2012-55. Bilan des promenades contées sur les pas du Grand Chanéac.

Jeudi 27 septembre 2012,
fête des Saints Côme et Damien.

2012-55. Bilan des promenades contées sur les pas du Grand Chanéac. dans Chronique de Lully P8080524-Copie-2-241x300

Frère Maximilien-Marie  contemplant d’en haut le « gouffre de l’enfer »
dans lequel les prêtres réfractaires qu’ils protégeaient et les chouans du Grand Chanéac allaient se cacher
(cliquer sur l’image pour la voir en plus grand) 

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

Au cours de l’été, je vous l’avais annoncé (cf. > www), notre Frère a proposé des promenades contées - dites aussi promenades-conférences – , pour permettre à ceux que cela intéressait de découvrir ce que fut la chouannerie dans les hautes Boutières à travers la geste du Grand Chanéac, l’un des plus célèbres et des plus emblématiques parmi les chefs chouans de notre pays (cf. > www).
Au terme de la saison 2012, je m’étais promis de vous en dresser un petit compte-rendu, afin de vous donner une idée de ce que cela a représenté. Le voici.

A- Quelques données « techniques »:

Aux quatre sorties initialement programmées (une par mois en juin, juillet, août et septembre), s’en sont ajoutées deux autres : pour des groupes déjà constitués qui en firent la demande (comme il était prévu que cela puisse se faire).

La promenade du mois de septembre avait été intentionnellement programmée dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine et faisait l’objet d’une mention particulière dans certains dépliants édités spécialement pour l’occasion.
Mais chacune des autres sorties avait aussi été très bien annoncée : non seulement par la presse écrite locale dans les jours précédents, mais également sur les ondes de R.d.B., la Radio des Boutières.
En amont, toutes les dates prévues avaient été insérées dans le calendrier général de programmation des découvertes patrimoniales diffusé par le SITRA (système d’information touristique Rhône-Alpes) ; de la sorte, elles ont été automatiquement communiquées à tous les Offices de Tourisme de la région, et aussi répercutées dans une publication spéciale du Dauphiné Libéré, répertoriant tout ce qui se faisait dans l’Ardèche et dans la Drôme jour par jour tout au long de l’été, qui a été largement distribuée.
Que soient ici chaleureusement remerciés tous les annonceurs, tous nos amis des Offices de Tourisme (tout particulièrement celui des Boutières et celui des sources de la Loire), tous les correspondants de presse, ainsi que tous les particuliers qui après être venus à une promenade ont encouragé leurs amis à y participer aussi.

En outre, bien sûr, Frère Maximilien-Marie avait réalisé quelques affiches et petites cartes annonçant les dates de ces promenades.
A chaque fois que des personnes téléphonaient au Mesnil-Marie pour prendre des renseignements ou pour s’inscrire, notre Frère leur demandait de quelle manière elles avaient connu l’évènement : les réponses montrent que tous les moyens d’information utilisés ont suscité des inscriptions.

Le nombre des participants a été de dix le 9 juin, de dix aussi le 7 juillet, de vingt-trois le 10 juillet, de vingt-six le 4 août, de cinq le 25 août (c’était avec notre mini-camp chouan dont je vous ai parlé ici > wwwet de dix-huit le 15 septembre, ce qui fait donc un total de quatre-vingt-douze participants.
De toutes manières, Frère Maximilien-Marie préfère toujours avoir un groupe qui ne comprend pas plus de quinze personnes : il n’aime pas refuser des participants, et c’est pourquoi il consent à dépasser ce nombre, mais il réalise très bien que la gestion de l’après-midi est ensuite moins fluide.

Et pour rester dans le domaine des chiffres, il faut également noter que, d’une manière générale, les quelque quatre heures annoncées pour la durée de ces balades ont été régulièrement dépassées.
Il y a deux raisons à cela : a) le temps de déplacement d’un groupe croît d’une manière proportionnée au nombre des personnes qui le composent ; et b) de nombreuses questions ou remarques de participants ont contribué à l’allongement de la prestation.

coeurvendeen bilan été 2012 dans Commentaires d'actualité & humeurs

B – Qui étaient les participants et quelles étaient leurs motivations?

