2010-46. Les principes de la franc-maçonnerie sont incompatibles avec la doctrine de l’Eglise : les catholiques qui font partie de la maçonnerie sont en état de péché grave et ne peuvent s’approcher de la Sainte Communion.

Porte de l'église d'Evron (Mayenne) fracturée en application des lois maçonniques en 1906

Porte de l’église d’Evron (Mayenne) fracturée en 1906 en application des lois maçonniques sur les inventaires.

L’incompatibilité entre la franc-maçonnerie et l’Eglise catholique est une évidence pour toute personne de bon sens.

Mais le bon sens n’est pas la chose au monde la mieux partagée… Il me paraît donc utile et même nécessaire de rappeler une déclaration du cardinal Ratzinger, publiée lorsqu’il était préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Cette déclaration n’est pas un avis personnel, c’est un texte officiel dont la publication a été approuvée et ordonnée par le Souverain Pontife : il s’agit donc d’un acte normatif qui a valeur de loi et qui oblige tous les fidèles de l’Eglise catholique.

Cette publication de la fin novembre 1983 est intervenue comme une espèce de précision nécessaire à la suite de l’entrée en vigueur, au début de cette même année 1983, d’un nouveau Code de Droit Canonique (c’est-à-dire la loi propre de l’Eglise catholique), remplaçant le Code qui avait été promulgué en 1917.

En effet, le texte du Code de 1983 ne reprend pas le canon 2335 du Code de 1917 qui précisait que les catholiques affiliés à la Franc-Maçonnerie ou à d’autres associations du même genre intriguant contre l’Eglise ou les pouvoirs civils légitimes, encouraient ipso facto l’excommunication réservée au siège apostolique. Mais ce Code de 1983 stipule simplement dans le canon 1374 : « Qui s’inscrit à une association qui conspire contre l’Église sera puni d’une juste peine ; mais celui qui y joue un rôle actif ou qui la dirige sera puni d’interdit ». Certains donc, en ne voyant plus la mention explicite de la maçonnerie dans le Code de 1983 avaient conclu que la condamnation était abrogée.

Avec l’autorité du Souverain Pontife et par son ordre, le cardinal Ratzinger dut donc rappeler que « le jugement négatif de l’Eglise sur la franc-maçonnerie demeure inchangé » : sans faire de rappel historique développé, cela signifie toutefois que toutes les condamnations de la franc-maçonnerie fulminées par les Papes depuis 1738 sont toujours en vigueur et qu’aucune des mises en garde contre la maçonnerie et interdictions de s’y affilier n’est abrogée (voir la note en bas de page).

Malgré cela, nous savons de manière certaine qu’aujourd’hui des catholiques – et même des ecclésiastiques – se croient autorisés à passer outre et sont membres de loges ou de « groupes de réflexion et d’études » liés à des loges : je ne peux ni ne veux pas tout détailler ici, mais j’ai des témoignages certains et directs de personnes exerçant des responsabilités dans l’Eglise qui ne m’ont pas fait secret de leur appartenance à la maçonnerie et, lorsque je leur ai dit que c’était en contradiction avec la discipline ecclésiastique, qui m’ont répondu qu’elles avaient fait connaître leur affiliation à leur évêque (dans un cas précis il s’agit même d’un cardinal archevêque!) qui n’y avait fait aucune objection. Ces « catholiques francs-maçons » (!!!) prétendent que toutes les obédiences maçonniques ne sont pas hostiles à l’Eglise et que donc les condamnations romaines ne valent pas pour elles. Sophisme! Avant même les agissements, ce sont les principes mêmes de la maçonnerie qui sont incompatibles avec le catholicisme.

L’Eglise interdit à ses fidèles l’appartenance à toutes et à chacune des obédiences de la maçonnerie parce qu’au-delà de toutes les différences de rite ou de filiation, au-delà des distinctions de spiritualité, de conception de l’ordre du monde ou de la société, il y a des principes généraux communs absolument inconciliables avec la doctrine catholique ; ce pourquoi l’excommunication frappe toujours les catholiques affiliés à la franc-maçonnerie : ils « sont en état de péché grave et ne peuvent s’approcher de la Sainte Communion ».

Malheureusement, il y a toujours – même parmi le clergé, même parmi les évêques – des naïfs (?), des « idiots utiles », des ignorants volontaires ou des orgueilleux qui – s’arrêtant aux aspects de la « recherche intellectuelle », de la « quête spirituelle symbolique » ou des beaux principes « humanistes et humanitaires » – ne voudront pas tenir compte des mises en garde du Magistère Romain et placeront leurs propres jugements au-dessus de celui du Vicaire de Jésus-Christ.

