2012-35. Lucifer, « ange tutélaire » de la république maçonnique.

   Le soir de l’élection de François Hollande, le 6 mai 2012, de même que cela avait eu lieu au soir de l’élection de François Mitterrand, le 10 mai 1981, et comme elle le fait à l’occasion de beaucoup de manifestations, la « gauche républicaine » a organisé un « rassemblement festif », place de la Bastille, au pied de la colonne de juillet.

Le nom de la Bastille évoque spontanément l’évènement (il serait plus juste de dire le non-évènement, puisque la vérité historique a été travestie puis montée en épingle dans la mythologie révolutionnaire) du 14 juillet 1789, dont l’anniversaire – au moyen d’un tour de passe-passe législatif – est devenu la fête nationale officielle en France.
Je dis « tour de passe-passe législatif » parce que, en effet, la loi instituant le 14 juillet comme fête nationale de la république ne fait officiellement pas référence à ce qui s’est passé le 14 juillet 1789 et prétend célébrer l’anniversaire de la fête de la fédération, le 14 juillet 1790… mais la fête de la fédération entendait marquer le premier anniversaire de la prétendue prise de la Bastille.

Toutefois, il faut se souvenir que la colonne de juillet, érigée au milieu de la place de la Bastille, ne célèbre pas à proprement parler l’événement du 14 juillet 1789, mais les trois journées de révolution parisienne de la fin juillet 1830, appelées « trois glorieuses » par la mythologie républicaine, journées qui mirent fin au règne de Charles X : dernier Roi de la branche aînée à avoir effectivement régné sur la France, dernier de nos Rois à avoir reçu l’onction sacrée de Reims.

Les dépouilles des révolutionnaires morts lors de ces funestes journées de juillet 1830 furent amenées sous cette colonne. Après les révolutions de 1848, y furent ajoutées les dépouilles des révolutionnaires morts cette année-là, et la deuxième république fut proclamée à ses pieds.

Il est tout à fait instructif de bien comprendre que ceux qui ont élevé ce monument à la Bastille, lieu qui ne fut le théâtre d’aucun évènement décisif dans la révolution de 1830, ont voulu par là – en quelque sorte – unir les deux révolutions, celle de 1789 et celle de 1830, dans une même « glorification » : ils ont voulu montrer la continuité entre les évènements de 1789 et ceux de 1830.

Au sommet de cette colonne de juillet, se trouve une grande statue dorée, oeuvre d’Augustin Dumont, représentant un être d’apparence humaine : nu, ailé, portant une étoile au dessus de la tête, il tient des chaînes brisées dans la main gauche et, de sa main droite, il élève un flambeau allumé ; il court (sa jambe droite est levée et seule la pointe de son pied gauche touche terre) au-dessus d’un globe.
La statue tourne le dos à l’est et donne donc l’impression de courir à grande vitesse en direction de l’ouest.

Tous ces détails ne sont pas insignifiants : on peut même dire qu’ils sont particulièrement bien étudiés et qu’ils sont revêtus d’un symbolisme qu’il nous faut savoir interpréter

2012-35. Lucifer,

   Cette statue est couramment appelée « génie de la liberté ».
Mais en réalité, il nous faut voir en elle la représentation de celui dont on peut dire qu’il est l’ange tutélaire de la république : Lucifer.

Nous avons donc ici une représentation d’homme ailé : c’est la manière traditionnelle de représenter les anges.
Nous savons qu’il n’y a pas que des « bons anges ». Les démons eux-aussi sont des anges, des anges qui se sont détournés de Dieu. Même s’ils se sont pervertis, ils ont conservé leur nature angélique.

Cet ange brandit un flambeau et porte une étoile au dessus de la tête : il s’agit bien de Lucifer dont le nom signifie « porte-lumière » (de « lux, lucis » = la lumière, et du verbe « fero » = je porte).