Lors de la moitié de ces promenades, Frère Maximilien-Marie a eu la joie de compter parmi les participants des personnes descendant du Grand Chanéac ou qui lui étaient apparentées.
Pour elles, ces après-midi étaient une manière de se ré-enraciner dans leur histoire familiale, de revoir – ou parfois tout simplement de découvrir – les lieux de la vie de leur ancêtre… et peut-être aussi de vérifier que ce qui est y dit est bien conforme aux traditions transmises à son sujet dans sa descendance.

D’autres participants viennent des environs immédiats : paroisses du « plateau » ou des hautes Boutières dans lesquelles le souvenir du Grand Chanéac est plus vivant qu’ailleurs.
Mais il est aussi un nombre non négligeable de nos promeneurs qui sont venus de bien plus loin : du sud du Vivarais, de la vallée du Rhône, de la région annonéenne, voire du Velay, du Gévaudan, du Forez, du Dauphiné, de Provence… etc.

Pour tous, c’est une manière de découvrir ou d’approfondir « in situ » une page d’histoire qui reste malheureusement méconnue.

Sucheyres-25-août-1-2-Copie-300x170 grand Chanéac dans Vexilla Regis

Les ruines du mas des Sucheyres, où naquit et mourut le Grand Chanéac,
photo prise le 25 août 2012 (cliquer sur la photo pour la voir en grand) 

C – Quel est l’impact de ces promenades?

Il n’est pas possible de répondre complètement à cette question, vous vous en doutez bien. Toutefois il y a certains éléments partiels de réponse qui peuvent dès à présent être soulignés.

a) Pour ce qui me concerne, je n’ai eu, par divers canaux, que des échos élogieux des prestations de Frère Maximilien-Marie.
Les personnes qui ont participé aux promenades-conférences « Sur les pas du Grand Chanéac » et dont j’ai recueilli les témoignages étaient toutes satisfaites de ce qu’elles y avaient entendu, soit parce qu’elles y avaient appris énormément (même lorsque cela remet en question certaines choses), soit parce qu’elles y trouvaient la confirmation de leurs propres recherches ou approfondissements.
Il est arrivé que certains posent des questions semblant relativiser ce que notre Frère disait, parce qu’ils avaient lu des textes présentant le Grand Chanéac sous un jour désavantageux ou le contexte de la révolution d’une tout autre manière : je note que cela ne s’est jamais présenté sous la forme d’opposition frontale ou de contradiction absolue, mais plus sous la forme de demande de plus d’explications. Toutefois j’aborde déjà ici la question du « contenu », sujet dont je vais parler plus longuement ci-dessous.
Je ne m’avancerai pas à dire qu’il n’y a pas eu de mécontents mais, s’il y en a eu, ils ne se sont pas manifestés de manière franche et déclarée devant Frère Maximilien-Marie.

b) Notre Frère a bien conscience que le seul fait d’aborder le sujet de la contre-révolution peut sembler résolument iconoclaste, voire apparaître comme du « révisionnisme » aux yeux de certains.
Cependant ces promenades contées ne sont pas un acte « polémique » : elles se contentent d’évoquer, sur les lieux mêmes où ils se sont déroulés, des faits et la figure d’un personnage historique.
Que l’existence même de ces faits et que les engagements de ce personnage puissent déplaire à certains, c’est une évidence. Mais alors leur réaction est un comportement d’ordre idéologique, il échappe à l’objectivité.
Les faits sont les faits : vouloir les cacher ou les ensevelir pour jamais dans le silence est contraire à la vérité.
La vérité historique a-t-elle besoin d’autre chose que des faits?
La vérité ne se suffit-elle pas à elle-même?
Que peuvent apporter les arguments des hommes à l’évidence qu’impose la vérité des faits?
Frère Maximilien-Marie n’a pas pour volonté de « réveiller de vieilles querelles », mais seulement de transmettre la réalité des faits, mais seulement de faire connaître la vérité de ce qui s’est passé.
Si l’exposé de ces faits authentiques dérange, la faute n’en revient pas à Frère Maximilien-Marie mais à ceux qui s’en trouvent indisposés et – en définitive – c’est leur problème à eux, pas celui de l’historien qui fait correctement son travail : « Qui se sent morveux se mouche » répétait jadis son instituteur de l’école communale…
On raconte qu’un philosophe pré-socratique niait la réalité du mouvement et qu’un autre philosophe – qui n’était pas du même avis – au lieu de se lancer dans d’interminables discussions et arguties pour le contredire, se contenta de se lever et de marcher devant lui.
Ainsi de notre Frère : il se contente d’exposer des faits, qu’il explique en
 les replaçant dans leur contexte, le contexte de l’ensemble du Royaume à la fin de l’Ancien Régime, le contexte sociétal particulier de nos contrées, le contexte religieux du diocèse de Viviers et le contexte particulier de nos anciennes paroisses… etc.
Puis, à côté des éléments historiques dûment attestés, il fait également mention des données de la tradition orale en expliquant bien, je crois, ce qui peut être considéré comme certain ou ce qui appartient davantage à une espèce de légende.

