Indéfectible confiance.
Eléments de méditation
pour le
quatrième dimanche après la Pentecôte.
Raphaël : la pêche miraculeuse.
La liturgie de la Messe de ce quatrième dimanche après la Pentecôte est dominée par deux sentiments :
1) une très grande confiance en Dieu, et
2) une vive perception de la misère et de l’insuffisance humaines.
Ces deux sentiments sont étroitement unis : d’une part c’est en effet la conscience de notre inanité et de notre impuissance qui nous porte précisément à mettre en Dieu toute notre confiance ; et, d’autre part, plus cette confiance s’épanouit en nous, plus nous sommes convaincus de notre petitesse.
La Messe débute par un cri d’inébranlable espérance : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut : qui craindrai-je?« (introït).
Notre-Seigneur Jésus-Christ est avec moi : Il est avec moi par Sa grâce, Il est avec moi tout spécialement dans le Très Saint Sacrement de l’autel, Il vient à moi et en moi par la sainte communion.
Qu’est-ce donc qui pourrait me jeter dans la crainte?
Mais d’autre part, je connais ma faiblesse : je me souviens de mes chutes, de mes infidélités, de mes péchés. Combien, dès lors, ai-je besoin de répéter la prière exprimée par le graduel : « Montrez-Vous indulgent, Seigneur, pour nos péchés… Accourez à notre aide, ô Dieu notre Sauveur : et pour l’honneur de Votre Nom, délivrez-nous !«
En effet, il me faut constater chaque jour de nouveaux manquements, malgré l’assistance continuelle de la grâce divine, malgré mes confessions et mes communions…
Chaque jour, je dois recommencer la lutte, et cette lutte est pénible, difficile, lassante.
Saint Paul, dans l’épître de ce jour, nous rappelle néanmoins que « les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit un jour éclater en nous« (Rom. VIII, 18).
Cette perspective est consolante, pleine d’espérance et de confiance, et elle prend appui sur les soupirs de notre nature tendue vers sa pleine rédemption. L’Apôtre écrit ensuite : « Nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous gémissons au plus profond de nous-mêmes, espérant l’adoption des fils de Dieu, la rédemption de notre corps dans le Christ Jésus Notre-Seigneur« (Rom VIII, 23).
Le passage évangélique qui nous est donné en ce dimanche (Luc. V, 1-11) constitue une démonstration pratique de l’affirmation de Jésus : « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire« (Joan. XV, 5).
Simon et ses compagnons ont peiné toute la nuit sans rien prendre : voilà ce dont ils sont capables laissés à leurs propres forces.
Ceux qui ont un peu d’expérience spirituelle savent que ce fut aussi leur cas en tant de circonstances : que d’efforts pour se libérer de telle attache au péché, pour tenter de pardonner, pour s’accommoder à son prochain, pour accepter tel coup dur… etc. Et puis, après tant de peines, se retrouver les mains vides, inexorablement vides, comme les filets de Simon-Pierre.
Et cependant, si tu peux reconnaître humblement ton insuccès, au lieu de t’en irriter, il pourra devenir le principe de ta victoire : c’est ce qui arriva pour Simon-Pierre après avoir publiquement reconnu qu’il n’avait rien pris.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a commenté ce passage dans une lettre : « Si l’Apôtre avait pris quelques petits poissons, son divin Maître n’aurait peut-être pas opéré de miracle ; mais, n’ayant rien dans ses filets, ceux-ci furent bientôt remplis de gros poissons, grâce à la puissance et à la bonté divines. Voilà le caractère de Notre-Seigneur : Il donne en Dieu, mais veut l’humilité du cœur. »
Pas de découragement donc !
Malgré ta bonne volonté et tes désirs d’avancement sur le chemin de la sainteté, le Seigneur ne permet pas que tu remportes quelques succès avant que tu ne sois profondément convaincu de ton impuissance, de ton insuffisance…
C’est précisément pour t’en convaincre qu’Il te laisse, comme Simon, « travailler toute la nuit sans rien prendre« .
Plus tu seras convaincu de ton indigence et disposé à la reconnaître ouvertement et très simplement, et plus Il viendra à ton secours.
Aie en Lui une indéfectible confiance sans te laisser désemparer par l’insuccès : il te faut chaque jour, « sur Sa parole », recommencer tes efforts.
Si tu as compris qu’il ne faut pas compter sur tes propres forces, il te faut aussi apprendre à te confier pleinement dans le secours divin.
Si tu n’as « rien pris » jusqu’à ce jour, peut-être est-ce justement parce que cette inébranlable confiance t’a fait défaut : Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, à la suite de Saint Jean de la Croix, a compris et expérimenté que « l’on obtient de Dieu tout autant qu’on en espère ».
Ce n’est ni plus ni moins que le résumé de tant de passages de l’Evangile où Jésus a dit et montré que c’était une foi profonde et une indéfectible confiance qui lui permettaient d’agir dans nos vies (jusqu’à y produire des miracles).
Ecoutons donc avec un cœur dilaté l’invitation de Notre-Seigneur qui nous dit aujourd’hui : « Duc in altum ! Avance au large ! »
« Sors de l’étroitesse de tes manques de foi et de tes manques d’espérance : débarrasse-toi une bonne fois pour toutes de cet amour propre étriqué qui te paralyse ; reconnais que sans Moi tu ne peux rien et laisse Ma toute-puissance se déployer dans ta faiblesse ; avance en pleine mer et navigue librement sur les flots de la confiance… Je suis, Moi ton Seigneur, ta lumière et ton salut : qui craindras-tu ? Je suis le défenseur de ta vie : qu’est-ce donc qui te fera trembler ? » (cf. introït).
Pour écouter ou réécouter cet introït,
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puis « ouvrir dans un nouvel onglet » >
Voir aussi le sermon de St Augustin sur l’Evangile de ce 4ème dimanche > ici

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Excellente présentation de cette Messe du 4ème Dimanche après la Pentecôte, où chacun peut se retrouver et crier sa détresse vers le Seigneur dans l’espérance de parvenir à accomplir dans sa vie la Sainte volonté du Père qui nous conduira à Lui dans la plénitude de Vie à laquelle nous sommes appelés.
C’est le cri de l’âme !
Belle musique : on a l’impression d’être dans un autre monde.
Avance au large…. Qui a oublié de couper les amarres?
Belle homélie et magnifique musique qui nous éloigne du monde…..MERCI !
Merci, cher frère, de nous permettre de revenir sur ce dimanche avec un autre « sermon », un autre point de vue et des réflexions bien complémentaires à celles de la messe de ce matin.
Qu’il est roboratif de se savoir, même à distance, soutenu et conseillé par vous. Si le chemin vers le Très-Haut est bien long et semé d’embûches, dont surtout celles que nous fabriquons par nos pêchés, du moins est-il agréable d’avoir des lumignons qui nous précisent le chemin la la seule vraie est grande lumière du Christ.
Merci aussi pour la musique ; vous maîtrisez de mieux en mieux l’outil informatique.
Dieu vous garde !