2013-9. Du cantique « Mère de l’Espérance » qui fut chanté au cours de l’apparition de la Très Sainte Vierge à Pontmain.

 17 janvier,
Anniversaire de l’apparition de Notre-Dame à Pontmain.

       A la suite de ma publication relatant l’apparition de la Très Sainte Vierge Marie à Pontmain, le 17 janvier 1871 (cf. > ici), un de nos fidèles amis m’a fait parvenir quelques documents des plus intéressants dont je tiens à vous donner un aperçu en les condensant ci-dessous à votre intention.
Que soit très chat-leureusement remercié Monsieur D.A., qui me précisait qu’il a reçu le sacrement de confirmation des mains de Son Excellence Monseigneur Paul-Marie Richaud (futur cardinal archevêque de Bordeaux) dans la basilique de Pontmain le 6 juin 1944, jour du débarquement des forces alliées en Normandie… 

Lully.

2013-9. Du cantique

Note concernant le cantique Mère de l’Espérance

       En 1848, en plein orage révolutionnaire, Monsieur le chanoine Prud’homme eut l’inspiration de fonder une vaste association de prières pour le salut de la France. Cette association prit de l’ampleur jusqu’à devenir l’Archiconfrérie de Notre-Dame d’Espérance.
Pour appuyer cette oeuvre il composa le fameux cantique Mère de l’Espérance qui se répandit rapidement dans toute la France. En voici les paroles : 

R./ Mère de l’Espérance,
Dont le nom est si doux
Protégez notre France.
Priez, priez pour nous ! (bis)

Souvenez-vous, Marie,
Qu’un de nos Souverains
Remit notre Patrie
En vos augustes mains.

La crainte et la tristesse
Ont gagné notre cœur.
Rendez-nous l’allégresse,
La paix et le bonheur.

Vous calmez les orages,
Vous commandez aux flots,
Vous guidez au rivage
Les pauvres matelots.

De la rive éternelle,
Secondez nos efforts ;
Guidez notre nacelle
Vers les célestes ports.

En ces jours de souffrances
Sauvez-nous du danger ;
Épargnez à la France
Le joug de l’étranger.

Des mères en alarmes
Raffermissez les cœurs ;
Venez sécher leurs larmes,
ô Mère des douleurs !

Au chemin de la gloire,
Conduisez nos soldats
Donnez leur la victoire
Au jour des saints combats.

Et si, pour la Patrie,
Bravant les coups du sort
Ils vont donner leur vie,
Ah ! couronnez leur mort !

   Le cantique fut adopté dans la paroisse de Pontmain : il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il fut au programme des prières entonnées par les paroissiens pendant le temps l’apparition. Or c’est à ce chant, écrira plus tard Joseph Barbedette, que « la Très sainte Vierge devait réserver son plus beau sourire de toute l’apparition ».
Elevant les mains à hauteur des épaules, elle se mit à remuer les doigts, paraissant accompagner le chant avec une extrême délicatesse. Elle était radieuse. Aussi la joie des enfants devint-elle à ce moment-là exubérante : « Voilà qu’Elle rit, voilà qu’Elle rit ! » disaient-ils, « Oh ! qu’elle est belle ! Oh ! qu’elle est belle ! »

   Arrivé au septième couplet toutefois, l’avant-dernier du cantique, où l’on demandait : « Au chemin de la gloire Conduisez nos soldats ; Donnez-leur la victoire… », la banderole qui s’étendait aux pieds de la Vierge ne subsista pas dans le ciel.

   Le surlendemain de l’apparition, le chanoine Prud’homme apprit par une lettre ce qui s’était passé, et il ne put retenir ses larmes quand il sut que la Très Sainte Vierge avait honoré de son sourire sa composition. Cette émotion devait lui rester jusqu’à la fin de sa vie.

   En ce qui nous concerne, nous sommes aujourd’hui vivement choqués du fait qu’on a donné au cantique qui avait réjoui le coeur de Notre-Dame une tonalité toute différente de celle qui a prévalue à Pontmain durant tout un siècle.
En effet, dans les années qui ont suivi le second concile du Vatican et ont été marqué – spécialement en France – par cette démangeaison maladive d’entendre des nouveautés et de marquer une certaine forme de rupture, les paroles du cantique « Mère de l’Espérance » ont été totalement remaniées, au point que l’intention profonde initiale dont il était l’expression a disparu. Voici le texte de cette nouvelle version : 

R./ Mère de l’Espérance
Dont le nom est si doux,
Madone de l’enfance,
Demeure auprès de nous ! (bis)

Tu es bien notre Mère,
Toi qui as visité
sur leur lointaine terre
les enfants extasiés.

