2011-53. Où le Maître-Chat s’interroge sur les mensonges cléricaux.

Vendredi 8 juillet 2011.

Chers Amis du “Refuge Notre-Dame de Compassion“,

Hier, 7 juillet, c’était le quatrième anniversaire de la publication du motu proprio “Summorum Pontificum” et (même si je n’étais encore qu’un tout petit chat à ce moment là) je me souviens parfaitement de la joie de mon papa-moine et de ses amis lorsque – dès l’instant où il fut en ligne sur Internet – ils prirent connaissance de ce texte, attendu et espéré depuis longtemps.

J’ai déjà eu l’occasion à plusieurs reprises (ici > www, ici > www, ici > www, encore ici > www et ici > www, puis ici > www et ici > www, et enfin ici > www) de revenir sur les divers problèmes soulevés (en France spécialement) par la réception, ou plus exactement la non réception  de ce document si important.

J’ai aussi publié l’intégralité de l’instruction “Universae Ecclesiae” donnant enfin (au bout de trois ans et demi) les normes d’application du motu proprio.

J’espère que dorénavant les volontés du Saint-Père, devenues loi pour toute l’Eglise, seront appliquées dans les diocèses et les paroisses où elles ne le sont pas encore, et que le clergé récalcitrant viendra à résipiscence…

élévation

Profitant de ce quatrième anniversaire, j’ai demandé à mon papa-moine s’il avait des souvenirs personnels – même s’il n’était alors qu’un tout petit garçon – de ce temps où ce que l’on appelle aujourd’hui “la forme extraordinaire du rite romain” était la manière normale et habituelle de célébrer dans toutes les paroisses catholiques. Il m’a répondu que oui et m’a fait part de quelques souvenirs qu’il a gardé des messes dominicales de son enfance.

Il m’a raconté en particulier que, tout petit, bien avant de savoir lire et de pouvoir suivre la Messe, il passait le temps de celle-ci à feuilleter le missel de sa maman, fasciné par les images ou les illustrations, dont il demandait le sens.
Il m’a aussi parlé du grand Christ en Croix, de taille naturelle, faisant face à la chaire, recouvert d’un voile violet pour le temps de la Passion : il avait à peine trois ans lorsqu’il avait demandé à sa maman de lui en expliquer la signification.
Il m’a également expliqué comment il était tout entier parcouru par une espèce de frisson sacré qui le transportait lorsque l’église comble se levait pour chanter à pleine voix le Credo de la Messe Royale.
Il m’a décrit la procession des Rameaux, qui était alors une vraie procession faisant tout le tour du village, et pas seulement une bénédiction sur le parvis… etc.

Mais surtout, il a de très nets souvenirs de ces années folles où, sous prétexte de mettre en oeuvre le second concile du Vatican, il a été le témoin du saccage des églises et de la liturgie : la disparition des grands maître-autels de marbre et de leurs chandeliers, l’installation de prétendus “autels face au peuple” – qui n’étaient d’abord que de vulgaires tables un peu améliorées -, la destruction des tables de communion, la mise à l’écart des tabernacles enlevés du point de convergence des yeux et des coeurs, les calices précieux et les ciboires remplacés par des mazagrans en grès et des corbeilles à pain,  le démontage des chaires de vérité, la suppression des statues du Sacré-Coeur, de la Vierge ou des Saints, la relégation des ornements sacrés remplacés par des aubes informes et des étoles multicolores faisant penser aux molles écharpes des babas cools, l’abandon de la soutane par des prêtres qui, du jour au lendemain, apparaissaient comme des vieux garçons mal fagotés et parfois même à peine propres…

2011-53. Où le Maître-Chat s'interroge sur les mensonges cléricaux. dans Chronique de Lully 63015477

En entendant tout cela, je ne pouvais m’empêcher de me dire intérieurement que l’énoncé délibéré d’un fait contraire à la vérité ou que la dissimulation de la vérité visant à faire croire à l’autre ou à lui faire faire des choses qu’il n’aurait pas crues ou pas faites s’il avait connu la vérité porte un nom très précis : c’est le mensonge!

Même les gens qui n’ont pas de religion apprennent aux enfants, dès leur plus jeune âge, que le mensonge est quelque chose de détestable.
Le mensonge est très explicitement défendu par le huitième commandement de Dieu : celui qui s’y adonne librement et en toute responsabilité commet un péché grave
On se demande donc très légitimement comment ceux qui sont, en principe, des serviteurs de Dieu, Ses ministres, et qui devraient donc aussi être les témoins particulièrement exacts d’une vie en accord avec Ses préceptes, ont pu pratiquer le mensonge dans une telle mesure.