c) Il est arrivé que Frère Maximilien-Marie reçoive quelques remarques un peu agressives ou désobligeantes à propose de ces balades « Sur les pas du Grand Chanéac », mais les personnes qui les lui ont faites ne sont jamais venues y participer, ni n’ont jamais donné suite à la proposition qu’il leur a faite d’une réunion au cours de laquelle, de manière rigoureusement historique en même temps que respectueuse et courtoise, toutes choses pourraient être exposées sereinement comme il sied à des êtres raisonnables et civilisés.

d) Pour terminer ce chapitre d’une manière positive, je crois être en droit de conclure que l’impact de ces promenades est quadruple :
d.1) elles permettent à des personnes qui ont une honnête recherche intellectuelle d’approfondir une page d’histoire locale replacée dans le contexte de la grande histoire de la France ;
d.2) elles sont l’occasion d’ouvrir des consciences à autre chose que le « prêt à penser » idéologique imposé par une certaine histoire officielle ;
d.3) elles donnent une place et une audience – non usurpées – au Refuge Notre-Dame de Compassion dans le domaine de la culture, à l’échelon local ;
d.4) elles sont l’occasion de contacts très riches, très diversifiés et très sympathiques…

coeurvendeen promenades conférences

Ces promenades-conférences seront-elles reconduites l’année prochaine?
Je crois pouvoir répondre par l’affirmative à cette question, même s’il peut être envisagé de leur donner une autre fréquence ou une autre configuration, puisque, sur cette terre, tout ce que nous entreprenons est toujours susceptible d’amméliorations.

En attendant, je vous adresse mes salutations félines les plus amicales…

patteschats promenades contéesLully.

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6 Commentaires Commenter.

  1. le 28 septembre 2012 à 15 h 08 min Luciani écrit:

    Heureux ceux qui peuvent marcher sur les traces du Grand Chanéac!

  2. le 28 septembre 2012 à 7 h 00 min Clara Vian écrit:

    Merci pour ce beau récit Cher Frère, je suis depuis des lunes et reste à 200 % pour la contre-révolution n’en déplaise à certains !Bravo !

  3. le 28 septembre 2012 à 5 h 51 min Jacqueline T. écrit:

    « Sur les pas du Grand Chanéac » : visite à faire absolument pour comprendre les montagnards du tour du Mézenc.
    Cette visite apporte non seulement un éclairage sur cette période en montagne ardéchoise, mais surtout elle permet de comprendre pourquoi, dans notre façon d’aborder la vie sur cette montagne en 2012, l’héritage que nous ont laissé les anciens nous guide en cette période difficile.

  4. le 28 septembre 2012 à 2 h 02 min Michel Riou écrit:

    Ce n’est pas de la pub, mais je voudrais signaler que mon roman « Les Tambours de Nivôse », qui traite de la chouannerie ardéchoise (mais plus au sud, vers Lanarce et Coucouron, est paru en 2010 et qu’on le trouve dans toutes les bonnes librairies…Je signale aussi le mémoire de Régis Dallard sur « le Grand Chanéac » publié par Mémoires d’Ardèche et Temps Présent. Il en reste peut-être ici ou là.

  5. le 27 septembre 2012 à 20 h 19 min Henry écrit:

    … 2013 …

    Voulez vous faucher les g’nêts, à la chouanne, à la chouanne?
    Voulez vous faucher les g’nêts, à la chouanne de chez nous.

  6. le 27 septembre 2012 à 19 h 58 min OUSSET écrit:

    Vivement l’an prochain que l’on puisse suivre cette visite !

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