2010-49. A Rome, l’église du Sacré-Coeur du Suffrage et le « Musée du Purgatoire ».
Novembre,
mois spécialement dédié à la prière pour les âmes du Purgatoire.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Au lendemain de la Toussaint, la Sainte Eglise dédie une journée entière de sa liturgie à la commémoraison solennelle des fidèles trépassés, puis, vers la fin du mois, lors du vingt-quatrième et dernier dimanche après la Pentecôte – dimanche dont l’Evangile rapporte de manière saisissante quelques unes des paroles de Notre-Seigneur concernant la fin des temps (Matth. XXIV, 15-35) -, elle va insister sur ce que l’on appelle traditionnellement les fins dernières : la mort, le jugement – particulier et général -, le purgatoire, l’enfer, le paradis, la résurrection. Et ce sera encore le cas dans les premiers dimanches de l’Avent.
Ainsi cette période de la liturgie catholique dans laquelle nous nous trouvons ces jours-ci nous oriente traditionnellement vers des réflexions, des méditations et des approfondissements en rapport avec la fin des temps, la fin de ce monde, la fin de notre propre vie.
« Memento finis » dit le vieil adage latin : souviens-toi de la fin de toute chose, souviens-toi que tu auras une fin, pense que tu mourras… Qu’en sera-t-il de toi après cette vie terrestre ?
La préface de la Messe des morts résume de manière magnifique notre condition d’hommes mortels appelés au salut : « … Si la pensée de la mort inévitable nous attriste, la promesse de l’immortalité à venir nous rend courage. Car pour vos fidèles, Seigneur, la vie n’est pas détruite mais elle est transformée, et lorsque disparaît la demeure de notre séjour terrestre, une habitation éternelle s’offre à nous dans le Ciel ! »
Ce Ciel de gloire, la liturgie nous l’a fait entrevoir et désirer avec la fête de la Toussaint.
Mais le lendemain, jour de la commémoraison solennelle des fidèles trépassés, l’Eglise nous rappelle aussi que pour entrer au Ciel, il ne suffit pas de mourir en ayant simplement été une « brave personne » : la vision de Dieu et la communion intime avec Lui dans la béatitude éternelle ne sont possibles qu’aux âmes totalement purifiées des suites de leurs fautes. Rien de souillé ne peut entrer au Ciel !
Je ne veux pas faire ici un exposé dogmatique complet pour rappeler ce qu’est la doctrine catholique du Purgatoire (ceux qui le souhaiteraient n’ont qu’à se reporter au catéchisme ou bien > ici) mais, pour étayer et confirmer ce dogme (car il s’agit bien d’un dogme affirmé solennellement par deux conciles en se fondant sur les affirmations de la Sainte Ecriture, et il n’est pas permis à un fidèle catholique de contester cette doctrine sans faire naufrage dans la Foi), je veux aujourd’hui vous entretenir d’un « musée » tout à fait insolite que je ne manque presque jamais de faire visiter aux pèlerins que j’accompagne à Rome.
Le Maître Chat Lully avait déjà eu l’occasion de l’évoquer, au tout début de ce blogue (cf. > ici), mais je veux y revenir de manière plus détaillée aujourd’hui : à Rome, dans un local attenant à la sacristie de l’église du Sacré-Cœur du Suffrage, existe le musée du Purgatoire (en italien le feuillet explicatif porte très exactement ces mots : « piccolo museo del Purgatorio », petit musée du Purgatoire).
L’église du Sacré-Cœur du Suffrage, à Rome – Lungotevere Prati, 12.
L’expression musée du Purgatoire ne doit pas faire illusion : il s’agit en fait d’une collection d’objets, exposés dans une unique vitrine qui est installée dans une salle annexe de la sacristie de l’église du Sacré-Cœur du Suffrage. Ces objets gardent le souvenir visible et palpable de signes laissés par des défunts qui se sont manifestés.
En effet, Dieu a parfois permis que des personnes mortes apparaissent pour demander des prières ou des Messes qui leur permettraient de sortir du Purgatoire. Et pour attester de la réalité de leur apparition, ces défunts ont laissé des traces de brûlures sur des meubles, du linge, des livres, comme si ces objets avaient été touchés par des mains en feu…
La constitution de ce petit musée du Purgatoire est due à un prêtre français, le Révérend Père Victor Jouët (1839-1912), missionnaire du Sacré-Cœur d’Issoudun.
Nommé à Rome, il achète en 1893 un terrain pour y construire une église dédiée au Sacré-Cœur de Jésus. Les travaux commencés en 1894 dureront jusqu’en 1917, mais en attendant qu’elle soit achevée le culte est célébré dans un édifice provisoire.
Le 15 septembre 1897, un incendie éclate dans cette église provisoire : on parvient à le circonscrire mais, sur la paroi voisine de l’autel de la Madone du Rosaire, les flammes et la fumée semblent avoir dessiné un visage humain souffrant.
Le Père Jouët fut impressionné par ce phénomène et y il vit un signe : à travers cet incendie, qui n’avait pas commis de gros dégâts mais avait laissé cette trace, n’y aurait-il pas une indication providentielle ?
Il réfléchit, pria, demanda conseil, fit des recherches… Il arriva à la conviction qu’il y avait eu là une manifestation d’ordre préternaturel : ce visage dessiné par les flammes était celui d’un défunt qui demandait des prières, des suffrages, pour être délivré du Purgatoire et entrer au Ciel. L’église serait donc bien dédiée au Sacré-Cœur de Jésus, oui, mais on y prierait spécialement le Cœur de Jésus à l’intention des fidèles défunts, d’où ce nom particulier d’église du Sacré-Coeur du Suffrage.
