2013-84. Cantique du Jugement dernier.
Vingt-quatrième et dernier dimanche après la Pentecôte,
Dimanche de l’annonce de la fin des temps.
Hans Memling : les Anges sonnant de la trompette
(triptyque du jugement dernier – détail)
Est-ce l’effet de la toute proche fête de Sainte Cécile ? J’ai déjà publié l’hymne latine en son honneur composée au XVe siècle (cf. > ici), mais j’ai en outre le goût de me plonger dans la collection des anciens recueils de cantiques qui sont rassemblés sur une étagère de notre Mesnil-Marie.
Il y en a un en particulier qui ne prend jamais la poussière, parce que Frère Maximilien-Marie le consulte régulièrement et qu’il aime à en fredonner les airs : c’est le « Recueil de cantiques populaires » publié par Monseigneur Joseph Besnier (1898-1984), lequel fut pendant cinquante-deux ans – de 1931 à 1983 – maître de chapelle de la cathédrale de Nantes.
Donc, dans le recueil de Monseigneur Besnier, j’ai retrouvé un cantique que notre Frère affectionne spécialement et qu’il chante souvent en cette période de l’année. Il a été composé sur une musique de Claude Goudimel (1505-1572) et les paroles en ont été écrites par un autre prêtre du clergé nantais, l’abbé Eugène Blineau.
Comme il s’accorde parfaitement au dernier dimanche de l’année liturgique (qui porte le numéro 24e après la Pentecôte dans nos missels), et qu’il résume magnifiquement l’enseignement du Saint Evangile et de la Tradition ecclésiastique, je ne résiste pas à la tentation de vous en reproduire ici la partition et de vous en copier les paroles, qu’il convient de méditer plus encore que de chanter en ces jours où la liturgie nous demande de penser à la fin des temps.
Lully.
1. Vous avez, Jésus-Christ,
Plus d’une fois décrit
Cette heure triomphante,
Où le temps finira,
Quand sur nous passera
Un souffle d’épouvante :
Nous verrons dans les cieux
Des signes merveilleux ;
Nous unirons dans l’ombre
A la rumeur des flots
Le bruit des longs sanglots
De nos malheurs sans nombre.
2. A ce cri : « Morts, debout ! »
Que rediront partout
Vos anges de lumière,
Les tombeaux s’ouvriront,
Les morts se dresseront
Dans leur vigueur première.
C’est votre Sainte Croix
Qu’ils verront, Roi des rois ;
Tous lui rendront hommage.
Comme un rayon de feu,
Vous viendrez, Fils de Dieu,
Sur un ardent nuage.
3. Etendant votre main,
De tout le genre humain
Vous ferez le partage :
A droite, vos amis,
Ceux auxquels fut promis
Le ciel en héritage ;
A gauche, les damnés,
A l’enfer destinés
Par leur choix volontaire.
Les décrets proférés,
Vous renouvellerez
La face de la terre.
4. Il viendra, ce grand jour
De justice et d’amour
Tel que l’attend l’Eglise.
Nous croyons fermement
Au dernier jugement
Dans notre foi soumise.
Nous ne quitterons pas
La route qu’ici-bas
Tous vos saints ont suivie,
Pour être, ô doux Jésus,
Du nombre des élus
Dans l’éternelle vie.
Hans Memling : triptyque du jugement dernier.
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La mélodie est bien dans le style de la Renaissance avec des influences médiévales.
Dommage que je ne sache pas le solfège pour me donner l’air de ce cantique!
Les paroles sont tellement élévatrice de l’âme!
Beau dans sa simplicité.