2010-47 b. Pourquoi catholicisme et maçonnerie sont incompatibles (2ème partie).
Dans notre approche essayant de clarifier l’antagonisme qui existe entre l’Eglise et la franc-maçonnerie nous avons pu, dans une première partie (cf. > ici), présenter les origines de l’une et de l’autre, ce qui explique déjà un certain nombre de choses. Attachons-nous maintenant à relever les points essentiels qui font que l’Eglise catholique considère les principes de la maçonnerie incompatibles avec sa Foi.
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III. Ce qui oppose irréductiblement l’Eglise et la maçonnerie :
III a – Opposition sur la conception du salut de l’homme :
1) Pour un chrétien, le Salut est une Personne : c’est Jésus, Fils de Dieu et Dieu Lui-même qui s’est incarné et qui s’est offert en sacrifice pour la Rédemption des hommes.
En effet, depuis le péché originel, les hommes naissent privés de la grâce de Dieu et ne peuvent entrer dans son Ciel éternel. Le Christ Sauveur, par Sa mort, par Sa résurrection et par Son ascension, rend aux hommes la possibilité de recevoir la grâce. La grâce est la communication de la Vie divine, elle est une communion surnaturelle et intime avec Dieu. La prière, qui est essentielle à une vie chrétienne authentique, n’est pas une introspection, un retour sur soi, mais elle est un des principaux moyens pour entrer et grandir dans la communion avec Dieu, parce qu’elle est une relation spirituelle avec Lui.
Le salut de l’homme s’accomplit par la poursuite de la sainteté, qui est l’imitation parfaite de Jésus-Christ. Pour cela, il faut vivre dans la Foi (la Foi est l’adhésion à Dieu qui se révèle) et dans la pratique des préceptes enseignés par Jésus, spécialement l’humilité et la charité.
2) Pour la franc-maçonnerie, le « salut » de l’homme est quelque chose de tout à fait différent : d’abord parce que la notion du péché n’existe pratiquement pas pour elle ; la notion de la grâce – comprise comme une participation à la vie surnaturelle de Dieu Lui-même – n’a pas non plus de réalité pour un maçon, ce qui élimine tout à la fois la notion de rédemption, les sacrements et la prière. Si des maçons utilisent ces termes, ils prennent dans leurs bouches un tout autre sens que le sens précis que leur donne l’Eglise.
La « rédemption » maçonnique consiste essentiellement dans le passage de l’ignorance à l’ « illumination », à travers des initiations successives ; elle ne tend pas à établir l’homme dans une relation intime et amoureuse avec son Créateur et Sauveur, elle ne tend pas à la sainteté. Le « salut » maçonnique réside finalement dans une plus parfaite connaissance de soi et du monde afin de les mieux dominer (cette domination peut tantôt être entendu comme une forme de sagesse supérieure et de détachement, mais elle peut aussi être comprise comme une domination « politique », ce qui ouvre la voie à toutes ces « affaires » dans lesquelles nous savons que des maçons sont impliqués).
Le bien auquel tendent les maçons n’est jamais vraiment précisé, puisque – nous en reparlerons plus loin – la morale n’est jamais quelque chose de stable en référence à des valeurs éternelles ou à des préceptes divins.
Rite d’initiation maçonnique : moment où le futur maçon découvre la lumière.
III b – Opposition sur la révélation et sa transmission :
1) Le christianisme est une religion révélée par Dieu lui-même : Dieu, pour amener l’humanité vers son salut, s’est révélé aux patriarches, spécialement à Abraham, puis à Moïse. La révélation de l’Ancien Testament est une pédagogie qui prépare l’avènement de la plénitude de la révélation, qui est faite en et par Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.
Nous avons la connaissance du Christ et de son enseignement par les Saintes Ecritures, tout spécialement les Evangiles (qui ont été écrits sous l’inspiration et avec l’assistance du Saint-Esprit par des témoins privilégiés de la vie de Jésus), et par la Tradition vivante et authentique de l’Eglise, laquelle est consignée dans sa liturgie, dans les enseignements des Pères et Docteurs de l’Eglise, des Pontifes et des conciles, dans la vie de ses saints… etc.
