2013-90. Si Eglise et Eucharistie constituent un binôme inséparable, il faut en dire autant de Marie et de l’Eucharistie.
Lundi 9 décembre 2013,
Deuxième jour dans l’octave de l’Immaculée Conception ;
Dans l’Ordre de Saint Augustin, fête de Saint Pierre Fourier.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Hier, 8 décembre, après la Sainte Messe de la fête de la conception immaculée de Notre-Dame, notre Frère a rapporté au Mesnil-Marie le texte du sermon de Monsieur l’abbé Henri V., notre chapelain, et, ainsi qu’il m’est déjà arrivé à plusieurs reprises de le faire dans les pages de ce blogue, je veux aujourd’hui encore vous communiquer le texte de ce sermon, afin que, vous aussi, vous puissiez le méditer : il m’a en effet semblé particulièrement remarquable.
Bonne lecture et, surtout, bonne méditation.
Lully.
Jean-Dominique Ingres : la Vierge à l’Hostie (musée du Louvre)
Si Eglise et Eucharistie constituent un binôme inséparable,
il faut en dire autant de Marie et de l’Eucharistie :
Avec la prière, bien sûr, il apparaît qu’en nos temps qui sont les derniers, Dieu nous propose deux moyens pour demeurer en Son amour, fidèles à la Foi de l’Eglise de Jésus-Christ : à savoir, la Sainte Messe, ainsi que la dévotion ou plutôt le recours au Cœur immaculé de Marie, comme nous l’a indiqué Notre-Dame elle-même à Fatima.
Aussi, en cette fête de l’Immaculée Conception, je voudrais vous entretenir de Marie et l’Eucharistie, ou plus précisément, vous faire contempler, à la lumière de l’enseignement des Papes contemporains, Marie comme la « Femme eucharistique ».
A première vue, l’Evangile reste silencieux à ce sujet. Dans le récit de l’Institution, au soir du Jeudi Saint, on ne parle pas de Marie. On sait, en revanche, qu’elle était présente parmi les Apôtres rassemblés après l’Ascension dans l’attente de la Pentecôte. Nul doute ainsi qu’elle assistait aux Célébrations Eucharistiques de la primitive Eglise, assidue à « la Fraction du Pain ».
Mais en allant au-delà de sa participation aux Messes célébrées par les disciples du Seigneur, il convient d’entrevoir le rapport entre Marie et l’Eucharistie à partir de son attitude intérieure et de sa place particulière au fondement de l’Eglise.
Si l’Eucharistie est un mystère de Foi, Marie nous sert de soutien et de guide pour croire. Lorsque nous refaisons le geste du Christ, en obéissance à Son commandement : « Faites cela en mémoire de Moi », nous entendons en même temps l’invitation de la Sainte Vierge à Lui obéir fidèlement : « Faites tout ce qu’Il vous dira ».
Avec la sollicitude maternelle dont elle témoigne aux Noces de Cana, Marie nous dit : « Mon Fils, Lui qui fut capable de changer l’eau en vin, est capable également de changer le pain en Son Corps et le vin en Son Sang, par les Paroles et la Puissance qu’Il a données à Ses prêtres agissant en Son Nom ».
En fait, la Sainte Vierge a exercé sa Foi eucharistique avant même l’institution de l’Eucharistie, par le fait qu’elle a offert son sein virginal pour l’Incarnation du Verbe de Dieu.
Tandis que l’Eucharistie renvoie à la Passion et à la Résurrection, elle se situe avant tout en continuité de l’Incarnation.
A l’Annonciation, la Sainte Vierge a conçu le Fils de Dieu dans la réalité du Corps et du Sang du Christ, anticipant en elle ce qui se réalise sacramentellement en tout fidèle qui reçoit, sous les espèces du pain et du vin, ce même Corps et ce même Sang du Seigneur.
Il existe donc une analogie profonde entre le « Fiat » par lequel Marie répond aux paroles du Seigneur et l’ « Amen » que l’Eglise prononce à la fin du canon de la Messe, ainsi que la démarche de Foi que chaque fidèle accomplit au moment de la Communion.
A Marie, il fut demandé de croire que Celui qu’elle concevait par l’opération du Saint-Esprit était le Fils de Dieu. A nous, il nous est demandé de croire qu’à la Messe, ce même Jésus, Fils de Dieu et Fils de Marie, Se rend présent dans la totalité de Son Etre, sous les espèces du pain et du vin.
Aussi, lorsque, au moment de la Visitation, la Sainte Vierge porte en son sein le Verbe fait chair, Marie devient en quelque sorte un tabernacle – le premier tabernacle de l’histoire -, dans lequel le Fils de Dieu, encore invisible aux yeux des hommes, Se présente à l’adoration d’Elisabeth, et par lequel le divin Sauveur sanctifie Jean-Baptiste le Précurseur.
Pensons que nous-mêmes, pauvres pécheurs certes, nous accédons à cette même dignité lorsque nous recevons le Seigneur à la Sainte Communion.
Allons plus loin.
Durant toute sa vie aux côtés de son divin Fils, et bien sûr au Calvaire, Marie a fait sienne la réalité sacrificielle de l’Eucharistie, sacrement de la Croix.
Quand la Sainte Vierge porta l’Enfant Jésus au temple de Jérusalem pour Le présenter au Seigneur, Marie entendit le vieillard Siméon lui annoncer que cet Enfant serait un signe de division et qu’un glaive devait transpercer son cœur de mère. Le drame de son Fils crucifié était dès lors annoncé à l’avance.
Se préparant ainsi jour après jour à l’offrande de la Croix, Marie vit une sorte de Messe anticipée, une communion spirituelle de désir et d’oblation, dont l’accomplissement se réalisera par l’union avec son Fils au moment de la Passion, et qui s’exprimera ensuite, dans le temps après Pâques, par sa participation aux Célébrations Eucharistiques des Apôtres.
N’est-ce pas dans son union au Christ, au pied de la Croix, que Marie est devenue la Mère de l’Eglise et notre propre Mère ? « Voici ta mère ».
Et n’est-ce donc pas à la Messe que la Sainte Vierge remplit cette mission de maternelle assistance tandis que nous offrons avec elle le Sacrifice du Seigneur, et que nous recevons le Corps et le Sang de son propre Fils ?
Si Eglise et Eucharistie constituent un binôme inséparable, il faut en dire autant de Marie et de l’Eucharistie.
Et ce qui ressort du mystère de l’Eglise vivant de l’Eucharistie et de Marie, c’est l’action de grâces, dans l’espérance, telle que l’a célébrée la Sainte Vierge dans le Magnificat, annonçant la merveille de l’Histoire du Salut, tout orientée vers la gloire du Seigneur à la fin de ce monde. Amen !

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