2011-33. De la fête patronale des chats et d’un Pape qui aime les chats et qui est aimé d’eux.
Jeudi soir 17 mars 2011.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Saviez-vous que notre fête patronale à nous, les chats, est célébrée en ce jour du 17 mars ?
Certains vont peut-être penser de prime abord que je plaisante, mais je vous assure qu’il n’en est rien !
De même que les cordonniers ont pour fête patronale le jour de la fête des Saints Crépin et Crépinien, les boulangers et pâtissiers celle de Saint Honoré, les apiculteurs celle de Saint Ambroise, les parfumeurs et gantiers celle de Sainte Marie-Magdeleine et les serruriers celle du grand Saint Pierre … etc. , ainsi aussi les chats ont leur fête patronale, et elle se trouve le 17 mars.
Certes, si vous regardez vos calendriers, vous allez vous demander : « Mais pourquoi diable Saint Patrick est-il le saint patron des chats ? Des Irlandais, nous le savions ! Des cultivateurs de trèfles, cela se comprendrait. Mais… des chats ???!!! »
En fait, ce n’est pas Saint Patrick le protecteur des chats, même si c’est lui qui apparaît aujourd’hui sur les calendriers.
Vous le savez en effet, l’Eglise a produit de très nombreux fruits de sainteté et chaque jour, même si la liturgie n’en retient la plupart du temps qu’un seul, il y a en réalité de très nombreux saints dont c’est aussi la fête. Leurs noms sont recueillis dans un gros livre dont on lit chaque jour une page à l’office de Prime : le martyrologe.
Et donc, à la date du 17 mars, le martyrologe fait mention, en plus de Saint Patrick et de beaucoup d’autres saints, d’une sainte qui est honorée, entre autres, comme la céleste protectrice des chats : c’est Sainte Gertrude de Nivelles.
Sainte Gertrude portant un chat.
Il existe plusieurs saintes qui ont porté le nom de Gertrude ; la plus célèbre est Sainte Gertrude d’Helfta, dite aussi Sainte Gertrude la Grande dont j’avais déjà eu l’occasion de vous entretenir (cf. > ici) et dont on célèbre la fête le 16 novembre.
La Sainte Gertrude du 17 mars, Sainte Gertrude de Nivelles, est une sainte qui a vécu au VIIème siècle : fille de Pépin de Landen (et donc grand’ tante de Charles Martel), elle est née en 625 ou 626.
Refusant un mariage prestigieux, parce qu’elle voulait se consacrer entièrement à Dieu, elle suivit sa mère lorsque cette dernière – à la mort de Pépin – se retira dans une propriété qu’elle possédait dans le Brabant, à Nivelles.
Là, elles fondèrent un monastère de femme en 649 et y prirent toutes deux le voile. Gertrude fut élue abbesse.
Plus tard, sous l’influence des moines missionnaires irlandais, elle fonda aussi une communauté d’hommes, dans un monastère voisin de celui des moniales : les religieux y étaient soumis à l’autorité de l’abbesse.
Le corps épuisé par de grandes austérités, elle déposa l’abbatiat vers 656 pour ne plus se consacrer qu’à la prière.
Elle mourut le 17 mars 659, dans sa trente-troisième année, et fut aussitôt vénérée comme un sainte.
Deux récits (écrits l’un vers 691 et l’autre environ un siècle plus tard) font état de miracles survenus dès le moment de sa mort au contact de ses reliques : des guérisons spectaculaires en particulier.
Son culte se répandit dans tout le Brabant, où il jouit d’une immense popularité, puis dans toute la Rhénanie, les Pays-Bas et une partie de la Picardie.
