2012-28. De Sainte Lydwine de Schiedam que l’on fête le 14 avril.

14 avril,
Fête de Sainte Lydwine de Schiedam, vierge.

       La vie de Sainte Lydwine, fêtée le 14 avril, nous conduit à nous approcher – non sans que la nature humaine ne s’en effraie – à l’un des mystères les plus bouleversants de notre vocation chrétienne : la communion aux souffrances du Seigneur Jésus-Christ. Celle-ci, chez certaines âmes d’élite, peut arriver au point qu’elles vont endurer de véritables « supplices » physiques et moraux qui paraissent cruels et épouvantables, mais au travers desquels se réalise la parole de Saint Paul : « Ce qui manque à la Passion du Christ, je l’achève en ma propre chair, pour Son Corps qui est l’Eglise » (Col. I, 24).

2012-28. De Sainte Lydwine de Schiedam que l'on fête le 14 avril. dans Chronique de Lully 100px-Ordem_Avis.svg_

   Lydwine est née le dimanche des Rameaux 18 mars 1380 à Schiedam – petite ville des Pays-Bas -, dans une famille qui était d’origine noble mais tombée dans la pauvreté. Elle était la cinquième, et l’unique fille, de neuf enfants : quatre garçons naquirent avant elle et quatre autres garçons après elle.

   Enfant pleine de charme, elle était aussi dès son plus jeune âge attirée par les choses de Dieu au point que vers l’âge de sept ans elle était déjà résolue de se consacrer entièrement au service du Christ.
A partir de son adolescence, sa beauté lui valut des admirateurs et, bien qu’encore très jeune, elle fit l’objet de demandes en mariage. Lydwine les repoussa énergiquement en disant à ses parents : « Je demanderais plutôt à Dieu de me rendre laide pour repousser les regards des hommes. »
Dieu la prit au mot.

Dunselman chute de Lydwine

Chute de Lydwine sur la glace

   Elle avait une quinzaine d’années lorsqu’elle fit une chute – en faisant du patin sur un étang gelé – : elle eût une côte brisée.
On la transporta sur son lit et … elle ne le quitta plus jusqu’à sa mort, trente-huit ans plus tard !
Car, malgré tous les soins prodigués, le mal ne fit qu’empirer : d’abord un abcès se forma qui ne lui permettait plus de rester ni couchée, ni assise, ni levée ; perdant l’usage de ses jambes, elle se traînait sur les genoux, sur les coudes, se cramponnant aux meubles.

   Ses pleurs, ses cris, ses gémissements effrayaient et éloignaient tout le monde, sauf ses admirables parents, qui ne cessèrent de la soigner avec amour. Mais peu à peu il lui devint même impossible de ramper ainsi.

   Trois plaies profondes s’ouvrirent dans son pauvre corps, dont l’une se remplit de vers, qui y grouillaient en telle quantité qu’on en retirait jusqu’à deux cents en vingt-quatre heures. Comme on soulageait les ulcères, une tumeur lui vint à l’épaule, à laquelle s’ajouta bientôt le « mal des ardents » qui dévora ses chairs jusqu’aux os.
Ainsi Lydwine, couchée sur le dos, impuissante à se remuer, n’avait plus que l’usage de la tête et du bras gauche, torturée sans cesse, perdant son sang, dévorée de vers, et pourtant vivant et gardant assez de forces pour ne pas mourir.
À cette nomenclature incomplète de ses maux, il faut ajouter la torture des remèdes inventés par l’ignorante bonne volonté des médecins, qui ne réussirent guère qu’à remplacer une maladie par une autre. 

   Malgré ces tourments qui semblent inhumains tellement ils font frémir, Lydwine intensifia son union à Dieu et vécut une intense union au Rédempteur. Elle avait compris que ce qui lui arrivait était une disposition particulière de la Providence dans laquelle elle entra totalement, offrant ses souffrances pour les âmes et pour l’Eglise.

   Car en fait, les maladies, les plaies et l’espèce de décomposition physique dans laquelle elle vivait sans mourir étaient en quelque sorte la transposition dans sa chair de la décadence dont la Sainte Eglise souffrait en Occident à cette terrible époque. Lydwine portait tout cela avec un esprit surnaturel, victime de substitution, pour obtenir à l’Eglise la grâce du renouveau spirituel et du retour à l’unité autour du Pape légitime (Lydwine est en effet contemporaine du grand schisme d’Occident qui vit la division de l’Eglise autour de deux puis de trois papes!!!). Elle reçut les sacrés stigmates de la Passion du Seigneur. Et à partir de 1414, jusqu’à sa mort, c’est à dire pendant dix-neuf ans, elle ne se nourrit que de la Sainte Eucharistie.