Dans des recherches, qui durèrent plusieurs années, le Révérend Père Jouët recueillit des témoignages sur les manifestations des âmes du Purgatoire et des objets qui en gardent la trace.
Le 4 août 1905, au Vatican, il présenta au Pape Saint Pie X cette singulière collection. Le saint Pontife lui accorda beaucoup d’attention, manifesta sa satisfaction et approuva que ces objets soient dorénavant exposés, pour que les fidèles soient confortés dans la Foi catholique au sujet des fins dernières.
Bien qu’il soit assez malaisé d’obtenir des clichés satisfaisants, en raison de la manière dont la pièce est éclairée et des reflets que les vitres de protection occasionnent, je vous propose maintenant de voir quelques uns de ces objets…
(cliquer sur les photos pour les voir en plus grande taille)
Aperçu de la vitrine d’exposition du « piccolo museo »
Objet N°2 : On voit sur le bas de la couverture de cet ouvrage une empreinte de trois doigts. Elle fut laissée le dimanche 5 mars 1871 sur le livre de prières de Maria Zaganti par son amie Palmira Rastelli qui était décédée le 28 décembre 1870. Palmira était la soeur du curé de cette paroisse (S. Andrea del Poggio Berni – Rimini) et elle apparaissait à son amie Maria pour qu’elle demande au prêtre de célébrer des messes de suffrage pour sa soeur.
Objet N°5 : A Wodecq (Belgique), dans la nuit du 21 juin 1789, la dame Leleux, qui était décédée depuis 27 ans, apparut à son fils Joseph et lui rappela qu’il devait faire célébrer des Messes de suffrage à son intention : les honoraires des Messes avaient été donnés par le père Leleux, mais Joseph avait négligé de les faire célébrer. Elle lui reprocha aussi sa vie dissipée et l’exhorta à changer de conduite. Pour vaincre son incrédulité, elle posa sa main sur la manche de sa chemise et y laissa cette empreinte très visible. Joseph Leleux se convertit et, après avoir fondé une congrégation religieuse, mourut en odeur de sainteté en 1825.
Objet N°7 a : Empreintes d’une main gauche et d’une croix « pyrogravées » sur la tablette de bois faisant fonction d’écritoire, de la vénérable Isabella Fornari, abbesse des Clarisses de Todi. Elles furent laissées le 1er novembre 1731 par l’apparition du Révérend Père Panzini, abbé olivétain de Mantoue. Ce même moine laissa une autre empreinte, de la main droite, sur la tunique de la sainte moniale : c’est l’objet N°7 b photographié ci dessous.
Au terme de cet aperçu, je ne peux faire mieux, en conclusion – et en réaction à toutes les erreurs couramment répandues aujourd’hui -, que de recopier dans son intégralité le §211 de l’ « Abrégé du catéchisme de l’Eglise catholique » :
»En vertu de la communion des saints, les fidèles qui sont encore en pèlerinage sur la terre peuvent aider les âmes du Purgatoire, en offrant pour elles des prières de suffrage, en particulier le sacrifice eucharistique, mais aussi des aumônes, des indulgences et des oeuvres de pénitence. »
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.
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On trouvera > ici, une prière à la Vierge de Compassion à l’intention des âmes du Purgatoire.
Vous pouvez laisser une réponse.
Article dogmatique très important.
Face à tous les contestataires de cette doctrine – orthodoxe ou protestants – il est nécessaire de leur faire lire cet article. Je men chargerai personnellement.
Merci.
Je n’avais jamais entendu parler du « Piccolo-Museo ».
Merci de cet exposé. Après une vie tourmentée, j’ai conscience que je n’ai peut-être pas eu une vie des plus exemplaires. J’ai demandé à Dieu pardon de mes fautes et j’essaie désormais de mener une existence plus sage! mais que c’est dur dans ce monde matérialiste à outrance et inféodé aux vices de toutes sortes. Priez pour moi.
Merci, cher Frère, je n’oublierai jamais une grâce obtenue alors que je n’y attendais pas, après avoir prié pour les Âmes du Purgatoire dans l’église Saint Sulpice à Paris, depuis je continue et fais dire des messes !
Clara
Je connaissais l’existence de ce musée, mais j’ai oublié de le visiter chaque fois que je suis allé à Rome.
Votre reportage est donc pour moi très intéressant.
Bien amicalement.
JLP
J’ignorais ce Musée; merci de me l’avoir fait connaître; j’irai le visiter.
Oh Merci, petit Frère !! J’attendais votre article avec impatience !
Merci, cher frère!
Bien sûr que le purgatoire existe et qu’on ne peut se dire dans l’Eglise si on nie son existence.
L’Enfer aussi existe, et nous disposons, là encore, de beaucoup de signes (Curé d’Ars, vision des voyants de Fatima etc..)
Pour les âmes du Purgatoire, plusieurs formes de prières existent.
Voir spécialement le Sanctuaire de Notre-Dame de MONLIGEON [26 rue Principale - Ermitage-61400 La Chapelle-Montligeon Tél : 0233851700.]
On peut s’y inscrire et y inscrire les proches morts ou vivants pour être sûr que, dès maintenant pour les uns, le moment venu pour les autres, d’incessantes supplications de délivrance de purgatoire monteront vers le Ciel.
Le sanctuaire donnera aux catholiques intéressés tous renseignements utiles.
Un grand merci !
Je n’avais jamais entendu parler de ce « piccolo museo » !
Surtout, si vous voulez accompagner à nouveau, des pélerins à Rome, dites-le nous !
Marie-Françoise O.