2012-6. Chronique du 31 janvier 2012 et simples réflexions sur « l’écoute, l’accueil et le respect »…
Mardi soir 31 janvier 2012.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Nous voici au terme du mois de janvier. Cette année, à peu de jours près, cela correspond à la fin du temps après l’Epiphanie : après demain ce sera la Chandeleur – où nous laisserons l’antienne mariale « Alma Redemptoris Mater » pour entonner l’ « Ave, Regina caelorum » -, et samedi soir nous dirons au revoir à l’ Alléluia jusqu’à la nuit pascale, puisque nous commencerons le temps de la Septuagésime (vous pouvez relire la présentation de ce temps liturgique > ici).
Depuis ma dernière chronique (cf. > ici), il n’y a d’ailleurs pas très longtemps, notre Mesnil-Marie n’a pas connu une abondance d’évènements remarquables. En complément de ce que je vous écrivais le 14 janvier, je veux simplement vous faire deux comptes-rendus succincts :
1) La veillée « Culture & Patrimoine » du 17 janvier était consacrée à l’étude historique du passage de Saint Jean-François Régis dans nos Boutières.
Cette réunion a été tellement riche et vivante – en particulier pour la compréhension préalable du contexte historique à la venue du saint missionnaire (l’état général du diocèse de Viviers au début du XVIIe siècle, la violence particulière des guerres dites de religion dans ce pays, la présentation du grand évêque que fut Monseigneur Louis de La Baume de Suze…) – que le sujet prévu n’a pas été épuisé et qu’il faudra le continuer lors de la prochaine veillée.
Certains de nos habitués n’avaient pu être présents parce que cette date coïncidait en effet avec le passage du rallye Monte-Carlo dans nos villages, et nos amis dont le travail est lié à la restauration et à l’hébergement étaient donc bien occupés, mais nous avons été heureux de la présence de nouveaux amis et des échanges animés de cette veillée.
2) Les visites de la Crèche se terminent et je peux en dresser un petit bilan : comme l’an dernier, ce sont quelque cent-cinquante personnes qui sont venues la voir, la plupart du temps par petits groupes (de deux à huit personnes). Les échanges qui ont eu lieu à cette occasion ont été empreints de cordialité et pleins de qualité ; Frère Maximilien-Marie a dû répondre à de nombreuses questions et un grand nombre de personnes ont manifesté leur désir de revenir.
Sitôt la fête de la Purification passée, nous allons tout démonter et bien ranger, jusqu’au prochain mois de décembre : la Crèche que nous réaliserons alors sera différente (j’ai déjà quelques idées que je vais suggérer à Frère Maximilien-Marie).
Je vous ai déjà parlé de la cérémonie du 21 janvier (ici > ici) mais je ne vous avais pas montré cette photo, prise justement le 21 janvier au matin :
Vous le voyez, je suis un vrai chat-chouan !… Et ce rat-taupier, qui faisait un vilain travail de sape dans notre jardin pour détruire nos bulbes de lys, précisément en raison de cela, me semblait une parfaite représentation de la sinistre révolution : j’étais donc très fier de l’avoir occis et d’en rapporter la dépouille à mon papa-moine !
Mes lectures et mes études sur la révolution m’ont amené à certaines réflexions au sujet de quelques situations contemporaines dans les diocèses de France. D’ailleurs, un certain Cardinal Ratzinger – excusez du peu – avait lui-même fait la comparaison il y a quelques décennies.
Hé bien, justement, en pensant à la manière dont ceux qui criaient partout le slogan « Liberté ! » et qui avaient proclamé que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses… » (déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789), avaient massacré et martyrisé les populations qui étaient fidèles au catholicisme et à leur Souverain légitime, je me disais que nous avons aujourd’hui encore dans l’Eglise des évêques, des prêtres et des « laïcs engagés » qui ont le même type de comportement.
Ils se gargarisent avec des mots tels que « vivre l’écoute, l’accueil, le respect », ne cessent de prêcher la tolérance et l’ouverture, prétendent « croire à l’inattendu de Dieu » à travers des « propositions » qui n’auraient pas été pensées dans leurs cercles, revendiquent d’être « très heureux de voir une petite équipe prendre des initiatives » et rappellent que « personne ne doit être oublié »… etc. ; mais ils se montrent implacablement négatifs dès qu’un peu plus qu’une « petite équipe » (car une centaine de fidèles ce n’est pas à proprement parler une petite équipe) prend « l’initiative » de demander la stricte application du motu proprio Summorum Pontificum dans leur paroisse, brandissent des oukases quand des consacrés qui n’appartiennent pas à leur « sensibilité » s’approchent trop près de leurs chasses gardées, ne « respectent » pas dans leur manière de célébrer les règles liturgiques énoncées par « le » concile même dont ils se réclament (à l’exclusion, semble-t-il, des vingt conciles généraux précédents), n’ « écoutent » pas la voix du Souverain Pontife, « oublient » la célébration des funérailles chrétiennes et ne sont pas dans leur église pour « accueillir » une famille en deuil parce qu’à ce moment-là ils participent à une manifestation politique sur la place de l’église…
Certes, ces clercs et ces laïcs ne vous envoient pas à la guillotine, ne vous expédient pas dans le fond de la Loire, ne vous brûlent pas vifs dans les fours à pain de vos hameaux, ne vous fusillent pas devant des fosses communes, ne vous entassent pas sur des pontons pour que vous y agonisiez dévorés par la vermine, ne vous déportent pas, ou ne tannent pas votre peau pour s’en faire des vêtements… ; mais ils sont experts en assassinats de la réputation et habiles en exclusions qui peuvent se transformer en véritables morts sociales!
