2014-42. Aigues-Mortes, ce 25 avril 2014.
Huitième centenaire du Baptême de Saint Louis.
Quarantième anniversaire de Monseigneur le Prince Louis de Bourbon.
1214 – 1974 – 2014
Aigues-Mortes : au centre de la cité, la statue de Saint Louis.
Samedi in albis 26 avril 2014,
(fête empêchée de Notre-Dame du Bon Conseil)
Mon cher Lully,
Tu m’as demandé de te rédiger un compte-rendu de mon déplacement de ce vendredi 25 avril à Aigues-Mortes, afin que tu puisses le publier sur ton blogue, puisque tes fonctions de fidèle gardien du Mesnil-Marie ne te permettaient pas de t’y rendre toi-même ; je réponds donc très volontiers à ta demande.
Comme tu l’avais toi-même annoncé avant-hier (cf. > www), nous avions appris ce 23 avril par un laconique communiqué du Secrétariat de Monseigneur le duc d’Anjou, que le Prince Louis de Bourbon serait présent, avec son épouse, ce vendredi 25 avril à Aigues-Mortes pour célébrer le huitième centenaire du baptême de son aïeul le Roi Saint Louis, ainsi que le quarantième anniversaire de la naissance de Monseigneur lui-même.
Dans un entretien accordé au « Figaro » et publié au matin du jeudi 24 avril, le Prince Louis expliquait : « Pour le 25 avril, j’ai souhaité un geste fort, et il m’a semblé qu’être, en ce jour, à Aigues-Mortes était symbolique. Aigues-Mortes est une ville importante de l’histoire de France, dont l’image est totalement attachée au souvenir de Saint Louis, qui l’a fait bâtir en 1240 pour donner au royaume une porte sur la Méditerranée. Par la suite, il lui a octroyé une des premières chartes communales ouvrant la voie à une profonde réforme des institutions. Cela a permis d’affranchir les villes du pouvoir des féodaux. Le roi y est venu plusieurs fois, et la ville est toujours fidèle au souvenir de Saint Louis, qu’elle fête chaque 25 août. Que le chef de la maison capétienne y vienne est une occasion de rendre hommage à cette fidélité. C’est d’ailleurs ici qu’en 1992, j’ai effectué un de mes premiers déplacements de chef de maison, successeur des rois de France, en venant y déposer solennellement des reliques du saint roi. En 2014, je tenais à y revenir aussi, car j’ai le souci de ne pas associer les commémorations du 800ème anniversaire de Saint Louis aux seules grandes villes, mais à l’ensemble des cités – quelle que soit leur taille – où les rois ont laissé une trace. Les rois, en particulier Louis IX, ont toujours été de grands voyageurs, laissant le souvenir de leur passage de ville en ville » (on peut lire cet entretien en intégralité ici > www).
Jeudi matin, tu m’as toi-même entendu parler à mon filleul, Jean-Baptiste, et à sa maman, Marie-Christine, de cet évènement qui aurait lieu à environ trois heures de route de notre Mesnil-Marie : pour nous trois, la « tentation » était forte, mais Marie-Christine avait des obligations professionnelles. En me quittant, tu as néanmoins senti qu’elle était déterminée à faire tout son possible pour que nous puissions aller ensemble à Aigues-Mortes.
« Ce que femme veut, Dieu veut », entend-on parfois dire. En l’occurrence ce dût être vrai, car tu as pu constater que ce vendredi 25 avril, à midi et demi, la nouvelle arrivait : « Nous pouvons y aller ! »
Je n’ai pas été long en préparatifs… En route pour Aigues-Mortes !
Aigues-Mortes – dédicace de la statue de Saint Louis au centre de la cité :
« A Saint Louis, la ville d’Aigues-Mortes voulant perpétuer le plus glorieux souvenir de ses annales a élevé cette statue dans le lieu témoin de l’embarquement de ce héros chrétien pour la VIIe et la VIIIe croisade ».
