2014-71. Philippe Pichot-Bravard : « La révolution française ».

Jeudi 17  juillet 2014,
220ème anniversaire du martyre des seize Bienheureuses Carmélites de Compiègne,
le 17 juillet 1794 (voir ce que j’en avais écrit ici > www).

Le martyre des Carmélites de Compiègne

L’anniversaire du martyre des Bienheureuses Carmélites de Compiègne me donne l’occasion de vous recommander, chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion, un excellent ouvrage dont nous venons d’achever la lecture et que nous devons à la plume experte du professeur Philippe Pichot-Bravard, docteur en droit et maître de conférences en histoire du droit public.
Je ne saurais trop vous en recommander la lecture à vous aussi – si toutefois, bien sûr, vous ne l’avez pas déjà fait – , tant cet ouvrage est judicieux et profond.
Plusieurs publications en ont déjà fait l’éloge, aussi n’ai-je rien de mieux à faire que de vous en livrer ci-dessous quelques citations choisies… Bonne lecture !

Lully.

Cachet chouan

Présentation des éditions « Via Romana » :

« Cette histoire de la Révolution française n’a pas pour but de narrer à nouveau des événements ou des anecdotes mille fois ressassées. 
Son ambition ? Susciter une relecture complète de la Révolution nourrie par les recherches récentes publiées au cours de ces dernières décennies. Ces découvertes permettent d’affirmer que la Révolution a eu pour dessein essentiel la régénération de la société et de l’homme, la création d’un monde nouveau et d’un homme nouveau adapté à ce monde bâti par la mise en œuvre des idées rationalistes, individualistes, contractualistes, matérialistes et laïcistes des Lumières. Comprendre ce qu’a été réellement la Révolution française semble dès lors indispensable pour saisir les enjeux de la politique contemporaine. 
Rédigé dans une langue claire, l’ouvrage est destiné au grand public. »

Philippe Pichot-Bravard la révolution française

Quelques échos glanés ça et là :

« Philippe Pichot-Bravard n’a pas choisi la simplicité pour son nouveau livre. Il nous propose une puissante réflexion sur l’un des événements les plus décisifs de notre histoire. Baignant dans le monde post-révolutionnaire, nous ne remarquons même plus ce qu’a d’inouï le projet révolutionnaire de régénérer la société et de fabriquer un « homme nouveau » en faisant « table rase » du passé. L’auteur nous aide à entrer dans cette logique, qui connut une telle postérité au XXe siècle. Il nous aide aussi à comprendre que, selon le mot de M. Peillon, la Révolution n’est pas terminée. Tout simplement parce qu’elle ne peut pas l’être, puisque son but est la Révolution elle-même – ce qui lui impose de se radicaliser à mesure qu’elle semble avoir gain de cause… »

(in « Les 4 vérités hebdo », n° 931 du 21 février 2014)

* * * * * * *

« Pour l’historien Philippe Pichot-Bravard, le fil rouge de la Révolution, c’est la régénération. Les hommes de 1789 ont voulu non pas réformer la France, comme a tenté de le faire Louis XVI, mais mettre en place une France nouvelle, et donc un homme nouveau, selon des principes abstraits. Il s’agit de régénérer le pays, de régénérer l’homme. Cette ambition « régénératrice » mènera au régime jacobin, dont on peut dire qu’il est la première expérience totalitaire du monde contemporain.
Au XVIIIe siècle, s’impose une idéologie qui veut du passé faire table rase, invente le progrès, diffuse une nouvelle conception de la connaissance. Une nouvelle conception de la société aussi, due notamment à Locke, à Hobbes, à Rousseau. Pour eux, l’homme à l’état de nature est isolé ; ce n’est que par intérêt qu’il s’associe avec ses semblables, avec lesquels il conclut un pacte social. Ce contrat donne naissance à des institutions et à un droit qui sont donc artificiels – et modelables à loisir. Et pour faire tenir ensemble des êtres que rien ne relie entre eux, sinon leur égoïsme, il faudra avoir recours à la contrainte, à la propagande, à l’État. La Révolution ne s’en privera pas. [...]
Philippe Pichot-Bravard cite un texte de Saint-Just dans lequel le député « vertueux » appelle tranquillement l’État à s’immiscer dans les moindres recoins de la vie intime, puisque « l’enfant, le citoyen appartiennent à la patrie ». On croirait du Taubira. Ou du Peillon, dont l’auteur cite les propos suivants : « La Révolution implique l’oubli total de ce qui précède la Révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qu’opère dans l’école et par l’école cette nouvelle Église, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses tables de la loi ». Lignes extraites d’un livre dont le titre dit tout : La Révolution française n’est pas terminée. »

(Charles-Henri d’Andigné, in « Famille Chrétienne » n° 1886 du 8 mars 2014)

* * * * * * *

« La sobriété du titre ne laisse pas soupçonner l’ampleur du propos : saisir l’intention qui a animé la Révolution française à la lumière des publications les plus récentes sur le sujet, celles de Jean de Viguerie et de Frédéric Rouvillois entre autres. Rigoureux et parfaitement documenté, il brosse un récit clair de la Révolution en plongeant d’abord aux racines de l’Ancien Régime. La société française y formait une « famille de familles », à base de corps et de communautés. La rupture individualiste introduite au XVIIIe siècle par le cartésianisme préparait les élites au grand saut : non pas celui d’une réforme, mais d’une régénération complète de la société au prix d’une politique assumée de table rase. Philippe Pichot-Bravard montre ainsi comment le recours permanent au « peuple », redéfini par les hérauts de la Révolution comme le seul cercle des hommes qui approuvent leur but et leurs moyens, ne parvient plus, au fil de ses épisodes sanglants, à dissimuler l’indifférence ou l’hostilité que le peuple réel leur inspire. Robespierre tombé, la Terreur prend fin. Mais la Révolution perdure par la volonté de Napoléon, soucieux d’en conserver les acquis, au premier rang desquels l’omnipotence de l’État. Le siècle qui s’ouvre avec lui sera celui de l’obsession d’achever la Révolution : Gambetta, Clemenceau et Jaurès s’y employèrent ; l’homme soviétique inventé par Lénine y parviendra. Tout près de nous, un Vincent Peillon a repris le flambeau dans des lignes éloquentes : « La Révolution française est (…) un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français (…). La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. » La messe est dite, et Philippe Pichot-Bravard en décrypte parfaitement la liturgie. »

(G.C. in « Le Figaro Histoire » n° 13 avril-mai 2014)

* * * * * * *

« Au fil des pages, le lecteur découvrira le tableau hallucinant d’une France précipitée au bord du gouffre par une minorité d’hommes politiques qui feront déchoir la Patrie du règne de la Justice vers les abimes du totalitarisme et de l’arbitraire

Spécialiste de l’Histoire institutionnelle et auteur d’une thèse consacrée à la genèse de l’Etat de droit en France sous l’Ancien Régime, Philippe Pichot-Bravard rappelle ce qu’était la France de l’Ancien droit : une Patrie charnelle où le Roi justicier, lié par le droit naturel, les lois fondamentales et conseillé par des sages, régnait sur ses peuples. Cette France, qui était avant tout une famille de familles, marquée par l’amitié politique et l’importance des corps intermédiaires et des libertés provinciales, a été attaquée par la funeste Révolution.

Drapés des oripeaux du triptyque Liberté-Egalité-Fraternité, les disciples des prétendues Lumières ont inversé l’ordre social. Ils ont détruit la vision classique et catholique de la légitimité, héritée des Anciens et de S. Thomas d’Aquin. Cette légitimité, jadis finalisée en vue du bien commun que devait garantir un monarque débiteur de justice et garant des libertés concrètes, a été détournée. Depuis 1789, la légitimité n’est plus assise sur le Bien commun vers lequel elle doit tendre, mais sur la puissance politique de représentants. La fameuse Déclaration des droits de l’Homme, dont la France légale se vante tant, est l’illustration de cette inversion du sens du droit et de la politique. »

(in « Le Rouge et le Noir – antichroniques du temps présent » du samedi 22 février 2014)

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Enfin sur le site Polémia une autre recenssion qui me paraît excellente et que je vous engage à aller lire dans son intégralité, ici > Retour sur la révolution française.

Cachet chouan

Publié dans : Lectures & relectures, Memento, Vexilla Regis |le 17 juillet, 2014 |1 Commentaire »

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 19 juillet 2014 à 4 h 59 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Après lecture de ces présentations diverses, malgré la connaissance que je crois avoir de la Révolution française à travers des ouvrages historiques dont l’un de Reynald Secher, je cours acheter celui-ci.
    Merci pour l’information.

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