Pendant près de quarante ans, des prêtres et des évêques en très grand nombre ont affirmé péremptoirement que la célébration de la Messe dite tridentine était interdite et que ceux qui y assistaient – ou même seulement qui auraient désiré y assister – étaient dans une attitude de coupable désobéissance… Mensonge!
En effet, notre Saint-Père le Pape Benoît XVI a écrit à tous les évêques du monde que le missel antérieur aux réformes liturgiques consécutives au second concile du Vatican “n’a jamais été abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé.”

Depuis le milieu des années soixante, “on” a dit aux prêtres et aux religieux qu’ils devaient abandonner la soutane ou leur habit religieux (et “on” a fait subir de véritables harcèlements moraux à ceux qui voulaient les garder) et se mettre en civil, parce que c’était ainsi que l’Eglise souhaitait qu’ils aillent “à la rencontre du monde”Mensonge!
En effet, le code de droit canonique – c’est à dire la loi de l’Eglise – promulgué à la suite du second concile du Vatican affirme de manière claire l’obligation d’un “habit ecclésiastique convenable” (si le mot habit a bien le sens que lui donne le plus usuel des dictionnaires, il me semble qu’une petite croix, suspendue à une chaîne, à un lacet, ou épinglée sur un col, ne peut en aucun cas constituer un “habit”!).

Depuis la période conciliaire, “on” a affirmé de manière catégorique que le latin devait être abandonné… Mensonge!
Les textes de ce fameux concile et de plusieurs interventions des Papes par la suite ont affirmé la nécessité de garder l’usage du latin (et du chant grégorien) dans la liturgie même s’il est permis de faire les lectures en langue vernaculaire et de recourir à certains cantiques populaires… et cela en parlant du “missel de Paul VI”.

Dans le même temps, “on” a présenté comme une obligation découlant des normes conciliaires, de célébrer la messe “face au peuple”Mensonge!
Le missel réformé publié par Paul VI précise à plusieurs endroits que pour tel ou tel geste le prêtre doit se retourner vers les fidèles, ce qui montre de toute évidence que le prêtre n’est habituellement pas “face au peuple”.

Depuis le début des années soixante-dix, “on” a rabâché aux fidèles que désormais la sainte communion devait se recevoir sur la main et debout (au point que j’ai encore très récemment entendu parler d’un prêtre – pas très loin d’ici – qui lance des coups de pied en direction des fidèles qui génuflectent avant de communier)… Mensonge!
La manière normale et universelle de communier, même dans la liturgie réformée du “missel de Paul VI”, reste à genoux et sur la langue ; la réception de la communion dans la main est seulement une permission, elle n’est absolument pas universelle et ne constitue en aucune manière une norme.

Depuis des décennies, des prêtres et parfois même des évêques ont semé dans leurs paroisses et leurs diocèses des manières de penser, d’agir et de célébrer contraires à quelque deux mille ans de tradition et d’enseignements, pourtant réaffirmés de façon très claire après le second concile du Vatican par les Pontifes Romains qui se sont succédés…
Mensonges sur l’Eglise! Mensonges sur l’oecuménisme! Mensonges sur les commandements de Dieu et la discipline de l’Eglise! Mensonges sur les sacrements! Mensonges sur le Saint Sacrifice de la Messe et la Présence réelle de Notre-Seigneur dans l’Eucharistie! Mensonges sur le sacerdoce! Mensonges sur les fins dernières! Mensonges sur le culte de la Très Sainte Vierge, des anges et des saints!… etc.

Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive!

Cha m'énerve!

Mais ce qui est pis encore et qui aurait tendance à me faire sortir de mes gonds, c’est que ces mensonges, pour une bonne part, continuent à être répandus et imposés comme une unique manière de penser dans une partie non négligeable des paroisses françaises.
Si nous vivions dix siècles en arrière, en un temps où la précarité des moyens de communication et les troubles dus aux guerres des féodaux, aux invasions normandes ou aux raids sarrasins rendaient difficiles l’acheminement des documents pontificaux vers la France, cela pourrait se comprendre ; mais en un siècle où le téléphone, Internet, le fax, le scanner, la photocopie et l’automobile sont couramment utilisés par le clergé, il me semble qu’il n’y a aucune excuse à ne pas connaître et à ne pas mettre en pratique les normes disciplinaires et liturgiques rappelées par le Saint-Siège.