Apparaît ton sourire
Dans la nuit étoilée,
Il fait toujours revivre
Les cœurs désemparés.

Apprends-nous la prière,
Icône de beauté ;
Dieu n’est-il pas le Père,
Tout Amour et Bonté ?

Mère de toute grâce,
A l’univers troublé,
Fais resplendir la face
De ton fils Bien-Aimé.

Ta douleur nous oppresse
Devant le Crucifié,
Tu mets nos cœurs en liesse:
Christ est ressuscité !

Messagère joyeuse
De la Sainte Cité,
Guide-nous, Bienheureuse,
aux chemins de la paix.

   Notre ami fit partie de ceux qui protestèrent, en disant que c’était un abus de remplacer ainsi des paroles qui avaient été l’objet d’un sublime échange entre le ciel et la terre, ce qui leur donnait une haute valeur historique déjà, si ce n’est surnaturelle, et qui – de ce fait – ne nous appartenaient plus.
Il rappela à ce propos la lettre pastorale que Monseigneur Richaud, alors évêque de Laval, avait publié le 2 janvier 1940 :

« La corrélation est évidente entre la cessation de l’invasion ennemie, à sa pointe la plus avancée et l’événement de Pontmain ! Une corrélation non moins claire est indiquée par la Très Sainte Vierge entre l’intervention de la Providence et la supplication nationale qui s’élevait de toutes parts. A l’heure même de l’apparition et tandis que les villageois de Pontmain priaient la Madone qui apparaissait à leurs enfants, prières et cantiques, supplications et promesses jaillissaient à Notre-Dame de l’Espérance à Saint-Brieuc et à Notre-Dame des Victoires à Paris. Dans toute la France se répandaient depuis plusieurs mois les circulaires du P. Ramière en faveur d’une Consécration de la France et M. Legentil, quelques jours plutôt, le 11 janvier, avait prononcé à Poitiers la première formule du Voeu National. Tel est le sens des mots : « Mon Fils se laisse toucher » et encore, Nous ne parlons pas des autres voeux qui furent, à la même époque, émis en de nombreux sanctuaires.
Mais l’on peut bien dire que Marie, à qui Louis XIII avait autrefois consacré officiellement son royaume, a, d’une manière manifeste, pris en charge à Pontmain le salut de la France et a voulu marquer, en ce lieu béni de notre chère Mayenne, de quelle façon elle encourageait toutes nos supplications patriotiques. Son message est aussi bien un message d’espérance, de prière et de sacrifice, et il vaut pour toutes les situations personnelles et familiales qu’on vient lui confier. Mais il intéresse, directement et au premier chef, la Patrie. Notre-Dame de Pontmain, si toutes les Madones ont leur spécialité, c’est la Madone de la France en péril ».

X  Paul-Marie Richaud, évêque de Laval

   Et notre ami conclut par ces lignes, dont nous avons nous-mêmes éprouvé la vérité puisque -ayant eu l’occasion de passer à Pontmain il y a quelques années – nous nous sommes faits doucement « rabroués » par la personne de l’accueil lorsque nous commîmes « l’erreur » (presque impardonnable) de lui rappeler que le sanctuaire devait être un lieu spécifique de prière pour la France :  « On ne prie plus officiellement pour la France à Pontmain depuis quarante ans, et, dans la pénombre qui nous fait aujourd’hui aller à tâtons, on peut se dire qu’il est bien vrai que nous n’avons de grâces que celles de nos prières ! »

   Rappelons-le, l’invocation officielle à Notre-Dame de Pontmain – assortie alors de précieuses indulgences – était originellement celle qui figure sur l’image que nous reproduisons ci-dessous : « Notre-Dame de Pontmain, priez pour nous, pour l’Eglise et pour la France ! »

pontmain-image-devotion 17 janvier dans Commentaires d'actualité & humeurs

Vous pouvez laisser une réponse.

6 Commentaires Commenter.

  1. le 16 janvier 2023 à 19 h 38 min Goës écrit:

    Et bien chantons le cantique « Mère de l’Espérance » !

