2013-51. Réparation ! Réparation ! Réparation !
La « grande révélation » de 1675 :
Cette apparition se produisit après l’arrivée de Saint Claude de La Colombière à Paray-le-Monial, donc en 1675 ; elle eut lieu « devant le Saint Sacrement, un jour de son octave », Sainte Marguerite-Marie ne spécifie pas davantage.
Cette année-là, la Fête-Dieu se trouvait être le jeudi 13 juin : c’est donc entre le 14 juin et le 20 juin inclus que la sainte Visitandine fut gratifiée de cette « grande révélation ».
Vitrail de la chapelle Notre-Dame du Sacré-Coeur à Québec.
« Etant une fois devant le Saint Sacrement, un jour de son octave, je reçus de mon Dieu des grâces excessives de son amour, et me sentis touchée du désir de quelque retour, et de lui rendre amour pour amour, et il me dit : « Tu ne m’en peux rendre un plus grand qu’en faisant ce que je t’ai déjà tant de fois demandé ».
Alors me découvrant son divin Cœur : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour. Mais ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en communiant ce jour-là, et en lui faisant une réparation d’honneur par une amende honorable, pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels. Je te promets aussi que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur, et qui procureront qu’il lui soit rendu. »
On n’insistera jamais assez pour rappeler que cette grande apparition ne consiste pas en ces seules paroles : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes », suivies d’un point final, et qu’elle n’a pas pour but de demander une « simple » fête liturgique en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus.
A l’instigation de Saint Jean Eudes, une fête du Cœur de Jésus existait déjà en certains diocèses. Le Cœur de Jésus considéré comme symbole de l’amour divin était déjà un objet d’attention spirituelle et de vénération depuis le Moyen-Age…
A la sainte Visitandine de Paray-le-Monial, Notre-Seigneur Jésus-Christ vient préciser l’esprit dans lequel son divin Cœur doit être vénéré, l’esprit dans lequel sa fête doit être célébrée, l’esprit dans lequel toutes les pratiques en son honneur doivent être observées : cet esprit qui doit être l’âme de la dévotion à son Cœur, c’est celui de la réparation.
La fête liturgique dont il demande l’institution, en précisant la date particulière à laquelle il veut la voir célébrée, doit être une fête réparatrice ; la pratique de la sainte communion qu’il réclame, en particulier les premiers vendredis du mois, est une communion réparatrice ; l’heure sainte dont il réclame l’observance toutes les nuits du jeudi au vendredi est une heure de prière réparatrice…
Par l’intermédiaire de Sainte Marguerite-Marie, Jésus ne se contente pas de « montrer » son divin Cœur, il fait nettement ressortir que ce Cœur est « rassasié d’opprobres » – selon l’expression qui sera retenue plus tard pour les litanies – et les apparitions de Paray-le-Monial ne sont pas « la révélation de l’amour de Jésus pour nous », ainsi que je l’ai parfois entendu dire à certains prêtres (comme si l’Eglise avait dû attendre le XVIIe siècle pour découvrir l’amour de Jésus !), mais elles sont la manifestation d’un amour outragé, d’un amour méprisé, d’un amour insulté, d’un amour qui n’est pas aimé comme il le faudrait par ceux-là mêmes qui devraient en être les plus exacts observateurs, à savoir les baptisés, les religieux, les prêtres : « Ce sont des coeurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi » !!!
Tout ceci a été mis dans une insistante lumière par le magistère authentique de l’Eglise dans l’encyclique « Miserentissimus Redemptor« du Pape Pie XI (dont on trouvera le texte ici > ici), qui a prescrit que pour la fête du Sacré-Cœur soit récité, dans tout l’univers catholique, cet acte solennel de réparation dont nous reproduisons le texte ci-dessous et dont les termes gardent une douloureuse actualité (note : à cette récitation publique est attaché l’octroi de l’indulgence plénière).
Acte solennel de réparation
prescrit par Sa Sainteté le Pape Pie XI
pour la fête du Sacré-Cœur
(normalement on le récite devant le Saint Sacrement exposé
après le chant ou la récitation des litanies du Sacré-Cœur)
Très doux Jésus, vous avez répandu sur les hommes les bienfaits de votre charité, et leur ingratitude n’y répond que par l’oubli, le mépris. Nous voici donc prosternés devant votre autel, animés du désir de réparer par un hommage spécial, leur coupable indifférence et les outrages dont, de toutes parts, ils accablent votre Cœur très aimant.
Cependant, nous souvenant que nous-mêmes, nous nous sommes dans le passé rendus coupables d’une si indigne conduite, et pénétrés d’une profonde douleur, nous implorons d’abord pour nous-mêmes votre miséricorde. Nous sommes prêts à réparer, par une expiation volontaire, les fautes que nous avons commises, tout prêts aussi à expier pour ceux qui, égarés hors de la voie du salut, s’obstinent dans leur infidélité, refusant de Vous suivre, Vous, leur Pasteur et leur Chef, ou, secouant le joug si doux de votre loi, foulent aux pieds les promesses de leur baptême.
Nous voudrions expier pour tant de fautes lamentables, réparer pour chacune d’elles : désordre de la conduite, indécence des modes, scandales corrupteurs des âmes innocentes, profanations des dimanches et des fêtes, blasphèmes exécrables contre Vous et contre vos Saints, insultes à votre Vicaire et à vos prêtres, abandon et violations odieusement sacrilèges du divin Sacrement de votre amour, péchés publics enfin des nations qui se révoltent contre les droits et l’autorité de votre Église.
Que pouvons-nous effacer de notre propre sang tant d’offenses ! Du moins, pour réparer votre honneur outragé, nous vous présentons cette même satisfaction que Vous avez offerte à votre Père sur la Croix et dont Vous renouvelez l’offrande, chaque jour, sur l’autel ; nous Vous la présentons, accompagnée de toutes les satisfactions de la Très Sainte Vierge Votre Mère, des Saints, des chrétiens fidèles. Nous Vous promettons, de tout notre cœur, autant qu’il dépend de nous et avec le secours de votre grâce, de réparer nos fautes passées, celles de notre prochain, l’indifférence à l’égard d’un si grand amour, par la fermeté de notre foi, la pureté de notre vie, la docilité parfaite aux préceptes de l’Évangile, à celui surtout de la charité. Nous Vous promettons aussi de faire tous nos efforts pour Vous épargner de nouvelles offenses et pour entraîner à votre suite le plus d’âmes possible.
Agréez, nous Vous en supplions, ô très bon Jésus, par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie réparatrice, cet hommage spontané d’expiation ; gardez-nous jusque à la mort, inébranlablement fidèles à notre devoir et à votre service, accordez-nous ce don précieux de la persévérance qui nous conduise tous enfin à la patrie où, avec le Père et le Saint-Esprit, Vous régnez, Dieu, dans les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.

Vous pouvez laisser une réponse.
Tout est fait, dans cette société, pour nous faire oublier les bienfaits de la Charité de Jésus.
Le temps de l’héroïsme arrive où la France excelle.
Le baume d’amour du Christ triomphera du tourbillon qui se déchaîne aujourd’hui.
et le peuple actuellement hurle : profanation, profanation ! non à l’ amour ; à la justice ; non à DIEU !
C’est angoissant…
Toujours aussi précis dans le sens de la nette compréhension de ce que le Coeur de Jésus a demandé à Sainte Marguerite-Marie.
Merci de nous aider à bien vivre cette solennité.