2013-73. Je demandai comment il se faisait que le sacrifice de la Croix n’ayant été offert qu’une seule fois ait été suffisant pour racheter toutes les âmes, et que, renouvelé tant de fois, il ne suffit pas à les sanctifier toutes.

   Sainte Thérèse Couderc (cf. > ici), dans l’enfouissement et l’ombre où elle était maintenue, a été gratifiée par Dieu d’expériences mystiques de premier ordre. Malheureusement, la plupart des écrits dans lesquels elle les a consignées ont été détruits et il n’en subsiste que quelques vestiges parmi lesquels le texte suivant, habituellement diffusé sous ce titre : « Se livrer ».
Il date du 26 juin 1864, Sainte Thérèse se trouvait alors au Cénacle de Montpellier.
A travers ces lignes, nous pouvons comprendre l’essentiel de ce qu’a vécu cette âme si intimement unie à l’immolation du divin Cœur de Jésus.

2013-73. Je demandai comment il se faisait que le sacrifice de la Croix n'ayant été offert qu'une seule fois ait été suffisant pour racheter toutes les âmes, et que, renouvelé tant de fois, il ne suffit pas à les sanctifier toutes. dans Chronique de Lully sacre-coeur-cenacle-la-louvesc

Statue du Sacré-Cœur sur l’angle extérieur de la chapelle du Cénacle de La Louvesc

Se livrer :

   Déjà plusieurs fois Notre-Seigneur m’avait fait connaître combien il était utile pour l’avancement d’une âme qui désire sa perfection de se livrer sans réserve à la conduite de l’Esprit-Saint. Mais ce matin il a plu à sa divine Bonté de m’en donner encore une vue toute particulière.
Je me disposais à commencer ma méditation lorsque j’ai entendu le son de différentes cloches qui appelaient les fidèles à l’assistance aux divins Mystères. Dans ce moment, j’ai désiré m’unir à toutes les messes qui se disaient et ai pour cela dirigé mon intention afin d’y participer. Alors, j’ai vu d’une vue générale, tout l’univers catholique et une multitude d’autels où s’immolait en même temps l’adorable Victime. Le sang de l’Agneau sans tache coulait en abondance sur chacun de ces autels qui m’apparaissaient environnés d’une fumée fort légère qui s’élevait vers le ciel. Mon âme était saisie et pénétrée d’un sentiment d’amour et de reconnaissance à la vue de cette satisfaction si abondante que Notre-Seigneur offrait pour nous. Mais j’étais aussi dans un grand étonnement de ce que le monde entier n’en était pas sanctifié. Je demandai comment il se faisait que le sacrifice de la Croix n’ayant été offert qu’une seule fois ait été suffisant pour racheter toutes les âmes, et que, renouvelé tant de fois, il ne suffit pas à les sanctifier toutes. Voici la réponse que j’ai cru entendre : Le sacrifice est sans doute suffisant par lui même, et le sang de Jésus-Christ plus que suffisant pour la sanctification d’un million de mondes, mais les âmes manquent de correspondance et de générosité. Or, le grand moyen d’entrer dans la voie de la perfection et de la sainteté, c’est de se livrer à notre bon Dieu.

   Mais qu’est-ce que « se livrer » ? Je comprends toute l’étendue du sens de ce mot : se livrer, mais je ne puis l’expliquer.

   Je sais seulement qu’il est très étendu, qu’il embrasse le présent et l’avenir.

   Se livrer, c’est plus que se dévouer, c’est plus que se donner, c’est même quelque chose de plus que s’abandonner à Dieu.

   Se livrer enfin, c’est mourir à tout et à soi-même, ne plus s’occuper du moi que pour le tenir toujours tourné vers Dieu.
Se livrer, c’est encore ne plus se chercher en rien, ni pour le spirituel, ni pour le temporel, c’est-à-dire ne plus chercher de satisfaction propre mais uniquement le bon plaisir divin.
il faut ajouter que se livrer, c’est aussi cet esprit de détachement qui ne tient à rien, ni pour les personnes, ni pour les choses, ni pour le temps, ni pour les lieux. C’est adhérer à tout, accepter tout, se soumettre à tout.