On l’invoqua pour être protégé dans les voyages, les fileuses la prirent pour sainte patronne, et comme sa fête est célébrée au moment où on doit reprendre les travaux du jardin, les jardiniers à leur tour la choisirent pour céleste protectrice, la priant spécialement de les protéger des invasions de rats et de souris (ce pourquoi elle est souvent représentée avec des souris qui grimpent le long de sa crosse d’abbesse) ; enfin, puisqu’elle excellait à faire fuir ces nuisibles, elle devint tout bonnement la sainte patronne des prédateurs naturels des rats, souris, mulots et autres musaraignes : c’est-à-dire nous, les chats !
Gravure du XVIIe siècle représentant Sainte Gertrude de Nivelles
(remarquez les souris qui montent le long de sa crosse abbatiale).
Les chats ont bien d’autres amis célestes.
J’avais déjà évoqué (par exemple > ici) celui qui est sans doute le plus connu d’entre eux : Saint Philippe Néri, célèbre pour ses « originalités », dont le chat assistait à la Sainte Messe, très dévotement pelotonné sur les gradins de l’autel.
Mais savez vous qu’il y a eu aussi des Papes, et non des moindres, qui ont beaucoup aimé les chats ?
J’ai lu par exemple que Saint Grégoire le Grand, qui régna de 590 à 604, avait réprimandé un ermite qui lui suggérait de se débarrasser des chats : « Ils ne sont pas superflus » répondit-il, « ce sont de précieux dons de Dieu ».
Saint Grégoire III, pape de 737 à 741, avait trois chats auprès de lui.
L’infortuné Pie VII (1800-1823) emmena avec lui son chat lorsque le tyran Napoléon le fit captif à Fontainebleau.
Léon XII qui lui succéda (1823-1829) était très attaché au chat Micetto.
Et voici qu’en nos temps, notre Saint-Père le Pape Benoît XVI, heureusement régnant, est aussi un fervent ami des chats.
La presse n’a d’ailleurs pas manqué de le souligner au moment de son accession au Souverain Pontificat et les journalistes ont essayé de savoir s’il avait pu emmener avec lui, dans le palais apostolique, les deux chats avec lesquels il partageait son appartement de cardinal dans le quartier du Borgo.
Moi-même, dans les « pages » de ce modeste blog, je vous ai parlé de Chico, le gros chat roux de la ferme de Pentling, en Bavière.
C’est Chico qui avait choisi pour ami un certain Joseph Ratzinger, et qui venait s’installer chez lui chaque fois que le cardinal prenait quelques jours de repos dans la petite maison qu’il avait achetée en vue d’y passer une retraite paisible et studieuse !!!
Après l’élévation de son ami sur le trône de Saint Pierre, Chico a publié pour les enfants un livre racontant la vie de son grand ami Joseph (cf. > ici mais à ma connaissance cet ouvrage n’a malheureusement toujours pas été traduit en français…).
Le cardinal Tarcisio Bertone, qui a travaillé plus de sept ans avec le cardinal Ratzinger à la Congrégation pour la doctrine de la foi et qui est maintenant Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a témoigné de cette passion de Benoît XVI pour les chats :
« Une de ses grandes amours» n’a-t-il pas hésité à dire. « Il leur apportait toujours quelque chose à manger et il les emmenait dans le jardin derrière le palais de la congrégation… Il parle avec eux : ni en allemand, ni en italien, mais en utilisant un langage particulier et transcendant, et les félins l’écoutent avec ravissement ».
Et le cardinal Bertone a raconté :
« Lors de nos après-midi passés à nous promener à Borgo Pio, le quartier proche du Vatican où nous habitions tous les deux, nous rencontrions souvent dans les petites ruelles que nous parcourrions ensemble, un grand nombre de chats vagabondant. En les voyant, Ratzinger les saluait comme s’il saluait un être humain. Puis il s’arrêtait toujours pour les caresser amoureusement, manifestant toute l’affection qu’il éprouvait pour ces animaux. Il s’entretenait et parlait avec eux parfois, et même plutôt longuement. Une fois, il rentra dans la Cité du Vatican suivi par une dizaine de chats. Et pendant qu’il continuait à marcher il leur parlait. Je me rappelle que nous fûmes interrompus par un Garde Suisse qui, le sourire aux lèvres, lui dit : « Eminence, voyez! Les chats montent à l’assaut du Saint Siège! » A quoi Ratzinger répondit : « Oh ! il ne me semble pas qu’ils soient vraiment dangereux… »
Je termine ce soir en vous livrant cette magnifique photo prise lorsque, rencontrant les Oratoriens britanniques, on a présenté au Saint-Père le chat de la communauté portant ruban aux couleurs pontificales… Ah ! Combien j’eusse aimé être à sa place !
