2014-14. Du Bienheureux Charlemagne dans quelques représentations sacrées.
28 janvier,
Fête du Bienheureux Charlemagne.
Ainsi que je vous l’ai annoncé dans ma précédente publication (cf. > ici), je souhaite vous donner un aperçu iconographique du Bienheureux Charlemagne.
Je ne veux pas, et de toute façon je ne peux pas, reproduire ici des tableaux de type historique ou destinés à un usage profane, mais je voudrais vous présenter quelques oeuvres qui appartiennent spécifiquement au patrimoine religieux, voire liturgique.
Je dois avant tout préciser, car beaucoup l’ignorent aujourd’hui (où l’on se permet de placer dans les églises de prétendues oeuvres d’art qui non seulement ne sont pas belles et ne portent pas à la piété, mais qui en outre ne correspondent pas aux règles traditionnelles de l’art religieux, conforme à la rectitude de la foi), que, jusqu’à une date relativement récente, les représentations admises dans les édifices religieux étaient soumises à des règles très strictes et que, par exemple, jamais il n’eût été admis d’y faire figurer un personnage avec un nimbe (auréole) si son culte public n’avait pas été officiellement autorisé.
Commençons notre aperçu iconographique à Rome :
Dans le nartex de la basilique de Saint-Pierre au Vatican, faisant face à une autre statue équestre – celle de l’Empereur Constantin 1er le Grand, due au ciseau du Bernin – se trouve une statue équestre du Bienheureux Charlemagne, qui fut ici couronné Empereur d’Occident à la Noël de l’an 800.
Cette oeuvre a été réalisée en 1725-1735 par Agostino Cornacchini :
Sur la façade de la principale église française de Rome, Saint-Louis des Français, le Bienheureux Charlemagne est représenté en parallèle avec Saint Louis.
Voici un gros plan de détail de cette statue particulièrement belle, où, comme pour la précédente, le Bienheureux Charlemagne est en costume d’Empereur antique :
Une troisième représentation romaine : celle qui se trouve dans le cloître de l’église de la Trinité-des-Monts.
On sait que cette église et le couvent auquel elle est rattachée furent voulus par le Roi Charles VIII et qu’ils eurent toujours un lien privilégié avec les Rois de France.
De fait, on trouve dans le cloître les portraits peints de tous les souverains français légitimes, depuis Pharamond jusqu’à Charles X.
On remarquera que le visage du Bienheureux Charlemagne est auréolé :
Venons maintenant à Paris.
Tout le monde connaît – on ne peut pas la manquer – la monumentale (et fantaisiste) statue de bronze du Bienheureux Charlemagne, accompagné de ses preux, Olivier et Roland, qui a été installée sur le parvis de Notre-Dame de Paris – après une histoire mouvementée qu’il serait trop long de raconter ici – dans les toutes dernières années du XIXe siècle…
… toutefois, bien peu savent qu’à l’intérieur même de la Cathédrale, une chapelle et un autel du déambulatoire sont dédiés au Bienheureux Charlemagne et à quelques autres saints de souche royale.
Le saint Empereur y est représenté dans une peinture murale ; là aussi, il est nimbé :
On trouve aussi une représentation du Bienheureux Charlemagne sur un bas relief de la cathédrale Saint-Louis de Versailles.
L’Empereur, siégeant casqué, foule d’un pied la dépouille de l’hérésie et se trouve encadré par les figures allégoriques de la vertu théologale de foi (portant la croix et le calice eucharistique) et de la vertu cardinale de force (tenant la palme de la victoire) :
On trouve également une sculpture du Bienheureux Charlemagne, à la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Nantes.
Comme à la façade de Saint-Louis des Français à Rome, il y est mis en parallèle avec Saint Louis :
Sur la façade de la double église Saint-Louis des Invalides (Paris), on retrouve encore la statue du Bienheureux Charlemagne :
Mais ce qui en surprendra plus d’un sans doute, c’est que le Bienheureux Charlemagne est aussi représenté dans… la chapelle du palais de l’Elysée !
Cette chapelle avait été créée sous le second empire.
Sous l’actuelle république, des Messes y furent célébrées au temps du général de Gaulle, mais il n’y en a pas eu depuis. Elle fut toutefois gardée en l’état, entretenue – voire restaurée – par Messieurs Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand et Chirac… Sous le président Sarkozy elle fut utilisée pour y entreposer des cadeaux de Noël, puis aménagée en salon d’attente où, parait-il, un grand portrait de ce président avait été mis à la place de l’autel : excusez du peu !
Je ne pense pas que l’actuel occupant de l’Elysée ait rendu le lieu à sa destination cultuelle…
Il n’empêche, le lieu a gardé ses peintures d’origine, dues à un certain Sébastien Cornu (1804-1870), bien oublié aujourd’hui, mais dont on trouve d’autres oeuvres à Saint-Germain l’Auxerrois et à saint Roch.
Faisant toujours le parallèle avec Saint Louis, le Bienheureux Charlemagne figure donc en bonne place dans le décor de cette chapelle :
Pour terminer, je veux faire place à la magnifique représentation du Bienheureux Charlemagne qui figure au sommet du sceptre de Charles V (1364), couronnant une fleur de Lys au naturel.
Ce sceptre, dit de Charlemagne, se voit aujourd’hui au musée du Louvre : c’est l’un des rares objets liturgiques du sacre de nos Rois qui soit parvenu jusqu’à nous :
Conservé dans le trésor de l’abbaye de Saint-Denys, il en sortait pour être apporté à Reims chaque fois qu’un Roi était sacré. Il ne fut pas détruit en 1793, ce qui est quasi miraculeux…
Sur le noeud qui soutient le Lys sont représentées des apparitions de l’apôtre Saint Jacques au Bienheureux Charlemagne.
Que le Bienheureux Charlemagne continue d’intercéder pour la France et nous tienne en sa sainte garde. Ainsi soit-il !
Lully.
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Merci infiniment !
Merci !
Merci pour tous ces renseignements sur le grand Charlemagne, depuis l’école je dis toujours que c’est mon roi de FRANCE préféré.
Il est représenté dans beaucoup d’églises, au Louvre et même au Vatican.
Inoubliable Charlemagne
Merci !
Merci, cher frère, pour cette recherche sur l’iconographie du bienheureux Charlemagne que vous nous offrez.
Des arguments… de pierre.
Merci.