Lorsqu’il est écrit sans majuscule, le mot lucifer désigne « l’étoile (annonciatrice) du matin ». C’est ainsi que nous chantons dans le psaume CIX, aux vêpres des dimanches et des principales fêtes : « Tecum principium in die virtutis tuae in splendoribus sanctorum : ex utero ante luciferum genui te! A Toi est la primauté au jour de ta puissance dans les splendeurs des saints : de mon sein je T’ai engendré avant l’étoile du matin ». Ce verset – où c’est le Père éternel qui parle – célèbre la génération éternelle du Verbe de Dieu, avant toute créature.

Lorsqu’il est écrit avec une majuscule, le nom de Lucifer peut désigner deux personnes :

1) En tout premier lieu, et très légitimement, c’est l’un des noms du Christ, Verbe éternel de Dieu – « Lumen de Lumine, Lumière (née) de (la) Lumière » – qui apporte aux hommes la pleine lumière de la Révélation divine.
Certaines antiques hymnes liturgiques du matin chantent le Christ en rappelant : « Tu verus mundi lucifer… C’est Vous qui êtes pour le monde la véritable étoile du matin… »

2) Mais par une sorte d’extension, le nom de Lucifer (et c’est même ce à quoi l’on pense spontanément quand on entend ce nom) a été donné à celui qui était originellement le plus beau et le plus élevé de tous les anges de Dieu.
Le nom donné aux anges est la traduction de la « fonction » qu’ils exercent dans le plan divin : ce nom christique revenait au plus beau des anges parce que, à l’origine, il était celui au travers duquel la lumière divine resplendissait le plus, celui par lequel la lumière de Dieu était communiquée aux autres anges (St Denys l’Aréopagyte et St Thomas d’Aquin – pour ne citer qu’eux – expliquent que dans le monde angélique les dons et les grâces de Dieu descendent en « cascade » à travers les créatures les plus parfaites vers celles qui ont une moindre perfection).

Mais, nous le savons, l’ange Lucifer s’est malheureusement détourné de la lumière divine. Bien qu’ayant conservé son nom propre des origines, il est devenu l’ange des ténèbres : Satan (mot qui signifie « l’adversaire ») ou encore diable, démon …etc.

C’est ainsi que le nom de Lucifer devient aussi dès lors le signe de ce péché d’orgueil par lequel il a voulu s’élever au-dessus de Dieu et s’attribuer à lui-même cette lumière de gloire qu’il en recevait à l’origine.

Un passage du prophète Isaïe (XIV, 14-15) décrit le péché et la chute de Lucifer :
« Comment es-tu tombé du ciel, Lucifer, qui dès le matin te levais?
« Comment as-tu été renversé sur la terre, toi qui faisais des blessures aux nations?
« Qui disais dans ton coeur : je monterai au ciel, au-dessus des astres de Dieu j’élèverai mon trône ; je siègerai sur les montagnes de l’Alliance, aux côtés de l’aquilon! Je monterai sur la hauteur des nuées, je serai semblable au Très-Haut! »
« Mais cependant tu seras traîné dans l’enfer, au fond de l’abîme… »

Une statue de la cathédrale de Liège peut être montrée ici comme une illustration de ce texte du prophète : elle représente Lucifer, ange déchu, dont la couronne de prince céleste est tombée à terre, le sceptre brisé (il n’en tient plus qu’une moitié à la main et l’autre moitié, qui git à ses pieds, côtoie le fruit défendu de l’arbre du paradis terrestre qu’il proposera à Eve), et – comme dans la statue de la colonne de juillet – il porte des ailes et des chaînes (mais ici les ailes, symbolisant sa nature angélique, sont des ailes comparables à celles des chauve-souris et sont repliées, et les chaînes le retiennent captif).

