2015-3. Métaphysique des vœux (1ère partie).
1ère partie :
Où le Maître-Chat se pose – et vous pose – préalablement
quelques questions que l’on ne se pose ordinairement pas,
et surtout pas au début d’une année…
Vendredi 2 janvier 2015,
Dans l’Ordre de Saint Augustin, la fête de Saint Fulgence de Ruspe.
Monseigneur le Maître-Chat, ce 1er janvier 2015
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
En ce début d’année, la belle tradition des vœux resserre les liens, permet de renouer certains contacts, de mettre un peu de chaleur et de lumière dans la froideur du monde, de rallumer la petite flamme de l’espérance toujours prête à vaciller sous les assauts dévastateurs d’un quotidien morose…
Bref, vous autres, humains, vous vous souhaitez mutuellement « la bonne année »…
Mais, vous le savez bien, nous autres chats, nous sommes souvent absorbés dans de profonds pensers, cherchant à mieux comprendre le sens de ce que font les hommes, nous efforçant de mieux pénétrer la portée de leurs faits et gestes.
Oui, nous autres chats, sommes par nature portés vers la philosophie, vers la métaphysique, vers une contemplation acérée et vers une sagace analyse des principes et des ressorts secrets qui régissent vos comportements et vos relations.
C’est la raison pour laquelle, je voudrais commencer à vous poser quelques questions, questions que beaucoup ne se posent pas, et que certains ne s’imaginent d’ailleurs même pas que l’on puisse se les poser. Questions dérangeantes peut-être, mais, en définitive, je serais bien aise si ces questions que je me suis posées, et que je vous pose aujourd’hui, vous poussent à quelques réflexions…
Vous souhaitez donc « la bonne année ».
Mais seriez-vous capables de me dire ce qu’est une « bonne année » ?
Sans doute avant de parler de « bonne année », convient-il donc déjà de définir ce qu’est une année.
Dans l’actuel état d’inculture généralisée et d’irréflexion absolue où vit un très grand nombre de personnes, je ne suis pas certain du tout que, si l’on réalisait, par exemple, un « micro-trottoir », beaucoup de nos contemporains soient spontanément capables d’expliquer – de manière claire et intelligible – ce qu’est une année…
Si donc, en préalable nécessaire – puisqu’il importe toujours de savoir de quoi l’on parle et de se mettre d’accord sur le sens des mots que l’on emploie, afin d’éviter les quiproquos et les ambiguïtés – , je définis qu’une année est un instrument théorique de la mesure du temps, établi de manière conventionnelle pour correspondre, plus ou moins bien, avec les cycles astronomiques de la planète terre, dans le but d’établir les repères dont les hommes ont besoin pour parler de leur vie et de leur histoire, je pense que tout le monde me comprendra et sera d’accord.
En soi, une année est donc quelque chose d’indifférent.
Quelque chose d’aussi indifférent que les piquets que l’on plante à intervalles réguliers pour clôturer un terrain ; d’aussi indifférent que les bornes kilométriques sur le bord des routes ; d’aussi indifférent que les graduations d’une règle ou d’un thermomètre.
L’année n’est qu’un instrument de mesure conventionnel.
En son for intérieur, chacun sait bien d’ailleurs qu’il n’y a, dans la réalité des choses, rien – absolument rien – qui change entre le 31 décembre à 23 heures 59 minutes et 59 secondes et le 1er janvier à 0 heure 0 minute et 1 seconde.
Le passage à une nouvelle année ne modifie pas plus votre apparence, votre caractère, votre passé ou votre avenir, et toutes les autres composantes importantes de votre vie, que le passage de 21 h 25 à 21 h 26 n’importe quel autre jour de l’année.
Non ! Le passage à une nouvelle année ne change rien, ou du moins rien qui ne puisse changer à tout autre moment de votre vie.
Non ! il n’y a rien de nouveau au moment du passage à une nouvelle année qui ne puisse se produire à n’importe quel autre moment du jour n’importe quel autre jour de l’année.
Pourquoi donc accorder une telle importance à l’instant, vite enfui, qui nous a permis de passer d’une date à une autre ?
Pourquoi donc célébrer, et parfois avec un tel déploiement d’artifices (et de feux d’artifices), avec une telle abondance de festivités, avec une telle débauche de nourriture et de boissons, avec un tel déferlement de cris et d’embrassades, avec une telle avalanche de souhaits… etc., le simple franchissement d’un jalon, posé de manière conventionnelle dans la mesure du temps ?
Je crois que la plupart des humains ne se posent même pas la question : c’est comme cela ! On fait ainsi ; tout le monde fait ainsi. Il serait donc mal venu de ne pas faire comme tout le monde.
