2013-7. La bénédiction des animaux pour la fête de Saint Antoine le Grand.

17 janvier,
fête de Saint Antoine le Grand, père de tous les moines d’Orient et d’Occident (cf. > ici, et > ici) ;
Mémoire de Sainte Roseline de Villeneuve (cf. > ici) ;
Mémoire de Saint Théodose 1er le Grand, empereur (cf. > ici) ;
Anniversaire de l’apparition de Notre-Dame à Pontmain (cf. > ici).

2013-7. La bénédiction des animaux pour la fête de Saint Antoine le Grand. dans Chronique de Lully saint-antoine-le-grand

       Saint Antoine le Grand – appelé encore Saint Antoine d’Egypte, Saint Antoine du désert ou Saint Antoine abbé – est en vénération particulière en notre Mesnil-Marie : sa fête liturgique est célébrée ce 17 janvier et nous honorons en lui « le père de tous les moines », mais aussi l’un des célestes protecteurs des animaux.
On lira, ou relira, avec profit sa biographie écrite par Saint Athanase d’Alexandrie (cf. > ici).

   J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de Sainte Gertrude de Nivelles, la céleste protectrice des chats (cf. > ici), et l’on sait qu’on invoque spécialement Saint Ambroise de Milan pour la protection des abeilles, Saint Eloi – et parfois aussi Saint Martin – pour celle des chevaux – , Saint Jean-Baptiste pour les agneaux, Saint Roch pour les chiens… etc.

   Je sais bien que certains prêtres de nos jours – dans leur pseudo intellectualisme moderniste – regardent cela comme de la superstition et s’en moquent, mais ce n’est point là l’esprit de notre Mère la Sainte Eglise qui considère que Dieu n’a de mépris pour aucune de Ses créatures, et dont le rituel, depuis des siècles, renferme de précieuses bénédictions en faveur des animaux ; elle sait bien, en effet, que Dieu les a créés pour Sa gloire ainsi que pour le service et la consolation des hommes. Par cette bénédiction, elle ouvre des trésors de grâce pour que toute la création soit rendue à son Créateur et soit protégée du mal.
Et puis, il n’y a qu’à voir aussi à quel point les animaux de toutes sortes sont présents dans la vie des saints : je vous renvoie à la belle histoire écrite par Frère Maximilien-Marie et intitulée « Des Saints et des animaux » (cf.> ici et suivants car il y a quatre parties), dans laquelle sont justement évoqués nombre d’épisodes de l’hagiographie relatifs aux animaux.

   Bref, le Rituale Romanum contient donc, pour la fête de Saint Antoine le Grand, une bénédiction particulière « pour les chevaux ou pour tous les autres animaux » ; vous en trouverez le texte et sa traduction ci-dessous.
En France, cette bénédiction est – malheureusement! – assez peu pratiquée dans les paroisses, alors que la plupart des abbayes ou monastères qui possèdent des animaux en ont gardé l’usage.

   Frère Maximilien-Marie m’a raconté que, pendant les années où il a été si charitablement accueilli au Village d’Enfants de Riaumont et où il a rendu quelques services à cette belle oeuvre d’éducation et de protection de la jeunesse, en attendant de pouvoir fonder le Refuge Notre-Dame de Compassion, cette bénédiction se faisait au cours d’une procession à laquelle participaient, avec les moines, les enfants et adolescents de Riaumont : la procession se rendait jusqu’à la petite ferme, et la bénédiction de Dieu était invoquée sur les volailles de la basse-cour, sur les pigeons, les lapins, les chèvres, les porcs et les chevaux… 
Il se souvient très spécialement d’une scène très touchante : alors que le Révérend Père Argouarc’h, revêtu de la chape, était en train de lire les oraisons de la bénédiction, la jument s’est approchée de lui par derrière et a posé très tendrement sa tête sur l’épaule du prêtre, donnant tout à la fois l’impression de lui montrer sa reconnaissance et de lire avec lui dans le rituel !