Les dogmes du christianisme ne sont pas des inventions humaines, ils sont les vérités que Dieu a fait connaître sur Lui-même et sur son plan de salut. Ces dogmes sont résumés dans le Credo, et l’Eglise a la mission de les conserver purs de toute erreur pour les transmettre dans leur intégrité et leur intégralité.
L’Eglise n’est pas propriétaire des vérités révélées, elle n’en est que l’intendante : c’est pourquoi elle ne peut rien changer au dépôt de la Foi qui lui a été confié, elle ne peut que veiller fidèlement sur sa transmission. Toutefois, avec l’assistance du Saint-Esprit qui lui a été envoyé à la Pentecôte, elle jouit d’une véritable autorité, d’une autorité divine, pour préciser, lorsqu’il y a des doutes ou des contestations, où se trouve la Vérité.
A l’Eglise ont aussi été confiés les sacrements, qui ne sont pas non plus des inventions humaines mais qui ont été institués par Jésus-Christ, afin de communiquer, d’entretenir et de développer la grâce dans l’âme des fidèles. L’Eglise est Mère et Maîtresse – Mater et Magistra – parce qu’elle a été voulue par Dieu pour transmettre la vie surnaturelle et dispenser l’enseignement du Christ Sauveur.
N’en déplaise à Dan Brown, il n’y a pas d’enseignements secrets ni de rites ésotériques cachés dans l’Eglise : sa Foi, ses dogmes, ses sacrements sont clairement exposés et sont accessibles à tous ceux qui veulent connaître la Révélation de Dieu et de son salut en Jésus-Christ ; la Bible, le catéchisme, tous les textes des conciles, des théologiens, des docteurs de l’Eglise et des Pontifes, les encycliques et tous les documents des Papes peuvent très aisément être consultés (même les archives dites « secrètes » du Saint-Siège où chaque jour 40 à 50 chercheurs sont habilités à travailler!); sans parler des cérémonies du culte et des prédications qui sont finalement ouvertes à tous, puisque il n’est pas exigé pour assister à un office religieux ou à un sermon de présenter une carte de membre à l’entrée de l’église!
La Parole de Dieu salvatrice est pour tous, elle n’est pas réservée à des « initiés ».
2) La Franc-maçonnerie prône une philosophie humaniste consacrée à la « recherche de la vérité », mais cette vérité n’est jamais totalement accessible. On la recherche sans cesse, on la trouve jamais totalement.
Pour la maçonnerie, il y a une « tradition primordiale », antérieure à l’histoire, qui a été en grande partie déformée et tronquée par les diverses traditions religieuses et n’a été maintenue ou retrouvée que par quelques « initiés » ou « illuminés ».
La maçonnerie nie implicitement tout surnaturel : il n’y a pas d’intervention divine ni de révélation infaillible dans le cours de l’histoire humaine ; il n’y a pas d’histoire sainte, pas de théophanies, pas de miracles, pas d’apparitions, pas de vie de la grâce (au sens théologique que nous avons expliqué ci-dessus). S’il y a un « Grand Architecte de l’Univers » (un être supérieur et spirituel qui a ordonné le monde), il n’intervient toutefois pas dans ce monde, sinon par des « illuminations » accordées à quelques rares initiés.
La franc-maçonnerie exclue le fait que Dieu prenne l’initiative de se faire connaître dans des Livres Saints inspirés et sans erreurs (il n’y a que des récits mythiques exprimant de manière symbolique et non réelle une approche parmi d’autres de la vérité) puis en Jésus-Christ, qui ne peut être la plénitude personnelle d’une révélation définitive. Dans le meilleur des cas Jésus n’était qu’un homme parvenu à un degré élevé de sagesse par l’ « illumination », mais l’Eglise romaine a pour ainsi dire séquestré son véritable enseignement et empêche les hommes d’y avoir accès.
