2015-40. De Saint Joseph et Sainte Thérèse de Jésus.
Avila, carmel Saint Joseph : statue de Saint Joseph au centre du retable du maître-autel.
Jeudi 19 mars 2015,
fête de Saint Joseph.
Pour l’Ordre du Carmel réformé, cette année 2015 est une année jubilaire : le 28 mars 2015 marque en effet le cinquième centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus, la grande réformatrice de l’Ordre du Carmel.
En cette fête de Saint Joseph, il est bon de rappeler le rôle très important joué par Sainte Thèrèse de Jésus dans la propagation du culte de ce très grand saint, car, jusqu’au XVIe siècle, il n’avait pas eu de grande extension ni de véritable popularité.
Les écrits de la « Madre », lorsqu’ils seront publiés et diffusés à travers toute la Chrétienté, contribueront énormément à inciter les fidèles à recourir à Saint Joseph : au chapitre VI de son autobiographie, en effet, Sainte Thérèse évoque quelques unes des grâces qu’elle a obtenues par son intercession, depuis sa guérison physique – alors qu’elle était clouée au lit depuis trois années – , la fondation du premier monastère réformé – placé justement par la volonté expresse de Notre-Seigneur sous le vocable de Saint Joseph – , les grâces de vie intérieure et d’oraison qu’il accorde à ses dévôts, mais aussi des aides remarquables dans certaines nécessités temporelles.
Laissons donc la parole à Sainte Thérèse (nota : c’est nous qui mettons en caractères gras les phrases les plus remarquables de la sainte réformatrice)…
Saint Joseph protecteur du Carmel réformé et guide de Sainte Thérèse de Jésus
(tableau de Joaquin Gutiérrez, XVIIIe siècle – collection privée, Bogota)
« Je pris pour avocat et patron le glorieux Saint Joseph et je me recommandai instamment à lui. J’ai vu bien clairement que c’est lui, mon père et mon protecteur qui m’a guérie de cette infirmité, comme il m’a tirée également de dangers très grands où il s’agissait de mon honneur et du salut de mon âme. Son assistance m’a procuré plus de bien que je ne savais lui en demander.
Je ne me souviens pas de lui avoir jamais rien demandé, jusqu’à ce jour, qu’il ne me l’ait accordé. C’est une chose merveilleuse que les grâces insignes dont Dieu m’a favorisée, et les dangers tant du corps que de l’âme dont il m’a délivrée par la médiation de ce bienheureux Saint.
« Le Très-Haut donne seulement grâce aux autres saints pour nous secourir dans tel ou tel besoin. Mais le glorieux Saint Joseph, je le sais par expérience, étend son pouvoir à tous nos besoins. Notre Seigneur veut nous faire comprendre que, s’il a été soumis sur la terre à celui qu’il appelait son père, parce que c’était son gouverneur qui pouvait lui commander, il défère également au Ciel, à toutes ses suppliques.
Et c’est ce qu’ont vu comme moi par expérience, d’autres personnes auxquelles j’avais conseillé de se recommander à cet incomparable protecteur. A l’heure actuelle, elles sont nombreuses les âmes qui l’honorent et constatent de nouveau la vérité de ce que j’avance.
« Il m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances (…).
Je faisais célébrer sa fête avec toute la solennité dont j’étais capable (…).
Je voudrais porter tout le monde à la dévotion envers ce glorieux Saint tant j’ai d’expérience de son crédit auprès de Dieu. Je n’ai jamais vu personne lui être vraiment dévoué et l’honorer d’un culte spécial sans avancer dans la vertu, car il favorise singulièrement les progrès spirituels des âmes qui se recommandent à lui. Depuis plusieurs années, ce me semble, je lui demande une grâce le jour de sa fête, et je l’ai toujours obtenue. Lorsque ma supplique est quelque peu de travers, il la redresse pour le plus grand bien de mon âme (…).
Je demande, pour l’amour de Dieu, à celui qui ne me croirait pas d’en faire l’épreuve. Il verrait, par sa propre expérience, combien il est avantageux de se recommander à ce glorieux patriarche et d’avoir pour lui une dévotion spéciale. »
Avila, carmel Saint Joseph : statue de Saint Joseph sur la façade principale de l’église conventuelle.
