2012-3. Du 6 janvier de l’an de grâce 2012 : Epiphanie, anniversaires et réflexions d’actualité.

2012-3. Du 6 janvier de l'an de grâce 2012 : Epiphanie, anniversaires et réflexions d'actualité. dans Chronique de Lully 12-bas-adoration-des-mages-tableau-14--200x300

Vitrail de l’adoration des Mages
(cliquer sur l’image pour la voir en plus grand format)

Vendredi soir 6 janvier 2012,
fête de l’Epiphanie de Notre-Seigneur.

I. Comment nous avons célébré l’Epiphanie :

Au Mesnil-Marie, nous aimons très spécialement la fête de l’Epiphanie : les textes liturgiques sont d’une extraordinaire richesse et les traditions populaires, nombreuses, lui apportent en outre un écrin de véritable magnificence et de joie (rappel : j’avais publié l’an dernier la recette pour confectionner un gâteau des rois selon la tradition du sud de la France, ici > www).

Notre Frère Maximilien-Marie avait, bien évidemment, prévu de se rendre à la Sainte Messe dans sa paroisse de rite latin traditionnel, mais après avoir mis plus de vingt minutes pour atteindre le village de Borée, à quelque huit kilomètres de notre Mesnil-Marie, il a dû rebrousser chemin…
En effet, il est tombé un peu de neige ce matin : après la pluie de la nuit et le gel du petit matin, la route était une véritable patinoire. Les services de l’équipement étaient bien passés sur la route qui relie notre hameau au village de Borée – on pouvait donc y circuler à condition d’être très prudent – , mais ils n’avaient pas continué au-delà de ce village pour ouvrir la voie qui traverse le Mézenc.
Très contrarié, notre Frère a donc fait demi-tour mais avant de reprendre la descente en lacets il s’est arrêté pour prendre une photo :

DSC09567-Copie-300x225 année de la foi dans Commentaires d'actualité & humeurs

Le Mont Gerbier de Joncs et le Suc de Sara vus de Borée ce 6 janvier 2012
(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand format)

Bien sûr, il assistera à la Messe de l’Epiphanie dimanche prochain, puisque c’en sera la solennité reportée, mais il eût bien aimé le faire en ce jour qui est le vrai jour de la fête pour l’Eglise universelle.
A défaut de pouvoir assister réellement à la Sainte Messe, nous avons suivi (j’écris « nous » car je me suis mis sur les genoux de Frère Maximilien-Marie) la chapelle papale de l’Epiphanie, grâce à la TV Vaticane qui diffuse sur Internet.

C’était la Messe selon la « forme ordinaire du rite romain », mais nous avons pu apprécier la manière dont elle était célébrée, véritablement somptueuse : la richesse des chasubles romaines classiques et des dalmatiques, brodées d’or ; la mitre précieuse du Souverain Pontife ; les parements et l’agencement de l’autel (puisque les antependia sont à nouveau utilisés, que la Croix est revenue au centre de l’autel et que le septième chandelier a repris du service) ; la proclamation de la date de Pâques et des fêtes mobiles qui en dépendent par le diacre après le chant de l’Evangile (Noveritis, fratres cf. > www) ; la splendeur d’un calice ancien constellé de pierreries ; l’emploi du canon romain ; la manière de distribuer la Sainte Communion ; le retour des trompettes d’argent et du chant romain traditionnel ; le notable relèvement du chant polyphonique du choeur de la Sixtine (qui était tombé si bas sous les précédents pontificats)… etc.
En pensant à l’indigence et au misérabilisme de la plupart des cérémonies célébrées en France par les évêques, on comprend tout de suite ce que demande le Souverain Pontife lorsqu’il a écrit aux évêques du monde entier – en accompagnement du motu proprio Summorum Pontificum – que les deux formes du rite romain « peuvent s’enrichir réciproquement » : si pour l’ancien missel il évoque seulement la possibilité d’ajouter quelques préfaces et de nouveaux saints au calendrier, il insiste pour que dans la célébration selon le nouveau missel la sacralité soit « manifestée de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent »

1288327_3_9a98_celebration-de-l-epiphanie-au-vatican-300x202 Benoît XVI dans De liturgia

Pendant que nous étions à prier en union avec la cérémonie célébrée par le Saint-Père, à l’extérieur du Mesnil-Marie la neige tombait… à certains moments avec force.
Après la récitation de l’Angélus et l’annonce du consistoire du 18 février prochain au cours duquel seront créés vingt-deux nouveaux cardinaux (il n’y en aura pas de français), alors que Frère Maximilien-Marie préparait le déjeuner, le soleil a soudain brillé un moment et fait fondre la neige : au moment où je vous écris on ne l’aperçoit plus que sur les sommets qui nous entourent.

II. Les anniversaires de ce jour glorieux.

Outre la fête de l’Epiphanie, la date du 6 janvier est riche de plusieurs anniversaires que nous ne voulons jamais oublier : ainsi, nous nous souvenons de l’apparition miraculeuse de la Sainte Face de Notre-Seigneur sur le voile de Sainte Véronique, dans la basilique de Saint-Pierre au Vatican, le 6 janvier 1849 (j’en avais parlé en détail ici > www), nous faisons aussi mémoire de l’exécution de Maurice d’Elbée, le 6 janvier 1794, à Noirmoutiers (voir ici > www), et de la mort du général Hermann Kanzler (le 6 janvier 1888), qui exerça le commandement suprême sur l’armée pontificale et dont nous avons évoqué la figure en parlant de l’épopée des Zouaves Pontificaux (ici > www).
Mais cette année – bien entendu – nous célébrons aussi avec une profonde action de grâces le sixième centenaire de la naissance de Sainte Jeanne d’Arc (6 janvier 1412).