   En Espagne et en Italie, cette bénédiction est restée très populaire. A Rome même, l’église des Saints Antoine et Eusèbe, près de la basilique de Sainte Marie-Majeure, connaît le 17 janvier (ainsi que le dimanche qui en est le plus proche) une affluence particulière. 
L’agence d’information internationale au service du Saint-Siège, Zenit, en rendait compte en ces termes pour l’année 2006 :

    »L’église était envahie par la foule des grandes fêtes, toutes générations confondues : les plus âgés et leurs fidèles compagnons à quatre pattes, dans les bras ou au pied, les enfants avec un lapin ou des perruches, les jeunes couples avec poussette fièrement gardée par un tendre molosse, les ados avec un, parfois deux, parfois trois chiens.
Au pied d’une Pietà illuminée, une boule de poils noirs, un chiot de Terre-Neuve plongé dans un sommeil réparateur, qui, inspecté par tous ses congénères qui passaient, n’a pas un instant ouvert l’œil pour autant. 
Qui aurait imaginé pouvoir réunir pendant une heure tant d’animaux sans provoquer quelque salissure ou une bagarre violente, sans que la liturgie n’en souffre et que les fidèles ne se distraient de l’action liturgique?
Pendant l’homélie, le prêtre n’a dû répéter qu’un seul passage, couvert inopinément par un aboiement. Il expliquait que Dieu est « présent partout, parfois même là où nous ne l’attendons pas ». Il ne parlait pas à ce moment-là des animaux : « même dans nos ennemis », disait-il. « Je répète, parce qu’on n’a peut-être pas bien entendu, reprenait le célébrant avec humour, après l’aboiement intempestif, « même dans nos ennemis ». (…) Pour chant final, de tous les cœurs a jailli le Cantique des Créatures de saint François d’Assise. (…) 
A la fin de la messe, une bénédiction générale a eu lieu sur le parvis de l’église, prière publique en présence de membres de la Garde des finances à cheval, des Carabiniers à cheval et de l’unité cynophile de la Protection Civile, rappelant les services rendus à la sécurité de nos villes par des chiens, parfois découverts dans les refuges et choisis pour leurs qualités spéciales. (…)
Puis le diacre a descendu la volée d’escaliers, goupillon en main, passant au milieu de cette foule joyeuse pour donner une bénédiction individuelle : eau bénite sur le museau ou sur le bec. Beaucoup de voisins qui ne se connaissaient que comme « maître de chien » avaient la joie de se reconnaître plus profondément comme chrétiens.
Ainsi, l’Eglise de Rome n’a pas renoncé à cette tradition antique qui est aussi dans l’esprit de saint François d’Assise, patron de l’Italie, un moyen d’évangéliser – car certaines personnes ont cessé d’aller à la messe, mais ne manquent pas cette fête célébrée dès l’enfance – une occasion de rendre grâce pour le don de la Création, et finalement de redonner « à Dieu ce qui est à Dieu ».

   En 2012 encore, Zenit annonçait cette Messe et cette bénédiction, ajoutant en outre que Monsieur le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la Basilique Vaticane et Vicaire de Sa Sainteté pour la Cité du Vatican, irait lui-même bénir les animaux de ferme rassemblés sur la piazza Pio XII (juste devant la place Saint-Pierre) pour l’exposition organisée par l’Association Italienne des Eleveurs. J’ai alors relevé cette phrase : « La Nouvelle évangélisation passe aussi par la gratitude envers le Créateur pour sa générosité dans toutes les bestioles dont parle la Genèse ».