Arrivés aux pieds des remparts de la vieille cité un peu avant 17h, nous nous sommes aussitôt dirigés vers la place Saint-Louis, où nous ne tardâmes pas à retrouver des connaissances : amis de l’Institut de la Maison de Bourbon ou membres d’autres associations légitimistes, personnes rencontrées à l’occasion des fêtes catholiques et légitimistes du Lyonnais…
Je me suis dirigé vers l’église Notre-Dame des Sablons, qui borde la place Saint-Louis, et me suis présenté à Monsieur le Curé qui était en train de peaufiner certains détails de la cérémonie avec les membres des confréries de pénitents, et allait être interrogé par des journalistes de TF1 (voir en bas de page).
L’accueil de Monsieur l’abbé Pierre Lombard a été très cordial et, après m’avoir demandé si j’avais une tenue de choeur, il m’a invité à prendre part avec le clergé à la procession qui précèderait la Messe.
Nous avons admiré la tenture bleu-roi qui faisait comme un dais sur toute la longueur de l’église au-dessus de l’allée centrale et dont le pan qui retombait à la perpendiculaire de l’autel était constellé de fleurs de lys d’or, ainsi que les deux écussons marqués aux armes de France accrochés aux extrémités de la poutre de gloire ; mais - malheureusement – cela n’apparaît pas très bien sur ma photo :
A 18h, Monseigneur le duc d’Anjou et son épouse sont arrivés sur la place Saint-Louis : ils nous ont salués en même temps que le petit groupe de personnes présentes, et nous avons été invités entrer à leur suite dans le salon d’honneur de l’hôtel de ville.
Monsieur Pierre Mauméjean, maire d’Aigues-Mortes et un petit groupe d’élus ou de notabilités y ont accueilli officiellement le couple princier.
Dans son mot de bienvenu, bien sûr, Monsieur le Maire a rappelé les liens particuliers de sa ville avec Saint Louis, et nous l’avons sincèrement admiré d’avoir osé publiquement regretter que tous les privilèges, franchises et exemptions que le saint Roi avait accordés à Aigues-Mortes eussent été rayés d’un seul trait de plume à la révolution…
Le Prince Louis a répondu par un petit discours rappelant les liens particuliers qui l’unissent à la ville d’Aigues-Mortes depuis 1992 (voir ce qu’il en dit ci-dessus dans la citation de l’entretien du « Figaro ») ; en suite de quoi chacun put s’approcher du Prince et de Madame (laquelle était venue malgré la fièvre qui la tourmentait).
Nous étions à peine une quarantaine de personnes dans ce salon d’honneur de l’hôtel de ville, ce qui donnait à cette rencontre un caractère de simplicité et de très grande proximité : ce fut vraiment un moment très apprécié.
Monseigneur et Madame lors de l’accueil officiel à l’hôtel de ville.
Arriva enfin l’heure de la procession, qui partait de la cour de la maison paroissiale : Le Prince Louis et la Princesse Marguerite saluèrent chacun de ceux qui étaient là, et vinrent donc vers moi pour la seconde fois ; c’est à ce moment-là que j’ai échangé quelques mots personnels avec eux, et que j’ai spécialement pu dire au Prince : « Monseigneur, permettez-moi de vous dire que je prie tous les jours pour vous : pour votre personne, pour ce que vous représentez et pour ce que vous incarnez… et votre portrait est dans ma chapelle ». La Princesse Marguerite ma alors serré les deux mains avec effusion et, en me regardant au fond des yeux, m’a dit d’une manière très appuyée : « Merci ! Merci ! »
En tête de procession, derrière la croix, venaient un jeune homme et une jeune femme en costume du XIIIe siècle, portant une reproduction de l’étendard de Saint-Denys ; ils étaient suivis de dames, de jeunes femmes et d’enfants en costumes aigues-mortais traditionnels (ressemblant beaucoup à celui des Arlésiennes) ; venaient ensuite les membres des deux confréries de pénitents actives sur la paroisse d’Aigues-Mortes : les pénitents blancs et les pénitents gris ; derrière les pénitents marchaient des représentant des Chevaliers du Saint-Sépulcre et des Chevaliers de Malte, précédant le Prince Charles-Emmanuel de Bauffremont, président de l’Institut de la Maison de Bourbon, portant un reliquaire de Saint Louis à la restauration duquel l’Institut a largement contribué.
