2011-34. Du massacre de la forêt de Vezins, le 25 mars 1794, et de la permanence de l’esprit fondamentalement anti-chrétien de la république française.

Jeudi 24 mars 2011, 19 heures.

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Je redescends de l’oratoire où j’ai accompagné Frère Maximilien-Marie qui a célébré les premières vêpres de la très grande et très belle fête de l’Annonciation de Notre-Dame, et donc aussi de l’Incarnation de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

   Tandis que la nuit s’étend doucement sur nos montagnes, je ne vais pas gloser sur l’importance de cette fête ; je me contenterai de rappeler que la cathédrale du Puy, très important sanctuaire où notre Frère aime souvent à se rendre et qu’il se plaît à faire découvrir à ses amis, est placée sous le vocable de Notre-Dame de l’Annonciation.
Les dévots de Notre-Dame se souviendront  aussi peut-être du miracle de Notre-Dame de l’Osier, dont j’avais parlé > ici, et qui se produisit le 25 mars 1649.

   Ce soir, je voudrais surtout attirer votre attention sur un évènement vraiment tragique, que l’histoire « officielle » préfère passer sous silence et dont c’est également l’anniversaire. Il s’agit des massacres qui eurent lieu le 25 mars 1794 dans la forêt de Vezins.

   Vezins est une commune sise dans l’actuel département du Maine et Loire, à quelques kilomètres à l’est de Cholet.
La forêt dite de Vezins s’étend sur les communes de Nuaillé, Chanteloup et Yzernay.

   Au terme de la Virée de Galerne, l’écrasement de la Grande Armée Catholique et Royale, dans les marais de Savenay, le 23 décembre 1793, décide la Convention à se livrer à une « vengeance exemplaire ».
Le général Turreau met au point un plan : il s’agit de quadriller méthodiquement toute la Vendée militaire (soit 735 communes, peuplées au début de la guerre par quelque 755 000 habitants).
Douze colonnes incendiaires ont pour ordre d’exterminer de manière systématique ceux que la Convention nomme « les brigands », femmes et enfants inclus, de saisir les récoltes et les bestiaux, d’incendier les villages et les forêts, de faire enfin de la Vendée un  « cimetière national » avant de la faire repeupler par des réfugiés républicains.

Général Turreau

Le général Turreau, organisateur des colonnes infernales.

   De janvier à mai 1794, les colonnes parcourent donc la Vendée, s’adonnant aux pires exactions : incendies, viols, tortures, pillages et massacres des populations – parfois même actes de cannibalisme -, et le plus souvent sans distinction d’âge, de sexe ou d’opinions politiques (car même des personnes favorables aux républicains furent exterminées). Ces atrocités coûtent la vie à  environ 200 000 personnes et valent aux colonnes incendiaires d’être surnommées « colonnes infernales ».
Ce que les nazis ont fait à Oradour-sur-Glane, les armées de la république française l’ont fait bien avant eux : pas une fois seulement, mais des dizaines et des dizaines de fois, et cela sur des populations civiles françaises

   C’est dans ce contexte que se situent les massacres de la forêt de Vezins. Le vaillant Général Stofflet avait établi son quartier général dans ces bois (mais il ne s’y trouvait pas ce jour-là) ; sous des huttes, il y avait aussi organisé une espèce d’hôpital et un grand refuge pour les populations des villages alentour.

   C’est la dixième colonne infernale, sous les ordres de Crouzat, qui, le 25 mars 1794 au matin, après avoir perpétré un premier massacre à La Poterie, entra dans la forêt de Vezins, guidée par un traître, un nommé Porcher qui connaissait les lieux.

   Bien que pris par surprise, il y eut néanmoins quelques Vendéens qui purent s’enfuir et qui relatèrent plus tard ce dont ils avaient été les témoins.
Tous ceux qui furent découverts furent impitoyablement massacrés : les malades et les blessés sur leurs grabats, les deux prêtres qui les assistaient, les vieillards et les enfants qui pensaient être à l’abri dans ces taillis, les femmes et les jeunes filles sur lesquelles les « bleus » se livrèrent aux outrages que l’on imagine avant de les mettre à mort.
Jusqu’au 27 mars, la colonne infernale ratissa les bois et tout ce qui fut pris vivant fut passé par le fer et le feu.

   On estime à 1200 (certains auteurs vont jusqu’à 1500) le nombre des victimes de ces massacres.
Malgré les témoignages et la présence de très nombreux ossements, certains continuent à contester la réalité de ces événements.

   Le document ci-dessous établit une liste partielle des victimes pour les paroisses d’Yzernay et de Chanteloup, tout en précisant : « La presque totalité des noms des victimes des grands massacres de la forêt en mars 1794 n’est connue que de Dieu seul…»

Liste partielle de victimes du massacre de la forêt de Vezins

(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand format)

   En 1821, une croix de bois fut élevée sur le lieu du massacre.  Un peu plus tard, on édifia un oratoire au dos duquel le comte de Colbert-Maulévrier fit bâtir en 1863 une chapelle de style néo-gothique, qui dès lors servit d’enfeu à sa famille.