   En lisant ces articles, je ne pouvais m’empêcher de penser que si, en France, la Garde républicaine et les unités cynophyles de la police venaient à l’église pour y faire bénir leurs chevaux et leurs chiens, les sectes qui tiennent aujourd’hui dans leurs griffes les structures et les hommes de l’Etat comme des médias déchaîneraient une fois de plus leur haine anti-chrétienne et y verraient quelque gravissime atteinte à la laïcité, tant leur orgueil les rend… bêtes.
Je trouve d’ailleurs regrettable que, en Français, ce soit un même mot qui, prit substantivement désigne l’animal, lequel est doté d’une intelligence propre « selon son espèce » (cf. Gen. I, 20-25), et qui, employé comme adjectif, désigne un homme dépourvu de bon sens, sans intelligence, obtus et éloigné de la juste compréhension des choses…
Nous autres, animaux, n’avons de « bêtes » que le nom (cf. aussi ce que j’ai écrit > ici) et la Sainte Eglise nous prodigue d’affectueuses bénédictions, tandis que pour nombre de ces « bêtes » à deux pattes, qui se croient très intelligentes, il serait plus judicieux de les orienter vers le sacrement de pénitence, et même parfois vers le ministère d’un exorciste !

patteschats 17 janvier dans De liturgiaLully.

benedictio-equorum-etc-001 animaux dans Nos amis les Saints

Traduction (par nos soins) :

Bénédiction des chevaux ou d’autres animaux :

V./ Notre secours est dans le Nom du Seigneur.
R./ Qui a fait le ciel et la terre.
V./ Le Seigneur soit avec vous.
R./ Et avec votre esprit.

   Prions :
O Dieu, notre refuge et notre force : montrez-vous favorable aux pieuses prières de votre Eglise, Vous qui êtes Vous-même l’auteur de sa piété, et accordez que ce que nous demandons avec foi, nous l’obtenions avec efficacité. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

R./ Ainsi soit-il!

   Prions :
Dieu tout puissant et éternel, qui avez fait aller sans dommage le glorieux Saint Antoine, éprouvé par des tentations variés, au milieu des troubles de ce monde, accordez à nous qui sommes Vos serviteurs de tirer profit de son illustre exemple et que par ses mérites et son intercession nous soyons libérés des périls de la vie présente. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

R./ Ainsi soit-il!

   Prions :
Que ces animaux reçoivent votre béné+diction, Seigneur : par elle qu’ils reçoivent la santé du corps et qu’ils soient libérés de tout mal par l’intercession du Bienheureux Antoine. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

R./ Ainsi soit-il!

Et ils sont aspergés avec l’eau bénite.

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13 Commentaires Commenter.

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  1. le 17 janvier 2017 à 14 h 24 min Anne-Marie B. écrit:

    Oui, les animaux sont des créatures de Dieu : ce sont nos amis à plusieurs titres.
    Nous devons les respecter, les soigner, les aimer. Ils nous le rendent tant de fois : recherches par les chiens sauveteurs lors des tremblements de terre, dans les accidents de montagne, les avalanches, les noyades, ou pour la drogue, pour guider les aveugles et tant d’autres services.
    Les ânes montures encore utiles, les chameaux, les boeufs, les brebis, les chèvres, et tous les animaux de basse-cour etc.
    Une benediction ne peut être qu’un témoignage légitime.
    Alimentation ? Des questions se posent. Jésus mangeait les poissons, l’agneau pascal… la Pâque juive ?
    Et Lully, l’enfant choyé de notre prof préféré !!!

  2. le 12 janvier 2016 à 15 h 06 min Monique B. écrit:

    Je découvre avec bonheur le blogue du maître-chat Lully, étant pro-vie sous toutes ses formes, humaine, animale, végétale…
    J’espère un jour connaître une association qui les rassemblerait dans une fraternité chrétienne, dans laquelle on pourrait s’entretenir et bien entendu prier pour ceux qui n’ont pas la parole, c’est à dire les bébés et les animaux, sans parler de l’écologie, nous avons le même Créateur et devons nous entraider face aux menaces mortifères régnantes ; espérant que mon message sera lu et compris, peut-être à bientôt…

  3. le 18 janvier 2013 à 17 h 14 min Michel Riou écrit:

    Je suis sûr que Maître Lully soutient la lutte contre la déforestation en Amazonie ou en Afrique, la forêt étant nécessaire à de nombreuses espèces ( pour ne rien dire des populations autochtones !) ainsi que l’interdiction de la pêche à la baleine, ou encore la limitation de la chasse et de la pêche en Ardèche à ce qui est nécessaire. Je soutiens pour ma part l’adhésion de Notre-Dame de Compassion à Greenpeace: ne faut-il pas voir l’oeuvre de Dieu dans cette pacifique et efficace organisation ?