   Mais on va croire peut-être que cela est bien difficile à faire. Qu’on se détrompe, il n’y a rien de si facile à faire et rien de si doux à pratiquer. Le tout consiste à faire une seule fois un acte généreux, en disant avec toute la sincérité de son âme : « Mon Dieu, je veux être tout à vous, daignez accepter mon offrande ».
Et tout est dit.
Avoir soin désormais de se tenir dans cette disposition d’âme et ne reculer devant aucun des petits sacrifices qui peuvent servir à notre avancement dans la vertu. Se rappeler que l’on s’est livré.
Je prie Notre-Seigneur de donner l’intelligence de ce mot à toutes les âmes désireuses de lui plaire, et de leur inspirer un moyen de sanctification si facile.
Oh ! si l’on pouvait comprendre à l’avance quelles sont les douceurs et la paix que l’on goûte quand on ne met pas de réserve avec le Bon Dieu ! Comme il se communique à l’âme qui le cherche sincèrement et qui a su se livrer. Que l’on en fasse l’expérience et l’on verra que c’est là où se trouve le vrai bonheur que l’on cherche en vain sans cela.

   L’âme livrée a trouvé le paradis sur la terre, puisqu’elle y jouit de cette douce paix qui fait en partie le bonheur des élus.

portrait-grave-de-ste-therese-couderc Sainte Thérèse Couderc dans De liturgia

Sainte Thérèse Couderc,
portrait gravé sur une image répandue avant sa béatification.

* * * * * * *

Prière de Sainte Thérèse Couderc à la Très Sainte Trinité > ici

Vous pouvez laisser une réponse.

3 Commentaires Commenter.

  1. le 22 septembre 2018 à 14 h 47 min Jean-Martin S. écrit:

    « Mon Dieu, je veux être tout à Vous, daignez accepter mon offrande! »
    Je suis présent Seigneur.
    J’accepte le règlement dans son intégralité!
    Mes années de noviciat, dont vous connaissez la durée, Seigneur, vous sont toutes offertes!
    Les prochaines étapes qui m’ont été précisées par votre médecin qui est aussi le mien, vous sont aussi, déjà offertes. Elles affineront, durant les mois qui viennent, ma totale soumission à votre saint volonté.
    Loué soit notre Seigneur Jésus-Christ!

  2. le 28 septembre 2013 à 10 h 22 min Millierains écrit:

    La foi est une chose merveilleuse, mais nous ne savons pas pourquoi elle nous a été offerte.
    « Je ne me pose pas la question » car j’ai une absolue confiance en Dieu.
    Un jour, une religieuse d’un certain age m’a confié qu’elle avait des doutes ; je lui ai répondu qu’à son âge on fonce, on ne doute plus !
    Les preuves sont en nous-même.
    Je n’ai que des certitudes.

  3. le 26 septembre 2013 à 13 h 39 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Quel texte merveilleux!
    C’est vrai : y a qu’à…
    Ce que dit Sainte Thérèse Couderc est convainquant. Elle, comme d’autres mystiques (je pense à la bienheureuse Soeur Marie de l’Incarnation (de Poitiers) ont expérimenté cette abnégation totale de soi pour ne plus vivre que de Dieu, avec Dieu. Pourquoi si peu y parviennent ? Je parle de ceux qui le voudraient tellement et qui n’y parviennent pas. Pourtant, « il n’y a rien de plus facile à faire et de si doux à pratiquer ». De si doux a pratiquer, je veux bien le croire. Mais il faut d’abord passer par ce total abandon entre les mains de Dieu. Oui, c’est facile de dire : « Mon Dieu, je veux être tout à vous, daignez accepter mon offrande »!
    Puisse Sainte Thérèse Couderc (et toutes les saintes Thérèse!) nous y conduire par leur intercession!

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