2010-56. Chemin de Bethléem, école d’oraison.

Georges La Tour

       O mon âme, tu voudrais te faire belle, somptueuse, pour ton Roi, ton Sauveur, ton Dieu, ton Epoux !

Tu voudrais Lui dire de belles choses, tu voudrais être fervente, brûlante d’amour… Tu voudrais, oh, tu voudrais…
Te voilà cependant comme une pauvresse en haillons ; te voilà muette et stupide ; te voilà insensible et glacée…

Mon âme, Celui que tu désires et que tu appelles, Celui qui te désire et qui t’appelle, est venu à ta rencontre : prends le chemin de Bethléem !

Le chemin de Bethléem est un petit chemin étroit où ne peuvent passer que les petits, les humbles, les pauvres : ceux qui n’ont aucun bagage.

Et de plus, c’est la nuit, mon âme. Ton regard doit mourir aux clartés de la terre.
Il te faut toi aussi entrer dans la nuit, rester « dans le noir »…

Et c’est le froid, mon âme ; il faut subir ce froid, s’éloigner de  toutes les chaleurs humaines, savoir rester dans ce froid…

C’est le silence, mon âme ; il te faut rester sourde à tous les bruits du monde, à tous les appels qui montent de ce « moi », égoïste jamais satisfait, et faire taire toute clameur pour entendre Celui qui « n’a dit qu’une Parole et la dit toujours en éternel silence » (St Jean de la Croix)…
Savoir rester en total silence !

Il te faut devenir semblable à Lui, mon âme !

Bethléem est ce « rien » où se cache le « Tout » de ton Dieu !

Tu te plains de ne pouvoir « faire oraison », parce que tu te sens dans un tel état de « rien être », de « rien pouvoir », de « rien valoir »… qu’il t’es absolument impossible, lorsque tu te trouves devant Dieu, de Lui exprimer ta foi, ta confiance, ton amour. Tu te trouves être devant Lui, selon l’expression de l’Ecriture, « comme une bête de somme » (Ps. LXXII, 23).

Mais précisément, cet état est celui qui te met en mesure de rendre une plus parfaite adoration : cette impuissance est ta vérité la plus profonde, et donc la vérité la plus exacte pour faire oraison.
Là est l’humilité !

En présence de Dieu, un « rien » qui se reconnaît rien, qui ne sait rien, qui ne sent rien et qui ne peut absolument rien, c’est cela qui adore : il reconnaît qu’en face de l’Etre absolu, il n’est que dépendance et vide ; il retourne au « Tout »; il se restitue tel qu’il est, n’attendant de rien autre ce qui le comblera.

De même que le petit enfant, rempli de sa faim, de ses salissures, de son impuissance, de son ignorance… etc., vient et revient à sa mère pour être, tour à tour, nourri, lavé, instruit par celle qui lui a donné la vie, ainsi l’âme devant Dieu.

       Mon oraison n’est pas autre chose qu’un retour vers Vous, ô mon Dieu !

(Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur – 4 décembre 1986)

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12 Commentaires Commenter.

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  1. le 21 décembre 2024 à 6 h 30 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Oui, belle méditation où chaque âme peut se retrouver et implorer depuis son « rien » devant la Majesté divine.
    Viens, Seigneur Jésus, remplir notre âme de Ta présence, et éclairer notre vie. Que dans Ta naissance au Jour de Noël nous puissions T’adorer avec un coeur pur.

  2. le 20 décembre 2024 à 20 h 51 min Goës écrit:

    Belle méditation.

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