    Je rappelle que le 17 janvier est le jour de la grande foire de Saint Antoine à Aubenas, autrefois la plus grande de la villle. La présence ancienne des Antonins dans la ville, bien sûr, n’y était pas étrangère. J’ai révélé à mes dix chats qu’ils étaient protégés par Sainte Gertrude de Nivelles. Je mettrais bien une figure de cette sainte devant ma maison, car il arrive parfois que mes minous se fassent écraser par des automobiles meurtrières. Merci de m’avoir révélé comment enfin les protéger de cette engeance !

  4. le 17 janvier 2013 à 18 h 44 min Antoine L. écrit:

    Bonsoir, Maître Lully,
    Veuillez trouver ici toute ma reconnaissance en ce jour de fête, tout particulièrement pour mon saint patron, du moins je crois. Car dans ma famille, Saint Antoine d’Egypte, parfois savamment appelé « de la Thébaïde » en référence au lieu de son ermitage ou irrévérencieusement « St Antoine et son cochon » par allusion à sa représentation classique et à la tentation à la quelle il a dû résister (le gourmand que je suis apprécie), était des 3 Antoine du calendrier romain, celui sous la protection de qui j’étais particulièrement. Après quoi, Sainte Roselyne est venue occuper le 17 janvier, toute éborgnée par Louis XIV qu’elle fut…mais ceci est une autre histoire.

  5. le 17 janvier 2013 à 15 h 40 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Ben oui, t’es une bête, Maître Lully,
    mais la plus intelligente des bêtes puisque tu nous rédiges toujours de si intéressantes Chroniques!
    Merci pour toutes, merci pour celle-ci!

  6. le 17 janvier 2013 à 15 h 06 min Béa écrit:

    Cher Lully,
    Comme le Coeur de Dieu, doit souffrir lorqu’Il voit comment on traite Ses chers animaux, pour leur fourrure ; on ne les assomme même pas! comment on martyrise les moutons, les vaches dans les abattoirs!
    Et tant d’autres cruautés dont seul l’homme est capable!!!
    Merci, Lully, pour cet écrit.
    Je vous embrasse…
    Béa

  7. le 17 janvier 2013 à 14 h 52 min Gérard & Marie-Hélène D. écrit:

    Cher frère Max, mille fois d’accord avec vous : d’ailleurs, les animaux participeront à la restauration générale de la crétion à la fin du monde!
    Amitié sincère.
    Gérard et Marie-Hélène

  8. le 17 janvier 2013 à 11 h 55 min Luciani écrit:

    Jean Anouilh aurait apprécié ces bénédictions lui auquel nous devons cette merveilleuse fable »les chiens ne sont pas des hommes »

  9. le 17 janvier 2013 à 11 h 46 min Luciani écrit:

    Jean Anouilh aurait apprécié ces bénédictions, lui auquel nous devons cette merveilleuse fable : « les chiens ne sont pas des hommes »…

  10. le 17 janvier 2013 à 11 h 39 min Charles-Marie écrit:

    Cher Maître Lully, je me permets encore une fois de vous relayer sur le Forum Catholique pour ce bel article, auquel j’ai adjoint des photos d’une bénédiction des cochons en Corse. Merci pour ces belles et saintes intentions.
    Lien:http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=701095
    et une histoire touchante d’un chien qui pleure sa maitresse à l’église, que j’ai aussi placé sur le FC.
    Lien: http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=701032

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