Lucifer enchaïné - cathédrale de Liège - Guillaume Geefs 1848

Lucifer enchaîné
Oeuvre de Guillaume Geefs – 1848 – cathédrale de Liège

   J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, la franc-maçonnerie, lorsqu’elle évoque « dieu » ne fait pas référence au Dieu de la Révélation chrétienne.
Je renvoie à ce que j’ai déjà publié sur ce sujet et spécialement à la citation de ce “grand commandeur” américain, Albert Pike, qui déclara en juillet 1889 : “Lucifer, le Dieu de la Lumière et le Dieu du Bien, lutte pour l’humanité contre Adonaï, le Dieu de l’obscurité et du mal” ! (cf. > ici)

La statue qui surmonte la colonne de juillet illustre parfaitement cette lutte entre le « dieu maçonnique » et le Dieu de la Révélation : ce porte-lumière, ce Lucifer qui trône au centre de la place de la Bastille tourne le dos à l’orient, tourne le dos au soleil levant.
« Orient » est l’un des noms messianiques de Notre-Seigneur Jésus-Christ (cf. par exemple la cinquième des grandes antiennes « O » précédant Noël > ici).
La liturgie de l’Eglise est « orientée », c’est-à-dire qu’elle est célébrée en direction du soleil levant, qui symbolise le Christ ressuscité, vainqueur des ténèbres, et elle manifeste aussi de la sorte l’attente du retour glorieux de ce même Jésus-Christ (cf. « 
comme l’éclair qui part de l’orient et brille jusqu’à l’occident ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme », Matth. XXIV,27).

En revanche, l’occident, lieu du soleil couchant, symbolise l’éloignement de la lumière et la sujétion à l’emprise des ténèbres : chaque fois que la nuit tombe, l’Eglise dans sa liturgie prie d’une manière spéciale pour être délivrée de l’empire du mal et protégée des attaques du démon.

Ainsi est-il particulièrement significatif que le « génie de la liberté », tournant le dos à l’orient, brandisse un flambeau (ces fameuses « lumières » inspiratrices de la révolution qui sont le fondement des doctrines de la Franc-Maçonnerie) en se hâtant vers l’occident, vers le lieu où disparaît le soleil, le couchant qui marque le commencement du règne des ténèbres : les chaînes qu’il brise sont celles de l’obéissance à Dieu et à ses saintes lois ; la liberté qu’il promet est celle d’être, à sa suite, « comme des dieux » c’est-à-dire que chacun devienne à lui-même l’unique norme du bien et du mal sans référence à la Révélation.

Il est donc tout à fait éclairant de bien comprendre pourquoi la « gauche », les révolutionnaires et tous ceux qui veulent célébrer les « valeurs de la république » semblent mettre un acharnement quasi obsessionnel à se rassembler sur cette place de la Bastille, au pied de ce « génie de la liberté » qui n’est autre que Lucifer, l’ange déchu, l’ange des ténèbres.

De la même manière que les chrétiens se rassemblent autour de la Croix ou au pied du Saint-Sacrement, ceux qui se réclament de l’héritage de la révolution tiennent à manifester leur appartenance quasi religieuse à l’anti-Révélation chrétienne : car la véritable « religion », la « religion » exclusive de la république en France, c’est la maçonnerie, et la maçonnerie – nous l’avons dit – vénère Lucifer comme son « dieu »!

Lully.

Voir aussi
- Le caractère fondamentalement anti-chrétien de la république française > ici
- « Du caractère satanique de la révolution française » (Joseph de Maistre) > ici
-   

nika colonne de juillet dans Commentaires d'actualité & humeurs

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12 Commentaires Commenter.

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  1. le 21 septembre 2023 à 7 h 41 min Charles écrit:

    IL est donc impossible à un vrai catholique d’être, EN FRANCE, républicain! En faisant leur « révolution de 1789, les hommes d’église ont avec leur conciliabule- dit de Vatican II – rejoint la doctrine de Lucifer , rendant de ce fait INVALIDES non seulement tous leurs « papes » et hiérarques apostats mais aussi tous leurs rites et sacrements. Cette vérité est horrible et insupportable à entendre même par les meilleurs des vrais catholiques mais que chacun s’interroge au plus profond de sa conscience: Notre Seigneur n’a -t-il pas dit « Vous les reconnaitrez à leurs fruits! » . Notre triste époque n’est-elle pas elle-même le fruit de la fin des temps? Poser la question c’est y répondre!

  2. le 29 avril 2016 à 18 h 35 min Jeannot écrit:

    répugnante république… de pire en pire…

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