En conséquence de tout cela, la maçonnerie rejette tout dogme et soutient le relativisme : a) relativisme religieux qui met toutes les religions sur le même plan puisque aucune ne peut prétendre avoir été instituée par un Dieu qui lui aurait transmis toute Sa vérité (mais il faut noter que la maçonnerie s’érige au-dessus de toutes les religions); et b) relativisme moral : pour elle il n’y a aucune règle morale qui soit d’origine divine. La morale est quelque chose de fluctuant, au gré du consensus des sociétés, car la loi morale n’est en définitive que l’expression d’une règle voulue à une époque donnée par une majorité et établie par la coutume humaine en fonction des temps et des lieux.
La franc-maçonnerie dispense ses enseignements à travers des mythes symboliques plus ou moins mis en valeur selon les obédiences et les « rites ». Citons par exemple le mythe d’Hiram (architecte du temple de Salomon qui aurait été assassiné par trois mauvais compagnons), le mythe d’Hermès et de la table d’émeraude, le mythe de rites initiatiques qui remonteraient à l’antiquité égyptienne, le mythe d’une « tradition johannique » (Saint Jean l’Evangéliste aurait été le dépositaire d’un enseignement secret de Jésus qui aurait été confié à des ordres initiatiques successifs en passant par les Templiers)… etc. Tous ces mythes n’ont aucun fondement historique ; aucun scientifique sérieux ne peut apporter en leur faveur l’ombre d’un commencement de preuve, mais cela ne contribue pas peu à « exciter » tous les nombreux amateurs d’ésotérisme et de « mystères ». Ces mythes sont également exploités par des romanciers puis par des scénaristes (citons par exemple Christian Jacq ou Dan Brown) pour diffuser une image attrayante de la maçonnerie et discréditer la Foi chrétienne et l’Eglise.
Hiram
Ces mythes servent donc de supports pour dispenser une formation ésotérique, des enseignements secrets qui sont progressivement donnés aux initiés selon leur grade, afin de leur révéler les mystères de « La Connaissance » (cette connaissance que les horribles dignitaires du catholicisme leur tiendraient cachés!!!). Tous les rituels font en effet miroiter aux yeux des initiés la découverte de cette prétendue « tradition primordiale » et d’une « Lumière » mystérieuse qui, dans le meilleur des cas, est celle d’une meilleure connaissance psychologique de l’initié par lui-même, mais nullement la lumière de gloire de Jésus transfiguré sur le Mont Thabor ou ressuscité au matin de Pâques.
On le voit, la franc-maçonnerie, tout en se réclamant d’idéaux et de pratiques démocratiques, fonctionne en réalité selon un élitisme impitoyable : ses systèmes de cooptation, d’initiations et de grades, ainsi que la coexistence de plusieurs structures parallèles et opaques, établissent les hommes dans de véritables castes où le « salut » n’est pas accessible à tous ni de la même manière!
III c – Opposition sur la conception même de Dieu :
1) Pour le chrétien, Dieu est un être personnel, avec lequel il est possible d’entretenir une relation d’amour : c’est tout le mystère de la grâce (participation à la vie divine) dont nous avons déjà parlé. La Foi chrétienne, selon les paroles mêmes de Notre-Seigneur Jésus-Christ, croit en un Dieu qui est unique dans sa nature mais en même temps Trinité de Personnes. La vie chrétienne, par la prière et les sacrements, consiste à être « greffé » sur Jésus-Christ, deuxième Personne de la Sainte Trinité incarnée, pour être associé au mouvement même de la vie intime de Dieu : Par Lui, avec Lui et en Lui, rendre au Père tout honneur et toute gloire, dans l’unité du Saint-Esprit.
2) Pour un franc-maçon, Dieu est une entité totalement abstraite : il est le Créateur, certes, le « Grand Architecte de l’Univers » (GADLU), ou encore le « maître horloger » comme le nomme le pasteur Désaguliers et l’appellera aussi plus tard Voltaire : mais ce Dieu n’intervient pas dans les affaires des hommes et il n’est pas question d’avoir une relation intime avec Lui.
