Recette du Mesnil-Marie : la Visitandine.
21 août,
Fête de Sainte Jeanne de Chantal
& anniversaire de la naissance de Saint François de Sales.
A l’occasion de cette fête et de cet anniversaire, je vous propose la recette d’un gâteau qui porte le nom des filles spirituelles de Saint François de Sales et de Sainte Jeanne-Françoise de Chantal : la Visitandine !
Je me suis demandé pourquoi ces pâtisseries portaient ce nom et, après de minutieuses recherches, j’ai appris que cette recette aurait été inventée par les religieuses de la Visitation de Nancy, au XVIIème siècle. Certains prétendent que les religieuses auraient créé ce gâteau à riche teneur en protéines pour pallier aux insuffisances en viande de leur alimentation, mais cette explication ne me satisfait pas totalement.
Le fait que seuls les blancs des œufs entrent dans la composition de cette pâtisserie me laisse à penser que la recette a été inventée spécialement pour utiliser les blancs, et uniquement les blancs, parce que les jaunes avaient déjà été utilisés pour autre chose. Or, les jaunes d’œuf servent en particulier pour la fabrication de la peinture, et les moniales de la Visitation faisaient effectivement assez souvent des travaux de peinture : miniatures, décoration de reliquaires, peinture sur soie pour les ornements ou les bannières… etc.
Je suis donc porté à penser que c’est pour ne pas laisser perdre les blancs des œufs, dont elles utilisaient les jaunes pour la peinture, que les Visitandines ont mis au point cette recette, de la même manière que les Clarisses, elles, ont inventé de nombreuses recettes qui ne comportent que le jaune des œufs parce qu’elles utilisaient les blancs pour les travaux d’empesage du linge dans lequel elles s’étaient spécialisées.
A la fin du XIXème siècle, le pâtissier Lasne, installé à Paris près de la Bourse, reprit cette recette afin de réaliser de petits en-cas que les financiers pouvaient avaler rapidement et sans se salir les mains : il leur donna la forme de petits lingots auxquels il donna le nom de « financiers ». Vous étonnerai-je en vous disant que je préfère l’appellation originelle ?
En l’honneur de Sainte Jeanne-Françoise de Chantal voici donc la recette de la « Visitandine« !
Ingrédients :
150 grammes de beurre ; 75 grammes d’amandes en poudre ; 150 grammes de sucre ; 75 grammes de farine ; un sachet de levure ; 4 blancs d’œufs ; sucre glace.
NB. A ces ingrédients fondamentaux on peut ensuite, selon la convenance ou la fantaisie, ajouter des fruits (framboises, abricots coupés en morceaux, fraises des bois, myrtilles… etc.)
Préparation :
Faire fondre doucement le beurre. Dans une terrine, mélanger le beurre, les amandes en poudre, le sucre, la farine et la levure.
Monter les blancs en neige très ferme. Ajouter deux cuillers à soupe de ces blancs battus à la pâte et fouetter pour assouplir la préparation. Incorporer ensuite délicatement le reste des blancs en soulevant le mélange à l’aide d’une spatule souple.
Verser la pâte dans le moule (ou dans des moules individuels). Si on a prévu d’ajouter des fruits, on verse la moitié de la pâte, on place les fruits et on couvre avec le reste de la pâte.
Cuire pendant environ 30 minutes à 180°. Laisser refroidir avant de démouler, puis saupoudrer de sucre glace.

Vous pouvez laisser une réponse.
Merci pour cette recette.
Merci, Frère Maximilien-Marie, pour la recette de la Visitandine.
Très certainement un bien bon gâteau ! mais il faut bien se rendre compte qu’à l’époque on ne gaspillait pas : les économes avaient donc un esprit inventif en ce qui concerne les recettes alimentaire, justement pour ne pas gaspiller.
En plus, en ce qui concerne la Maison Royale, les restes alimentaires étaient distribués aux pauvres.
Une révérende d’une congrégation m’a donné une recette à peu prés similaire. Pour elle, ce gâteau trés nutritif se faisait avec des noix et servait de nourriture aux nombreux pauvres qui sollicitaient les couvents de cette congrégation.
Essayez, c’est une variante géniale et oh combien nutritive.
Alors là, nickel, cher frère, tous les hommes de la maison se sont rués sur ces Visitandines : tout le mérite vous en revient !
Merci d’être présent, Olivier pense bien à vous…
Marie-Aude L.
Je cuisine aussi bien qu’un apprenti tourneur fraiseur donc je ne me hasarderai pas….
Cela dit, c’est super dur de trouver des visitandines dignes de ce nom… Même dans les bonnes pâtisseries en Lorraine !!! Je sais de quoi je parle…!
Je recopie cette recette et la donne à ma femme qui en fera son profit. Merci.
En espérant ne pas tomber dans le péché de gourmandise.
Amitiés. JLP