  2. le 22 janvier 2021 à 14 h 24 min Jean J. des O. écrit:

    Merci une nouvelle fois, Cher Frère, pour cet article.
    J’apprécie avec quel soin vos mots sont pesés, réfléchis, adéquats avec cette constante justesse qui nous entraîne à toujours vous lire jusqu’au bout.
    Je m’émerveille de savoir que Notre Dame a apparu en chaussons, comme si elle était chez elle, en France, et particulièrement aux portes de ma chère et aimée province, la Bretagne.
    J’ai 30 ans et cela fait plus de 10 ans que je vais annuellement à Pontmain. Veillons à ce que les catholiques perdant la foi recouvrent les paroles historiques de ce superbe cantique ! Je suis attaché à Pontmain. Alors que mon épouse invoquait quotidiennement Notre Dame de Pontmain durant la conception de notre enfant, un garçon nous est né un 17 janvier. Nous avons ensuite donné le prénom d’Espérance à notre petite fille.
    On a beaucoup parlé, écrit, s’agissant de la signification des « meubles » de l’apparition -dans les vêtements que portait notre Mère du Ciel, des objets meublants tels que les bougies ou les crucifix – dont le récit des apparitions donne tant de réponses, mais on a beaucoup moins discouru sur le sens que pouvait revêtir ce voile noir dont se couvre notre Mère, surmonté d’une double couronne d’or séparée par un fin liseré rouge… il y a -aurait- pourtant tant à dire! De cette signification n’y aurait-il pas la cause de tous nos maux ?
    Que Notre Seigneur Jésus Christ vous bénisse cher frère.
    Qu’il nous fasse désirer les moyens nécessaires à prendre en vue de la restauration de son règne dans l’Eglise et dans notre Royaume. Afin que préparée, la France redevienne le vaillant défenseur des droits de l’Eglise pour la gloire de Dieu et le salut de nos pauvres âmes!

  3. le 17 janvier 2018 à 17 h 39 min Le Forez écrit:

    Bien évidemment la 1ère prière est bien plus belle, plus profonde, plus spécifique : en rapport avec l’Apparition, qui avait un objet bien précis : prier, prier et encore prier ; c’est-à-dire supplier le Christ par Son auguste Mère pour la France et le retour de la paix.
    Rien à voir avec ce verbiage moderniste, sans profondeur, lancé en l’air à la cantonade qui aurait pu être déclamé dans n’importe quel lieu. Et s’il y a une chose que je ne supporte pas, dans cette seconde « prière « , c’est le tutoiement adressé à notre Très Sainte Vierge Marie ; quel manque total de respect, quelle impudence !

  4. le 18 janvier 2013 à 19 h 56 min Rosine écrit:

    Cher Maître-Chat Lully, merci pour ce cantique d’origine et pour la nouvelle version qui a été complètement transformée, éduclcorée, affadie. Ce n’est plus un cantique de supplication à Notre Dame de Pontmain pour la France et ce n’est pas un hasard. C’est fait pour que les gens aient en horreur l’amour de la France et ça a réussi. Beaucoup de catholiques, coupés de leurs sources antérieures à 1965, se sont mis à détester Sainte Jeanne d’Arc, Saint Louis, Roi de France, et tout ce qui rappelle la Patrie.

    R./ Mère de l’Espérance,
    Dont le nom est si doux
    Protégez notre France.
    Priez, priez pour nous! (bis)

  5. le 18 janvier 2013 à 11 h 43 min Guy de P. écrit:

    Cher frère,

    En vous lisant, je ne peux pas m’empêcher de rapprocher Pontmain et l’île Bouchard.
    En cette année Jeanne d’Arc, il est impressionnant de constater la protection divine dont notre pays bénéficie malgré son comportement ou grâce aux Saints qui en sont issus.
    Peut-être que la manifestation de dimanche dernier peut amener ses participants à une prise de conscience des menaces qui pèsent sur notre patrie, et sur la noirceur des desseins et des personnes qui les mettent en œuvre.

    L’invitation à prier et jeuner lancée par notre hiérarchie ecclésiastique est nouvelle et mérite d’être soutenue.
    Que Dieu vous garde et continue à protéger notre pays malgré ses fautes !

  6. le 18 janvier 2013 à 11 h 26 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Comme il est bon de voir la vérité restituée et de recevoir ce beau cantique qui a fait sourire la sainte Vierge!
    Merci, frère matou, auguste Maître Chat Lully!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

A tempo di Blog |
Cehl Meeah |
le monde selon Darwicha |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | mythologie
| jamaa
| iletaitunefoi