Qui ne connaît pas l’effrayant pouvoir des suggestions rampantes énoncées avec des accents de feinte compassion, et la puissance de manipulation qui peut résider dans l’affirmation pateline de vérités tronquées?
Mais je ne veux pas développer davantage et j’en resterai là pour aujourd’hui…
Pour terminer ma chronique de ce 31 janvier, je veux simplement vous offrir quelques clichés de notre Mesnil-Marie et de notre hameau, réalisés en ce jour de neige (car même si je n’aime pas la neige, je dois reconnaître qu’elle fait de belles choses dans le paysage)… A bientôt!
N’oubliez pas la neuvaine à l’intention des malades et de tous les souffrants, du 2 au 10 février pour préparer la fête de Notre-Dame de Lourdes (cf. > ici).

Vous pouvez laisser une réponse.
Cher Maître Chat,
Après lecture de ces quelques lignes du Chat-chouan, véritable défenseur des bulbes de lys et bon chasseur, je vous adresse toutes les amitiés du descendant de « Chanéac-Chouan ».
J’espère que cet épisode hivernal n’est pas trop dur à supporter au Refuge Notre-Dame de Compassion, car il nous a tous surpris soudainement.
Cordialement.
Cher Lully,
Ayant cette fois pris le temps de te lire par le menu (ce que je n’avais pas fait l’autre soir, n’ayant eu que le temps de d’admirer en chat-chouan et d’admirer cette neige qui te fait, toi, douloureusement frémir…), je t’envoie un salut amical ainsi qu’un grand bravo pour cette algarade bien sentie et malheureusement bien justifiée.
Je t’embrasse, ainsi que ton bon Frère Max
Merci de nous aider à entrer dans ce temps de la Septuagésime.
M’étant mis à célébrer selon la forme extraordinaire du Rite Romain, j’ai encore bien des lacunes et justement je me demandais qu’est-ce que cette Septuagésime dont il est si souvent question dans le Missel Tridentin. Aussi ai-je consulté WWW qui m’en a donné l’explication. Ma cervelle n’étant pas très math, j’ai eu un peu de difficulté à comprendre cette dissécation des neufs semaines en sept décades.
Bonne Septuagésime!
Malgré les soubresauts de ma pauvre âme écologique, frémissante de tristesse pour la victime, je ne puis m’empêcher de saluer ce brave chat-chouan que j’ai connu guère plus grand qu’un pauvre rat des champs (mais évidemment plus royal)…
Amical souvenir (de quelqu’un qui vous envie ce blanc manteau de neige)
Merci pour vos chroniques, cher Maître-Chat.
Assurez votre maître de notre soutien indéfectible, lui qui est si indispensable à notre culture religieuse souvent légère et défaillante.
Heureusement qu’il y a ces superbes photos blanches pour atténuer -autant que cela puisse l’être – la noirceur (de l’esprit?) qui stigmatise sans hésitation aucune ce qui semble se comporter comme une « secte ».
(Suivez mon regard qui se dirige vers l’ »ils » de cette chronique)
Il suffit de consulter la définition qui est donnée de ce mot et de bien comprendre que la « manipulation affective » de ce qui constitue sa « caste » est un des éléments qui la détermine.
Il est bien malheureux de constater qu’aimer Dieu, être près de Dieu, recevoir Dieu, prier Dieu, agir pour Dieu, agir pour la connaissance de Dieu, relève d’un … comment dire? … « pro-to-co-le » pré établi!
Un comportement certainement généré par des volontés « sociales » qui font facilement penser à des dictatures passées et présentes.
C’est ainsi, par des comportements pareils, que naissent aussi les « extrêmes » : à force de pousser au normatif (terme négativement utilisé ici) nous assistons à des naissances de groupes pseudo-religieux qui relèvent de la mystico-paranoïa délirante et presque hystérique.
Il ne faudra alors pas, que ces « castes » viennent se plaindre des comportements de certains « anti » …
Que Dieu garde le Mesnil-Marie et ses habitants et vous donne la force et le courage de continuer !