C’est alors que se plaçaient Monseigneur le duc d’Anjou et son épouse, avec une suite d’honneur. Dans les rues qui nous conduisaient à l’église Notre-Dame des Sablons ils furent applaudis par plusieurs personnes, dont certaines n’hésitèrent pas à crier : « Vive le Roi ! »
Le Prince Charles-Emmanuel de Bauffremont portant le reliquaire de Saint Louis
dont la restauration a été rendue possible grâce à l’Institut de la Maison de Bourbon.
Suivait ensuite la procession du clergé. J’étais en tête, comme religieux non clerc, aux côtés d’un prélat de l’Ordre de Malte qui ne souhaitait pas concélébrer.
Il y avait plusieurs diacres et, à ce qu’il m’a semblé, une quinzaine de prêtres (j’ai remarqué que les plus jeunes étaient aussi ceux qui portaient l’habit ecclésiastique noir de la manière la plus stricte et qui se tenaient le plus dignement au choeur), qui précédaient Son Excellence Révérendissime Monseigneur Robert Wattebled, évêque de Nîmes, Uzès et Alès.
Plaque commémorative à l’entrée de l’église Notre-Dame des Sablons.
La procession s’est engouffrée dans l’église Notre-Dame des Sablons qui était archicomble et dans laquelle la ferveur semblait palpable.
Bien que la Messe fut célébrée selon le nouvel ordo, j’ai été sensible aux efforts faits pour rendre la liturgie belle et priante : les chants du propre étaient en latin, et Monsieur le Curé avait tout fait pour que la Messe soit digne et fervente.
Le Prince Louis et la Princesse Marguerite avaient des fauteuils et des prie-Dieu – recouverts d’un tissu bleu marqué d’une énorme fleur de lys d’or – à l’entrée du sanctuaire, du côté de l’épître, devant une très belle statue baroque de la Madone.
Son Excellence Monseigneur Wattebled a prononcé une homélie qui, commençant par une citation de Saint Louis affirmant sa détermination à subir de grands sacrifices pour obtenir la conversion et le baptême du sultan, a mis l’accent sur l’importance du Saint Baptême, et, puisque nous célébrions précisément en ce jour le huitième centenaire du baptême de Saint Louis, a exhorté les fidèles à approfondir le sens de leur propre baptême, à mieux comprendre quelle semence de sainteté il avait déposé en eux, et quelle responsabilité incombait à chacun pour mieux faire connaître Notre-Seigneur Jésus-Christ par une vie exemplaire qui Lui attirerait des coeurs…
J’ai noté que Son Excellence a même évoqué le concept de la « guerre juste » et n’a pas hésité à parler de la sainteté du guerrier !
C’était en définitive une assez heureuse surprise en comparaison de beaucoup d’homélies de NN.SS. les Evêques de France, car l’on est souvent saisi d’une grande appréhension au moment où ils ouvrent la bouche…
Son Excellence Monseigneur Robert Wattebled
à l’offertoire de la Messe en l’honneur du huitième centenaire du Baptême de Saint Louis
Aigues-Mortes, vendredi 25 avril 2014
A la fin de la Messe, Monsieur le curé a pris la parole pour remercier Son Excellence, le Prince Louis et la Princesse Marguerite, ainsi que le Prince de Bauffremont.
Monseigneur le duc d’Anjou a pris la parole, rappelant encore une fois les liens particuliers qui l’unissent à Aigues-Mortes, et ajoutant qu’il était très heureux de fêter non seulement le huitième centenaire du baptême de son saint aïeul mais aussi son propre quarantième anniversaire, en ce 25 avril. En quelques phrases claires et concises, il a magnifié l’exemple de Saint Louis à la fois comme Roi, comme père de famille, comme chrétien exemplaire et a eu quelques très belles paroles sur la fidélité et la famille (note : le texte du message lu par Monseigneur le duc d’Anjou est désormais disponible, voir le lien en bas de page).