Dunselman l'Enfant Jésus apparait à Lydwine dans la Sainte Hostie

Sainte Lydwine a une apparition de l’Enfant Jésus dans la Sainte Eucharistie

   Jusqu’à la fin, ses maux s’aggravèrent ; mais ses plaies, ses vomissements n’exhalaient plus que des odeurs suaves et parfumées. Aussi on venait plus volontiers la voir, entretenir et écouter ses pieuses exhortations. Rien de plus ardent que sa charité, toujours au service des malheureux qu’elle secourait malgré son indigente pauvreté, et des affligés qui trouvaient auprès d’elle consolation.
On doit aussi ajouter d’incroyables grâces mystiques : bilocation, lecture dans les âmes, réception des sacrés stigmates et participation régulière à la Passion de Jésus, visions du Christ et de la Vierge, compagnie familière de son Ange Gardien qui l’emmena – alors que son corps restait sur son lit de souffrance – visiter les lieux saints et lui fit rencontrer de pieux personnages contemporains qui vivaient à des milliers de kilomètres de là… etc.

Dunselman vie mystique de Lydwine

Quelques unes des grâces mystiques de Sainte Lydwine

   Ce fut le mardi de Pâques de l’an 1433 – à l’âge de 53 ans – que Lydwine acheva la montée de son Calvaire : sa passion avait duré un peu plus de trente-sept ans.
Aussitôt son pauvre corps exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint et la beauté de sa jeunesse ; il exhalait un parfum plus suave que jamais.
Ce corps fut conservé intact, miraculeusement, mais au XVIème siècle les protestants le brûlèrent et on ne conserve plus, en guise de reliques, que les os calcinés retrouvés dans le bûcher…
Aujourd’hui, en nos temps où les chrétiens eux-mêmes ont tellement perdu le sens de la communion aux souffrances rédemptrices du Christ, l’exemple de Sainte Lydwine vient nous « secouer » et nous ramener à cette grande leçon : la grâce ne peut être obtenue que par l’union à Jésus crucifié !

Schiedam : basilique de Sainte Lydwine (le sancturaire)

Vue du sanctuaire de la basilique de Sainte Lydwine

Nota :
la vie de Sainte Lydwine a été écrite en détail avec brio par J.K. Huysmans

Huysmans : vie de Sainte Lydwine

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6 Commentaires Commenter.

  1. le 15 avril 2024 à 5 h 53 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Stupéfiante vie de Ste Lydwine ! Oui, vraiment édifiante! édifiante!

  2. le 15 avril 2023 à 8 h 45 min Goës écrit:

    Toujours le naturel et le surnaturel !

  3. le 11 juillet 2012 à 15 h 19 min Michel N. écrit:

    Pour une étude sérieuse de la vie de Liduina (nom exact qu’Elle porte à Schiedam) lire Hubert Meuffels.
    Voici un lien à partir duquel vous pourrez décharger le livre en PDF. (Le proformat est à rejeter à cause des multiples fautes de frappe).
    http://ia600502.us.archive.org/1/items/MN5114ucmf_0/MN5114ucmf_0.pdf

    L’ami Joris Karl informe magnifiquement sur la période historique de Liduina, et ceci au niveau européen et au delà, mais traite le cas de notre Sainte bien-aimée trop passionnément, tombant dans la facilité littéraire du morbide.
    Mais pour une première approche son livre est utile, et nous le remerçions pour cela.

    C’est en lisant le texte rigoureux de Meuffels (qui est un religieux), après Huysmans (nous le recommandons) que nous percevons sans aucun doute la sainteté de Lydwine et la réalité du Divin.

    Bonne lecture, et bonnes méditations.

  4. le 13 avril 2012 à 20 h 21 min Mme Dany V. écrit:

    Je me retrouve bien dans votre commentaire ANTOINE.
    Moi aussi je veux pouvoir toujours dire OUI !
    Bien que je sois douillette et que j’aime la vie, je dis chaque jour au Seigneur qu’il vaut mieux que ce soit Lui qui décide pour moi car Lui sait ce qu’il me faut, même si c’est la souffrance, même si c’est la mort.
    Savoir que ce que l’on redoute est porteur de bonheur voilà le paradoxe.
    Sainte Lydwine l’a bien compris et mis en pratique….

  5. le 13 avril 2012 à 16 h 47 min Luciani écrit:

    S’unir aux souffrances du Christ… De nos jours comme aux jours de Ste Lydwine, que vous m’avez fait connaître.
    Quel admirable exemple!

  6. le 13 avril 2012 à 16 h 24 min Antoine L. écrit:

    C’est édifiant mais aussi terrifiant. Cela rappelle la réflexion de Padre Pio (« les âmes, il faut tant de souffrance pour les racheter »).
    Je ne suis pas assez saint ni assez courageux pour oser souhaiter la maladie, la souffrance ou les épreuves mais je tâcherai de porter toute croix qu’il plaira à Notre Seigneur de poser sur mes épaules.
    J’ai une grande sympathie pour Simon de Cyrène, dont je ne sais même si l’Eglise le considère comme saint ; si Le Seigneur me veut près de Lui, le plus simple est qu’il me fasse saisir par deux légionaires. Et tant pis pour une liberté dont je rique de mal user.

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