2010-27. Où Lully, profitant des jours de mauvais temps pour étudier la liturgie, évoque la question de « l’autel face au peuple ».

10 juin,
Fête du Bienheureux Bonaventure de Padoue, prêtre et théologien de notre Ordre, premier cardinal issu des Ermites de Saint Augustin (cf. > ici) ;
Mémoire de Sainte Marguerite de Wessex, reine d’Ecosse et veuve.

Lully au parapluie rouge

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Vraiment, depuis deux jours nous avons un temps épouvantable… un vrai temps de chien !
Mais pas du tout du tout du tout un temps propice aux promenades des matous.

   Un chat monastique ne restant jamais oisif, j’aide mon papa-moine à ranger et à classer des documents. Et c’est donc ainsi que j’ai sorti d’une boite un recueil de bandes dessinées que Frère Maximilien-Marie avait réalisées il y a plusieurs années de cela.
Oubliant les classements (je le confesse), je me suis plongé dedans avec une certaine délectation. Cette lecture en effet m’a  tout à la fois instruit et distrait, me faisant totalement oublier le vent et la pluie qui se déchaînaient à l’extérieur.

   J’ai ensuite pensé que cela pourrait peut-être vous intéresser vous aussi, et j’ai décidé de recopier ici à votre intention l’une d’entre elles qui m’a particulièrement fait réfléchir et qui résume bien – me semble-t-il – un des problèmes liturgiques contemporains.
Cette petite bande dessinée concerne en effet une mode liturgique désastreuse – je choisis mes mots – que la plupart des fidèles croient naïvement être une règle impérative : celle de l’autel dit « face au peuple ».
Il s’agit bien d’une mode en effet. On pourrait même dire qu’il ne s’agit QUE d’une mode.
Car en liturgie, tout comme dans les tenues vestimentaires, il existe des modes. 
En liturgie comme pour les vêtements il existe des modes qui sont en accord avec ce qui est juste et raisonné, et il en existe aussi qui sont de véritables insultes au bon sens et à la dignité de ce pour quoi l’une et l’autre sont faites.

   Il faut donc commencer par préciser que toute personne capable de lire en comprenant ce qu’elle lit chercherait en pure perte la mention de « l’autel face au peuple » dans les textes du concile vaticandeux : la constitution « Sacrosanctum concilium » qui sert de paravent et de prétexte à tous les abus liturgiques et toutes les aberrations depuis des décennies n’en parle tout simplement pas !
Je le dis, je le redis, et j’insiste : le fait de remplacer les anciens autels sur lesquels la Sainte Messe était célébrée en direction de l’Orient dans l’écrasante majorité des églises où se pratique la liturgie romaine, n’est en aucune manière une prescriptions du second concile du Vatican.

De fait, elle a été imposée d’une façon totalement arbitraire (et souvent violente) dans les églises pour révolutionner la pensée et faire gober, par le truchement d’une liturgie réformée (ou pseudo réformée), de nouvelles conceptions théologiques et spirituelles.

   Ces « autels face au peuple », dans beaucoup de cas au moment de l’abandon ou de la destruction des anciens autels, n’étaient d’ailleurs pas de véritables autels mais de vulgaires tables plus ou moins « trafiquées » (Frère Maximilien-Marie, qui était alors enfant, se souvient très bien de ce qu’il a vu dans ces années 1964 à 1970) qui renforçaient concrètement l’idée de la « messe-repas » ou de la « messe-partage » ou encore de la « messe-festive » qui s’imposait au dépens de la sacralité et de la notion même de Saint-Sacrifice.

   Faisons au passage un peu d’étymologie : le nom même d’autel vient du latin « altare«  qui évoque l’idée d’un lieu surélevé (c’est le même radical latin qui donne le mot français altitude par exemple).
Ainsi l’étymologie déjà montre qu’il n’est pas conforme aux traditions les plus anciennes que l’autel soit posé sur le sol au même niveau que les fidèles. Ceux qui ont prétendu que cette manière de faire était un retour aux usages de l’Eglise primitive n’ont pas dit la vérité…

   Mais il est bien temps que je vous laisse découvrir cela en compagnie du jeune Théophile et de Grindsel le séraphin qui sont les personnages de cette petite bande dessinée que j’ai découverte et dont je vous parlais au début de ces quelques lignes…

Lully.

pattes de chat - frise

 

BD - Les bonnes questions

pattes de chat - frise

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10 Commentaires Commenter.

  1. le 10 juin 2023 à 6 h 34 min Thizy écrit:

    Bonjour.
    Superbes vos dessins !!!
    Excellent!

  2. le 9 juin 2023 à 22 h 54 min Goës écrit:

    « Au dépens de la sacralité et de la notion de Saint sacrifice », n’est-ce pas l’objectif du nouvel ordre mondial de mettre les trois religions monothéistes (juive, coranique, catholique) au même niveau, sans dogme ?

  3. le 12 juin 2022 à 15 h 52 min Henri écrit:

    Comme dit le chauffeur de bus, conduisons face au peuple…

  4. le 9 juin 2022 à 18 h 04 min Goes écrit:

    Merci pour ce rappel.
    Reverrons nous l’ensemble du peuple catholique revenir à la Tradition ? nous le souhaitons !

  5. le 12 juin 2010 à 11 h 54 min Sophie écrit:

    Cher Frère Max,
    Si je ne craignais pas de vous causer du tort, je me transformerais volontiers en agente masquée de Grindsel, déposant innocemment une petite pile de cette innocente BD au fond des églises les plus « juteuses » en la matière. Précision pour ce cher Lully, si féru d’étymologie : « juteuse » dérive ici de « toile de jute » car tout ce chambardement de mauvais goût n’a pas dû rapporter aussi gros qu’escompté (coût du nouveau mobilier + aménagements + ornements et objets de culte assortis, nef vide, etc.).

    Belle fête du Sacré-Coeur au Mesnil-Marie !

    et désolée pour les magnifiques lupins…

  6. le 12 juin 2010 à 8 h 58 min Antoine L. écrit:

    Excellent!
    Ces dessins en disent aussi long qu’un traité de théologie.
    Merci!

  7. le 11 juin 2010 à 16 h 57 min Loïc écrit:

    Bonjour mon Frère !

    Très bonne idée d’Eric, faites de petites BD !
    Il me faut des saines lectures pour mon enfant à naitre ! :)

    UdP,

    Loïc.

  8. le 11 juin 2010 à 15 h 07 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Excellents, excellents, excellents ces dessins si parlant (notamment le dernier qui dit tout à lui seul!) et les textes qui les accompagnent!
    Mais… c’est terriblement ecclésiastiquement incorrect !
    Il n’y a que des laïcs pour oser dénoncer un tel scandale ou un certain courageux petit chat !
    Un prêtre en souffrirait et oserait le dénoncer, son évêque l’enverrait promener!

    Cher chat Lully, je te caresse avec affection car, vraiment, tu penses bien mieux que beaucoup de ceux qui devraient penser ainsi par devoir et amour de l’Eglise et de sa Liturgie.

    Merci !

  9. le 11 juin 2010 à 6 h 46 min Abbé Cyrille B. écrit:

    Excellent!
    A faire circuler…

    Abbé Cyrille B.

  10. le 11 juin 2010 à 6 h 22 min Eric écrit:

    Bonjour mon Frère.

    On apprécie toujours autant vos dessins :
    vos personnages sont adorables ( oups ! pardon !)
    je veux dire qu’ils sont craquants !

    Vous devriez faire de petites B.D. pour les enfants !

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