Alors j’en viens à me poser quelques questions :
Ces diocèses et ces paroisses dans lesquels les directives du Saint-Siège sont, dans la pratique, complètement ignorées peuvent-ils vraiment être considérés comme des diocèses ou des paroisses catholiques?
Ces diocèses et ces paroisses où les pasteurs – même légitimement nommés – se refusent d’obéir au Pasteur Universel et le critiquent plus ou moins ouvertement, ne sont-ils pas en réalité dans une situation de schisme larvé?
Ces diocèses et ces paroisses dans lesquels la discipline et la foi de l’Eglise universelle ont fait place à une infinité de bidouillages et de relectures, de réinterprétations et d’adaptations, ne sont-ils pas devenus, de fait, de véritables « sectes » dont les prêtres, voire les évêques, se comportent comme des gourous manipulateurs qui ne voient plus l’Eglise que comme un microcosme tournant autour d’eux et soumis à l’arbitraire de leur pensée personnelle?

Je n’ai pas le pouvoir de répondre à ces questions, seul le Juge éternel qui sonde les reins et les coeurs peut le faire en toute justice… et il le fera un jour!

En attendant, je souhaite à ceux qui souffrent de ces mensonges cléricaux de savoir faire des épreuves et souffrances profondes, dont ils sont la source pour tout coeur vraiment catholique, un moyen de grandir dans la foi, l’espérance et la charité en méditant sur les sublimes paroles de l’épître aux Romains que nous entendrons dimanche prochain : « Frères, j’estime que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire future qui sera révélée en nous… » (Rom. VIII, 18 et sv. – épître du 4ème dimanche après la Pentecôte).

pattes de chatLully.

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4 Commentaires Commenter.

  1. le 9 juillet 2011 à 14 h 07 min Picoche écrit:

    Tout cela est bel et bon, et très bien exprimé.
    Je diffuse.

    Bien cordialement.
    JLP

  2. le 9 juillet 2011 à 10 h 52 min M.V. écrit:

    Merci, cher Frère, pour ce beau texte avec lequel je suis 100% d’accord.

    MV

  3. le 9 juillet 2011 à 7 h 40 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Voilà qui est bien ‘balancé’!
    Bravo, petit chat, illustre Lully!

    Comme on aimerait que cette dénonciation du mensonge clérical, que cette vérité soit criée sur les toits, que cela dépasse les familiers du blog du Mesnil-Marie!

    J’ai trouvé sur le blog du Salon Beige ce texte que je te livre, car il est la suite pratique de cette dénonciation des mensonges cléricaux et de l’abus d’autorité d’évêques ou de prêtres, de dictature cléricale.
    Tout cela fait un peu long, je m’en excuse!

    « Un souci avec votre évêque ? Communiquez le au Saint-Siège
    (Posté par Maximilien Bernard dans Vatican le 07 7th, 2011) :

    Au cours d’une conférence de presse, Mgr Charles Scicluna, responsable des questions juridiques au sein de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a été interrogé sur l’attitude que doivent adopter les fidèles face à un mauvais comportement pastoral de leur évêque. Il a tenu à préciser:
    Il faut que les gens sachent qu’ils peuvent s’adresser au Nonce apostolique de leur pays lorsqu’ils sont témoins de faits touchant l’activité pastorale de leur évêque et ayant des conséquences préjudiciables. Il ne s’agit pourtant pas de se lancer dans des dénonciations, mais de dire: « Nous mettons notre confiance dans le Siège de Pierre, représenté par le Nonce; nous avons un souci, et non seulement le droit, mais bien le devoir de nous en ouvrir à Pierre. » Tout fidèle a donc le droit de communiquer directement au Saint Siège tout souci qui se présenterait à lui dans son diocèse, et ce, par l’intermédiaire du Nonce apostolique.
    J’ai eu l’occasion, dans mon travail, d’apprécier très positivement l’intervention des Nonces apostoliques; ils représentent pour les communautés locales, et pas seulement pour les gouvernements, la proximité du Saint Père. »

  4. le 8 juillet 2011 à 21 h 59 min Marie-Christine Ceruti-Cendrier écrit:

    Bravo!
    Savez-vous qu’en Biélorussie on communie à genoux par terre dans les allées, et sur la langue naturellement, le prêtre se déplaçant accompagné de plusieurs enfants de choeur et son de clochette à chaque communion et que les communiants ne se relèvent que lorsque tout est fini.
    Les Chrétens persécutés pendant 70 ans n’ont pas laissé passer ces « on » et leurs mensonges.

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