Lully.
(cliquer sur l’image pour la voir en plus grande taille)
Vous pouvez laisser une réponse.
Bonne fête à son successeur !
Les honnêtes gens vivent entourés de chats. Reste à savoir si les honnêtes chats vivent entourés de gens.
Très cher frère !
Je n’ai pas encore eu le temps de lire votre article sur les chats, mais par « la présente » (parce que je vous suis tous les jours sur Twitter, au côté d’autres résistants, dissidents, hommes libres, vrais croyants, notamment), je viens vous assurer que si certains vous sont hostiles, je pense que le nombre des personnes qui sont de votre côté, donc du bon, celui de Jésus-Christ, sont plus nombreux que ces infâmes larves (je sais, mes propos sont violents, mais je n’ai hélas pas votre sagesse admirable) qui vous sont hostiles et le montrent. Et nonobstant le fait qu’elles sont des égarées, en nombre, elles comptent pour rien ou presque (même si, même elles et plus que d’autres, devraient faire l’objet d’une miséricordieuse attention de la part des Catholiques authentiques).
Bref.
Courage à vous et vive le Christ Roi !
N’eût été l’opposition de ma marraine, ma mère souhaitait m’attribuer le prénom de Gertrude et, depuis aussi longtemps que je me souvienne, les chats ont sur moi un immense pouvoir d’attraction.
Après avoir consulté votre blogue, j’y vois un lien intéressant! Merci!
Enfin, j’ai trouvé.
SAINT PHILIPPE NÉRI aimait beaucoup les chats, et il en avait un très beau qui avait le droit de rentrer dans son oratoire privé et qui se plaçait -tout tranquille- sur les gradins de l’autel lorsque le bon «PADRE NÉRI» célébrait la Sainte Messe.
Il y a bien eu alors quelques esprits chagrins pour s’en scandaliser, mais SAINT PHILIPPE NÉRI leur a fait comprendre qu’un beau chat, qui est une créature de DIEU pleine de grâce et de distinction, par le fait même qu’il est dans l’ordre des choses voulu par le Créateur, rend gloire à DIEU tout autant qu’un beau bouquet de fleurs [...].
«Il les installa à Saint-Jean et leur donna quelques règles de vie commune.
Il allait lui-même les visiter souvent ; la longue rue le voyait alors, entouré d’un groupe enthousiaste et bigarré, qui comprenait jusqu’à un chien, CAPRICCIO, dont il ne se séparait pas.
Ce chien avait appartenu au cardinal de SANTA-FIORA, dont PHILIPPE avait converti le secrétaire. «Il ne lui suffit pas des hommes, disait le cardinal, il lui faut encore attirer les animaux» [...]
.
Cher Lully, merci pour ce beau texte ; je savais que Saint Philippe Neri avait un chat qui restait près de l’autel, mais, j’ai beau chercher dans l’histoire de Saint Philippe Neri sur Internet, je ne retrouve pas cette anecdote…
Encore merci c’est une découverte pour moi que cette Sainte.
Quelle est belle cette image de Benoît XVI tout sourire.
Autre religieux attaché à nos amis les chats : le Cardinal de Richelieu.
Bonne fête Maître-chat Lully et à tous les chats.
C’est grâce à Sainte Gertrude que j’ai connu votre blog.
Bien cha(t)micalement
Béa kimcat