J’ai déjà consacré plusieurs publications à Sainte Jeanne d’Arc dans les pages de ce blogue (un extrait du panégyrique prononcé par le futur cardinal Pie, ici > www ; une prière pour la France et le cantique composé par le Père Doncoeur, ici > www ; des réflexions sur le fait qu’elle est la sainte de la légitimité dynastique, ici > www).
A l’occasion de ce sixième centenaire, il y a déjà eu quelques parutions intéressantes sur lesquelles je ne veux pas surenchérir – du moins aujourd’hui – , et je me contenterai de faire ici quelques réflexions périphériques…

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III. « Puisque les évêques ont des courages de filles, les filles doivent avoir des courages d’évêques ».

Cette phrase n’est pas de moi, elle fut écrite par Soeur Jacqueline de Sainte-Euphémie, qui était née Jacqueline Pascal, soeur du célèbre Blaise (duquel nous commémorerons le trois-cent-cinquantième anniversaire de la mort le 19 août prochain).

J’ai pris connaissance de cette citation grâce à une allusion dans l’une des publications faites par nos amis de Riposte Catholique. J’y ai beaucoup repensé depuis.
J’y pensais en méditant sur le témoignage si fort de Jeanne d’Arc, suscitée par Dieu pour défendre la foi en même temps que la patrie (cf. oraison de la sainte), quand des évêques se faisaient les serviteurs complaisants de l’occupant.
J’y pensais en réfléchissant à toutes les récentes et nombreuses occasions que nos évêques ont manquées d’être les énergiques défenseurs de la foi quand l’honneur du divin Sauveur a été bafoué.
J’y pensais particulièrement en parcourant un florilège de messages de voeux rédigés par les évêques de France à l’occasion de la nouvelle année : la plupart sont d’une insipidité sans nom, la langue de buis s’y étale dans toute sa consensuelle médiocrité ; un grand nombre sont rédigés dans ce lourd jargon du modernisme ecclésiastique qui n’a pas grand chose de commun avec la fluide beauté de notre langue française ; beaucoup donnent l’impression de ne pas croire au surnaturel tant ils semblent bornés à des vues terrestres ; le salut et la sanctification des âmes n’y sont quasi jamais évoqués…

La palme d’or du surréalisme épiscopal pourrait sans conteste revenir à celui qui a adressé à ses diocésains un message dans lequel le mot « Dieu » n’apparaît jamais et où le très saint Nom de Jésus – et a fortiori celui de Marie non plus – n’est pas cité (cf. Riposte Catholique, ici > www)… Ce qui fait écrire avec raison à Maximilien Bernard : « Pas une touche de catholicité, aucun terme spirituel, aucune mention de Notre-Seigneur ni de sa Sainte Mère. Est-ce là le propos d’un évêque catholique ou celui d’un païen ? »
Moi, j’ai envie d’ajouter que, de nos jours, lorsque certains évêques en France parlent de Dieu, on n’a plus la certitude qu’ils parlent du vrai Dieu, Dieu de la Révélation chrétienne, Dieu Trinité – selon la foi divine précisée par les conciles de Nicée, Constantinople, Ephèse et Chalcédoine – tant ils semblent plutôt prêcher le « dieu » abstrait et droits-de-l-hommesque des loges maçonniques! (cf. la B.D. intitulée « Concurrence », ici > www).

En tout cas, je constate que si certains politiques refusent la « Légion d’honneur » (cf. > www), et justement au nom d’une certaine forme de l’honneur, les mitrés français ne semblent pas avoir de cas de conscience, eux (cf. > www), à être décorés par une république maçonnique qui refuse de reconnaître le fait historique de l’héritage chrétien dans notre culture, dont les lois bafouent de plus en plus la loi naturelle (notamment en ce qui touche au respect de la vie), dont certains ministres ont insulté le Souverain Pontife et qui attente de manière récurrente aux droits et à la liberté de l’Eglise et des fidèles.
Je n’ai pu m’empêcher de penser au Saint Curé d’Ars refusant la « Légion d’honneur » qui lui avait été attribuée à son insu…

A l’heure où le Saint-Siège publie un certain nombre d’indications concernant cette « année de la foi » voulue par notre Saint-Père le Pape Benoît XVI (cf. > www), qui désire ardemment voir toute l’Eglise se replonger dans une meilleure connaissance du contenu spécifique de la Révélation chrétienne et se renouveler dans une ardeur missionnaire conquérante, il importe que tous les humbles fidèles montrent un zèle chrétien et un courage spirituel d’autant plus ardents qu’ils semblent faire défauts à ceux qui devraient les promouvoir.

Lully.

fleurdelys2 courage dans Nos amis les Saints   fleurdelys2 Epiphanie dans Vexilla Regis   fleurdelys2 Jeanne d'Arc

L’an dernier, Lully a publié le récit d’une merveilleuse visite reçue au soir de l’Epiphanie > www.

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3 Commentaires Commenter.

  1. le 7 janvier 2012 à 16 h 32 min Alain M. écrit:

    Étude tout à fait remarquable.

  2. le 7 janvier 2012 à 16 h 21 min Philippe B. écrit:

    Bien cher Lully……..que c’est bien écrit…
    En continuant de la sorte…tu vas devenir Immortel. L’Académie Française en sera enrichie…
    Merci!

  3. le 7 janvier 2012 à 8 h 17 min Michèle écrit:

    Bravo Lully, tout cela est fort bien dit!

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