2010-23. Dimanche de la Sainte Trinité 1610 : fondation de l’Ordre de la Visitation.
Voici ce qu’on peut lire dans le coutumier des Religieuses de la Visitation Sainte-Marie :
« La fête de la Sainte Trinité, jour auquel Dieu donna commencement à la Congrégation en l’an 1610…«
Nous avons évoqué > ici , l’ouverture de l’année jubilaire du 4ème centenaire de la fondation de l’Ordre de la Visitation. Si le 6 juin de cette année 2010 en est bien l’anniversaire exact selon les éphémérides, les anciens livres de la Congrégation célèbrent à deux reprises la mémoire de cet évènement a) en l’associant à la fête de la Très Sainte Trinité, puis b) à la date du 6 juin (puisque le 6 juin 1610 était cette année-là celui du dimanche de cette fête), jour qui doit être chômé dans la Congrégation lorsqu’il tombe en semaine.
Initialement, Saint François de Sales et Sainte Jeanne-Françoise de Chantal avaient choisi la date hautement symbolique du dimanche de Pentecôte, 30 mai 1610, mais divers contretemps les obligèrent à sursoir d’une semaine. C’est ainsi que l’ouverture du premier monastère de l’ordre fut définitivement fixée au dimanche de la Sainte Trinité, qui coïncidait avec la fête de Saint Claude. Ce ne fut pas sans frapper Madame de Chantal qui se rappela qu’au tout début de sa rencontre avec le saint évêque de Genève, elle avait entendu dans un songe une voix mystérieuse qui lui annonçait son « entrée au repos des enfants de Dieu » par la « porte de Saint Claude » : la divine Providence avait de toute évidence prévu et voulu ce délai.
Le matin du dimanche 6 juin 1610 donc, Madame de Chantal et ses deux premières compagnes – Mesdemoiselles Favre et de Bréchard -, vinrent dans l’oratoire de l’évêché : elles y assistèrent à la Messe de Monseigneur et communièrent de sa main. Elles passèrent ensuite une partie du dimanche soit à prier dans les église d’Annecy, soit à visiter des familles pauvres. Elles soupèrent à l’évêché avec Monseigneur et ses frères, le chanoine Jean-François et les seigneurs Louis et Bernard de Sales. En sortant de table, on passa à l’oratoire.
»Vous êtes bien heureuses, vous que le Seigneur a sauvées, dit Monseigneur aux trois femmes agenouillées devant lui. Ayez un très grand et très humble courage, Dieu sera votre Dieu! » Puis il remit à Madame de Chantal l’ébauche de la Règle : « Suivez ce chemin, ma très chère fille, et le faites suivre à celles que le Ciel a destinées pour suivre vos traces« . Enfin, les yeux levés, il les bénit toutes les trois « au Nom du Père tout-puissant qui les attirait, du Fils éternelle Sagesse qui les régissait et du Saint-Esprit qui les animait de ses amoureuses flammes« .
Par cette belle et longue soirée dominicale, les promeneurs se dirigeaient en grand nombre vers la rive du lac. Ils s’arrêtèrent pour contempler un spectacle sans exemple : sur les neuf heures, la baronne de Chantal avait quitté l’évêché – donnant le bras à son gendre Bernard de Sales, frère puiné du saint évêque -, suivie de mesdemoiselles Jacqueline Favre et Charlotte de Bréchard, qu’entouraient le chanoine Jean-François et le seigneur Louis de Sales ainsi qu’un groupe d’amis, heureux de témoigner de leur sympathie à l’oeuvre naissante. Un murmure de louanges parcourut le peuple et des acclamations retentirent.
A la maison de la Galerie, Jacqueline Coste, déjà en fonction sous son costume de servante (en effet les Soeurs tourières porteront pendant longtemps l’habit ordinaire des domestiques de ce temps), ouvrit la porte aux arrivantes. Après s’être recueillies dans la petite chapelle, les nouvelles Religieuses montèrent dans leurs chambres. Jeanne-Françoise de Chantal s’écria alors : « Voici le lieu de nos délices et de notre repos! » A trois reprises elle entonna le Gloria Patri que ses compagnes chantèrent avec elle. Ensuite elle embrassa cordialement ses deux soeurs en religion qui, à genoux, firent entre ses mains promesse de fidèle obéissance. La prière du soir achevée, la Mère de Chantal – ce sera désormais son nom – lut à ses filles la Sainte Règle ; et dès lors – note la Mère de Chaugy dans ses mémoires – « le petit volume de cette grande loi ne bougea de sa bouche« .
Le lendemain matin, au lever, toutes trois revêtirent leur costume de noviciat : robe noire, collet blanc, bandeau noir au front, coiffe de taffetas noir nouée sous le menton, qu’elle garderont jusqu’au jour de leur profession où alors à proprement parler elles prendront le voile. Elles se mirent en oraison dans leur chapelle où, à huit heures, Monseigneur vint dire la Messe et établit la clôture. Il déclara qu’il n’avait plus désormais devant lui ni dame ni demoiselles, mais une Mère qui vivait parmi des Sœurs. Et l’on rapporte qu’en rentrant à l’évêché il dit à ses frères avec un sourire empreint d’une innocente malice : « Vraiment, nos dames n’ont pas pris une coiffure à leur avantage« …
(d’après Monseigneur Francis Trochu)
Lire aussi ici « les préludes à la fondation de l’Ordre de la Visitation », en cliquant > ici.
Vous pouvez laisser une réponse.
Ciné Art Loisir Fête les 400 ans de la Visitation Sainte Marie
Un film évènement de 2h 15 pour quatre siècles d’histoire
» Relief de France les monastères »
Le film du Quatrième centenaire de la fondation de l’Ordre de la Visitation Ste Marie (1610 – 2010)
par St François de Sales et Ste Jeanne de Chantal
Textes et interviews Gabriel Perez
avec la participation exceptionnelle
de Mgr Pilippe Barbarin Cardinal Archevêque de Lyon Primat des Gaules
un document de 2h15 avec les Visitandines de Moulins Tarascon
Mgr Yves Boivineau Evêque d’Annecy thorens glieres
Mgr Pascal Roland Evêque de Moulins
Musique Vivaldi et D Zipoli
Réalisation Jean Claude Guerguy