, comme dans les mistères médiévaux, les habitants sont costumés pour une représentation sacrée qui aide les fidèles à entrer dans la méditation de la Passion de Notre-Seigneur. J’avais déjà eu l’occasion de vous en parler (voir > ici).
Burzet, l’église Saint-André (XVe siècle), vue depuis le calvaire.
La divine Providence, dans son admirable disposition des choses, a fait que Frère Maximilien-Marie a rencontré, à l’église Saint-André – où il s’est rendu en premier lieu – , Monsieur Jean Laurent, qui a publié en 1996 un opuscule fort bien fait résumant l’histoire de Saint Bénézet et de son culte, dont il a offert un exemplaire à notre Frère (cf. photographie du tout début de ce compte-rendu).
L’église Saint-André a été rebâtie au XVe siècle ; elle n’est donc pas celle qu’a connue Saint Bénézet.
Toutefois, ayant été reconstruite au même emplacement que la précédente, il est néanmoins permis de dire que c’est dans ce lieu que Saint Bénézet reçut la grâce du saint baptême.
Quand on rentre dans l’édifice, relativement austère, on est aussitôt attiré par le sanctuaire et son élégant retable.
Le sanctuaire de l’église Saint-André de Burzet avec son retable.
En 1794, l’église de Burzet avait été entièrement dépouillée de son mobilier (un précieux retable du XVIIIe siècle disparut alors).
Le retable actuel, de style classique, fut commandé en 1810 par un curé zélé, l’abbé Riffard : le tableau central représente l’apôtre Saint André, titulaire de l’église ; il est encadré par deux niches dans lesquelles se trouvent, du côté de l’Evangile Saint Jean-François Régis – apôtre du Vivarais et du Velay (voir > ici) – , et du côté de l’épître Saint Bénézet.
Statue de Saint Bénézet – rétable de l’église de Burzet (XIXe siècle)
Le jeune Burzétin est représenté en berger, dans un costume du XVIIIe siècle, une houlette à la main.
L’expression donnée au visage de cette statue est empreinte d’une douceur tout angélique.
En dessous de cette statue, une sculpture en bas relief représente la rencontre de Saint Bénézet avec l’ange qui le guida jusqu’au Rhône et l’instruisit de sa mission.
Monsieur Laurent étant le gardien des clefs de l’église, il a eu l’extrême obligeance d’inviter Frère Maximilien-Marie à la sacristie, dans laquelle sont conservées d’une part une statue de Saint Bénézet du XVIIIe siècle, vraisemblablement taillée par un imagier local et qui a échappé au vandalisme de 1794…
… et d’autre part une chasse renfermant deux reliquaires :
- l’un est un médaillon comme on en confectionna beaucoup au XIXe siècle,
- l’autre a été réalisé dans un coffret de cristal semblable à une boite à bijoux, et renferme la tête d’un os de la jambe de Saint Bénézet.
Vous connaissez tous, chers Amis, la dévotion de notre Frère envers les saintes reliques, et vous pouvez donc sans peine imaginer la ferveur et l’émotion avec lesquelles il vénéra ce précieux ossement !!!
L’église Saint-André de Burzet possède encore deux autres éléments liés au culte de Saint Bénézet :
1) un vitrail, posé au milieu du XXe siècle, où l’on peut reconnaître - en haut, le jeune berger sur lequel repose la colombe symbolisant le Saint Esprit, agenouillé face à l’ange qui fut son guide ; - au centre, Saint Bénézet et ses compagnons en train de construire le pont ; - et en bas, la mort de Saint Bénézet.
2) une statue taillée dans la pierre en 1996 par un monsieur natif de Burzet dont la carrière professionnelle s’exerça en Avignon et qui, de ce fait, se sentait encore plus spécialement lié à Saint Bénézet…
… Pour cette statue, on sent que le sculpteur s’est inspiré des traits du visage de la statue du XVIIIe siècle ; il a aussi voulu, par l’agneau et le chien, évoquer l’enfance pastorale du jeune saint, tandis que la construction du pont et l’oeuvre des Frères Pontifes sont symbolisées par le chapiteau du premier plan et le pilier de l’arrière plan.