« Les âmes d’oraison, en particulier, lui doivent un culte tout filial. Je ne sais d’ailleurs comment on pourrait penser à la Reine des Anges et à toutes les souffrances qu’elle a endurées en compagnie de l’Enfant Jésus, sans remercier Saint Joseph de les avoir si bien aidés alors, l’un et l’autre.
Que celui qui n’a pas de maître pour lui enseigner l’oraison prenne ce glorieux Saint pour guide, et il ne risquera pas de s’égarer (…).
Il m’a bien montré ce qu’il est, puisque, grâce à lui, j’ai pu enfin me lever, marcher et être délivrée de ma paralysie. »
A propos des travaux de construction du premier monastère du Carmel réformé, à Avila : le carmel Saint Joseph :
« Un jour, me trouvant dans la nécessité, ne sachant que devenir, ni comment payer quelques ouvriers, Saint Joseph, mon véritable Père et soutien, m’apparut. Il me fit comprendre que l’argent ne me manquerait pas et que je devais passer le marché avec les ouvriers. Je lui obéis sans avoir le moindre denier, et le Seigneur pourvut à tout d’une manière qui parut digne d’admiration. »
Sainte Thérèse de Jésus en bergère
(tableau de Joaquin Gutiérrez, XVIIIe siècle – carmel de Bogota)
Et puis il y a cette fameuse histoire, que beaucoup d’entre vous connaissent déjà sans doute, mais elle en dit long sur la confiance de Sainte Thérèse de Jésus en Saint Joseph, au point que ce dernier se manifesta de manière éclatante.
L’anecdote eut lieu à l’occasion de l’un de ces voyages de la « Madre » pour la fondation d’un nouveau monastère.
Partie de Valladolid en direction de Veas, en Andalousie, celle que Marcelle Auclair a magnifiquement surnommée « la dame errante de Dieu », voyageait avec un essaim de carmélites, dans un lourd chariot bâché tiré par des mules.
Ce jour-là, dans les défilés de la Sierra Morena, les conducteurs s’égarèrent, s’engagèrent sur une mauvaise piste – de plus en plus étroite – et, bientôt le chariot se trouva en grand danger de verser dans le précipice : « Prions, mes filles ! dit Thérèse. Demandons à Dieu, par l’intercession de Saint Joseph, de nous délivrer de ce péril ».
A l’instant même, on entendit, venant du ravin, une voix d’homme qui criait avec force aux muletiers : « Arrêtez ! Arrêtez ! Vous êtes perdus si vous avancez… »
Les conducteurs ne voyaient pas l’homme qui leur intimait cet ordre, mais ils interrogèrent : « Comment faire ? Il est impossible de faire demi-tour en raison de l’étroitesse du chemin… »
La voix reprit : « Reculez tout doucement. Vous ne craignez rien. A cent tours de roue en arrière vous retrouverez le bon chemin… »
On le retrouva en effet, dissimulé par un éboulement facilement déblayé.
Un valet des charretiers courut à la recherche de l’homme qui les avait sauvés, tandis que les autres scrutaient le ravin pour l’apercevoir : tous tenaient à le remercier… Mais on ne trouva personne.
A l’intérieur du chariot, radieuse, Mère Thérèse de Jésus déclarait à ses soeurs avec un grand sourire : « Vraiment, je ne sais pourquoi nous laissons chercher ces bonnes gens, car c’est la voix de Saint Joseph que nous avons entendue, et ils ne le trouveront pas… »
Sainte Thérèse de Jésus priant Saint Joseph.
On trouvera aussi dans les pages de ce blogue
- une proposition de neuvaine pour préparer la fête de St Joseph > ici
- les salutations de Saint Jean Eudes à Saint Joseph > ici
- une prière à Saint Joseph de Bon Espoir > ici
- le cantique « Saint Joseph, ô pur modèle » > ici
Plus plaisamment, vous pourrez aussi vous reporter aux deux petites B.D. consacrées à Saint Joseph :
« Saint Joseph et le placage » > ici
et « Ite ad Ioseph ! » > ici

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Oui, merci!
Comme c’est doux et rassurant d’être proègé, conduit et aimé par Saint Joseph !
Merci Jésus de nous avoir donné non seulement Votre Divine Maman, mais aussi Votre père protecteur et nourricier.
Merci, Lully, pour ces magnifiques témoignages de sainte Thérèse d’Avilla.