2011-7. Vœu par lequel Louis XVI a dévoué sa Personne, sa Famille et tout son Royaume, au Sacré-Cœur de Jésus.
Le triste anniversaire du 21 janvier nous a déjà fourni l’occasion de publier la relation des dernières heures de Sa Majesté le Roy Louis XVI (cf. > ici), le texte de son testament (cf. > ici) et celui de l’allocution consistoriale de Sa Sainteté le Pape Pie VI affirmant de manière péremptoire que Louis XVI est à proprement parler un martyr (cf. > ici).
Nous voulons aujourd’hui publier ci-dessous le texte du Vœu de Louis XVI au Sacré-Cœur de Jésus.
Quelques historiens en ont contesté l’authenticité.
Elle ne fait pour nous aucun doute
1) d’abord parce qu’elle a été attestée par Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même dans une apparition accordée, au moment de la Restauration, à Mère Marie de Jésus, une sainte religieuse – chanoinesse de Saint-Augustin au célèbre « Couvent des Oiseaux » – , dont les voies mystiques ont été en leur temps tenues pour véridiques par les autorités ecclésiastiques ;
2) ensuite parce que cette authenticité est également affirmée implicitement par Notre-Dame de Fatima lors d’une apparition à Sœur Lucie et consignée dans une lettre à son évêque en date du 29 août 1931.
Nous devons au Bienheureux Père François-Louis Hébert, supérieur général des Eudistes et confesseur du Roy, la conservation de ce texte, qui avait été rédigé en deux exemplaires.
Selon toute vraisemblance, ce vœu du Roy martyr a été prononcé entre le printemps de l’année 1791 et la date butoir de la prise des Tuileries. Après le 10 août 1792 en effet, le Souverain ne reverra plus son confesseur puisque Sa Majesté sera détenue dans le sinistre donjon du Temple dans les conditions que l’on sait.
Le Révérend Père Hébert, lui aussi emprisonné, sera martyrisé aux Carmes le 2 septembre.
Avant le 12 août 1792, date de son arrestation, le Révérend Père Hébert avait eu soin de faire établir des copies du Vœu de Louis XVI et de les confier à d’autres personnes, si bien que dès la fin de l’année 1792 le texte en était connu et diffusé dans les milieux fervents et opposés à l’impiété révolutionnaire.
Ce n’est nullement un hasard si, dans toute les provinces du Royaume, les scapulaires représentant le Divin Cœur de Jésus furent arborées sur les poitrines de ceux qui se soulevèrent pour défendre le trône et l’autel.
Voir aussi :
Quelques précisions concernant le vœu de Louis XVI au Sacré-Cœur > ici.
Vœu par lequel Sa Majesté le Roi Louis XVI
a dévoué sa Personne, sa Famille et tout son Royaume
au Sacré-Cœur de Jésus.
Vous voyez, ô mon Dieu, toutes les plaies qui déchirent mon cœur, et la profondeur de l’abîme dans lequel je suis tombé. Des maux sans nombre m’environnent de toutes parts. A mes malheurs personnels et à ceux de ma famille, qui sont affreux, se joignent, pour accabler mon âme, ceux qui couvrent la face du royaume. Les cris de tous les infortunés, les gémissements de la religion opprimée retentissent à mes oreilles, et une voix intérieure m’avertit encore que peut-être votre justice me reproche toutes ces calamités, parce que, dans les jours de ma puissance, je n’ai pas réprimé la licence du peuple et l’irréligion, qui en sont les principales sources ; parce que j’ai fourni moi-même des armes à l’hérésie qui triomphe, en la favorisant par des lois qui ont doublé ses forces et lui ont donné l’audace de tout oser.
Je n’aurai pas la témérité, ô mon Dieu, de me justifier devant vous ; mais vous savez que mon cœur a toujours été soumis à la foi et aux règles des mœurs ; mes fautes sont le fruit de ma faiblesse et semblent dignes de votre grande miséricorde. Vous avez pardonné au roi David, qui avait été cause que vos ennemis avaient blasphémé contre vous ; au roi Manassès, qui avait entraîné son peuple dans l’idolâtrie. Désarmé par leur pénitence, vous les avez rétablis l’un et l’autre sur le trône de Juda ; vous les avez fait régner avec paix et gloire. Seriez-vous inexorable aujourd’hui pour un fils de saint Louis, qui prend ces rois pénitents pour modèles, et qui, à leur exemple, désire réparer ses fautes et devenir un roi selon votre Cœur? Ô Jésus-Christ, divin Rédempteur de toutes nos iniquités, c’est dans votre Cœur adorable que je veux déposer les effusions de mon âme affligée. J’appelle à mon secours le tendre Cœur de Marie, mon auguste protectrice et ma mère, et l’assistance de saint Louis, mon patron et le plus illustre de mes aïeux.