Monsieur Jean Laurent a ensuite fort obligeamment accompagné Frère Maximilien-Marie jusqu’au hameau du Villard, à quelque trois kilomètres du village.
En cette radieuse et chaude après-midi de printemps, le hameau était splendide. A travers les arbres, on aperçoit la chapelle édifiée à partir de 1727 en avant des maisons.
Burzet : le hameau du Villard et sa chapelle aperçus depuis la route en contrebas.
Pillée par les révolutionnaires, la chapelle du Villard fut restaurée et agrandie au XIXe siècle, puis fit l’objet d’une nouvelle restauration intérieure en 1970.
La chapelle du Villard, extérieur.
Chapelle du Villard, porche.
Chapelle du Villard, intérieur.
Ayant échappé au vandalisme sacrilège des patriotes, la chapelle conserve un tableau sculpté dans un panneau de noyer qui fut offert en 1729 par Son Excellence Monseigneur François Renaud de Villeneuve Forcalqueiret, évêque de Viviers de 1723 à 1748. Cette oeuvre représente Saint Bénézet gardant son troupeau lorsque Dieu se communique à lui.
Vocation de Saint Bénézet :
panneau sculpté offert en 1729 par Monseigneur de Villeneuve.
La maison natale de Saint Bénézet est l’une des plus anciennes du hameau, au sommet duquel elle se trouve : elle ne se visite pas et nécessiterait une restauration.
Il ne faut pas quitter le Villard sans saluer Monsieur René Chabaud, dont la maison est voisine de la chapelle : le rayonnement de cet homme a beaucoup touché Frère Maximilien-Marie.
Marchant avec peine, appuyé sur deux cannes, Monsieur Chabaud est le gardien de la chapelle dont il vient, avec une exemplaire fidélité, tous les matins ouvrir la porte et revient la fermer à clef tous les soirs.
Notre Frère a été touché par son accueil souriant et par la conversation qu’il a eu avec lui.
Le fidèle gardien de la chapelle de Saint Bénézet au Villard.
Après cette pieuse visite au Villard, Monsieur Laurent et Frère Maximilien-Marie, redescendant dans la vallée, se sont rendus, sur la départementale 26, jusqu’au lieu dit Lamadès.
Là, sur le bord de la route, se trouve une pierre sculptée sur laquelle, à une date très récente, a été fixée une croix en fer.
Cette pierre est dite « pierre de Saint Bénézet » et garde le souvenir de son départ : ce serait à cet endroit qu’il aurait rencontré l’ange, caché sous les apparences d’un pèlerin, qui devait le conduire jusqu’au Rhône.
Lamadès : la « pierre de Saint Bénézet »
- ci-dessus, dans son site ;
- et ci-dessous, gros plan sur l’inscription gravée.
Voilà, bien chers Amis, le compte-rendu détaillé de ce pèlerinage : soyez certains que, dans son coeur, Frère Maximilien-Marie emportait toutes les intentions qui lui sont confiées et qu’il a recommandées à l’intercession de Saint Bénézet : puisse aujourd’hui celui auquel Dieu demanda jadis de construire un pont sur le Rhône, établir de nouveaux ponts de grâces et de bénédictions pour nous relier en toutes circonstances à Notre-Seigneur, le Roi du Ciel !
Lully.
Campanile de la chapelle du Villard sur fond de nature vivaroise au printemps.
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Je ne cesserai de louer ce Blogue pour toutes ses richesses, cette érudition immense de frère Maximilien-Marie qu’il met au service de notre soif de connaître, de découvrir les merveilles que Dieu accomplit à travers ses serviteurs.
Merci, cher frère, pour la richesse de ce Blogue et, pour cette fois-ci, le récit du Pont de Saint Bénézet et le pèlerinage qui suit.
Bonjour
Je me souviens de ce pèlerinage avec émotion : à la fois par la découverte de l’histoire de ce saint, et pour ma première rencontre avec vous, frère Maximilien !
Un très bon souvenir, vraiment : merci à vous !
Hervé
Un brave homme que ce Monsieur Chabaud, et souriant.