2011-95. De la béatification et de la canonisation de Saint François de Sales.
C’est à Lyon, le 28 décembre 1622, sur les huit heures du soir, que Saint François de Sales a rendu sa belle âme à Dieu (on peut en lire le récit > ici) : il était âgé de cinquante-cinq ans, quatre mois et sept jours, et il était depuis vingt ans et vingt jours évêque et prince de Genève.
Après bien des péripéties (parce que les Lyonnais eussent désiré le garder dans leur ville), son corps fut ramené dans sa bonne ville d’Annecy, où ses funérailles solennelles furent célébrées le 29 janvier 1623.
A défaut de pouvoir être inhumé dans sa cathédrale de Genève, le saint évêque avait demandé à reposer près de ses chères filles, dans l’église de la Visitation d’Annecy (qui est aujourd’hui l’église Saint François de Sales).
En vue d’ouvrir un procès en béatification, la Révérende Mère de Chantal s’employa dès lors à recueillir de la manière la plus complète possible les souvenirs et les témoignages, à faire rédiger une biographie précise et rigoureuse du prélat vénéré, à collecter le récit des grâces et des prodiges qui se produisaient à son tombeau et par son intercession.
Reliquaire du coeur de Saint François de Sales
Le procès s’ouvrit dès 1627 : la procédure fut longue, elle connut de nombreux retards notamment en raison de vices de procédures accumulés par les postulateurs de la cause (dans ses deux gros volumes consacrés à Saint François de Sales, Mgr Trochu en parle avec de nombreux détails), mais elle aboutit, le 2 juillet 1660 (fête de la Visitation), à la signature du décret proclamant l’héroïcité des vertus du serviteur de Dieu par le pape Alexandre VII.
Ce Pontife était tout gagné à la cause de François de Sales car, alors qu’il n’était encore que le cardinal Fabio Chigi, nonce à Cologne, il avait lui-même été miraculeusement guéri au contact d’une croix d’argent bénite par le vénéré évêque de Genève.
Comme un décret de son prédécesseur Urbain VIII stipulait qu’on ne pouvait procéder à la béatification d’un serviteur de Dieu tant qu’il ne se serait pas écoulé un délai de cinquante années depuis sa mort, Alexandre VII signa également une dispense permettant de procéder à la béatification sans avoir à attendre encore une douzaine d’années.
Le mercredi 28 décembre 1661, trente-neuf ans jour pour jour après la mort de François de Sales, Alexandre VII signa le bref de béatification.
La cérémonie solennelle se déroula dans la basilique de Saint-Pierre au Vatican, le dimanche 8 janvier 1662.
Il fixa la date de la fête du saint au 29 janvier (puisqu’elle ne pouvait être célébrée au jour anniversaire de sa mort, déjà occupé par la fête des Saints Innocents), qui était le jour anniversaire de son ensevelissement à Annecy, comme nous l’avons vu plus haut.
Le dimanche 29 janvier 1622, une fonction très solennelle en l’honneur du Bienheureux François de Sales fut donc célébrée dans l’église de Saint-Louis des Français.
Alexandre VII avait déclaré qu’il y avait dans le dossier de Monseigneur de Sales plus de miracles authentiques qu’il n’en fallait pour élever sur les autels une cinquantaine de bienheureux, et il eût désiré procéder à la canonisation avant la fin de cette même année 1662…
Las ! Un incident diplomatique survenu entre le Saint-Siège et la Cour de France en empêcha la réalisation (une bagarre entre arquebusiers corses de la garde pontificale et soldats de l’ambassade de France avait pris des proportions démesurées, et entraîné le renvoi du Nonce apostolique de Paris et le rappel de Rome de l’ambassadeur et des prélats français !).
C’est seulement le 19 avril 1665, les rapports entre Louis XIV et Rome étant apaisés, que le Pape Alexandre VII, entouré d’une cour de cardinaux et d’évêques, dans un cadre de lumières et de magnificence, déclara solennellement et d’une voix émue dans laquelle vibrait toute sa gratitude, qu’il inscrivait au catalogue des saints le Bienheureux François-Bonaventure de Sales, de son vivant évêque et prince de Genève, fondateur de l’Ordre de la Visitation Sainte-Marie.
On trouvera les Litanies de Saint François de Sales > ici.
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