2014-104. « Elle venait, avec un amour non pareil, se donner, dédier et consacrer à Dieu sans réserve. »
Extraits du premier sermon
de
Saint François de Sales
pour
la fête de la Présentation de Notre-Dame.
Selon la grande tradition spirituelle de l’Ecole Française, la fête de la Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie au Temple – le 21 novembre - , est une fête importante en notre Mesnil-Marie.
Nous sommes, bien évidemment, très fermement opposés aux théories modernes – ou plus exactement modernistes – qui nient la réalité historique de cet évènement.
Dans les pages de ce blogue, j’ai déjà publié la traduction de l’hymne liturgique particulier à cette fête que l’on trouve dans l’ancien propre de l’archidiocèse de Paris (cf. > ici), un extrait de la méditation de Monsieur Olier pour cette fête (cf. > ici), ainsi que des extraits du texte de Saint Alphonse de Ligori consacré à ce mystère dans « les Gloires de Marie » (cf. > ici).
Voici aujourd’hui des extraits d’un sermon de Saint François de Sales (dans notre édition des « Oeuvres de Saint François de Sales », il y a deux sermons pour cette fête, les extraits que nous publions ci-dessous appartiennent au premier).
Ce sermon fut prononcé pour les religieuses de la Visitation pour lesquelles, ainsi que dans un certain nombre de congrégations religieuses et de familles spirituelles, cette fête donne l’occasion d’une cérémonie particulière du renouvellement des saints voeux.
Lully.
La Présentation de la Très Sainte Vierge au Temple
tableau de la cathédrale Saint-Louis de Versailles par Hyacinthe Collin de Vermont (1693-1761)
« (…) Cette Sainte Vierge donc n’étant encore âgée que de trois ans, fut apportée une partie du chemin de Nazareth en Jérusalem pour être offerte à Dieu en Son Temple, et l’autre partie elle y vint avec ses petits pieds. O Dieu ! que j’eusse bien désiré de me pouvoir représenter la consolation et suavité de ce voyage.
Ceux qui allaient au Temple de Jérusalem pour y présenter des offrandes à la divine Majesté chantaient le long du chemin le psaume : « Beati immaculati in via, qui ambulant in lege Domini ; bienheureux sont ceux qui marchent sans macule et sans tache de péché en la voie des commandements de Dieu. » O combien gracieusement et avec quelle mélodie est-ce que l’entonna notre glorieuse Reine et Maîtresse ? de quoi les anges furent tellement ravis et étonnés, que troupes à troupes ils venaient pour écouter cette divine harmonie, et les cieux ouverts ils se penchaient sur les balustres de la Jérusalem céleste, pour considérer cette Sainte Vierge, laquelle étant parvenue au Temple.
O mes chères âmes, combien allègrement pensez-vous qu’elle monta les quinze degrés de l’autel ; car elle venait, avec un amour non pareil, se donner, dédier et consacrer à Dieu sans réserve ; et semble que si elle eût osé elle eût dit à ces bonnes dames qui élevaient les filles que l’on dédiait à Dieu dans le Temple : Me voici entre vos mains comme une boule de cire, faites de moi tout ce qu’il vous plaira, je ne ferai nulle résistance à votre volonté.
Aussi était-elle si soumise qu’elle se laissait tourner à toute main, sans jamais témoigner aucune inclination à chose quelconque, se rendant si condescendante qu’elle ravissait tous ceux qui la voyaient, commençant dès-lors à imiter son divin Fils, lequel devait être si soumis à la volonté d’un chacun, que nonobstant qu’il fût en Son pouvoir de résister à tous, Il ne le voulut pourtant jamais faire : et si bien au commencement de Sa Passion il montra Sa toute-puissance, lorsque comme un lion de la tribu de Juda Il se prit à rugir cette parole : « Ego sum, c’est Moi », quand les Juifs Le cherchant pour Le faire mourir, Il leur demanda : « Quem quaeritis ? Qui cherchez-vous ? » Ils Lui dirent : Jésus de Nazareth. C’est Moi, leur dit-il, et par cette parole Il les renversa tous par terre. Mais soudain les ayant fait relever, Il cacha Sa toute-puissance sous le manteau d’une sainte mansuétude et débonnaireté, si bien que dès-lors ils Le prirent et Le conduisirent à la mort, sans que jamais ils vissent en Lui aucune résistance, leur permettant non seulement de Le tondre et dépouiller comme un doux agnelet, mais encore de Lui ôter jusqu’à Sa propre vie, pour accomplir la volonté de Son Père éternel.
Donc la Sainte Vierge, prévoyant cela, se soumit en toute chose, sans réserve quelconque, à tout ce qu’on voulait d’elle, se donnant et abandonnant totalement à la merci de la divine volonté ; mais avec tant de perfection, que jamais nulle créature ne se donna ni s’abandonna si absolument et si parfaitement à la divine Majesté, comme elle fit non seulement en sa sainte conception, mais encore en sa présentation, qui est pour vous autres, mes chères soeurs, une très grande solennité, puisqu’en icelle vous vous venez derechef offrir et consacrer à Dieu par le renouvellement et confirmation de vos voeux.
Or la coutume de faire ce renouvellement s’est toujours pratiquée, et dès le commencement de l’Eglise les anciens chrétiens la pratiquaient au jour anniversaire de leur baptême, qui était le jour qu’ils s’étaient dédiés à Dieu (…). Certes, il est très à propos que les religieux et religieuses les imitent, et fassent tous les ans une fête particulière, au jour de leur dédicace et de leur entrée en la religion : mais d’autant qu’ils ne doivent rien avoir de particulier, vous avez très à propos, mes chères soeurs, choisi le jour de la présentation de Notre-Dame, pour faire ce renouvellement toutes ensemble, et vous offrir derechef à la divine Majesté, sous la protection de cette Sainte Vierge, afin de l’accompagner en son offrande : en quoi se vérifie ce qui a été prédit par le saint prophète David, que plusieurs vierges seraient, à son imitation, amenées après elle au Temple de Dieu pour Lui être offertes et consacrées pour servantes perpétuelles, « Adducentur Regi virgines post eam et proximae ejus afferentur tibi, in laetitia, et exultatione adducentur in Templum Regis » : or il est dit encore qu’elles seront amenées, et viendront avec joie et exultation. C’est donc un jour de joie et de consolation pour vos âmes, que le jour de votre renouvellement et commémoration de votre dédicace à la divine bonté. (…) »
Extrait du coutumier et directoire
pour les Soeurs Religieuses de la Visitation Sainte Marie :
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Bravo pour le commentaire précédent du 21/11/2022.
Tout cela n’est plus enseigné, comme pour d’autres domaines (histoire …etc.) donc plus de traditions, plus de coutumes, afin qu’ils puissent fabriquer l’ »HOMME NOUVEAU » suivant leurs conceptions ; d’où cet indifférentisme. CELA EST VOULU !
Comme est bienvenu ce texte de Saint François de Sales écrit à l’occasion de la fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple et pour le renouvellement des voeux des soeurs visitandines!
En effet, j’aurai la joie de célébrer la Sainte Messe à la Visitation de Saint-Flour justement pour cette fête au cours de laquelle aura lieu le renouvellement des voeux des soeurs de cette Visitation.
L’extrait du coutumier et directoire des Soeurs Religieuses de la Visitation.
Merci, cher frère! et croyez que je serai uni profondément à votre joie au Mesnil-Marie en cette célébration.