Et l’on assiste à une espèce de surenchère, à un entraînement irréfléchi – voire irraisonné, ou même carrément irrationnel – pour lequel je ne trouve qu’un nom - « excitation » - , et pas vraiment de qualificatif approprié. Si j’étais un philosophe humain, j’aurais peut-être été tenté de parler d’ « excitation animale », mais je vous mets au défi de trouver dans le règne animal – sauf peut-être chez les singes, parce qu’ils sont assez proches des hommes – une semblable forme d’excitation…
Lully.
(à suivre ici > 2ème partie)

Vous pouvez laisser une réponse.
Disons qu’il faut réfléchir à ce que l’on fait, à ce que l’on veut, et au pourquoi de tout cela…
Il faut lire la totalité des textes et en tenir compte lorsqu’on présente ses vœux…
Monseigneur Lully est vraiment lucide.
Aucun intérêt cette fête.
Eh oui, on souhite une bonne année aux personnes de notre entourage que l’on aime, ou pour lesquelles nous avons de l’amitié.
Moi, je le fais sincèrement, un peu comme une bouteille à la mer, pour dire « oui, je suis là, je pense à vous (j’y pense souvent) ».
C’est une tradition et pourquoi vouloir s’en prendre aux traditions. Je pense qu’elles sont nécessaires à la vie. Les bons voeux de nouvelle année sont comme une piqûre de rappel qui dit « je suis là, je pense à toi à cet instant même ».
Je comprends aussi que beaucoup de personnes trouvent celà bête, barbant, que ça ne veut rien dire etc… Elles sont libres.
Même si on n’y croit guère les voeux d’une année nouvelle sont toujours agréables à entendre.
Il en est de même pour les voeux d’anniversaire. Notre vie ne change pas du jour au lendemain parce qu’on a soufflé une bougie de plus…
Mais bon, la vie est ainsi faite, les jours marquent le temps qui passe et on devrait souhaiter chaque matin à notre propre lever car pour le soleil il n’est pas toujours au rendez-vous (petite remarque pour Cariou)….
Bonne soirée
Surfingmoune
De bonnes questions à se poser…
Eh oui les chats sont par nature portés vers la philosophie, vers la métaphysique, vers une contemplation acérée et vers une sagace analyse des principes et des ressorts secrets qui régissent nos comportements et nos relations.
Quelle différence entre le 31 décembre 2014 et le 1er janvier 2015 ? On se le demande ! Quelle besoin avons-nous, nous les hommes à vouloir fêter le changement d’année de manière excessive ?
Des caresses au beau Monseigneur la Maître-Chat
Bien cha(t)micalement
Béa Kimcat
PS : je vous mets encore à l’honneur sur mon blog. J’apprécie vraiment vos billets !
En résumé très résumé, souhaitez-vous du bonheur tous les matins au lever du soleil…
Et voilà ! J’avais pris de bonnes résolutions à l’occasion de cette année nouvelle et j’étais résolu à m’attaquer enfin aux devoirs d’administration que j’avais sans cesse remis au lendemain tout au long de l’année que nous venons de laisser dernière nous.
Il suffit d’une invitation du maître des lieux enchanteurs de Condas pour que je cède à la tentation et délaisse les factures que j’ai négligées d’envoyer à mes débiteurs, pour m’adonner aux plaisirs de la réflexion gratuite.
Tu nous dit, cher Lully, qu’une année est un instrument théorique de la mesure du temps, établi de manière conventionnelle pour correspondre, plus ou moins bien, avec les cycles astronomiques de la planète terre, dans le but d’établir les repères dont les hommes ont besoin pour parler de leur vie et de leur histoire.
Ne penses-tu pas que la rigueur artificielle de cette mesure de l’année réponde à celle de l’administration de la multitude par une poignée de personnages qui se transmettent par là, à travers les âges et depuis Charles IX en ce qui concerne la France, le pouvoir de faire marcher tout le monde à la baguette ?
Moi qui ne pratique ni culte (me le pardonneras-tu ?) ni patron, qu’ai-je besoin de compter les jours et que m’importe que l’an commence le 25 décembre ou le 7 janvier ?
Ce besoin naturel des hommes d’établir des repères exige-t-il une telle mise au pas générale, à laquelle nul ne peut se soustraire ?
A te lire,
Frédéric.
Réponse de Lully :
« Cela fera justement partie des thèmes que ma « métaphysique des voeux » effleurera par la suite… N’enjambe pas trop vite les marches de la réflexion, cher Frédéric, sinon tu risques de te casser la figure dans l’escalier ! »
« Vite … vite … vite la suite, s’il te plaît, mon très cher Lully !!! »
Voilà la phrase qui me vient à l’esprit pour illustrer ton texte !!!
La pourpre cardinalice lui va très bien !
Rhizotomos
Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat !