2014-67. « Si l’heure n’est pas venue pour Jésus-Christ de régner, alors l’heure n’est pas non plus venue pour les gouvernements de durer ! »

Jeudi 3 juillet 2014.

Sacre de Hugues Capet

Sacre de Hugues 1er dit Capet, le 3 juillet 987 :
les onctions royales.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Le 3 juillet 987, dans la cathédrale de Noyon (selon la date et le lieu le plus communément admis), Hugues 1er dit Capet fut sacré roi de France. 
Il succédait au dernier souverain carolingien, Louis V, dont il était un parent, mais pas le plus proche. Cette accession au trône, il la devait essentiellement à l’archevêque Adalbéron de Reims et à son secrétaire, le moine Gerbert d’Aurillac futur pape Sylvestre II.

   La dynastie capétienne a présidé aux destinées de la France – et de l’Europe – pendant des siècles glorieux.
Les descendants d’Hugues Capet n’ont pas seulement régné sur la France, mais aussi en Espagne, au Portugal, au Brésil, à Naples, à Parme, au Luxembourg ainsi que, si l’on compte la descendance par les femmes, dans presque tous les royaumes européens qui ont existé et qui existent encore…

   C’est ainsi que, mille-vingt-sept ans après l’accession d’Hugues Capet au trône de France, huit-cent ans après la naissance de Saint Louis, quatre-cent-vingt ans après le couronnement d’Henri IV et trois-cent-soixante ans après celui de Louis XIV, un descendant de tous ces souverains français vient, le 19 juin dernier, de monter sur le trône d’Espagne.
Trois-cent-quatorze ans après le petit-fils de Louis XIV, devenu roi d’Espagne sous le nom de Philippe V - et dont il est un descendant direct en ligne agnatique – , voici le roi Philippe VI.

Philippe duc d'Anjou proclamé roi d'Espagne par son grand'père Louis XIV

16 novembre 1700 : « Messieurs, voici le roi d’Espagne »
par ces mots le roi Louis XIV annonce à la cour de Versailles qu’il a accepté le testament de Charles II d’Espagne,
et que son petit-fils, Philippe duc d’Anjou, accède au trône d’Espagne sous le nom de Philippe V.

   A son petit-fils de dix-sept ans qui partait prendre possession du trône d’Espagne, le Grand Roi remit un mémoire dans lequel étaient consignées trente-trois instructions sur le métier de roi.
Ce soir, je vous en livre trois extraits :

« § 1 – Ne manquez à aucun de vos devoirs, surtout envers Dieu.
« § 3 – Faites honorer Dieu partout où vous aurez du pouvoir ; procurez sa gloire ; donnez-en l’exemple : c’est un des plus grands biens que les rois puissent faire.
« § 33 – (…) Dieu qui vous a fait roi, vous donnera les lumières qui vous sont nécessaires tant que vous aurez de bonnes intentions. »

   Trois-cent-quatorze ans plus tard, je ne pense pas que ces instructions soient dépassées ou qu’on puisse dire qu’elles sont tombées en désuétude, puisque, selon les Saintes Ecritures, qui nous enseignent des vérités éternelles, « omnis potestas a Deo : tout pouvoir vient de Dieu » ; ce qui est la condamnation sans appel du faux principe qui prétend que « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ; nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément » (déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789).

   Cela étant rappelé, je vous invite à regarder quelques photographies.

   En voici tout d’abord trois qui ont été prises le 22 novembre 1975 lorsque Sa Majesté le Roi Jean-Charles 1er a prêté serment devant les Cortes :

22 novembre 1975 prestation de serment du roi Jean-Charles 1er (1)

22 novembre 1975 prestation de serment du roi Jean-Charles 1er (2)

22 novembre 1975 prestation de serment du roi Jean-Charles 1er (3)

   Sur ces trois photos, on voit très bien que, à côté de la couronne et du sceptre, avait été placé un Crucifix d’argent, ce qui ne nécessite finalement aucune exégèse.
Sur les deux dernières, on remarque la présence d’un évêque : le concordat de 1953 (en vigueur jusqu’en 1979) donnait en effet une place prépondérante à l’Eglise catholique dans les institutions espagnoles ; il s’agissait bien alors véritablement d’une monarchie catholique.

   Voici maintenant trois clichés pris le 19 juin dernier lors de la prestation de serment de Sa Majesté le Roi Philippe VI :

19 juin 2014 prestation de serment du roi Philippe VI (1)

19 juin 2014 prestation de serment du roi Philippe VI (2)

19 juin 2014 prestation de serment du roi Philippe VI (3)

   Moins de quarante plus tard, le Saint Crucifix a disparu et il n’y a plus de prélat auprès du nouveau souverain : la cérémonie a été volontairement et très strictement « laïque ».
Aucune bénédiction de l’Eglise n’est venue accompagner l’accession au trône du descendant de Hugues Capet, de Saint Louis, d’Henri IV, de Louis XIV et de Philippe V auquel son aïeul avait recommandé – je me répète, mais c’est intentionnel – :

« § 1 – Ne manquez à aucun de vos devoirs, surtout envers Dieu. 
« § 3 – Faites honorer Dieu partout où vous aurez du pouvoir ; procurez sa gloire ; donnez-en l’exemple : c’est un des plus grands biens que les rois puissent faire. 
« § 33 – (…) Dieu qui vous a fait roi, vous donnera les lumières qui vous sont nécessaires tant que vous aurez de bonnes intentions. »

   Je ne peux m’empêcher de penser que le règne du roi Jean-Charles 1er a accompli, années après années, une sorte d’apostasie pour la royauté espagnole…
Mais le pis est sans doute que, de nos jours, les hommes d’Eglise ont eux aussi – dans leur grande majorité – apostasié la doctrine de la royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ et professent, pour ce qui concerne la place du catholicisme dans la société, des théories expressément et solennellement condamnées par les papes Grégoire XVI, Pie IX et saint Pie X.

   Me reviennent alors à la mémoire les paroles du vénéré cardinal Pie à l’adresse de Napoléon III :

   « Si l’heure n’est pas venue pour Jésus-Christ de régner, alors l’heure n’est pas non plus venue pour les gouvernements de durer ! »

Lully.                          

Sacré-Coeur Roi

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 4 juillet 2014 à 6 h 35 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Bravo, cher frère!
    Article, une fois de plus, plein d’érudition, mais surtout de foi et de perspicacité.
    Hélas, mille fois hélas ! c’est un grand malheur pour la dignité royale que cette forfaiture du nouveau roi d’Espagne, et nous ne pouvons qu’espérer qu’un jour enfin règneront des Princes loyaux et fidèles à la royauté héritée.

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