La « trinité » maçonnique, dont il est parfois question dans certains écrits, n’est qu’une méthode dialectique, inspirée par la philosophie d’Hegel, selon laquelle l’homme s’efforce de résoudre les contradictions et de ramener les choses à l’unité en faisant intervenir thèse, antithèse et synthèse.
III d – Opposition sur les fins dernières de l’homme :
1) Pour le christianisme, l’homme est appelé à la vie éternelle, accordée par grâce. Cette vie éternelle sera une adoration et une louange sans fin, dans un face à face amoureux avec le Seigneur et dans une plénitude d’être parce que les corps eux-mêmes, ressuscités et devenus semblables au corps glorifié de Jésus-Christ, seront associés à cette béatitude. Mais pour ceux qui, par un choix libre et volontaire, auront refusé l’amour de Dieu, l’éternité se passera dans les tourments et la haine, en enfer.
L’Eglise ne cesse donc, puisque l’enjeu est éternel, d’avertir ses enfants pour les prémunir contre le péché qui peut les entraîner en enfer, et elle veut leur donner à tout moment – spécialement au moyen des sacrements – les forces spirituelles surnaturelles pour éviter le mal et pratiquer le bien. En outre, l’Eglise dans sa maternelle sollicitude accompagne ses enfants de prières particulièrement ferventes – des suffrages – dans leur dernier passage et dans les ultimes purifications des conséquences de leurs fautes, qui peuvent être encore nécessaires avant d’entrer dans la vision de Dieu.
2) Dans la franc-maçonnerie, ceux qui ne sont pas totalement matérialistes et qui croient à une forme de survie de l’esprit, considèrent parfois la mort comme le « passage à l’Orient éternel », mais ils ne donnent ni définition ni description de ce que peut-être leur au-delà.
Les francs-maçons manifestent certes une forme de respect pour leurs défunts, qui s’exprime en « hommages » et en « minutes de silence », mais pas en prières. Certains maçons s’engagent solennellement à refuser les sacrements de l’Eglise qui pourraient leur donner le pardon de leurs fautes et la paix de l’âme dans le moment de leur agonie, et ils font parfois promettre à leurs amis de veiller à ce qu’au moment de leur mort aucun prêtre ne puisse s’approcher d’eux !
Monument funéraire maçonnique, sans crucifix bien sûr.
III e – Opposition en ce qui concerne la relation avec les autres religions :
1) Pour l’Eglise catholique, on doit le respect aux personnes qui appartiennent aux autres religions, on ne doit pas forcer les consciences qui n’ont pas encore été éclairées par l’Esprit Saint, mais on ne doit pas non plus trahir le commandement de Notre-Seigneur ordonnant à ses disciples de proclamer l’Evangile à toute la création, d’enseigner et de baptiser : Dieu en effet voudrait que tous les hommes parviennent à la connaissance de la pleine Vérité en Jésus-Christ et qu’ils obtiennent par Lui la vie éternelle. L’Eglise prie pour les infidèles et espère leur conversion.
Le respect de la conscience d’autrui se conjugue donc pour l’Eglise avec le devoir d’évangéliser qui lui a été donné par Jésus avant de monter au Ciel. La tolérance envers les convictions religieuses de ceux qui n’ont pas encore adhéré à la Foi, ne peut ni ne doit être comprise comme la reconnaissance que toutes les religions sont égales, sinon cela reviendrait à dire que l’incarnation, les enseignements, la mort rédemptrice, la résurrection et l’ascension de Notre-Seigneur, puis l’envoi de l’Esprit-saint et la fondation de l’Eglise ne sont que des « options », n’étaient pas absolument nécessaires !
« Allez donc enseigner toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur enseignant à pratiquer tout ce que Je vous ai commandé. » (Matth. 28, 19-20)
2) Pour la franc-maçonnerie, nous avons déjà eu l’occasion de le dire, toutes les croyances et philosophies sont des traditions humaines qui ont des aspects respectables mais aucune ne peut prétendre être une religion révélée ayant reçu la Vérité divine en dépôt. La maçonnerie considère qu’elle est une voie supérieure à toutes les religions en raison de son caractère initiatique et de sa prétention à pouvoir conduire ses initiés à « La Connaissance ».