Ouvrez-vous, Cœur adorable, et par les mains si pures de mes puissants intercesseurs, recevez avec bonté le vœu satisfactoire que la confiance m’inspire et que je vous offre comme l’expression naïve des sentiments de mon cœur.
Si, par un effet de la bonté infinie de Dieu, je recouvre ma liberté, ma couronne et ma puissance royale, je promets solennellement :
1° De révoquer le plus tôt possible toutes les lois qui me seront indiquées, soit par le pape, soit par quatre évêques choisis parmi les plus vertueux de mon royaume, comme contraires à la pureté et à l’intégrité de la foi, à la discipline et à la juridiction spirituelle de la sainte Eglise catholique, apostolique, romaine, et notamment la constitution civile du clergé ;
2° De rétablir sans délai tous les pasteurs légitimes et tous les bénéficiers institués par l’Eglise, dans les bénéfices dont ils ont été injustement dépouillés par les décrets d’une puissance incompétente, sauf à prendre les moyens canoniques pour supprimer les titres de bénéfices qui sont moins nécessaires, et pour en appliquer les biens et revenus aux besoins de l’Etat ;
3° De prendre, dans l’intervalle d’une année, tant auprès du pape qu’auprès des évêques de mon royaume, toutes les mesures nécessaires pour établir, suivant les formes canoniques, une fête solennelle en l’honneur du Sacré Cœur de Jésus, laquelle sera célébrée à perpétuité dans toute la France, le premier vendredi après l’octave du Saint-Sacrement, et toujours suivie d’une procession générale, en réparation des outrages et des profanations commis dans nos saints temples, pendant le temps des troubles, par les schismatiques, les hérétiques et les mauvais chrétiens ;
4° D’aller moi-même en personne, sous trois mois à compter du jour de ma délivrance, dans l’église Notre-Dame de Paris, ou dans toute autre église principale du lieu où je me trouverai, et de prononcer, un jour de dimanche ou de fête, au pied du maître-autel, après l’offertoire de la messe, et entre les mains du célébrant, un acte solennel de consécration de ma personne, de ma famille et de mon royaume au Sacré Cœur de Jésus, avec promesse de donner à tous mes sujets l’exemple du culte et de la dévotion qui sont dus à ce Cœur adorable ;
5° D’ériger et de décorer à mes frais, dans l’église que je choisirai pour cela, dans le cours d’une année à compter du jour de ma délivrance, une chapelle ou un autel qui sera dédié au Sacré Cœur de Jésus, et qui servira de monument éternel de ma reconnaissance et de ma confiance sans bornes dans les mérites infinis et dans les trésors inépuisables de grâces qui sont renfermés dans ce Cœur sacré ;
6° Enfin, de renouveler tous les ans, au lieu où je me trouverai, le jour qu’on célébrera la fête du Sacré-Cœur, l’acte de consécration exprimé dans l’article quatrième, et d’assister à la procession générale qui suivra la messe de ce jour.
Je ne puis aujourd’hui prononcer qu’en secret cet engagement, mais je le signerais de mon sang s’il le fallait, et le plus beau jour de ma vie sera celui où je pourrai le publier à haute voix dans le temple.
Ô Cœur adorable de mon Sauveur ! Que j’oublie ma main droite et que je m’oublie moi-même, si jamais j’oublie vos bienfaits et mes promesses, et cesse de vous aimer et de mettre en vous ma confiance et toute ma consolation. Ainsi soit-il.
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Merci de nous enseigner toutes ces heures terribles, de nous faire part des angoisses, des peurs de ces nobles âmes.
Tous ces crimes qui ne servent à rien ou qui privent tant de générations de notre glorieux passé depuis Clovis ! Il ne faut pas s’étonner qu’il arrive tant de malheurs de catastrophes à cette pauvre France.
Merci de nous rappeler ce voeu, et de nous remettre en mémoire la grandeur et l’humilité de ce grand coeur royal.
Je me demande toujours pourquoi ce couple n’a pas déjà été canonisé ; l’oeuvre encore du démon…