L’émotion était à son comble : toute l’assemblée s’est spontanément levée et a applaudi avec chaleur… Moi-même, je me suis retenu à ce moment-là pour ne pas crier très fort : « Vive le Roi ! », et je suis convaincu que, si je l’eusse osé, beaucoup eussent alors suivi mon exemple et eussent longuement poussé à ma suite ce cri d’amour qui est aussi une prière !
Monsieur le Curé a précisé que le reliquaire restauré qui avait été à l’honneur dans la procession de ce jour serait porté le lendemain en bâteau jusqu’au Grau du Roi, où d’autres cérémonies auraient lieu.
Reliquaire de Saint Louis
qui fut à l’honneur ce 25 avril 2014 à Aigues-Mortes.
A l’issue de la Messe, il y eut une longue séance de photographies au pied de la statue de Saint Louis, puis nous fûmes invités à un vin d’honneur, offert par la paroisse, au cours duquel le Prince Louis et la Princesse Marguerite furent très entourés : c’était vraiment beau de constater une simple, vraie et belle ferveur populaire (amplifiée peut-être par la faconde méridionale).
Parmi les bonnes choses qui furent proposées à notre dégustation, mon cher Lully, je dois faire une mention très louangeuse d’une spécialité aigues-mortoise : la fougasse sucrée. Je crois qu’on peut dire en toute vérité qu’elle constitue à elle seule une preuve de l’existence du Bon Dieu !
J’ai rencontré un grand nombre de personnes fort intéressantes, et j’ai eu de belles et touchantes discussions soit avec des paroissiens d’Aigues-Mortes, soit avec des légitimistes venus des environs… ou de beaucoup plus loin.
J’ai même eu la surprise de me voir abordé en ces termes : « Ne seriez-vous pas le Frère Maximilien-Marie ? »
- Oui, c’est bien moi…
- Je vous connais parce que j’aime beaucoup le blogue du Maître-Chat Lully dont je suis un lecteur fervent !
Un monsieur m’a même demandé : « C’est vous le Chat Lully ? » et j’ai dû répondre (en rougissant sans doute) que je n’étais que ton humble serviteur, et que tu attendais sans doute avec un peu d’impatience mon retour pour m’interroger sur cette belle fête !!!
Que dirai-je pour conclure ?
Tu l’as bien vu toi-même lorsque je suis rentré au Mesnil-Marie alors qu’il était 1h 30 du matin bien sonnées, et que j’avais comme des étoiles dans les yeux et un doux feu dans le coeur : ce n’est pas seulement une chance, ce n’est pas seulement un bonheur, c’est une véritable et très grande grâce – au sens pleinement surnaturel de ce mot – que d’avoir été si proche de notre Prince pendant ces quelques heures à Aigues-Mortes, unis dans la pieuse mémoire de son ancêtre le Roi Saint Louis, ainsi que d’avoir pu échanger quelques mots personnels avec lui : la Grâce Royale existe, et elle transcende la personne sur laquelle elle repose, et elle touche en profondeur, et elle transforme ceux qui savent lui ouvrir leurs coeurs !
Vive le Sang de Saint Louis ! Vive le Roi !
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur.
Image souvenir du 25 avril 2014
offerte par la paroisse d’Aigues-Mortes.
D’autres comptes-rendus de cette journée du 25 avril 2014 à Aigues-Mortes
- Dans « Noblesse et Royautés » 1) le compte-rendu de la cérémonie à la mairie > www
et 2) le compte rendu de la cérémonie religieuse > www
- A la télévision : au 13h du 26 avril sur TF1 > www
- Le message prononcé par le Prince Louis à l’issue de la cérémonie religieuse
peut être lu sur le site de l’Institut duc d’Anjou > www
L‘entretien accordé au journal « La Provence » est publié ci-après > www
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Merci, très cher Frère, pour ce beau et poétique compte-rendu qui exprime tant votre foi si profonde et si communicative!
VIVE LE ROI !
J’aime beaucoup ce qu’a FAIT LOUIS XX, ROY DE FRANCE !
UN SEUL MOT : » BRAVO ! ».