On trouve aussi dans la maçonnerie un goût prononcé pour le syncrétisme, c’est-à-dire la combinaison de différentes doctrines spirituelles et de diverses traditions religieuses dont, par la dialectique, on doit dépasser les contradictions et parvenir à les « relire » comme des mythes exprimant tous, selon des registres différents, une part de la « lumière » maçonnique. La maçonnerie encourage donc de diverses manières un faux oecuménisme, qui n’est que la subversion de la vraie Foi et l’affadissement du sel de la terre !
III f – Opposition pour ce qui concerne les moeurs et la morale :
1) Pour l’Eglise catholique, bien évidemment, les moeurs et la morale doivent être l’application des commandements de Dieu et des préceptes évangéliques : l’Eglise n’est pas gênée par la sexualité, mais elle enseigne que le corps et les sens doivent rester soumis à la loi morale et être de bons serviteurs de l’esprit qui leur est supérieur. La sexualité est bonne, parce qu’elle voulue par Dieu, mais elle doit rester dans le cadre des préceptes divins qui ne font qu’exprimer et préciser ce qui est conforme à la nature humaine (6ème et 9ème préceptes du Décalogue). Ainsi la morale sexuelle et conjugale de l’Eglise n’est pas « négative » mais elle est authentiquement « positive » puisqu’elle éduque au véritable amour, qui est essentiellement un don généreux de tout l’être, affranchi de l’esclavage d’une concupiscence égoïste.
2) Pour la franc-maçonnerie, redisons-le, c’est la sincérité (et non pas la vérité) qui est la norme de la conduite morale. Elle en arrive ainsi à approuver toutes les moeurs, à partir du moment où ce sont des personnes libres et consentantes qui ont décidé de leurs comportements, et du moment qu’elles ne portent pas atteinte au consensus sociétal.
Dans le meilleur des cas, cela se concrétise par une forme d’épicurisme, sinon c’est la porte ouverte à l’hédonisme.
La franc-maçonnerie a élaboré, proposé et promu toutes les lois favorisant le divorce, la contraception, l’avortement, le PACS, les manipulations embryonnaires et, bientôt, la dépénalisation des drogues dites douces, ainsi que la légalisation de l’euthanasie. « C’est tout le concept de famille qui en train de basculer », selon ce qu’avait écrit en 1979 le Docteur Pierre Simon, qui fut grand maître de la Grande Loge de France (in « De la vie avant toute chose » éd. Mazarine).
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Toutes obédiences confondues, en définitive, ce que la franc-maçonnerie professe c’est une absolue indépendance de l’homme vis-à-vis de Dieu et la négation d’un ordre surnaturel qui dicterait la conduite de l’homme ici-bas.
En écrivant ceci, je ne peux m’empêcher de penser aussitôt à ce que notre glorieux Père Saint Augustin décrit de manière magistrale : « Deux amours ont bâti deux cités. L’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu fit la cité terrestre ; l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi fit la Cité céleste. » La Franc-maçonnerie est-elle autre chose que cette entreprise d’édification de la cité terrestre dans l’indépendance totale – jusqu’à la négation – du Dieu qui s’est révélé, qui s’est incarné, qui s’est offert en sacrifice, qui est ressuscité et qui a ouvert pour ceux qui croient en Lui et vivent dans l’amoureuse soumission à sa Loi un Royaume éternel de charité ?
Note finale : Au terme de ce qui n’est qu’un résumé, une constatation s’impose : en lisant les thèses maçonniques, on se rend compte à quel point elles sont largement répandues dans la société occidentale contemporaine. Même les non maçons dans leur grande majorité admettent désormais l’une ou l’autre des idées de la maçonnerie au sujet de Dieu, de la révélation, de tel ou tel point de la foi chrétienne, de l’Eglise, des moeurs …etc. Beaucoup de ces conceptions maçonniques ont réussi à pénétrer dans l’Eglise, puisque de nombreux catholiques « modernes » se reconnaissent davantage en elles plutôt que dans la foi traditionnelle de l’Eglise.
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