Chapelle du cimetière des martyrs dans la forêt de Vezins

Chapelle de la forêt de Vezins sur les lieux du massacre.

   Sur la façade de cette chapelle, de part et d’autre de l’ogive du tympan, sont les statues de  Jacques Cathelineau (cf. > ici) et de Jean-Nicolas Stofflet (cf. > ici).
C’est un lieu solitaire, propice au recueillement. Mais cet isolement l’a aussi – hélas ! – exposé très souvent au vandalisme.
Deux cents ans après, la même haine diabolique s’acharne encore sur la chapelle qui perpétue le souvenir des martyrs. En 1988, la statue de Stofflet avait été décapitée et la crypte  ossuaire profanée : des ossements de victimes en avaient été extraits et dispersés dans la forêt !
Depuis, on compte au moins cinq saccages : vases jetés à terre, statues renversées et brisées, bancs et prie-Dieu cassés, ex-voto lacérés, vitraux explosés, portes dégondées, inscriptions funéraires arrachées et réduites en morceaux… etc.

   Plus que toutes les descriptions, la mini-vidéo suivante témoigne de cet acharnement. Elle a été filmée après les profanations perpétrées au cours de l’été 2010 :

(faire un clic droit sur l’image ci-dessous, puis « ouvrir dans un nouvel onglet »)

Image de prévisualisation YouTube

   Ces images me navrent le cœur et je pense qu’il en est de même pour chacun d’entre vous. Elles ne sont après tout qu’une illustration, sur une toute petite échelle, de ce qu’a accompli la « grande » révolution dans les églises et les sanctuaires du beau Royaume de France, jusque dans ses villages les plus reculés.

   Je ne peux m’empêcher de voir dans les vandalismes contemporains – dont nombre d’églises, de chapelles, d’oratoires, de calvaires et de cimetières sont la cible aujourd’hui en France – , la conséquence logique des principes mêmes de cette sanglante révolution de 1789.
La constitution de l’Ancienne France, depuis Clovis, proclamait dans son préambule : « Vive le Christ qui est Roi des Francs ! ».
La république française, qui a érigé le vol en institution fondatrice pour tout ce qui concerne les biens de l’Eglise, qui a massacré prêtres, religieux et fidèles, qui a profané les sanctuaires les plus vénérables, brûlé les reliques des saints et commis les plus ignobles sacrilèges, qui a persécuté et fait prisonnier le Souverain Pontife jusqu’à le faire mourir d’épuisement et à l’enterrer civilement, … etc. n’a rien renié de ce passé et n’a fait aucune « repentance ».

   Depuis plus de deux siècles, en alternance avec des périodes où elle semble se faire plus « tolérante » (sans doute pour endormir la méfiance et mieux préparer de nouvelles périodes de vexations ou de persécutions), la république française – fille des loges maçonniques – ne cesse, par paliers successifs, de surenchérir dans ses attentats contre le christianisme. Les lois qu’elle a produites pour cela sont si nombreuses qu’il faudrait un gros catalogue pour les contenir toutes.
L’antichristianisme a été le principal motif de la révolution, et il appartient à l’essence de la république qui est née d’elle !

   Mais le seul salut, pour l’homme, dans sa dimension personnelle comme dans sa dimension sociale, ne réside que dans le Christ, Verbe de Dieu incarné.

   En cette fête de l’Annonciation, en cet anniversaire de l’Incarnation, demandons instamment à Jésus, vrai Dieu et vrai homme, Fils éternel de Dieu né de la Vierge Marie, de convertir le coeur de ceux qui travaillent aujourd’hui encore à Le chasser des structures de la société ; prions Marie, Reine de France, pour qu’elle ramène ce pays dans l’obéissance aux lois divines ; et que tous ces martyrs, qui ont versé leur sang plutôt que de renier leur foi et de se soustraire à la royauté d’amour de Jésus-Christ, intercèdent pour nous et nous gardent tous dans la fidélité, quoi qu’il puisse nous en coûter !

Lully.                                             

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   Autres articles publiés sur ce blog concernant les martyrs et victimes de la révolution : les bienheureuses Martyres d’Orange (> ici), les bienheureuses Carmélites de Compiègne (> ici), les bienheureuses Ursulines de Valenciennes (> ici), le bienheureux Noël Pinot (> ici), les victimes des massacres de septembre 1792 (> ici), Jacques Cathelineau, le « Saint d’Anjou » (> ici), Louis-Marie de Lescure, le « Saint du Poitou » (< ici), Maurice d’Elbée (> ici) .

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21 Commentaires Commenter.