Lully.

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Déclaration du cardinal Ratzinger au sujet de la franc-maçonnerie publiée le 26 novembre 1983.

« Certains se sont demandés si la pensée de l’Eglise sur la franc-maçonnerie avait changée parce qu’il n’en est pas fait mention expresse dans le nouveau Code de Droit Canon comme c’était le cas dans l’ancien Code. 

La Sacrée Congrégation est en mesure de répondre que cet état de fait est dû à un critère utilisé pour la rédaction et qui a été observé également pour d’autres associations, passées de la même façon sous silence, dans la mesure où elles étaient comprises dans des catégories plus larges. 

Le jugement négatif de l’Eglise sur la franc-maçonnerie demeure donc inchangé parce que ses principes ont toujours été considérés comme incompatibles avec la doctrine de l’Eglise ; c’est pourquoi il reste interdit par l’Eglise de s’y inscrire. Les catholiques qui font partie de la franc-maçonnerie sont en état de péché grave et ne peuvent s’approcher de la Sainte Communion. 

Les autorités ecclésiastiques locales n’ont pas la faculté d’émettre sur la nature des associations de la franc-maçonnerie un jugement qui entraînerait une dérogation à ce qui est mentionné ci-dessus, conformément à l’esprit de la Déclaration du 17 février 1981 de cette même Sacrée Congrégation. 

Le Souverain Pontife Jean-Paul II, au cours de l’audience accordée au sous-signé le Cardinal Préfet, a approuvé la présente déclaration adoptée au cours de la réunion ordinaire de cette Sacrée Congrégation et en a ordonné la publication.

Donné à Rome, au Siège de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 26 novembre 1983.« 

Joseph Cardinal Ratzinger, Préfet 
Fr. Jérôme Hamer, o.p., Archevêque titulaire de Lorium, Secrétaire.

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Note : La première condamnation solennelle de la franc-maçonnerie par un pape fut le fait de Clément XII par la constitution « In Eminenti » du 24 avril 1738. Elle fut réitérée par Benoît XIV le 18 mai 1751 dans la constitution « Providas » et régulièrement rappelée par les Pontifes tout au long des XVIIIème et XIXème siècles jusqu’à la publication du Code de Droit Canonique de 1917 qui a eut force de loi jusqu’en 1983. On trouvera les références détaillées et l’accès à tous ces textes depuis le XVIIIème siècle jusqu’à nos jours ici > www.

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4 Commentaires Commenter.

  1. le 20 novembre 2010 à 20 h 22 min Sybille écrit:

    Voilà une très bonne et ferme mise au point !! Il n’y a pas de conciliation possible, et c’est très bien ainsi ! On ne « pactise » pas ! quel qu’en soit le motif. Merci Lully de rappeler certaines vérités.

  2. le 12 novembre 2010 à 9 h 38 min Axel d.R. écrit:

    Monseigneur Rey, évêque de Toulon, a très bien écrit sur le sujet.

  3. le 11 novembre 2010 à 8 h 36 min Jean-Michel écrit:

    Merci, cher Lully, et merci à ton maître.
    C’est exactement le bon sens qui veut que l’on n’accepte pas la franc-maçonnerie dans l’Eglise catholique romaine.
    Les francs-maçons et les illuminatis sont à mettre ensemble.
    Il faut prier pour eux afin qu’ils se convertissent et reviennent au Père car ils servent l’adversaire.

  4. le 10 novembre 2010 à 12 h 45 min Abbé Jean-Louis écrit:

    Merci, cher Lully, de rappeler cette position de l’Eglise. C’est un acte courageux.

    Je me suis entendu dire par mon ancien évêque, suite à la publication dans un bulletin d’annonces paroissiales où j’adjoignais toujours de bons écrits… et qui était revenu jusqu’à lui, qu’il vallait mieux ne rien écrire sur la franc-maconnerie: « car ils sont plus forts que nous ».
    Cela ne m’a pas empêché de poursuivre sur ce terrain par oral ou par écrit. Depuis, j’en supporte les conséquences!

    Le Père Kolbe faisait poursuivre la consécration à l’Immaculée par cette invocation: « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous et pour tous ceux qui n’ont pas recours à vous, particulièrement les communistes et les franc-maçons. »

    Plus que jamais nous pouvons prier pour ces malheureux qui se croient dans les ‘lumières’ initiatiques.
    Mais celles-ci ne sont autres que celles qui proviennent de Lucifer, l’ange de la lumière noire.

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