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  1. le 25 mars 2019 à 8 h 45 min Maillot écrit:

    Cela renforce notre détermination à prier pour un monde civilisé.
    Vive le Roi.

  2. le 25 mars 2017 à 17 h 41 min Ariane M. écrit:

    Bonjour cher Lully,
    ce sont des souvenirs très douloureux, mais qui nous rappellent aussi que des Saints Martyrs intercèdent pour notre pays qui en a tant besoin. Quand à cette république d’essence déicide et homicide, elle court à sa perte qui ne saurait tarder…
    Très belle fête de l’Annonciation !
    Ariane M.

  3. le 25 mars 2017 à 8 h 57 min Jean P. écrit:

    Tristesse !
    Acharnement sans nom!
    Quelques mois encore jusqu’au 23 septembre prochain.
    Tous les ingrédients sont là.
    Qu’allons nous voir?
    Jean 12 et s.

  4. le 25 mars 2017 à 7 h 57 min Marie-Agnès L. écrit:

    Bonjour cher Lully,
    Je suis horrifiée, meurtrie, bouleversée, tant ce que vous relatez avec une précision de chirurgien tenant son scalpel est horrible. Je ne manquerai pas d’aller dans cette forêt de Vézins prier pour toutes ces âmes disparues si tragiquement. Oui je hais cette république qui, sous couvert de liberté, d’égalité et de fraternité, ne fait que le contraire et maintenant a trouvé un autre instrument pour nous persécuter, celui allié des nazis pendant la guerre.
    Merci de ce récit pour raviver notre mémoire.
    Habitant près de la Chapelle aux Martyrs, où je me rends soit le vendredi soit le samedi de chaque semaine (j’irai tout à l’heure), je ne manquerai pas d’allumer une neuvaine pour ceux de Vézins.

  5. le 23 janvier 2015 à 15 h 22 min Didier écrit:

    Il faut se souvenir de ces atrocités, et faire reconnaitre le génocide vendéen par le gouvernement actuel.

  6. le 26 mars 2011 à 18 h 00 min Irène P. écrit:

    Je crois me souvenir que le traître Porcher a reçu pour salaire de sa trahison … une balle mortelle tirée par un responsable républicain écoeuré = justice immanente !

    Une solution serait de mettre des video-surveillances cachées dans les arbres autour pour que les salopards puissent être arrêtés!
    Arrêtés oui, mais à quoi seraient-ils condamnés?
    A pas grand-chose sûrement, alors que s’ils vandalisaient une mosquée ou une synagogue… comme l’a dit une personne précédente : ce ne serait pas le même tarif!!!
    Au fond, que conclure de tout cela ?
    NOUS SEULS SOMMES ÉTERNELLEMENT PERSÉCUTÉS… PARCE QUE NOUS AVONS RAISON !
    NOTRE SAINTE RELIGION EST LA BONNE, et tout ceci en est la preuve!

    En cette fête de l’Annonciation, prions la Vierge de nous assister dans ce monde de fous.
    En union de prières.

  7. le 25 mars 2011 à 13 h 22 min Abbé jean-Louis écrit:

    Aujourd’hui, en 2011, la majorité de l’épiscopat français, et une bonne partie des prêtres de notre Pays, sont, de fait, ‘assermentés’ à cette république diabolique.
    Vive les prêtres et les évêques réfractaires!
    Mais c’est une façon de dire les choses car, déjà, un certains nombre sont déjà républicainement morts, exécutés, par les ‘assermentés’.

  8. le 25 mars 2011 à 10 h 59 min Picoche écrit:

    Je pense y aller. Je transmets.
    Amitiés.
    JLP

  9. le 25 mars 2011 à 9 h 05 min Louis-Christian écrit:

    Il est évident que les Einsatzgrüppen ont été de pâles imitations de nos « Colonnes infernales » et quant à Lénine, qui n’était pas venu en Vendée départementale pour des raisons uniquement balnéaires, il a bien profité de la leçon (c.f. le film de la TV russe « La Vendée de Tambov » projeté par le Souvenir Vendée et dont on peut espérer qu’il soit diffusé en DVD).
    En ce qui concerne les profanations multiples de la Chapelle des Martyrs (et d’autres lieux de mémoire vendéens), imaginez un instant comment elle aurait été traitée médiatiquement (et judiciairement) s’il s’était agi d’un momument et lieu de culte relevant d’une autre religion ou/et honorant d’autres « résistants ».
    LCG

  10. le 25 mars 2011 à 7 h 45 min Luciani écrit:

    Le génocide…
    Les Allemands en ont honte, les Turcs le nient ; les Français s’en vantent : le nom du général Turreau est écrit en lettres d’or sur l’arc de triomphe!!!
    la France est vraiment la « Grande Nation ». La « fille aînée de l’Eglise ».
    Ce n’est certainement pas la même France.
    Pourquoi ne le dites-vous pas, ô évêques?

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